Miche a écrit :Je ne vais pas te surprendre, si je te dis que "non, même en lecture,..."
![Souriant :)](./images/smilies/2.gif)
Tu as le droit de dire ça !
En même temps je trouve cela triste, le monde oriental reconnait ce texte comme étant une base à toutes les visions indiennes (bouddha, Yoga, Patanjali, Zen, Tibétains, ...) et toi tu rejettes tout cela, pourquoi pas
Philoneta a écrit :je l'ai sous la main mais je dois dire que cette page ci ne m'inspire pas de réponse ,plutôt des questions telles que "qu'est ce qu'il veut dire par là exactement????"
Super !
On va pouvoir échanger alors !
En même temps je n'ai pas la prétention de savoir tout, juste une étude que j'aime...
philoneta a écrit : Si je comprends bien cette page n'a pas particulièrement de prolongement spirituel selon toi?Il s'agit plutôt d'une explication sur les organes des sens?
Oui, c'est bien le but du Samkhya, il ne fait qu'énumérer tout ce que nous pouvons expérimenter directement sans faire appel à des croyances ou une ou des divinités.
C'est en cela qu'il est extraordinaire et c'est pour cela qu'il est la base de presque toutes les visions indiennes, il est athée !
Il ne parle que de la relation qui existe entre les éléments qui nous composent, mais il en parle avec une sublime finesse !, presque spirituelle…
philoneta a écrit : Donc le sage est le seul à avoir totalement compris qu'il était au théatre dans ton exemple,c'est le seul à n'être empêtré dans aucun enjeu !
Oui, voila toute l'idée indienne, Merci Jugulé pour ton texte sur les différents Yoga, c'est une très fine synthèse !!!
L'idée de l'inde c'est qu'un film est projeté sur un écran blanc, même un film qui fait couler beaucoup de sang ne tache pas l'écran, il reste et restera blanc immaculé !
De plus comme le souligne admirablement Jugulé, l'auteur n'ait pas dans la scène, ni le metteur en scène, il faut voir Purusa comme l'auteur et Prakrti comme le metteur en scène.
L'un pense et est conscient, l'autre agit dans la matière…
Alors en partant de cela le Samkhya va nous transporter finement dans la relation que nous avons avec les éléments qui nous constituent jusqu'à expérimenter les éléments les plus subtils (pures)…
Et voila le karika 5 :
La perception est la fluctuation mentale qui résulte du contact des sens avec leur objet, et qui confirme la réalité de cet objet.
Simplement le mental fluctue avec ce que les sens lui permette de percevoir…
C'est pour cela que nous avons du plaisir à voir un bon gâteau, une belle femme, le sens de l'esthétique nait ici par le plaisir qu'apporte la fluctuation du mental par les perceptions des sens au contact de l'objet ou d'un sentiment. En fait le mental prend "la forme" de l'objet perçu ou d'un sentiment, il en résulte un état de malheur ou de bonheur…
L’inférence est reconnue comme étant de trois sortes (1).
Toute inférence implique deux éléments: linga et Lingî (2).
Le témoignage valide est un enseignement oral (3) transmis par un témoin ayant eu la connaissance directe et infaillible des réalités (surtout supra - sensorielles).
Voila des éléments de base pour continuer dans le samkhya, l'étude sera alors de plus en plus "complexe" et les ingrédients de base sont là, comme les nombre pour les maths, il faut donc bien comprendre toutes les étapes…
L'inférence est reconnue comme moyen valide d'investigation et de compréhension comme le témoignage valide…
Pour qu'il y ait une perception de quelque chose il faut 2 éléments : linga et Lingî
Inférence d’un effet à partir de sa cause : Pûrvanat.
Inférence d’une cause à partir de son effet: Sesavat
Inférence d’une réalité hors de l’atteinte des sens par la considération des lois générales: Sâmânyatodrsta.
(2) Linga - L’indice (moins étendu).
Lingî- Ce qui est révélé par l’indice (plus étendu)
Premier cas : Inférence d’un effet à partir de sa cause => je vois un feu dans une cheminée, j'infère la fumée au dessus de la maison… (L'inférence n'est pas une supposition !)
Deuxième cas : Inférence d’une cause à partir de son effet => je vois de la fumée, je sais qu'il y a un feu.
Troisième cas : Inférence d’une réalité hors de l’atteinte des sens par la considération des lois générales => En regardant le soleil se lever j'infère qu'il se couchera et que la nuit viendra
En fait c'est un lien de concomitance qui existe entre les sens et les objets…
Par exemple l'action de couper implique un instrument la hache.
Ici l'instrument est perceptible et l'action également…
C'est avec la même concomitance que l'on peut inférer un élément imperceptible comme nos sens et le fait de voir par exemple :
Le mouvement sensoriel qui est perçu est l'indice qui permet d'inférer l'instrument qui est la vue…
Karika 6 :
La connaissance du supra-sensoriel est obtenue par une forme de l’inférence, Sâmânyatodrsta (voir kârikâ 5, nota 1). Tout ce qui ne peut être révélé par cette dernière peut l’être par le témoignage valide.
Il existe donc bien un plan supra sensoriel, hors de porté des sens et il est compréhensible par l'inférence de 3éme type, ou par celui qui est allé voir…
Voila une partie des postulats et des outils de départs pour mettre en place le laboratoire d'analyse….