En Pratyâhâra par exemple, on entre déjà dans un équilibre loin de tamas, c'est là que la vue intérieur apparaît dont le regard ne vise plus l'extérieur et se voit libre de tout attachement avec une "triple" stabilité naissante en un dont la Vue a libre champ pour commencer à fixer le sujet, par la/avec concentration en UN.
Intérieur et extérieur ne sont que des illusions du à l'observateur qui observe un objet et qui se prend pour un observateur.
On dit que Pratyâhâra est le "retournement" des sens, mais cela ne veut rien dire pour moi, Pratyâhâra est la fusion des sens dans une même sensation d'infinie.
Une fois dans cet état pour que cela continue, le Yoga nous propose Dharana, la concentration comme étape suivante.
La concentration peut avoir lieu sur une pomme à 'l'extérieur de moi" ou sur l'esprit à l'intérieur de moi, ainsi il est possible d'avoir les yeux ouvert ou pas.
Et là je vous renvoi au troisième livre e Patanjali qui commence ainsi :
Yoga Sutra de Patanjali a écrit :1. Etablir la fixation du mental sur un seul point, c’est la concentration;
2. L’y maintenir dans un courant ininterrompu, c’est la méditation.
3. Quand disparaît la forme même de l’objet de la contemplation et qu’on saisit uniquement sa signification, c’est l’enstase.
4. Coordonner les trois mouvements sur ce seul point, cela s’appelle la convergence.
Nous voyons bien l'évolution ici de concentration vers méditation et vers Samadhi (l'enstase).
Puis il continu en nous donnant tout plein de possibilités de concentration possible (yeux ouverts ou pas) que je vous engage à vivre, c'est sublime!
Il serait dommage de rester juste sur le front, qui reste d'ailleurs un lieu assez mental et que certains disent qu'il ne faut pas trop s'y attarder (Jean Klein le premier)…
Yoga Sutra de Patanjali a écrit :22. Si on l’applique au devenir, entamé ou latent, ou aux présages, on est exactement renseigné sur l’heure de la mort,
23. à l’amitié et aux autres qualités, c’est la force occulte de ces vertus qui survient;
24. à la puissance de l’éléphant, par exemple, on obtient cette même puissance.
25. Se fixer volontairement sur la lumière intérieure apporte la connaissance de tout ce qui est subtil, caché et lointain.
26. De la parfaite concentration sur le soleil découle la connaissance de l’univers,
27. de celle sur la lune, la connaissance des constellations,
28. de celle sur l’étoile polaire, la connaissance des mouvements des étoiles,
29. de celle sur le centre ombilical, la connaissance de la constitution du corps,
30. de celle sur le creux de la gorge, la cessation, de la faim et de la soif,
31. de celle sur le courant d’énergie situé au niveau du cœur, la stabilité du corps,
32. de celle sur la lumière au sommet du crâne, la vision des yogin doués des grands pouvoirs.
Une fois concentré sur un point, quel qu'il soit, en continuant dans cette recherche de l'intériorité (yeux ouvert ou pas !) le souffle va ralentir, le corps entrer dans une détente étrange dans laquelle il semble devenir du béton, comme impossible à bouger, puis une sensation intérieure comme un écœurement va apparaitre. J'ai la sensation que cet écœurement est lié au lien "gluant" entre l'esprit et le corps. La sensation que l'esprit est prisonnier du corps chaud et humide, lourd, prégnant…
Alors là si les choses continues, les limites du corps et du personnage disparaissent, l'expérience nous emporte dans une profondeur, soit fortement lumineuse, soit totalement noire et l'expérience échappe à la possibilité de tout aspect cognitif. La sortie de cet état est toujours particulière, quelque chose où le cœur exulte dans des sanglots qui durent parfois longtemps, ou encore d'autres états assez délicats…