Ego, Yoga et démarche spirituelle...

[Denis]

Je viens de mettre en ligne sur mon site un petit texte sur l'idée de la quête spirituelle qui est nait de ce dernier stage encore si fortement présent...

Yoga, ego et spiritualité

[Shivadurga]

[kinaram]

Un très bon texte Denis, qui recadre bien.

Une petite chose...

La clé de l'apparition de la conscience passe par le fait de percevoir de plus en plus finement ce qui nous entoure en tentant à chaque instant d'être conscient de l'instant présent et de venir s'y assoir dedans sans jamais plus laisser le mental intercéder et découvrir finalement que la conscience est un grand vide qui cherche frénétiquement à se remplir de ce qu'elle peut prendre dans sa propre création.

Attention au "piège" de l'instant présent aussi, et de la conscience toujours "consciente de". L'égo peut récupérer cela à son profit, en se faisant croire qu'il vit d'illuminantes expériences mystiques alors qu'il ne parle que le langage conventionnel du "milieu spirituel". Ce sont les limites de l'observation de soi même...De la prise de distance, de l'effet témoin si connu des adeptes des Satsang...
Il y a une dimension "nocturne" de l'Esprit, qui ne nécessite pas d'efforts de conscience pour être ce qu'elle est : "absente de sa présence et de sa propre absence"...etc. Tu l'évoques déjà :

découvrir finalement que la conscience est un grand vide qui cherche frénétiquement à se remplir de ce qu'elle peut prendre dans sa propre création.

sans jamais plus laisser le mental intercéder

Dans cet "espace" nocturne, le mental peut bien faire ce qu'il veut...Jamais il ne saisira quoique ce soit à ce niveau. Par contre, il peut se transformer et agir à un niveau plus profond de l'information et de l'énergie (ce sont les applications tantriques de la découverte de cet espace)

Tcho

[Denis]

Oui, bien d'accord avec toi et merci pour ce détail bien précis !
Il est évident que la conscience "toujours consciente de" est tournée vers les objets et de ce fait laisse la discrimination d'un observateur et d'un objet observé en place.
L'aspect nocturne de l'esprit se manifeste dans le grand trou noir ou tout disparait aussi, un peu comme le sommeil profond. Quand on rencontre le trou noir (bhairava) au début cela est horrifiant, mais pour autant s'y abimer dedans est une grande expérience du vide... Au bord de ce gouffre il y a un lieu sans forme où parfois on rencontre de drôles de choses...

[Bombyx]

...../ 36. Tenant son corps bien droit, l’adepte honorera d’abord, les mains jointes, la divinité de son choix, puis, avec le pouce de sa main droite, il se bouchera la narine droite qui est l’orifice du canal Piñgalã, et insufflera doucement de l’air par la narine gauche, orifice de l’Idã...
Cette petite phrase semble bien insignifiante, mais comme toujours dans les textes indiens, c'est ce qui est caché ou simple qui a une importance capitale, car cette idée de joindre les mains et d'honorer la divinité de son choix est ce qui va teinter toute la pratique et laisser le pratiquant dans une réelle attitude de dévotion et de ferveur.
Toute la pratique qui suit cette phrase va prendre un axe différent en fonction de ce qui est fait et au nom de qui ou de quoi?...../

c'est cette partie là qui m'a trop plu!!!...

à developper

[Denis]

Vas y développe !

[lorkan739]

Toute la pratique qui suit cette phrase va prendre un axe différent en fonction de ce qui est fait et au nom de qui ou de quoi?

https://www.yoga-darshan.com/36-tattvas.php

Si par rapport aux autres catégories sivatattva peut être appréhendé, devenir objet connu, il n'en va pas de même de Paramasiva qui au-delà
de la pensée et de par son essence purement indifférencié, est toujours sujet connaissant jamais connu. Ainsi le 36ème principe est connu(sivatattva), Paramasiva
devient automatiquement le 37eme qui le perçoit, et si, à sont tour le 37ème fait l'objet d'une perception, aussitôt Paramasiva sera le 38ème qui
le percevra. Mais si l'on persiste à réaliser le 38ème, le 37ème se transformera en sujet perçevant.
"Affirmer que le suprême siva ne diffère nullement des trente-six catégories a pour seul but de montrer qu'il constitue lui-même le fond continue,
a savoir le 38ème tattva, suprême demeure où tout se révèle."
-Lilian Silburn-
~La Maharthamanjari~
Page 110

[kinaram]

L'aspect nocturne de l'esprit se manifeste dans le grand trou noir ou tout disparait aussi, un peu comme le sommeil profond. Quand on rencontre le trou noir (bhairava) au début cela est horrifiant, mais pour autant s'y abimer dedans est une grande expérience du vide... Au bord de ce gouffre il y a un lieu sans forme où parfois on rencontre de drôles de choses...

On rencontre quoi comme drôles de choses dans ce lieu sans forme? En tous cas pas d'objets. Soi-même? Etrangeté suprême? Une drôlerie?
Bam Bam Bhaironath!

d'honorer la divinité de son choix

Je ne dirais pas çà Bombyx. On ne choisit pas la divinité, c'est Elle qui nous choisit. Qui sommes-nous pour croire l'inverse? La Bhakti Marg se déroule à l'envers. C'est le sentier inversé, la voie de gauche, la vamachara. L'Ishta Devata est tout, nous ne sommes rien. On revient ainsi sur de bonnes bases (nous ne sommes rien), on se replace ainsi dans la bonne direction, à notre juste place. Hanuman ne disait pas "je choisis de prier Sita Ram", il arrachait son torse et Sita Rama était dans son coeur.

Si par rapport aux autres catégories sivatattva peut être appréhendé, devenir objet connu, il n'en va pas de même de Paramasiva qui au-delà
de la pensée et de par son essence purement indifférencié, est toujours sujet connaissant jamais connu. Ainsi le 36ème principe est connu(sivatattva), Paramasiva
devient automatiquement le 37eme qui le perçoit, et si, à sont tour le 37ème fait l'objet d'une perception, aussitôt Paramasiva sera le 38ème qui
le percevra. Mais si l'on persiste à réaliser le 38ème, le 37ème se transformera en sujet perçevant.

Quelqu'un a une corde pour aller chercher Lorkan sur l'échelle des Tattva?
Ca me fait penser à une expérience très simple : lorsqu'on essaye de se voir, même par l'imagination, on se rend compte que celui qui voit n'est jamais celui qui est vu. Pourtant, c'est bien de la même personne dont il s'agit non?

Paramashiva c'est qui?

http://blissofnone.blogspot.com/2007/10 ... ond-1.html

[Bombyx]

d'honorer la divinité de son choix

Je ne dirais pas çà Bombyx. On ne choisit pas la divinité, c'est Elle qui nous choisit. Qui sommes-nous pour croire l'inverse? La Bhakti Marg se déroule à l'envers. C'est le sentier inversé, la voie de gauche, la vamachara. L'Ishta Devata est tout, nous ne sommes rien. On revient ainsi sur de bonnes bases (nous ne sommes rien), on se replace ainsi dans la bonne direction, à notre juste place. Hanuman ne disait pas "je choisis de prier Sita Ram", il arrachait son torse et Sita Rama était dans son coeur.
l

Personellement j'ai un problème avec les divinités on a l'embarras du choix... à vrai dire je ne sais pas si c'est nous ou bien c'est eux qui nous choissisent...

ce qui est dommage tu n'as pas pris en compte la totalité de ce que j'avais cité... un mudra et une purification et aussi la devotion et le farveur s'impliquent dans l'afaire

[Denis]

On rencontre quoi comme drôles de choses dans ce lieu sans forme?

Comme je te l'ai écris dans mon dernier post, Au bord de ce gouffre sans fond, de ce néant (quoi que ?) on peut vivre des rencontres avec des divinités ou des principes puissants, comme des "gardiens du lieu" et de l'état du sommeil profond sans forme.
Il y a une chose aussi qui me trouble aussi c'est qu'une fois revenue dans la conscience de la veille, là maitenant je peux me remémorer l'état du sommeil profond et cela me plonge dans un état de profondeur. La présence, là maintenant de ce "souvenir" de cet état est elle aussi une porte d'entrée au grand vide.

[Odile]

Il y a une chose aussi qui me trouble aussi c'est qu'une fois revenue dans la conscience de la veille, là maitenant je peux me remémorer l'état du sommeil profond et cela me plonge dans un état de profondeur. La présence, là maintenant de ce "souvenir" de cet état est elle aussi une porte d'entrée au grand vide.

intéressant... et cette profondeur, tu la vis comment bien ou pas bien ? je veux dire ressens-tu un sentiment de détachement ou au contraire d'angoisse ?

[Denis]

Ni une angoisse ni un détachement, il semble que la conscience soit là aussi...
Il n'y a pas de système cognitif en place pour, dans le sommeil profond, pouvoir dire "je dors", mais pour autant cet état n'est pas un néant...

[lorkan739]

cet état n'est pas un néant...

Il s'agit sans doute d'un corps pénétré par la Splendeur.

5- Anandamaya Kosha
C'est le corps de béatitude fait de lumières et de sons célestes. Dernière étape sur le chemin de la réintégration. Il se manifeste à travers la lumière paradoxale et l'extase divine. Les sages disent que les méditations prolongées permettent de l'atteindre. Les tantriques disent qu'il est également possible de l'atteindre à travers des failles, des "ouvertures". Dans tous les cas le toucher de ce corps constitue toujours des instants de Grâce ineffable. Il est l'expérience de la contemplation pure, de la beauté et de l'essence Divine. L'Amour cosmique. La puissance de L'Amour infini. Dieu sait combien cet Amour est Grand !
http://www.pratique-du-yoga.com/forum/v ... f=6&t=1332

[sami]

L'aspect nocturne de l'esprit se manifeste dans le grand trou noir ou tout disparait aussi, un peu comme le sommeil profond. Quand on rencontre le trou noir (bhairava) au début cela est horrifiant, mais pour autant s'y abimer dedans est une grande expérience du vide... Au bord de ce gouffre il y a un lieu sans forme où parfois on rencontre de drôles de choses...

Oui, il se manifeste quand l'harmonie intérieur entre le principe féminin (réceptif) et le principe masculin (émissif) sont harmonisé entre eux - ils vibrent à l'unisson - l'esprit fertilise l'âme quand l'homme a harmonisé les deux par son désir de s'élever et de s'abandonner dans Ses mains - si l'abandon qui est une qualité du principe féminin est crée, c'est l'âme qui est fertilisé par l'Esprit cosmique - une telle union ne peut se réaliser qu'en profondeur de l'Être où la Lumière règne en maître.