virāma-pratyaya-abhyāsa-pūrvaḥ saṁskāra-śeṣo-‘nyaḥYoga Sutra de Patanjali : Sutra 18 a écrit : Il existe une autre sorte « d’enstase » obtenue par l’arrêt total de l’activité mentale et où subsistent seulement les impressions résiduelles.
viraama = arrêter, bloquer
pratyaya = Objet de concentration en méditation, impressions conscientes, graines internes.
abhyaasa = pratique cohérente
poorvah = passé
samskaara = impressions
sesa = rester, restes
anyah = autre
L'arrêt total de l'activité du mental...
Si Manas s'arrête, alors il ne reste plus qu'Ahamkara (l'ego) et Buddhi (l'intelligence) et surtout la Présence...
Bien sûr, l'arrêt total du mental n'est pas simple à réaliser, si on parle d'arrêter le mental pour un long moment, voir pour sa vie.
Sinon, il est possible d'arrêter son mental pour quelques instants, mais est-ce que cela aura un effet profondément transformateur, j'en doute.
Certes, tout est question de nuances, et savoir déjà partir dans la vacuité est une bonne chose, puis après la vacuité, où il ne faut pas rester, il y a anakhya, le vide vibrant, bien plus positif que la simple vacuité qui devient morne au bout d'un certain temps...
Une pratique continue, pleine de ferveur et de connexion avec l'absolu, peut nous amener à cet arrêt du mental pour un long moment, voir pour notre vie.
Dans cet état, de l'Asamprajnaata Samaadhis, seules les impressions résiduelles, c'est-à-dire les impressions énergétiques du passé, avec celles des vies précédentes, restent présentent dans nos corps d'énergie, mais si le mental est arrêté, elles resteront sous forme de semence qui ne pourront pas se manifester.
Le terme pratyaya est vaste et se retrouve par exemple dans le Yoga Nidra. Il prend la forme d'une pensée unique, positive (qui n'utilise pas de négation), affirmative, comme par exemple : "Je suis en pleine santé ! ". On doit le répéter 3 fois au moment où on plonge dans la zone alpha, afin de venir ensemencer notre seconde attention et que ce pratyaya devienne une injonction pour notre vie.
Dans le sutra 18, il nous parle des impressions du passé, des graines karmiques qui attendent le bon moment, l'instant propice pour se développer et engendrer des actions (karma) que nous maitrisons mal...
Pour arrêter le mental, paradoxalement, on peut prendre un pratyaya, sorte d'ekagrata, c'est-à-dire plus qu'une seule pensée, qui devient obnubilante. Cette focalisation parfaite sur une seule pensée pourra bloquer toutes les autres pensées, et ainsi si on médite sur un objet ou un concept, il deviendra la dernière chose présente dans le mental avant, elle aussi, de disparaitre et de laisser place au Samadhi...
La ferveur, l'amour pour le divin la saveur de ces états peuvent vraiment nous permettre d'arrêter le mental et de connaitre l'Asamprajnaata Samaadhi.