Déjà on peut remarquer (sans qu'il existe beaucoup d'exceptions de par le monde entier ! ) que les carnivores ne mangent en général pas les autres carnivores. C'est une loi de la nature que même les animaux suivent : les lionnes ne chassent pas les chacals ou les hyènes, les loups ne tuent pas les lynx, les hommes ne mangent ni lions, ni loups, ni aigles.
Sauf pendant les famines, la nourriture normale de l'être humain n'est pas de manger les carnivores, ni même les omnivores : ainsi, on peut remarquer que les rats ne sont pas consommés de manière usuelle, nulle part dans le monde. Pour les porcs, on connaît bien sûr les religions monothéistes qui refusent d'y toucher.
Il y a à cela un argument idéologique : on ne mange pas un animal qui pourrait avoir mangé un humain. Ce serait une sorte de rempart supplémentaire au cannibalisme. Ainsi donc, l'humain n'aurait pas le droit (sauf circonstances exceptionnelles) de se manger lui-même, et même de manger un animal susceptible de l'avoir mangé. C'est valable pour les animaux terrestres et les oiseaux : la pie, par exemple, carnivore, n'est pas un met habituel, alors que la caille oui ; le lapin et le chevreuil se chassent et se mangent, le renard et l'ours non.
On peut faire la remarque aussi que l'ours est un carnivore occasionnel, qu'il ne chasse pas, mais peut se nourrir de cadavre s'il en trouve un. Il rejoint donc à mon sens la catégorie précédente, celle des animaux omnivores que l'Homme ne mange pas pour éviter tout cannibalisme de deuxième intention (si je peux dire).
Une des façon d'expliquer cela, est que la viande des carnivores contient de nombreuses toxines, qu'elle est en quelque sorte mauvaise pour l'organisme. Même pour les poissons, les métaux lourds s'accumulent en bout de chaines alimentaires (
https://www.lefigaro.fr/sciences/2007/0 ... ivores.php)
On peu enfin remarquer que la Bible donne des indications qui vont dans le même sens :
L'Eternel dit à Moïse et à Aaron: 2 «Transmettez ces instructions aux Israélites: Voici les animaux que vous pourrez manger parmi toutes les bêtes qui vivent sur la terre.
3 Vous pourrez manger de tout animal qui a le sabot fendu ou le pied fourchu et qui rumine. 4 En revanche, vous ne mangerez aucun de ceux qui ruminent seulement ou qui ont seulement le sabot fendu. Ainsi, vous ne mangerez pas le chameau, qui rumine mais n'a pas le sabot fendu; vous le considérerez comme impur.
5 Vous ne mangerez pas le daman, qui rumine mais n'a pas le sabot fendu; vous le considérerez comme impur. 6 Vous ne mangerez pas le lièvre, qui rumine mais n'a pas le sabot fendu; vous le considérerez comme impur. 7 Vous ne mangerez pas le porc, qui a le sabot fendu, le pied fourchu mais ne rumine pas; vous le considérerez comme impur. 8 Vous ne mangerez pas leur viande et ne toucherez pas leur cadavre; vous les considérerez comme impurs. 9 »Voici les animaux que vous pourrez manger parmi tous ceux qui vivent dans l'eau. Vous pourrez manger de tous ceux qui ont des nageoires et des écailles et qui vivent dans l'eau, soit dans les mers, soit dans les rivières. 10 En revanche, parmi tous ceux qui grouillent et ceux qui vivent dans l'eau, soit dans les mers, soit dans les rivières, vous considérerez comme abominables tous ceux qui sont dépourvus de nageoires et d'écailles.
11 Vous les considérerez comme abominables, vous ne mangerez pas leur chair et vous considérerez leur cadavre comme abominable. 12 Vous considérerez comme abominables tous ceux qui, dans l'eau, sont dépourvus de nageoires et d'écailles. 13 »Voici, parmi les oiseaux, ceux que vous considérerez comme abominables et dont on ne mangera pas: l'aigle, l'orfraie, l'aigle de mer, 14 le milan, les diverses espèces de vautours,
15 toutes les espèces de corbeaux, 16 l'autruche, le hibou, la mouette, les diverses espèces d'éperviers, 17 le chat-huant, le plongeon, la chouette, 18 le cygne, le pélican, le cormoran, 19 la cigogne, les diverses espèces de hérons, la huppe et la chauve-souris. 20 »Vous considérerez comme abominable tout reptile qui vole et qui marche sur quatre pattes. 21 En revanche, parmi tous les reptiles qui volent et qui marchent sur quatre pattes, vous pourrez manger ceux qui ont sur leurs pattes des articulations qui leur permettent de sauter sur la terre. 22 Voici ceux que vous pourrez manger: les diverses espèces de sauterelles, de criquets, de grillons et de locustes.
https://www.universdelabible.net/lire-l ... e/11.1-47/
Pour ce qui est des propos de Pythagore, les animaux sont soumis à leur nature, la cruauté ici est un sentiment humain : oui, l'humain qui assassine est cruel, alors que le loup ne l'est pas, il suit son instinct et n'a pas le chois. C'est là toute la différence entre l'Homme et l'animal, l'Homme qui SAIT, a le choix entre la cruauté et la clémence.
Certains pensent alors que tout se recycle, que la vie se recycle, que la mort est un processus normal, que le meurtre donc peut se justifier, et que le sacrificateur deviendra le sacrifié tôt ou tard, donc qu’il ne s'agit en quelque sorte que d'un transfert de molécules, et qu'il ne faut pas s'apitoyer pour si peu : surtout quand c'est la mort des autres, car sa propre mort ou la mort de nos proches ne nous fait pas exactement le même effet.
" La mort d'un homme, c'est une tragédie; la disparition de millions de gens, c'est la statistique." Staline. Quel cynisme !
Pour ma part, pour parodier un président défunt "je crois aux forces de l'esprit" , et je crois que l'esprit des bêtes assassinées a aussi son mot à dire dans le scandale de sa mort. Les bêtes ont un mot à dire lorsqu'elles ont élevées, choyées, soignées par des humains tout au long de leur vie, car elles communiquent avec l'homme leurs pensées, elles sont apprivoisées, leurs cerveaux réciproques se sont maintes et maintes fois interpénétrés, et - selon moi- c'est un crime, une violence sans nom qui leur est infligé, une trahison de la plus haute nature lorsqu'elles sont menées à l'abattoir.
Mais il y a plus : c'est une violence infligée aussi à l'éleveur lui-même, que de se séparer des êtres qu'il a aimé, même si la plupart d'entre eux ne se rendent pas compte de cet amour, ou refusent de s'y attarder. Ils sont dans un engrenage dont il est difficile de sortir, car nous sommes conditionnés dans notre société à considérer comme faiblesse la pitié. Et la pitié, selon moi, est une des formes particulières de l'amour, une sorte d'amour qui se refuse d'éclater au grand jour, un amour rejeté, contrarié.
Oui, le sacrificateur devient le sacrifié, en fin de compte, et au passage les souffrances et les cris résonnent dans l'univers et forment un nuage noir qui tel l'orage attend un jour favorable pour exploser et arroser à nouveau le monde de violences nouvelles. Nous, humanité, pouvons prendre conscience de ça et rompre la chaîne, à condition de se déprendre des conditionnements.
Ce n'est que mon avis.