Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
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Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
Voici les Sutra sur le Seigneur :
23 Ou bien de l’abandon total au Seigneur suprême.
24. Le Seigneur est le Soi transcendant. Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas.
25. En lui le germe de toute connaissance devient infini.
26. Même pour les anciens et les Dieux originels, il reste le Maître, car il n’est pas lié par le temps.
23 : ishvara pranidhana va
24 : klesha karma vipaka ashayaih aparamristah purusha vishesha ishvara
25 : tatra niratishayam sarvajna bijam
26 : purvesham api guruh kalena anavachchhedat
23 : L'abandon au Seigneur Suprême...
Patanjali nous dit que nous pouvons accéder au Samadhi le plus profond par l'abandon au Suprême...
Pour autant Ishvara n'est pas l'absolu, il est considéré comme un Purusha spécial dans le Samkhya, qui comme nous le savons le Samkhya n'est pas monothéiste...
Pour comprendre qui est Ishvara je m'en remets au texte de la Mahartamanjari de Mahesvarânanda, en sachant que ce texte est vraiment l'un de mes préférés et que Mahesvarânanda est Gorakhnath lui-même, le fondateur de la NathSampradaya…
Dans la descente de la lumière vers la matière, le Divin se divise en deux parties…
Shiva et Shakti.
Shiva apporte la lumière et la Présence, présence qui deviendra Conscience dans les corps qu’elle anime.
Shakti va se cristalliser de plus en plus pour finalement créer les Mahabhutas, les 5 éléments les plus denses qui sont la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther.
Ishvara, est donc un Purusa particulier, le Purusha veut dire « L’homme dans la citadelle », c’est-à-dire que Purusa est une âme, une particule divine qui anime un corps.
Donc Ishvara est un Purusa spécial, une âme spéciale et non Dieu lui même, si ce n’est que toutes les âmes ont la nature de Dieu, mais quelque chose en plus (vibration propre) qui confère à l’âme une individualité.
La Mahartamanjari nous dit cela :
15 Double est l’énergie connaissance et activité. Sous l’éclairage de la connaissance Il devient le Dieu Sadasiva et, sous le burin de l’activité, il devient un deuxième nommé Ishvara.
Donc plus le Divin va vers la manifestation et plus il entre dans l’activité (Kriya).
Le coté Sattvique, donc Divin reste dans SadaSiva…
Bien sur le « Il » de la strophe est Shiva, que nous pouvons lire dans la 12eme strophe et qui explique bien cette descente de la lumière vers la manifestation.
12 Dans cette contraction de Paramasiva et de la terre, (contraction) qui a pour essence transcendante la Lumière consciente, ce qui les différencie l’un de l’autre, voilà l’éveil de la prise de Conscience du Cœur.
Ishvara, va devenir le Seigneur du Monde, celui qui ordonne la création.
Nous voyons donc qu’Ishvara est Shiva…
On peut imaginer que si Patanjali avait mis Shiva à la place de Ishvara, son texte n’aurait jamais eu la portée que nous connaissons, il aurait été mis avec tous les textes assez similaires dédié à Shiva et oublié.
Force aussi est de constater que Patanjali ne retient que 5 Niyama et 5 Yama sur les 20 que proposent la tradition et, nous le verrons plus loin dans notre étude, les 10 yamas et niyamas qu’il met de côté sont ceux qui ont une démarche religieuse…
24. Le Seigneur est le Soi transcendant. Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas.
Assurément Atman, l’âme est Nirguna, donc constitué des gunas, rien en elle ne peut se modifier…
Ce n’est pas Atman qui se lie, c’est Shakti (Prakrti) qui se lie et se libère elle-même…
De fait rien atteint la qualité pure du Divin…
25. En lui le germe de toute connaissance devient infini.
C’est une phrase que j’adore et qui donne un élan vers le vide absolu…
Tout germe de connaissance devient infini, je crois que là nous avons la plus belle des définitions de la ferveur, mais aussi de l’amour. Quelle que seront nos pensées lumineuses, spirituelles, si elles s’associent à la pureté de l’esprit par la ferveur ses pensées vont prendre un essor vers l’infini, donc elles vont être transcendées.
26. Même pour les anciens et les Dieux originels, il reste le Maître, car il n’est pas lié par le temps.
Là nous retrouvons le sutra 19 dans l’idée, c’est-à-dire que les Dieux, les anciens n’ont pas accès à la réalisation totale et sont encore soumis au temps et à l’espace. Lui, Shiva, est hors de tout cela et l’être qui atteint la réalisation spirituelle absolue, perd toute trace d’individuation et se fond dans Lui, transcendant de fait, toutes les catégories célestes…
Qu’en pensez-vous ?
23 Ou bien de l’abandon total au Seigneur suprême.
24. Le Seigneur est le Soi transcendant. Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas.
25. En lui le germe de toute connaissance devient infini.
26. Même pour les anciens et les Dieux originels, il reste le Maître, car il n’est pas lié par le temps.
23 : ishvara pranidhana va
24 : klesha karma vipaka ashayaih aparamristah purusha vishesha ishvara
25 : tatra niratishayam sarvajna bijam
26 : purvesham api guruh kalena anavachchhedat
23 : L'abandon au Seigneur Suprême...
Patanjali nous dit que nous pouvons accéder au Samadhi le plus profond par l'abandon au Suprême...
Pour autant Ishvara n'est pas l'absolu, il est considéré comme un Purusha spécial dans le Samkhya, qui comme nous le savons le Samkhya n'est pas monothéiste...
Pour comprendre qui est Ishvara je m'en remets au texte de la Mahartamanjari de Mahesvarânanda, en sachant que ce texte est vraiment l'un de mes préférés et que Mahesvarânanda est Gorakhnath lui-même, le fondateur de la NathSampradaya…
Dans la descente de la lumière vers la matière, le Divin se divise en deux parties…
Shiva et Shakti.
Shiva apporte la lumière et la Présence, présence qui deviendra Conscience dans les corps qu’elle anime.
Shakti va se cristalliser de plus en plus pour finalement créer les Mahabhutas, les 5 éléments les plus denses qui sont la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther.
Ishvara, est donc un Purusa particulier, le Purusha veut dire « L’homme dans la citadelle », c’est-à-dire que Purusa est une âme, une particule divine qui anime un corps.
Donc Ishvara est un Purusa spécial, une âme spéciale et non Dieu lui même, si ce n’est que toutes les âmes ont la nature de Dieu, mais quelque chose en plus (vibration propre) qui confère à l’âme une individualité.
La Mahartamanjari nous dit cela :
15 Double est l’énergie connaissance et activité. Sous l’éclairage de la connaissance Il devient le Dieu Sadasiva et, sous le burin de l’activité, il devient un deuxième nommé Ishvara.
Donc plus le Divin va vers la manifestation et plus il entre dans l’activité (Kriya).
Le coté Sattvique, donc Divin reste dans SadaSiva…
Bien sur le « Il » de la strophe est Shiva, que nous pouvons lire dans la 12eme strophe et qui explique bien cette descente de la lumière vers la manifestation.
12 Dans cette contraction de Paramasiva et de la terre, (contraction) qui a pour essence transcendante la Lumière consciente, ce qui les différencie l’un de l’autre, voilà l’éveil de la prise de Conscience du Cœur.
Ishvara, va devenir le Seigneur du Monde, celui qui ordonne la création.
Nous voyons donc qu’Ishvara est Shiva…
On peut imaginer que si Patanjali avait mis Shiva à la place de Ishvara, son texte n’aurait jamais eu la portée que nous connaissons, il aurait été mis avec tous les textes assez similaires dédié à Shiva et oublié.
Force aussi est de constater que Patanjali ne retient que 5 Niyama et 5 Yama sur les 20 que proposent la tradition et, nous le verrons plus loin dans notre étude, les 10 yamas et niyamas qu’il met de côté sont ceux qui ont une démarche religieuse…
24. Le Seigneur est le Soi transcendant. Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas.
Assurément Atman, l’âme est Nirguna, donc constitué des gunas, rien en elle ne peut se modifier…
Ce n’est pas Atman qui se lie, c’est Shakti (Prakrti) qui se lie et se libère elle-même…
De fait rien atteint la qualité pure du Divin…
25. En lui le germe de toute connaissance devient infini.
C’est une phrase que j’adore et qui donne un élan vers le vide absolu…
Tout germe de connaissance devient infini, je crois que là nous avons la plus belle des définitions de la ferveur, mais aussi de l’amour. Quelle que seront nos pensées lumineuses, spirituelles, si elles s’associent à la pureté de l’esprit par la ferveur ses pensées vont prendre un essor vers l’infini, donc elles vont être transcendées.
26. Même pour les anciens et les Dieux originels, il reste le Maître, car il n’est pas lié par le temps.
Là nous retrouvons le sutra 19 dans l’idée, c’est-à-dire que les Dieux, les anciens n’ont pas accès à la réalisation totale et sont encore soumis au temps et à l’espace. Lui, Shiva, est hors de tout cela et l’être qui atteint la réalisation spirituelle absolue, perd toute trace d’individuation et se fond dans Lui, transcendant de fait, toutes les catégories célestes…
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Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Formation de Professeur de Yoga => Un véritable chemin initiatique - Début janvier 2025
Sadhana Peeth - Ashram - Lieu de pratique du Yoga en France
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Re: Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
Petit partage d'un schéma des 36 éléments Tattvas qui se trouve sur mon site et redonne la place aux éléments qui nous composent...
- Fichiers joints
-
- tattvas.png (203.77 Kio) Vu 952 fois
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Re: Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
Si la figure d'Ishvara apparait dans de nombreuses traditions spirituelles en prenant une signification différente en fonction de leur contexte elle marque à ce moment du déroulement des Ys une inflexion spécifique d'une grande cohérence qui apparaît dans l'enchaînement même des sutras 23 et suivants. En effet là où tout exposé théologique traditionnel décrira d'abord Ishvara en l'inscrivant soit dans un ensemble d'attributs divins soit dans une dynamique cosmogonique, phylogénétique ou ontogénétique, il apparait en premier au sein d'une relation "Ishvara Pranidanad" avant d'exposer sa définition dans les sutras suivants. Un tel ordre n'a rien du hasard: en effet cette formule condensée parlant d'une relation appelle un sujet implicite. Si nous restons dans la logique des YS ce sujet ne peut être que le Yogi, c’est-à-dire dans ce premier chapitre celui qui pratique le Yoga tel qu'il est défini en YS 1.2 "Inhibition des modifications du mental". Par conséquent Ishvara Pranidanad n'a de sens - dans la cohérence des Ys – qu'en relation avec Yoga Chitta Vritti Nirodha, faute de quoi Ishvara de moteur spirituel Pranidanad risque de régresser au rang de contenu de conscience, avec le risque de réintroduire une forme de Surmoi quelle que soit par ailleurs sa beauté et sa force inspiratrice. Le sutra 24 précisera ainsi sans ambiguïté " Le Seigneur est le Soi transcendant" donc exempt de toute représentation, "Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas", afflictions, actions et leurs conséquences et leur traces subconscientes n'étant autres que les trains de conscience aliénants (YS 1.4).
C'est donc ici après avoir usé de notre discrimination pour éviter toute identification avec les formes de conscience (YS 1.2), ayant perçu "l'intuition directe du Soi" (YS 1.16) puis dans des expériences plus profondes la Présence, (YS 1.17/18) que nous rencontrons le Maitre Intérieur, Hypostase du Maitre Éternel hors des catégories de l'espace et du temps qui "Même pour les anciens et les Dieux originels, reste le Maître, car il n’est pas lié par le temps" (Sutra 26).
Ce sutra 26 soulignant l'intemporalité du Maître Éternel résonne comme un écho au premier Sutra "Voici l'enseignement traditionnel du Yoga" expliquant comment les YS écrits il y a plus de 2000 ans dans la Civilisation Indienne résonnent avec la même intensité spirituelle, le même Maître Éternel qui a inspiré la rédaction des Ys "attendant" le sutra 23 pour apparaître..
Une des étymologies d'Ishvara signifie Seigneur, Puissant et capable, c'est donc une "Puissance", cette Puissance du "Maître Éternel" qui alimentera les braises ardentes du Sutra précédent dans le passage de la Puissance à l'acte conduisant à la pleine Réalisation du "Maitre Intérieur", son "Fils Spirituel" pourvu que nous nous "abandonnions" à la dynamique de la Voie qui même à cette Réalisation : "ishvara pranidhana"
Si dans les Sutras précédents, 14 et 20 enthousiasme et foi sont présentées, couplées à d'autres qualités comme des conditions nécessaires mais non suffisantes, juxtaposées à ces qualités par la conjonction "et", ici nous trouvons la conjonction "ou", ce qui exprime la possibilité d'une autre voie et le Terme "pranidhâna" est seul, ce qui indique que dans cette voie, l'"abandon"" est la seule condition nécessaire.
Il existe ainsi une forte continuité avec le sutra précédent 22: l’apparition du Maître Intérieur et sa mise en œuvre en "abandon" apparait comme un formidable "accélérateur" spirituel, une sorte de "Levier dont la "Puissance" permet de "soulever le monde" pourvu que nous lui fassions confiance. Cependant si les aspects préalables sur lesquels se portait notre dévotion étaient encore des "formes de conscience", représentations d'un idéal , du Divin , et si le Maître Intérieur n'est plus une forme de conscience (Soi transcendant) sa rencontre ne les abolit pas, mais il s'en affranchit en étendant à une multitude d'occasions de notre quotidien des "ponts" franchissant le grand fleuve qui sépare toutes les formes de conscience du Soi transcendant (Sutra 24), la Vacuité des Phénomènes et le Grand Silence du Soi de la multitude des bruits de la manifestation.
Par ailleurs les termes enthousiasme et foi des Yogas 14 et 21 sont intransitifs, sans objet, ce qui signifie que leur objet est moins important que l'élan émotionnel profond et durable qu'ils initient en nous. Dans ce Sutra 23 par contre il y a transitivité vers "Ishvara" et le sujet "abandon total" est largement plus inclusif que les précédents.
Maître Éternel et Maître intérieur sont de même nature, tous deux ne cessent de nous dire que le but spirituel que nous poursuivons de "peut-être" (en Puissance) doit devenir "être" dans l'évidence de chaque rencontre avec cette Présence, rencontre qui révèle notre Nature profonde, hors de toutes les catégories de l'espace et du temps (YS 1.26), engendrant une certitude au-delà des vicissitudes de notre destin (YS 1.24). De façon mystérieuse il rend diaphane, parfois même impalpable l'écart entre notre présent et notre futur, ce qui en "germe" deviendra Plénitude Infinie (YS 1.25) : par Sa Vie en nous, c'est déjà nous-même qui apparaissons. On pourrait dire ainsi que le Maître Intérieur est Celui que nous allons devenir, notre futur qui nous tend la main en s'actualisant dans le sentier qui est devant nous.
Le Maître Intérieur s'exprimera de plusieurs façons. Qu'il s'agisse de lecture de textes inspirés, d'une rencontre intense, d'un contact intérieur ou du cheminement d'une vie auprès d'un Maître incarné, respectueux comme un souffle ténu ou impératif comme un ouragan, "Chemin de Damas" ou "Brise imperceptible" nous serons toujours surpris de la pertinence de ce qu'il révèle et de sa parfaite harmonie avec notre Maître Intérieur.
Ceux d'entre nous qui ont rencontré ou suivi un Maître Incarné savent que tout Maître Spirituel authentique quelle que soit l'intensité et la qualité de sa Présence et de son enseignement n'aura de cesse de s'effacer en soulignant que "le Maître conduit au Maître Intérieur", un tel effacement ne supposant aucune forme de faiblesse. Là où un instructeur apprend une technique spirituelle, le Maître éveille en nous la voix et le regard du Maître Intérieur. S'il enseigne une technique particulière, elle s'inscrit toujours dans un contexte plus global, déconstruction des formes aliénantes pour révéler la véritable forme du Maître Intérieur, en nous laissant toujours libres de nos choix.
Déjà rencontré au début des YS en YS 1.3 comme "le Drastr installé dans sa propre forme", mais encore lointain, immobile, frêle réflexion de "l'homme dans la Citadelle" évoqué par Denis, empêché par les distorsions des formes et des trains de conscience (YS 1.4), dès lors que nous ne sommes plus dans l'état de Yoga, ressenti fortement comme Présence au cours de nos expériences spirituelles comme "Intuition du directe du Soi" (YS 1.16), et des enstases (YS 1.16-18) , il devient ici, non un Dieu distant ou moralisateur, non une statue figée, ni idole, ni idéal ni même idée mais la Réalité, la Réalité englobante qui nous fonde et nous motive, une Présence dynamique, à la fois le but, le moyen et la Voie du Sentier spirituel énoncé par les YS.
"Lorsque le disciple est prêt, le Maître apparait". Alors que nous nous nous sommes "préparés" en appliquant "l'arrêt des modifications du mental" (YS 1.2), en apprenant à reconnaitre les "formes de conscience" issues de nos différents plans de conscience (YS 1.4/1.15), laissant apparaitre "l'ombre du Soi" dans l'intuition directe du Soi (Ys 1.16) puis les Rencontres (YS 1.17/21) "quelque chose" s'est éveillé en nous" qui a répondu à notre ardeur (YS 21.22). C'est comme si jusqu'alors nous étions seuls à "démolir" le mur de notre prison, l'avènement du Maître Intérieur qui avec ses propres armes entreprend de démolir de son côté le mur des formes de conscience coagulées qui nous séparent, écho encore lointain mais réel de nos efforts humains.
Et ce qui nous unit, qui fait que nos efforts se conjuguent, c'est Pranidhânâ va, "abandon au Seigneur". De la même façon qu'il y a un avant et un après de toute enstase, de toute expérience spirituelle qui nous touche profondément, il y un avant et un après de la rencontre avec le Maître Intérieur et aussi de l'engagement – Pranidhânâ – qu'elle implique. Chaque expérience spirituelle profonde annonce la venue du Maître intérieur, elle exprime sa "Toute Puissance" (Ishvara) face à notre humilité en évitant toute confusion avec les formes de conscience qui nous constituent. Rencontre avec un texte, une situation, un être elle nous bouleverse, chamboule nos certitudes avant de dévoiler la Voie qu'il nous appartient de parcourir, car dès l'apparition du Maître Intérieur apparait aussi la Voie. Mais ce terme "d'abandon" n'a rien d'une forme de fatalisme plus ou moins béat, s'il suggère une soumission, non une superstition, il implique également une participation active.
Comme nous l'avons vu "Ishvara Pranidhânât" l'abandon au Soi ne peut être séparée de "Yoga Chitta Vritti Nirodha" : "L'arrêt des modifications du Mental". "Les pensées du Soi ne sont pas mes pensées" tout comme "le temps du Soi n'est pas mon temps". De la même manière que nous avions vu que les enstases qui sont déjà les rencontres du Maître Intérieur ne supprimaient pas les contenus mémoriels (YS 1.18) et que tout relâchement dans la discrimination des trains de pensée qui nous aliènent pouvait nous engager sur une "voie "incomplète" (YS 1.19) "l'abandon à Ishvara" suppose la mise en œuvre "durable, répétée et enthousiaste" (YS 1.14) de cette discrimination, le cas échéant des formes de conscience peuvent "opacifier" ou "usurper" "l'abandon" dont il est question.
L'abandon dont il est question supposera donc en premier "l'obéissance" au Maître Intérieur. Mais que signifie vraiment une telle obéissance ? Obéir dérive du terme latin oboedire, qui signifie écouter, "prêter l'oreille". Une telle "obéissance" n'a rien à voir à la conformité à des lois extérieures, produits de la dictée d'un Dieu tout aussi extérieur définissant Bien et Mal et régissant une conduite imposée, ni même l'inféodation plus subtile à une sorte de Surmoi, forme de conscience puissante et fortement aliénante. Concernant tout ce que nous sommes "l'abandon à Ishvara" suppose non une acceptation "du bout des lèvres" se traduisant par des actes codifiés mais une reconnaissance profonde du bien-fondé de l'impulsion spirituelle qui nous parvient. A ce moment nous pouvons considérer que le disciple que nous sommes à l'écoute du Maître intérieur va fouler la Voie qu'Il trace devant lui. Elle suppose de savoir reconnaitre et discriminer nos opinions de celles émanant du Soi en reconnaissant l'intuition directe Du Soi (Ys 1.6 et 1.16). Il s'agira donc d'une "écoute active". Une telle obéissance n'est pas sujétion douloureuse et passive mais participation aimante à la co construction de ce que nous sommes véritablement, notre temple intérieur, la forme parfaite du Drastr entrevue lors de chaque "rencontre".
Je ne sais combien de fois un mot de mon Maître spirituel a "ouvert une brèche" dans une préoccupation latente, combien de fois la Voix du Maitre Intérieur faisant irruption au milieu d'un train de pensées a découvert un autre Sens, combien de fois encore dans une situation particulière, un choix important j'ai ressenti l'acceptation de "là où voulait me mener mon Soi" comme un pari, défiant ma rassurante logique personnelle, pouvant être subtile, déconcertante mais profondément cohérente dans la gestation du Maître Intérieur au sein de mon quotidien. Combien de fois alors que j'avais "le nez dans le guidon" (YS 1.4) une "apparition" entre deux pensées du Maître Intérieur a indiqué une autre voie. Injonction à la fois hors de mon espace et de mon temps (Transcendance du Sutra 24) mais pleinement efficiente dans cette réalité. Dés lors qu'une telle "Apparition" se produit j'évite toute association d'idées : "Chitta Vritti Nirodha" puis "je me retire pour l'accueillir" : Ishvarah Pranidanha". Ce n'est qu'après que je laisse se recomposer mon univers intérieur dans la prise en compte de ce me "dit" le Maître Intérieur. Je parle bien de prise en compte non de sujétion aveugle car je demeure toujours libre. Dans cet "abandon" j'ai toujours le choix "d'interpréter sans trahir" ce que révèle "l'intuition directe du Soi" mais toujours si les braises de mon engagement sont vives, je sais que je dois en tenir compte. Que cela me plaise ou non il peut alors devenir évident que devrai tout ou tard affronter ce que je refuse et j'ai appris que même si là où ce choix me menait défiait ma logique personnelle, cette destination était source "d'enthousiasme" jamais démentie.
Le temps du Soi n'est pas mon temps. Ce temps perçu dans l'intuition directe du Soi (YS 16) ainsi que dans les enstases (YS 1.17/18) a son propre rythme, ses propres saisons, sa florescence et son hiver, temps de fulgurance, tonnerre du Printemps succédant au long silence de l'hiver spirituel. Si nous ne sommes pas "à l'écoute" de notre Maître Intérieur, embarqués dans la danse effrénée de nos trains de pensée, que de confusion, que d'énergie perdue, que de bonnes intentions vaines!
Lorsque le sutra 24 précise "Le Seigneur est le Soi transcendant. Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas" n'est pas une simple constatation Il signifie la prise de conscience de la nécessité de "Sacraliser" ce Diamant en évitant toute relégation dans une nouvelle forme de conscience, un train de pensée supplémentaire, quelque beau et admirable qu'il soit. Nous ne lui "demandons" rien et ce faisant, refusant de "dégrader" la perception du Maître Intérieur en le mêlant à nos problèmes personnels, nous prenons conscience qu'il n'est en aucune façon une forme subtile de senseur, ni même une entité froide et indifférente, mais un "Ami Silencieux". Et c'est alors que d'une façon ou d'une autre, même si ma conscience actuelle ne le perçoit pas (et justement parce que je ne cherche pas à le faire rentrer dans les moules de mes formes de conscience), je sais qu'il y aura un changement, ce qui s'est toujours vérifié dans mon cas.
Dans la continuité de cette "vigilance transformatrice" et de façon peut être plus subtile encore, le Sutra 25 nous explique comment le Maître Intérieur nous ouvre les portes d'une autre "connaissance (25. En lui le germe de toute connaissance devient infini.). Si le Sutra 6 abordait déjà "la connaissance juste" résultant de l'inféodation aux formes de conscience aliénantes (YS 1.2), la connaissance dont il est question ici nous concerne plus profondément et de façon très pratique car elle possède la clef de notre futur en inscrivant notre destin personnel dans le secret de notre devenir spirituel si nous choisissons d'écouter le maitre intérieur (YS 1.23).
Nous considérons en général toute connaissance comme un acquis, une forme de conscience. Dans "l'intuition directe du Soi" (YS 1.16) et "l'enstase sans support" (YS 1.18) nous avons compris comment à ce type de connaissance répondait déjà une émanation du Maître Intérieur bien différente. Si le Maître Intérieur posséde en lui le germe de toute connaissance, c'est dans le silence qu'il enseigne, silence de la gestation, silence des origines . Si nous nous émergeons dans ce silence vient la connaissance et alors nous "renaissons avec elle" (une des étymologies possibles de connaitre), car la connaissance dont il s'agit est globale. La route sur laquelle nous cheminons ne nous permet pas de vor l'intégralité du chemin, car notre vue est aliénée par les trains de conscience (YS 1.4). Le Maître Intérieur quant à lui est "Transcendant" (YS 1.24); il surplombe ces aliénations (Ys 1.2) et les souffrances qu'elles peuvent engendrer tout autant spatiales que temporelles (YS 1.26). Hors de toute temporalité il connait l'Origine, ce qui nous a engendré hors de la plénitude de l'Etre, mais aussi la fin, la finalité spirituelle de notre destin, la réintégration consciente dans le Soi et la pleine réalisation du Soi en nous. Plongé dans l'intemporalité, il perçoit notre temps humain comme le temps de cette genèse. Chaque rencontre avec lui, depuis l'imperceptible "arrêt des modifications du mental", "l'intuition directe du Soi" jusqu'à la "méditation sans germe" infuse en nous un fragment de cette vision englobante. La notion de germe répond à la notion de puissance en suggérant quelque chose qui se développera pleinement dans le silence intérieur résorbant tout germe indésirable comme il se produit dans la "méditation sans germe" du sutra 18, tout condensat de conscience pouvant devenir obstacle.
Alors ce germe peut s'implanter durablement en devenant chair et sang, la connaissance "en puissance" devenant genèse continue, la transcendance révélant le chemin que le maître intérieur dévoile pour nous.
C'est donc ici après avoir usé de notre discrimination pour éviter toute identification avec les formes de conscience (YS 1.2), ayant perçu "l'intuition directe du Soi" (YS 1.16) puis dans des expériences plus profondes la Présence, (YS 1.17/18) que nous rencontrons le Maitre Intérieur, Hypostase du Maitre Éternel hors des catégories de l'espace et du temps qui "Même pour les anciens et les Dieux originels, reste le Maître, car il n’est pas lié par le temps" (Sutra 26).
Ce sutra 26 soulignant l'intemporalité du Maître Éternel résonne comme un écho au premier Sutra "Voici l'enseignement traditionnel du Yoga" expliquant comment les YS écrits il y a plus de 2000 ans dans la Civilisation Indienne résonnent avec la même intensité spirituelle, le même Maître Éternel qui a inspiré la rédaction des Ys "attendant" le sutra 23 pour apparaître..
Une des étymologies d'Ishvara signifie Seigneur, Puissant et capable, c'est donc une "Puissance", cette Puissance du "Maître Éternel" qui alimentera les braises ardentes du Sutra précédent dans le passage de la Puissance à l'acte conduisant à la pleine Réalisation du "Maitre Intérieur", son "Fils Spirituel" pourvu que nous nous "abandonnions" à la dynamique de la Voie qui même à cette Réalisation : "ishvara pranidhana"
Si dans les Sutras précédents, 14 et 20 enthousiasme et foi sont présentées, couplées à d'autres qualités comme des conditions nécessaires mais non suffisantes, juxtaposées à ces qualités par la conjonction "et", ici nous trouvons la conjonction "ou", ce qui exprime la possibilité d'une autre voie et le Terme "pranidhâna" est seul, ce qui indique que dans cette voie, l'"abandon"" est la seule condition nécessaire.
Il existe ainsi une forte continuité avec le sutra précédent 22: l’apparition du Maître Intérieur et sa mise en œuvre en "abandon" apparait comme un formidable "accélérateur" spirituel, une sorte de "Levier dont la "Puissance" permet de "soulever le monde" pourvu que nous lui fassions confiance. Cependant si les aspects préalables sur lesquels se portait notre dévotion étaient encore des "formes de conscience", représentations d'un idéal , du Divin , et si le Maître Intérieur n'est plus une forme de conscience (Soi transcendant) sa rencontre ne les abolit pas, mais il s'en affranchit en étendant à une multitude d'occasions de notre quotidien des "ponts" franchissant le grand fleuve qui sépare toutes les formes de conscience du Soi transcendant (Sutra 24), la Vacuité des Phénomènes et le Grand Silence du Soi de la multitude des bruits de la manifestation.
Par ailleurs les termes enthousiasme et foi des Yogas 14 et 21 sont intransitifs, sans objet, ce qui signifie que leur objet est moins important que l'élan émotionnel profond et durable qu'ils initient en nous. Dans ce Sutra 23 par contre il y a transitivité vers "Ishvara" et le sujet "abandon total" est largement plus inclusif que les précédents.
Maître Éternel et Maître intérieur sont de même nature, tous deux ne cessent de nous dire que le but spirituel que nous poursuivons de "peut-être" (en Puissance) doit devenir "être" dans l'évidence de chaque rencontre avec cette Présence, rencontre qui révèle notre Nature profonde, hors de toutes les catégories de l'espace et du temps (YS 1.26), engendrant une certitude au-delà des vicissitudes de notre destin (YS 1.24). De façon mystérieuse il rend diaphane, parfois même impalpable l'écart entre notre présent et notre futur, ce qui en "germe" deviendra Plénitude Infinie (YS 1.25) : par Sa Vie en nous, c'est déjà nous-même qui apparaissons. On pourrait dire ainsi que le Maître Intérieur est Celui que nous allons devenir, notre futur qui nous tend la main en s'actualisant dans le sentier qui est devant nous.
Le Maître Intérieur s'exprimera de plusieurs façons. Qu'il s'agisse de lecture de textes inspirés, d'une rencontre intense, d'un contact intérieur ou du cheminement d'une vie auprès d'un Maître incarné, respectueux comme un souffle ténu ou impératif comme un ouragan, "Chemin de Damas" ou "Brise imperceptible" nous serons toujours surpris de la pertinence de ce qu'il révèle et de sa parfaite harmonie avec notre Maître Intérieur.
Ceux d'entre nous qui ont rencontré ou suivi un Maître Incarné savent que tout Maître Spirituel authentique quelle que soit l'intensité et la qualité de sa Présence et de son enseignement n'aura de cesse de s'effacer en soulignant que "le Maître conduit au Maître Intérieur", un tel effacement ne supposant aucune forme de faiblesse. Là où un instructeur apprend une technique spirituelle, le Maître éveille en nous la voix et le regard du Maître Intérieur. S'il enseigne une technique particulière, elle s'inscrit toujours dans un contexte plus global, déconstruction des formes aliénantes pour révéler la véritable forme du Maître Intérieur, en nous laissant toujours libres de nos choix.
Déjà rencontré au début des YS en YS 1.3 comme "le Drastr installé dans sa propre forme", mais encore lointain, immobile, frêle réflexion de "l'homme dans la Citadelle" évoqué par Denis, empêché par les distorsions des formes et des trains de conscience (YS 1.4), dès lors que nous ne sommes plus dans l'état de Yoga, ressenti fortement comme Présence au cours de nos expériences spirituelles comme "Intuition du directe du Soi" (YS 1.16), et des enstases (YS 1.16-18) , il devient ici, non un Dieu distant ou moralisateur, non une statue figée, ni idole, ni idéal ni même idée mais la Réalité, la Réalité englobante qui nous fonde et nous motive, une Présence dynamique, à la fois le but, le moyen et la Voie du Sentier spirituel énoncé par les YS.
"Lorsque le disciple est prêt, le Maître apparait". Alors que nous nous nous sommes "préparés" en appliquant "l'arrêt des modifications du mental" (YS 1.2), en apprenant à reconnaitre les "formes de conscience" issues de nos différents plans de conscience (YS 1.4/1.15), laissant apparaitre "l'ombre du Soi" dans l'intuition directe du Soi (Ys 1.16) puis les Rencontres (YS 1.17/21) "quelque chose" s'est éveillé en nous" qui a répondu à notre ardeur (YS 21.22). C'est comme si jusqu'alors nous étions seuls à "démolir" le mur de notre prison, l'avènement du Maître Intérieur qui avec ses propres armes entreprend de démolir de son côté le mur des formes de conscience coagulées qui nous séparent, écho encore lointain mais réel de nos efforts humains.
Et ce qui nous unit, qui fait que nos efforts se conjuguent, c'est Pranidhânâ va, "abandon au Seigneur". De la même façon qu'il y a un avant et un après de toute enstase, de toute expérience spirituelle qui nous touche profondément, il y un avant et un après de la rencontre avec le Maître Intérieur et aussi de l'engagement – Pranidhânâ – qu'elle implique. Chaque expérience spirituelle profonde annonce la venue du Maître intérieur, elle exprime sa "Toute Puissance" (Ishvara) face à notre humilité en évitant toute confusion avec les formes de conscience qui nous constituent. Rencontre avec un texte, une situation, un être elle nous bouleverse, chamboule nos certitudes avant de dévoiler la Voie qu'il nous appartient de parcourir, car dès l'apparition du Maître Intérieur apparait aussi la Voie. Mais ce terme "d'abandon" n'a rien d'une forme de fatalisme plus ou moins béat, s'il suggère une soumission, non une superstition, il implique également une participation active.
Comme nous l'avons vu "Ishvara Pranidhânât" l'abandon au Soi ne peut être séparée de "Yoga Chitta Vritti Nirodha" : "L'arrêt des modifications du Mental". "Les pensées du Soi ne sont pas mes pensées" tout comme "le temps du Soi n'est pas mon temps". De la même manière que nous avions vu que les enstases qui sont déjà les rencontres du Maître Intérieur ne supprimaient pas les contenus mémoriels (YS 1.18) et que tout relâchement dans la discrimination des trains de pensée qui nous aliènent pouvait nous engager sur une "voie "incomplète" (YS 1.19) "l'abandon à Ishvara" suppose la mise en œuvre "durable, répétée et enthousiaste" (YS 1.14) de cette discrimination, le cas échéant des formes de conscience peuvent "opacifier" ou "usurper" "l'abandon" dont il est question.
L'abandon dont il est question supposera donc en premier "l'obéissance" au Maître Intérieur. Mais que signifie vraiment une telle obéissance ? Obéir dérive du terme latin oboedire, qui signifie écouter, "prêter l'oreille". Une telle "obéissance" n'a rien à voir à la conformité à des lois extérieures, produits de la dictée d'un Dieu tout aussi extérieur définissant Bien et Mal et régissant une conduite imposée, ni même l'inféodation plus subtile à une sorte de Surmoi, forme de conscience puissante et fortement aliénante. Concernant tout ce que nous sommes "l'abandon à Ishvara" suppose non une acceptation "du bout des lèvres" se traduisant par des actes codifiés mais une reconnaissance profonde du bien-fondé de l'impulsion spirituelle qui nous parvient. A ce moment nous pouvons considérer que le disciple que nous sommes à l'écoute du Maître intérieur va fouler la Voie qu'Il trace devant lui. Elle suppose de savoir reconnaitre et discriminer nos opinions de celles émanant du Soi en reconnaissant l'intuition directe Du Soi (Ys 1.6 et 1.16). Il s'agira donc d'une "écoute active". Une telle obéissance n'est pas sujétion douloureuse et passive mais participation aimante à la co construction de ce que nous sommes véritablement, notre temple intérieur, la forme parfaite du Drastr entrevue lors de chaque "rencontre".
Je ne sais combien de fois un mot de mon Maître spirituel a "ouvert une brèche" dans une préoccupation latente, combien de fois la Voix du Maitre Intérieur faisant irruption au milieu d'un train de pensées a découvert un autre Sens, combien de fois encore dans une situation particulière, un choix important j'ai ressenti l'acceptation de "là où voulait me mener mon Soi" comme un pari, défiant ma rassurante logique personnelle, pouvant être subtile, déconcertante mais profondément cohérente dans la gestation du Maître Intérieur au sein de mon quotidien. Combien de fois alors que j'avais "le nez dans le guidon" (YS 1.4) une "apparition" entre deux pensées du Maître Intérieur a indiqué une autre voie. Injonction à la fois hors de mon espace et de mon temps (Transcendance du Sutra 24) mais pleinement efficiente dans cette réalité. Dés lors qu'une telle "Apparition" se produit j'évite toute association d'idées : "Chitta Vritti Nirodha" puis "je me retire pour l'accueillir" : Ishvarah Pranidanha". Ce n'est qu'après que je laisse se recomposer mon univers intérieur dans la prise en compte de ce me "dit" le Maître Intérieur. Je parle bien de prise en compte non de sujétion aveugle car je demeure toujours libre. Dans cet "abandon" j'ai toujours le choix "d'interpréter sans trahir" ce que révèle "l'intuition directe du Soi" mais toujours si les braises de mon engagement sont vives, je sais que je dois en tenir compte. Que cela me plaise ou non il peut alors devenir évident que devrai tout ou tard affronter ce que je refuse et j'ai appris que même si là où ce choix me menait défiait ma logique personnelle, cette destination était source "d'enthousiasme" jamais démentie.
Le temps du Soi n'est pas mon temps. Ce temps perçu dans l'intuition directe du Soi (YS 16) ainsi que dans les enstases (YS 1.17/18) a son propre rythme, ses propres saisons, sa florescence et son hiver, temps de fulgurance, tonnerre du Printemps succédant au long silence de l'hiver spirituel. Si nous ne sommes pas "à l'écoute" de notre Maître Intérieur, embarqués dans la danse effrénée de nos trains de pensée, que de confusion, que d'énergie perdue, que de bonnes intentions vaines!
Lorsque le sutra 24 précise "Le Seigneur est le Soi transcendant. Les afflictions, les actions avec leurs conséquences et les traces subconscientes laissées par elles ne l’atteignent pas" n'est pas une simple constatation Il signifie la prise de conscience de la nécessité de "Sacraliser" ce Diamant en évitant toute relégation dans une nouvelle forme de conscience, un train de pensée supplémentaire, quelque beau et admirable qu'il soit. Nous ne lui "demandons" rien et ce faisant, refusant de "dégrader" la perception du Maître Intérieur en le mêlant à nos problèmes personnels, nous prenons conscience qu'il n'est en aucune façon une forme subtile de senseur, ni même une entité froide et indifférente, mais un "Ami Silencieux". Et c'est alors que d'une façon ou d'une autre, même si ma conscience actuelle ne le perçoit pas (et justement parce que je ne cherche pas à le faire rentrer dans les moules de mes formes de conscience), je sais qu'il y aura un changement, ce qui s'est toujours vérifié dans mon cas.
Dans la continuité de cette "vigilance transformatrice" et de façon peut être plus subtile encore, le Sutra 25 nous explique comment le Maître Intérieur nous ouvre les portes d'une autre "connaissance (25. En lui le germe de toute connaissance devient infini.). Si le Sutra 6 abordait déjà "la connaissance juste" résultant de l'inféodation aux formes de conscience aliénantes (YS 1.2), la connaissance dont il est question ici nous concerne plus profondément et de façon très pratique car elle possède la clef de notre futur en inscrivant notre destin personnel dans le secret de notre devenir spirituel si nous choisissons d'écouter le maitre intérieur (YS 1.23).
Nous considérons en général toute connaissance comme un acquis, une forme de conscience. Dans "l'intuition directe du Soi" (YS 1.16) et "l'enstase sans support" (YS 1.18) nous avons compris comment à ce type de connaissance répondait déjà une émanation du Maître Intérieur bien différente. Si le Maître Intérieur posséde en lui le germe de toute connaissance, c'est dans le silence qu'il enseigne, silence de la gestation, silence des origines . Si nous nous émergeons dans ce silence vient la connaissance et alors nous "renaissons avec elle" (une des étymologies possibles de connaitre), car la connaissance dont il s'agit est globale. La route sur laquelle nous cheminons ne nous permet pas de vor l'intégralité du chemin, car notre vue est aliénée par les trains de conscience (YS 1.4). Le Maître Intérieur quant à lui est "Transcendant" (YS 1.24); il surplombe ces aliénations (Ys 1.2) et les souffrances qu'elles peuvent engendrer tout autant spatiales que temporelles (YS 1.26). Hors de toute temporalité il connait l'Origine, ce qui nous a engendré hors de la plénitude de l'Etre, mais aussi la fin, la finalité spirituelle de notre destin, la réintégration consciente dans le Soi et la pleine réalisation du Soi en nous. Plongé dans l'intemporalité, il perçoit notre temps humain comme le temps de cette genèse. Chaque rencontre avec lui, depuis l'imperceptible "arrêt des modifications du mental", "l'intuition directe du Soi" jusqu'à la "méditation sans germe" infuse en nous un fragment de cette vision englobante. La notion de germe répond à la notion de puissance en suggérant quelque chose qui se développera pleinement dans le silence intérieur résorbant tout germe indésirable comme il se produit dans la "méditation sans germe" du sutra 18, tout condensat de conscience pouvant devenir obstacle.
Alors ce germe peut s'implanter durablement en devenant chair et sang, la connaissance "en puissance" devenant genèse continue, la transcendance révélant le chemin que le maître intérieur dévoile pour nous.
Re: Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
Dans la vision indienne, le moi n'existe pas.
Ahamkara, l'ego, le moi, est l'Esprit qui a pris une forme, et dans cette forme, il n'y a que Lui qui existe, expérimente.
Ahamkara => Aham = I am, "Je suis"
Kara => La forme
Ahamkara est le "Je suis" qui a pris une forme, la Présence qui s'est incarnée.
L'ego apporte l'illusion de quelque chose qui pourrait évoluer, se transformer, qui serait séparé de la totalité, mais il n'est que la croisée des chemins, des organes des sens (Jnanedryas) et des moyens d'actions (karmendryas) avec un mental qui gouverne tout cela, mais qui n'existe pas séparément de ce corps.
Patanjali nous propose la disparition du mental (Yoga Chitta Vritti Nirodha), pour laisser l'absolu reprendre toute la place.
Cela est très clair dans ce Sutra 16 :
"16. Le degré ultime, c’est l’intuition directe du Soi par le rejet des fonctions inhérentes de la manifestation."
Où les fonctions inhérentes de la manifestation sont le corps et cette existence.
Patanjali nous dit aussi qu'il existe d'autres chemins possibles, qui arrivent à la même réalité :
20. Les autres hommes l’obtiennent par la foi, la détermination, l’activité de la mémoire, l’unification et le discernement de la réalité.
Ils obtiennent la fin du mental par la foi qui est de se perdre en Lui, comme pour la détermination, où le fait de psalmodier des mantras (lire : Le chemin d'un pèlerin Russe) et bien sûr l'unification qui est, ce que cherche le Yoga comme le discernement de la réalité qui nous fait percevoir qu'il n'y a que Lui dans la réalité, que nous n'existons pas.
Le discernement de la réalité se nomme Tarka.
L'idée d'abandon au divin est réellement de mourir à notre ego, à notre personnage, pour laisser l'absolu régner dans ce corps.
De fait, un être réalisé se nomme "un deux fois né" en Inde, il y a donc une mort à passer, c'est celle de "nous" ou de ce "je" qui pense se diviniser, mais qu'il ne pourra jamais se diviniser car "Nous" ou "je" n'existe simplement pas, il n'y a que Lui sans second et donc aucune place à "Je" ou "Nous".
L'idée est la même dans la vision Chrétienne ou le Christ dit à Nicodène :
Dieu prend toutes les formes, anime toutes les existences et joue dans son jeu cosmique à devenir tous les êtres...
Ahamkara, l'ego, le moi, est l'Esprit qui a pris une forme, et dans cette forme, il n'y a que Lui qui existe, expérimente.
Ahamkara => Aham = I am, "Je suis"
Kara => La forme
Ahamkara est le "Je suis" qui a pris une forme, la Présence qui s'est incarnée.
L'ego apporte l'illusion de quelque chose qui pourrait évoluer, se transformer, qui serait séparé de la totalité, mais il n'est que la croisée des chemins, des organes des sens (Jnanedryas) et des moyens d'actions (karmendryas) avec un mental qui gouverne tout cela, mais qui n'existe pas séparément de ce corps.
Patanjali nous propose la disparition du mental (Yoga Chitta Vritti Nirodha), pour laisser l'absolu reprendre toute la place.
Cela est très clair dans ce Sutra 16 :
"16. Le degré ultime, c’est l’intuition directe du Soi par le rejet des fonctions inhérentes de la manifestation."
Où les fonctions inhérentes de la manifestation sont le corps et cette existence.
Patanjali nous dit aussi qu'il existe d'autres chemins possibles, qui arrivent à la même réalité :
20. Les autres hommes l’obtiennent par la foi, la détermination, l’activité de la mémoire, l’unification et le discernement de la réalité.
Ils obtiennent la fin du mental par la foi qui est de se perdre en Lui, comme pour la détermination, où le fait de psalmodier des mantras (lire : Le chemin d'un pèlerin Russe) et bien sûr l'unification qui est, ce que cherche le Yoga comme le discernement de la réalité qui nous fait percevoir qu'il n'y a que Lui dans la réalité, que nous n'existons pas.
Le discernement de la réalité se nomme Tarka.
L'idée d'abandon au divin est réellement de mourir à notre ego, à notre personnage, pour laisser l'absolu régner dans ce corps.
De fait, un être réalisé se nomme "un deux fois né" en Inde, il y a donc une mort à passer, c'est celle de "nous" ou de ce "je" qui pense se diviniser, mais qu'il ne pourra jamais se diviniser car "Nous" ou "je" n'existe simplement pas, il n'y a que Lui sans second et donc aucune place à "Je" ou "Nous".
L'idée est la même dans la vision Chrétienne ou le Christ dit à Nicodène :
J'aime beaucoup ce que dit Stephen Jourdain à propos de notre conscience habituelle :Jean 3:5 a écrit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit.…"
Nisargadatte dit la même chose quand il dit qu'avec la grâce de son maître, en 3 ans, il a atteint un état duquel on ne peut rien retrancher, ni rien ajouter, et qu'il a laissé sa nature humaine (son corps, son existence) prendre soin d'elle-même pour aller à sa fin.Curé, plombier, député, esprit aigu, vivant, âme cartonneuse, esprit cultivé, homme en friche, homme de rigueur, tricheur, tous dormants, tous évanouis au même degré, tous persuadés de veiller et privés de conscience de la même façon exactement.
Car ce sommeil métaphysique est sans graduation, sans nuances, est un unique niveau auquel on appartient tout à fait ou pas du tout.
Comment leur faire comprendre qu'ils dorment ?
Ils admettraient volontiers que le degré de conscience qu'ils ont d'eux-mêmes n'est pas ultime, que cette saisie de soi pourrait, quantitativement, être améliorée.
Comme on rendrait plus clair, plus intense un jour qui serait déjà levé. Mais comment leur faire croire.
Comment simplement leur faire poser l'hypothèse que précisément, ici, le jour n'est pas encore levé.
Que la question se pose réellement de savoir si la lueur qu'ils connaissent participe du fait diurne.
Comment leur faire savoir qu'en cette vigilance extrême qu'est la conscience de soi habituelle, ils dorment !
Qu'en son essence le phénomène, appelé état de veille, dort."
Dieu prend toutes les formes, anime toutes les existences et joue dans son jeu cosmique à devenir tous les êtres...
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Formation de Professeur de Yoga => Un véritable chemin initiatique - Début janvier 2025
Sadhana Peeth - Ashram - Lieu de pratique du Yoga en France
Cours de Yoga en live
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Re: Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
Patanjali ne propose pas "la disparition du mental" mais "l'inhibition des modifications du mental". Est-ce la même chose?
Dans l'état de yoga, le mental ne disparait pas, simplement nous cessons d'être aliénés par ses modifications incessantes, modifications qui reviennent dés lors que nous ne sommes pas dans l'état de Yoga, comme le montre le Sutra 4 : il était donc toujours présent mais "inhibé". Ces modifications génèrent des courants de pensée puissants qui plongent dans "le sommeil métaphysique" évoqué par Jourdain.
"L'intuition directe du Soi" ne provoque aucunement la disparition du mental : si le "rejet des trois fonctions inhérentes de la manifestation" (YS 1.16), provoque une éclipse momentanée de l'identification à ces modifications, le mental reviendra ensuite . L'enstase sans semence elle-même qui suit cette intuition n'abolit pas le mental car il demeure des "contenus mémoriels" (YS 1.18), assises de l'activité mentale, elle "rassemble" (étymologie de Samadhi) ce qui était auparavant dispersé, fragmenté par les modifications du mental.
Lorsque Nisargadatte s'exprime, son mental est là, il n'a pas disparu, il en a besoin pour verbaliser, formaliser ce qu'il vit. Par contre en expliquant de façon saisissante qu'il a " laissé sa nature humaine (son corps, son existence) prendre soin d'elle-même pour aller à sa fin.", il exprime qu'il n''est plus inféodé aux modifications du mental, il a définitivement "Discriminé le Spectateur du Spectacle". L'Absolu ne prend pas "la place du Mental" : il est d'une autre nature.
Là où Jourdain affirme que nous sommes tous "privés de conscience", plongés dans un "sommeil métaphysique" et pose la question "Comment leur faire comprendre qu'ils dorment ?" les YS répondent clairement dans ce premier chapitre en ouvrant une voie pour sortir de cette torpeur (Ys 1.2 1.3).
"Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le Royaume des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les cieux." Matthieu 7:21. Sauter comme un cabri en criant "Seigneur, Seigneur" n'est pas l'abandon au divin, cet abandon au divin implique tout ce que nous sommes, y compris le mental qui doit se retirer dans "l'obéissance" qui est avant tout "écoute active" de "l'intuition directe du Soi" (YS 1.16)
"Il faut qu'il croisse et que je diminue" (Jean 3.30). Il y a bien ici une genèse progressive, ponctuée de "morts", d'"abandons" d'un "je", d'un sujet qui accepte consciemment de se retirer pour laisser s'opérer en lui la volonté du Maître Éternel, une "obéissance" qui laissera place au "Germe de toute connaissance" (YS 1.25).
"perinde ac cadaver in omnibus ubi peccatum non cerneretur" : "comme un cadavre, en tout où une erreur n’est pas discernable" dira Ignace de Loyola. Il n'y a pas une mort, mais une succession de morts. Si l'obéissance privilégiée ici comme une mort est d'abord obéissance à un supérieur, c'est bien parce qu'un tel supérieur a une légitimité spirituelle, conduisant au Christ.
Chaque Rencontre avec la Présence est une mort, renoncement qui peut être douloureux avec ce que je suis ou crois être, rencontre pouvant impliquer des choix drastiques, car "on ne met pas le vin nouveau dans les vieilles outres" (Mathieu 9.17).
Pas plus que l'intuition directe du Soi ou le Samadhi, "l'entrée dans le courant" premier stade de l'éveil Bouddhiste, le baptême d'eau et même le baptême de l'Esprit ne sont une fin mais un début, la re-naissance dont ils parlent le début d'une "vie nouvelle" fruit de la rencontre avec le Christ, le Maitre Éternel.
Si Jean 3:5 écrit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit.…"
Paul écrira dans la continuité (Ephésiens 4)
"11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
12 pour le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ,
13 jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ".
Il s'adresse alors à des chrétiens ayant déjà reçu le baptême et l'onction du Saint Esprit donc déjà "nés de l'eau et de l'Esprit" et investis des dons du Saint Esprit (4.11) mais qui doivent encore parvenir à "l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ" (4.13) ce qui signifie encore à de nombreuses reprises une "mort à soi-même".
Nous voyons ainsi que là où Stephen Jourdain parle d'une rupture absolue, avec une prise de conscience "immédiate" à l'aube d'un "état" absolument discontinu avec l'instant précédent "un ultime niveau auquel on appartient ou pas du tout", là où le texte précieux de Nisargadatte évoque un tel état, les Ys comme le Christianisme envisagent deux voies de "mort à soi même" comme un processus continu, fruit d'une discipline et d'un engagement sans faille, ponctué par des Samadhis successifs (YS) ou l'épanchement de l'Esprit Saint jusqu'à "la mesure de la stature parfaite de Christ " (Christianisme).
Il devient clair que l'obtention de l'état d'homme fait dans le Christ (christianisme) comme le Samadhi final (Dharma Mega Samadhi) menant à Kaivalya , la libération représentent bel et bien un "basculement", des états sans commune mesure avec les étapes qui les ont précédés, alors que l'humain s'offre entièrement à la plénitude du Divin
Dans l'état de yoga, le mental ne disparait pas, simplement nous cessons d'être aliénés par ses modifications incessantes, modifications qui reviennent dés lors que nous ne sommes pas dans l'état de Yoga, comme le montre le Sutra 4 : il était donc toujours présent mais "inhibé". Ces modifications génèrent des courants de pensée puissants qui plongent dans "le sommeil métaphysique" évoqué par Jourdain.
"L'intuition directe du Soi" ne provoque aucunement la disparition du mental : si le "rejet des trois fonctions inhérentes de la manifestation" (YS 1.16), provoque une éclipse momentanée de l'identification à ces modifications, le mental reviendra ensuite . L'enstase sans semence elle-même qui suit cette intuition n'abolit pas le mental car il demeure des "contenus mémoriels" (YS 1.18), assises de l'activité mentale, elle "rassemble" (étymologie de Samadhi) ce qui était auparavant dispersé, fragmenté par les modifications du mental.
Lorsque Nisargadatte s'exprime, son mental est là, il n'a pas disparu, il en a besoin pour verbaliser, formaliser ce qu'il vit. Par contre en expliquant de façon saisissante qu'il a " laissé sa nature humaine (son corps, son existence) prendre soin d'elle-même pour aller à sa fin.", il exprime qu'il n''est plus inféodé aux modifications du mental, il a définitivement "Discriminé le Spectateur du Spectacle". L'Absolu ne prend pas "la place du Mental" : il est d'une autre nature.
Là où Jourdain affirme que nous sommes tous "privés de conscience", plongés dans un "sommeil métaphysique" et pose la question "Comment leur faire comprendre qu'ils dorment ?" les YS répondent clairement dans ce premier chapitre en ouvrant une voie pour sortir de cette torpeur (Ys 1.2 1.3).
"Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le Royaume des cieux, mais seulement ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les cieux." Matthieu 7:21. Sauter comme un cabri en criant "Seigneur, Seigneur" n'est pas l'abandon au divin, cet abandon au divin implique tout ce que nous sommes, y compris le mental qui doit se retirer dans "l'obéissance" qui est avant tout "écoute active" de "l'intuition directe du Soi" (YS 1.16)
"Il faut qu'il croisse et que je diminue" (Jean 3.30). Il y a bien ici une genèse progressive, ponctuée de "morts", d'"abandons" d'un "je", d'un sujet qui accepte consciemment de se retirer pour laisser s'opérer en lui la volonté du Maître Éternel, une "obéissance" qui laissera place au "Germe de toute connaissance" (YS 1.25).
"perinde ac cadaver in omnibus ubi peccatum non cerneretur" : "comme un cadavre, en tout où une erreur n’est pas discernable" dira Ignace de Loyola. Il n'y a pas une mort, mais une succession de morts. Si l'obéissance privilégiée ici comme une mort est d'abord obéissance à un supérieur, c'est bien parce qu'un tel supérieur a une légitimité spirituelle, conduisant au Christ.
Chaque Rencontre avec la Présence est une mort, renoncement qui peut être douloureux avec ce que je suis ou crois être, rencontre pouvant impliquer des choix drastiques, car "on ne met pas le vin nouveau dans les vieilles outres" (Mathieu 9.17).
Pas plus que l'intuition directe du Soi ou le Samadhi, "l'entrée dans le courant" premier stade de l'éveil Bouddhiste, le baptême d'eau et même le baptême de l'Esprit ne sont une fin mais un début, la re-naissance dont ils parlent le début d'une "vie nouvelle" fruit de la rencontre avec le Christ, le Maitre Éternel.
Si Jean 3:5 écrit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit.…"
Paul écrira dans la continuité (Ephésiens 4)
"11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
12 pour le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ,
13 jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ".
Il s'adresse alors à des chrétiens ayant déjà reçu le baptême et l'onction du Saint Esprit donc déjà "nés de l'eau et de l'Esprit" et investis des dons du Saint Esprit (4.11) mais qui doivent encore parvenir à "l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ" (4.13) ce qui signifie encore à de nombreuses reprises une "mort à soi-même".
Nous voyons ainsi que là où Stephen Jourdain parle d'une rupture absolue, avec une prise de conscience "immédiate" à l'aube d'un "état" absolument discontinu avec l'instant précédent "un ultime niveau auquel on appartient ou pas du tout", là où le texte précieux de Nisargadatte évoque un tel état, les Ys comme le Christianisme envisagent deux voies de "mort à soi même" comme un processus continu, fruit d'une discipline et d'un engagement sans faille, ponctué par des Samadhis successifs (YS) ou l'épanchement de l'Esprit Saint jusqu'à "la mesure de la stature parfaite de Christ " (Christianisme).
Il devient clair que l'obtention de l'état d'homme fait dans le Christ (christianisme) comme le Samadhi final (Dharma Mega Samadhi) menant à Kaivalya , la libération représentent bel et bien un "basculement", des états sans commune mesure avec les étapes qui les ont précédés, alors que l'humain s'offre entièrement à la plénitude du Divin
Re: Samadhi Pada - Sutra 23-24-25-26 : Le Seigneur Ishvara...
Oui tant que le corps existe, le mental est là, rien ne peut le faire se volatiliser physiquement, il permet de gouverner les sens et les moyens d'actions, il me semble avoir été assez clair sur cela.
Je ne vois pas non plus où j'ai dit qu'il fallait crier "Seigneur, seigneur ..."
L'abandon à Dieu n'a rien à voir avec un singe en train de faire l'andouille, il me semblait là aussi proposer une vision assez claire de cela...
Mais le mental n'est pas Shiva !
Il n'est que "la croisée des chemins" entre les organes des sens et d'action et Ahamkara, l'ego.
Il n'a pas de réalité hors du corps, même si une partie subsiste dans le corps du défunt (cf. le Samkhya Karika) qui n'est pas encore réalisé.
Quand j'écris "Patanjali nous propose la disparition du mental" ce n'est pas l'organe physique qui se volatilise, mais ses fonctions !
Cela se place dans une vision de transformation profonde de l'être qui atteint la réalisation, on doit replacer cela dans la vie profane ou divine...
Pour des personnes n'ayant jamais fait de méditation ou de Yoga, le mental devient leur esprit, il y a d'ailleurs souvent, à tort, le nom d'esprit.
Beaucoup ne fonctionnent que dans le mental et même vivent beaucoup d'expériences que dans le mental.
Il est assez simple de s'en rendre compte quand on parle avec une personne, si la personne décrit des expériences dans lesquelles il y a encore trois parties (le sujet et la perception de quelque chose), par exemple des gens disent, j'ai vu la lumière, cela est mental (j'ai = sujet, vu = sens, lumière = objet). On devient la lumière quand le mental disparait.
Le mental est un lieu vide dans son essence, qui prend les formes que lui proposent soit les sens, soit l'ego, c'est lui qui rend compte de l'expérience.
Quand Nisargadatta parle d'un état duquel on ne peut rien ajouter ou rien retirer, il parle d'un état qui n'a plus rien à voir avec le mental et qui est totalement hors de l'emprise du mental et de ses fonctions.
Bien sûr qu'on peut parler au personnage Nisargadatta, à son corps, et que le mental dans le corps répond, bien qu'il dise qu'il ne répond pas et que la réponse arrive d'elle-même.
Mais ce qu'il faut essayer d'entrevoir, c'est qu'un être ayant atteint la réalisation n'est plus dans son corps, Nisargadatta le dit très clairement.
Il dit que quand il parle à une personne, il est aussi bien lui, ou la personne avec qui il parle, ou les deux en même temps, ou encore ni l'un ni l'autre...
Il dit, aussi, qu'il n'appartient plus à l'univers et que la seule différence qu'il y ait entre lui et nous, c'est que lui à la certitude d'être omniprésent et pas nous. Il dit aussi que l'univers est inclus en lui.
Le réalisé est dans la pure Présence, de fait présente partout et en tout, et le mental n'est que dans le corps, nulle par ailleurs.
Alors oui, pour celui qui vit une expansion de conscience, l'expérience existe hors du mental et si on reste dans cet état, on vivra hors du mental.
Mais oui, le mental sera là encore pour gérer des choses dans le corps ou pour permettre au corps de parler, de "vivre" et c'est pour cela que Nisargadatta dit qu'il a laissé sa nature humaine prendre soin d'elle-même. Dans cette phrase, on comprend qu'il n'est plus cette nature humaine faite de moyens de perception, de moyens d'actions, de mental, d'ego et de Buddhi. Son Esprit à tout repris et l'agglomérat (sens, actions, mental, ego, buddhi) devra aller à sa fin de son existence sans Nisargadatta aux commandes.
Un deux fois né, est un être qui a transcendé sa condition humaine, pour devenir Divin.
Cette mort est montrée par la mort du Christ sur la croix et par sa résurrection, il est devenu deux fois né lui aussi.
Car ne nous trompons pas, l'initiation est une véritable mort, la montée de kundalini que cela occasionne, détruit les chakras et le corps après cette expérience n'a plus rien à voir avec un corps humain normal.
Patanjali dans le 3ᵉ livre nous livre des expériences qui permettent d'entrevoir le travail qu'accompli le Yoga dans la pratique de Samyama, la convergence. Par exemple, quand on pratique la posture du poisson, on devient poisson et on peut vraiment vivre le mental d'un poisson ainsi que sa réalité d'existence. Il est aussi possible de vivre cela avec toutes les postures qui ont comme support des animaux, cela est la partie des archétypes qu'on rencontre un jour dans la pratique et qui nous font entrevoir que nous ne sommes pas ce corps, pas ce mental, pas ces idées, pas le personnage, pas un Yogi...
À force de vivre des transformations sur tous les plans, la forme humaine disparait. Thème central de Castaneda "perdre sa forme humaine", même si bien sûr, on ne la perdra qu'à notre mort !
Mais tout en nous sera transcendé, jusqu'au moment où notre mental sera totalement vide, comme disparu, et laissera la Présence passer en lui sans y opposer la moindre résistance, ou la moindre forme...
Je ne vois pas non plus où j'ai dit qu'il fallait crier "Seigneur, seigneur ..."

L'abandon à Dieu n'a rien à voir avec un singe en train de faire l'andouille, il me semblait là aussi proposer une vision assez claire de cela...
Mais le mental n'est pas Shiva !
Il n'est que "la croisée des chemins" entre les organes des sens et d'action et Ahamkara, l'ego.
Il n'a pas de réalité hors du corps, même si une partie subsiste dans le corps du défunt (cf. le Samkhya Karika) qui n'est pas encore réalisé.
Quand j'écris "Patanjali nous propose la disparition du mental" ce n'est pas l'organe physique qui se volatilise, mais ses fonctions !
Cela se place dans une vision de transformation profonde de l'être qui atteint la réalisation, on doit replacer cela dans la vie profane ou divine...
Pour des personnes n'ayant jamais fait de méditation ou de Yoga, le mental devient leur esprit, il y a d'ailleurs souvent, à tort, le nom d'esprit.
Beaucoup ne fonctionnent que dans le mental et même vivent beaucoup d'expériences que dans le mental.
Il est assez simple de s'en rendre compte quand on parle avec une personne, si la personne décrit des expériences dans lesquelles il y a encore trois parties (le sujet et la perception de quelque chose), par exemple des gens disent, j'ai vu la lumière, cela est mental (j'ai = sujet, vu = sens, lumière = objet). On devient la lumière quand le mental disparait.
Le mental est un lieu vide dans son essence, qui prend les formes que lui proposent soit les sens, soit l'ego, c'est lui qui rend compte de l'expérience.
Quand Nisargadatta parle d'un état duquel on ne peut rien ajouter ou rien retirer, il parle d'un état qui n'a plus rien à voir avec le mental et qui est totalement hors de l'emprise du mental et de ses fonctions.
Bien sûr qu'on peut parler au personnage Nisargadatta, à son corps, et que le mental dans le corps répond, bien qu'il dise qu'il ne répond pas et que la réponse arrive d'elle-même.
Mais ce qu'il faut essayer d'entrevoir, c'est qu'un être ayant atteint la réalisation n'est plus dans son corps, Nisargadatta le dit très clairement.
Il dit que quand il parle à une personne, il est aussi bien lui, ou la personne avec qui il parle, ou les deux en même temps, ou encore ni l'un ni l'autre...
Il dit, aussi, qu'il n'appartient plus à l'univers et que la seule différence qu'il y ait entre lui et nous, c'est que lui à la certitude d'être omniprésent et pas nous. Il dit aussi que l'univers est inclus en lui.
Le réalisé est dans la pure Présence, de fait présente partout et en tout, et le mental n'est que dans le corps, nulle par ailleurs.
Alors oui, pour celui qui vit une expansion de conscience, l'expérience existe hors du mental et si on reste dans cet état, on vivra hors du mental.
Mais oui, le mental sera là encore pour gérer des choses dans le corps ou pour permettre au corps de parler, de "vivre" et c'est pour cela que Nisargadatta dit qu'il a laissé sa nature humaine prendre soin d'elle-même. Dans cette phrase, on comprend qu'il n'est plus cette nature humaine faite de moyens de perception, de moyens d'actions, de mental, d'ego et de Buddhi. Son Esprit à tout repris et l'agglomérat (sens, actions, mental, ego, buddhi) devra aller à sa fin de son existence sans Nisargadatta aux commandes.
Un deux fois né, est un être qui a transcendé sa condition humaine, pour devenir Divin.
Cette mort est montrée par la mort du Christ sur la croix et par sa résurrection, il est devenu deux fois né lui aussi.
Car ne nous trompons pas, l'initiation est une véritable mort, la montée de kundalini que cela occasionne, détruit les chakras et le corps après cette expérience n'a plus rien à voir avec un corps humain normal.
Patanjali dans le 3ᵉ livre nous livre des expériences qui permettent d'entrevoir le travail qu'accompli le Yoga dans la pratique de Samyama, la convergence. Par exemple, quand on pratique la posture du poisson, on devient poisson et on peut vraiment vivre le mental d'un poisson ainsi que sa réalité d'existence. Il est aussi possible de vivre cela avec toutes les postures qui ont comme support des animaux, cela est la partie des archétypes qu'on rencontre un jour dans la pratique et qui nous font entrevoir que nous ne sommes pas ce corps, pas ce mental, pas ces idées, pas le personnage, pas un Yogi...
À force de vivre des transformations sur tous les plans, la forme humaine disparait. Thème central de Castaneda "perdre sa forme humaine", même si bien sûr, on ne la perdra qu'à notre mort !
Mais tout en nous sera transcendé, jusqu'au moment où notre mental sera totalement vide, comme disparu, et laissera la Présence passer en lui sans y opposer la moindre résistance, ou la moindre forme...
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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