Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

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Denis
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Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Denis » 04 nov. 2024, 19:49

Nous voila au 10ème Sutra de Patanjali !!!
Yoga Sutra de Patanjali a écrit :10. Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.
abhāva pratyayālambanā vr̥ttirnidrā ॥10॥
Il y a 3 états de conscience pour chacun de nous...
L'état de veille, dans lequel, nous sommes en lisant ou écrivant ici... => Jagrata ou Jagarata
Le sommeil paradoxal dans lequel nous rêvons. => Svapna
Le sommeil profond, dans lequel la conscience disparait. => Sushupti

Je pense que Patanjali quand il parle du sommeil parle du sommeil profond et pas celui avec rêves.
On doit remarquer que le mot Vrtti est là pour la deuxième fois dans le texte.
Le sommeil est donc un vrtti, comme dans les 3 autres définis aux sutras 7 8 et 9 qui nous parlent de la cognition réelle et directe, cognition pervertie, cognition imaginaire.
Le sommeil est donc une sorte de cognition particulière où la conscience s'est retirée des sens (Jñānendriya) et des moyens d'actions (Karmendriya) pour rester dans un état "hors de tout"...
Pour autant cet état semble soumis aux gunas, puisque nous pouvons avoir un sommeil agité (Rajas), lourd (Tamas), ou subtil (Sattvique)...

Alors pourquoi Patanjali nous place le sommeil dans les "opérations mentales" ?
Assurément ces 3 états de conscience sont des états mentaux, ou le mental joue un rôle dominant...
Un mental actif et dominant, le monde apparait et il devient le maître du monde intérieur en liaison et en réponse au monde extérieur qu'il appréhende.
Assoupis, il entre dans le sommeil paradoxal et vit des états créatifs soit pour éliminer ses tensions, ou imagine et se projette dans d'autres réalités.
Fatigué, il se retire du corps, des sens, des moyens d'actions et entre dans un état plus ou moins léthargique.

Le Yogi qui cherche la réalisation va devoir dissoudre aussi cet aspect pour accéder à un autre état qui est Turya...
Turya, le quatrième état, est un état dans lequel le mental n'a plus effet.
Turya est un état qui vient se "surajouter" aux 3 autres états de "conscience", on peut donc être constamment dans l'état de Turya.
C'est l'état des réalisés !
Turya est pour moi, la pure présence, celle qui est là en tout et tout le temps, "la Présence est de fait présente ! DB"
Turya est l'arrière-plan du Samadhi, quand le mental a totalement cessé, il reste la Présence.

Cependant, tant que nous avons un corps physique et que nous en avons besoin, nous devrons dormir !
Dormir en effet permet au mental, aux énergies, aux corps de se reposer, de reconstruire...
C'est là où la pratique du Yoga Nidra devient importante !
Elle nous permet soit d'utiliser pleinement le sommeil pour vivre des rencontres, des expériences, des transformations ou d'entrer dans Turya.
D'après ma pratique, c'est par le Yoga Nidra qu'il nous est possible d'appréhender plus facilement Turya...
En effet, au début, on entre dans cet état au moment du sommeil, mais le sommeil sans conscience prend le dessus et on sombre dans l'inconscient si Turya ne reste pas présent.
L'état revient quelques minutes avant de s'éveiller, ce qui nous permet de percevoir le mental qui se reconnecte au monde.
SI on vit ces deux phases, c'est que petit à petit nos couches karmiques et énergétiques restent dans des niveaux élevés de vibrations et nos corps deviennent de plus en plus Sattvique.
Ce qui est le chemin de la réalisation...

Qu'en poensez vous ?
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Mithuna » 11 nov. 2024, 11:38

A la lecture de ce sutra une première question se pose.
Si nous pouvons considérer que sa signification est sans équivoque dans la mesure où il est qualifié d'absence de connaissance" (Papin) ou "absence de contenu " (Taimni), il concerne bien le sommeil profond, et non le sommeil avec rêves. Pourquoi donc les YS ne prennent-ils pas, à la différence d'autres écoles spirituelles, en considération cet état de conscience qui nous concerne tous, peu ou prou dans leur inventaire des strates de conscience ?
Si nous suivons le déroulement des YS et dans la mesure où le premier chapitre le Samadhi Pada concerne la résorption des opérations mentales les chitta-vrittis (YS 1.2) l'articulation du sommeil après l'imagination révèle une grande cohérence. En effet, le processus de sujétion passif subi à l'état de veille se manifestant par des associations quasi continues d'images et de mots, dès lors que nous ne sommes pas dans l'état de Yoga (YS 1.4) n'est pas fondamentalement différent de l'incohérence toute relative de notre monde onirique, incohérence à l'aune de notre logique personnelle.
Il faut cependant noter que les YS aborderont le monde onirique de façon plus explicite en 1.38 "Svapna-nidrâ-jnâna-âlambanam va." en prenant comme support la connaissance née dans le rêve ou le sommeil profond" (Papin) ou "le mental dépendant de la connaissance tirée des rêves ou du sommeil sans rêve acquiera le calme" (Taimni). A ce point du déroulement des YS nous ne serons plus dans l'examen des formes de conscience, mais déjà dans des éléments de pratique spirituelle, prérequis au Samadhi, ce qui explique de façon cohérente la prise compte du processus onirique à ce moment.
En ce qui concerne le sommeil sans rêves ou sommeil profond, objet de ce sutra, il est important de noter que les YS le classent dans la catégorie des Vrittis donc modifications de conscience que Papin traduira par événement et Taimni par modification du mental.
Ceci signifie d'abord que cet état est fondamentalement différent de l'état de Yoga visant à résorber ces vrittis (1.2) et ensuite (ce qui peut être surprenant pour la logique ordinaire) qu'il n'est nullement question d'inconscience au sens où nous l'entendons habituellement, mais de vide de contenu de connaissance, ces états préalablement décrits en YS 1.6 à 1.8. En effet le sommeil profond n'est absence que pour notre conscience de veille, fortement captivée par les conditionnements qui forment le tissu de notre personnalité (YS 1-4). Dans cet état de sommeil des processus complexes affectent tout notre appareil psychosomatique constituant un élément essentiel de notre équilibre global et à terme de notre santé. Cette période de latence de conscience personnelle correspond à une phase de stabilisation et de recréation de toutes les composantes de notre univers intérieur. Il existe donc deux états dans lesquels nous échappons à la sujétion des formes de conscience, mais de façon bien différente. Le reste du temps nous subissons l'emprise de ces formes de conscience et des conditionnements sous-jacents (YS 1.4). Le premier est l'état de Yoga "Chitta Vritti Nirodha" (YS 1-2) : dans ce cas la résorption des opérations mentales permet de dissoudre jour après jour les empreintes personnelles en favorisant l'émergence d'une nouvelle "formes spirituelle" (YS 1.3). Le second est le sommeil profond où le retrait complet de notre conscience de veille permet de réorganiser les contenus de notre univers intérieur, dans la vacance de nos projections personnelles, pourvu que nous lui en laissions l'opportunité.
Ici Pénélope dans le silence de la nuit remet au Sommeil la rupture des fils du destin qu'espéraient les pré-tendants (les conditionnements et latences qui assiègent notre conscience). En rompant ainsi cet écheveau sans fin, elle permet de dissoudre les stases qui s'opposaient à la dynamique de notre métamorphose intérieure.
Si le bon sens populaire parle ici de "laisser ses soucis au pied du lit", la plupart des écoles spirituelles insistent sur l'importance de la phase d'endormissement comme moment charnière de nos processus mentaux. Dans la continuité de la pratique suggérée par les YS le développement de la discipline de prise de conscience et de résorption des formes de conscience devenant jour après jour partie intégrante de notre fonctionnement intérieur nous permettra de demeurer conscient lors du basculement dans le sommeil en évitant que ces formes de conscience "s'invitent" dans le sommeil . L'enjeu ici est de préserver notre passage dans le monde du sommeil en rompant les velléités de nos conditionnements, nos frustrations, nos projections diurnes cherchant à poursuivre la nuit ce qui n'est pas conclu le jour.
Essentielle lors de journées chargées affectivement, cette pratique demande souvent un long travail avant de devenir pleinement efficace. Peurs, insatisfactions, compensations s'accrochent et cherchent à envahir notre monde nocturne, jusqu'au moment critique de l'endormissement. Une concentration trop tendue risque de nous garder éveillé et si elle permet de refouler provisoirement les contenus de conscience intrusifs, ils chercheront à resurgir au dernier moment, à la lisière du sommeil. A l'inverse un relâchement sans vigilance risque de nous identifier à ces stimulis envahissants.
Une pratique régulière de de Yoga Nidra non seulement développera une telle attitude mais favorisera l'émergence de Turiya, au sein des phases de transition entre la veille et le sommeil.
Si la notion de Turiya n'est pas explicitement mentionnée dans les YS, il est légitime de considérer qu'elle y demeure sous-jacente en constituant un élément clef de la pratique dés le premier chapitre, le Samadhi Pada comme intrinsèquement lièe à l'état de Yoga décrit en 1.2.
En effet si nous reprenons la décomposition des strates de conscience proposée au dans les YS ou celle exposée par Denis (veille, sommeil paradoxal, sommeil Profond), Turiya apparait de nature entièrement différente de ces strates et des contenus de conscience qu'elles abritent. Alors que ces strates de conscience sont de nature phénoménale, Turiya est moins une nouvelle couche venant s'ajouter aux autres (ce qui aurait un sens si elle était de même nature) qu'une émanation du Drastr, le Soi pénétrant ces couches hors de toute forme. Répondant au sutra 1.3 sa nature est tout autant pure Vacuité que l'est la forme propre du Drastr.
En parlant de Turiya comme "arrière-plan du Samadhi" Denis pointe très nettement le fait que dans l'état de Yoga (1.2) alors que s'amorce la "suspension de l'activité psychique et mentale" (Jean Papin) ou "l'inhibition des modifications du mental" (Taimni), germe en nous ce qui n'est plus une forme de conscience mais bien ce qu'il est légitime d'appeler une présence ou plus exactement "La Présence" que tout le travail spirituel décrit dans les Ys ne fera que révéler.
Si j'évoque souvent le "Silence intérieur" à ce même sujet c'est non seulement pour montrer à quel point Turiya diffère des contenus phénoménaux que sont les chittas vrittis, mais aussi parce qu'elle correspond à l'expression d'un ressenti d'une toute autre dimension : "Tais toi et sache que je suis Dieu" (psaume 46), au-delà du brouhaha que le déroulement des contenus de conscience projetés par les latences (vasanas) instaure en nous par l'intermédiaire de notre appareil perceptif.
Nous sommes bien ici dans la lignée de l'insistance de Barbe Rousse sur le vide phénoménal, vide des substrats de conscience et de leur enchaînement auquel répond la Vacuité où réside la Présence, le Soi.
Turiya correspond ainsi à l'espace entre deux pensées, cette pure Présence finalement constituante de notre être (YS 1.3) et que même les Chittas Vrittis et leurs activateurs les samskaras (les conditionnements) et les vasanas (les tendances latentes) ne peuvent léser. Il est la graine de délivrance que sème en nous la résorption des modifications des contenus de conscience (YS 1.2) et représente un fil conducteur menant du début des YS jusqu'à la libération finale Kaivalya (YS 4.34) en passant par des phases décrites dans les différents Samadhis.
Si Turiya signifie la perception d'une "continuité profonde" au-delà de toute activité phénoménale, les deux moments charnières de basculement entre la conscience de veille et le sommeil correspondent quant à eux à une discontinuité radicale au regard des formes de conscience auxquelles nous nous identifions (YS 1.4) .
Yoga Nidra permettra bien ainsi après des phases préparatoires de stabiliser notre conscience sur la crête de Turiya, en nous maintenant dans cet "état" (qui n'est plus à proprement parler un état ou une stase phénomènale) . Toute la difficulté et l'enjeu de la pratique sera de s'ouvrir à un tel "éveil" en évitant de retomber dans l'aliénation du déroulement des contenus de conscience mais aussi de sombrer dans un sommeil inconscient, le gain spirituel étant à la mesure de cette difficulté.
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amandine
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par amandine » 15 nov. 2024, 09:46

Merci pour vos écrits, qui sont des intéressants et précis commentaires de ce sutra. Il en ressort particulièrement ce que vous dites surTurya et sur la Présence.
Mithuna a écrit "Turiya est moins une nouvelle couche venant s'ajouter aux autres (ce qui aurait un sens si elle était de même nature) qu'une émanation du Drastr, le Soi pénétrant ces couches hors de toute forme."
Et Denis: "Turya est pour moi, la pure présence, celle qui est là en tout et tout le temps, "la Présence est de fait présente ! DB"
Turya est l'arrière-plan du Samadhi, quand le mental a totalement cessé, il reste la Présence."


Pour revenir au sutra, deux autres traductions:
"Le sommeil est la transformation psychique dépendante de ce qui entraîne l'absence.. 10" (Yogabhasya ,commentaires de Vyasa, trad. Filliozat)
ou
"Le sommeil sans rêve est la modification mentale produite par l'état d'inertie en tant qu'état de vacuité ou de négation (de la veille et du rêve). 10." (Swami Hariharananda Aranya)

On appelle donc sommeil cette transformation de la matière psychique (ou mentale) en tamas.
Le sommeil sans rêve est la modification mentale (vrtti) produite par la condition d’inertie.
Dans l’état de rêve, les organes ou facultés de connaissance (les oreilles ou l'ouïe, la peau ou le toucher, les yeux ou la vue, la langue ou le goût et le nez ou l'odorat) et les organes ou facultés d’action (la voix ou la parole, les mains ou la préhension, les pieds ou la locomotion, l’anus ou l'excrétion et le sexe ou la génération)) deviennent inactifs. Seul le siège de la pensée , Manas, continue d’agir, comme l'a montré Denis. Mais dans le sommeil sans rêve tous les trois (karmendriya, jnanendriya et manas) deviennent inactifs.
Cette sensation d’insensibilité qui s’empare de tout le corps juste avant le sommeil est tamas (l’inertie). La modification mentale (Vrtti) soumise à tamas est le sommeil.

L'activité est arrêtée dans le sommeil sous l'influence de Tamas, mais selon Swami Hariharananda Aranya,il s'agit d'une sorte de calme, mais d’un calme exactement opposé au calme de la concentration. L'état de sommeil n'est ni un calme volontaire ni un calme transparent alors que la concentration est les deux à la fois. Le sommeil est comme une eau calme et troublée alors que la concentration est comme une eau calme et claire.
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Denis » 16 nov. 2024, 16:14

Merci pour toutes ses belles idées et écrits...
Je reviens sur Turya, pour essayer d'en définir sa réalité et replacer cet état à sa place.
Turya n'est effectivement pas une nouvelle couche, il est la "première couche", avant toute forme, avant tout état mental ou psychique, il est la Présence, la rencontre de la Présence pure, omniprésente, celle qui va animer toute la manifestation et permettre la mise en mouvement de la vie.
Le chercheur qui cherche Turya, ne cherche pas une nouvelle chose qui va venir en plus, il tente d'arrêter en lui, progressivement, les mouvements de tout ordre (physiques, mentaux, énergétiques (souffles), connaissances, perceptions...) et cherche à désencombrer son mental et son Esprit pour que se révèle cette plénitude de Turya.
C'est donc une révélation !
Comme un chant subtil d'un oiseau, dans le brouhaha, il n'est pas entendu, mais vient d'un coup emplir le silence, quand le brouhaha cesse.
Tous les Vritti du mental forment toutes sortes de brouhaha qui masque le chant de l'oiseau...
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Yo-guy » 20 nov. 2024, 15:19

Bonjour à toutes et à tous,
Merci pour ces contributions qui aident vraiment à appréhender ce que les YS évoquent de manière tellement condensée...
Ceci dit, j'avoue ne pas avoir bien saisi pourquoi vous pensez que ce qui est évoqué dans ce sutra est limité au seul sommeil profond et pas à tout le sommeil. J'entends le commentaire de Mithuna à propos de l'absence de contenus, de connaissances qui orienterait vers le sommeil profond. Pour autant, si le sommeil avec rêve, comme les moments où nous sommes éveillés présente effectivement des contenus, des connaissances, il me semble qu'il pourrait être jugé de la même manière que la non-discrimination (YS8) ou les opinions personnelles (YS9) et donc être considéré comme dépourvu de connaissance "juste" comme évoqué par contre dans YS7. Alors que pour celui qui serait apte à être dans cet état de yoga, il serait en effet possible pour lui, d'obtenir des connaissances justes dans tous ces 3 états (veille, sommeil avec rêve et sommeil profond) . Cela me parait cohérent avec le fait que dans YS 1.38, Patanjali parle à la fois du sommeil avec rêve et du sommeil profond comme susceptibles de fournir des connaissances. Mais je chipote peut-être et ce n'est sans doute pas fondamental à la compréhension de l'esprit de ce texte. Ce qui est important est, me semble-t-il, de constater que le statut de vritti est aussi conféré à ces états de sommeil.
Ensuite, j'ai été très intéressé, même si nous collons moins à ce sutra, à la place donnée dans vos commentaires à Turiya. J'ai compris cet "état" comme non pas justement un état mais plutôt un arrière-plan sur le fond duquel se manifestent justement les 3 autres états (veille, sommeil avec rêves et sommeil profond). Turiya est exempt de vritti contrairement à tous les autres.
Ensuite, j'ai du mal à saisir pourquoi le sommeil profond serait si tamasique. Certes, je (le Bibi de Denis et Stephen Jourdain) ignore tout de ce qui se joue dans cet état. C'est noir et obscur. Mais pour autant, du fait de la disparition du personnage dans cet état, n'est-on pas au contraire dans un état, et de manière contre-intuitive, plus satvique ? J'ai entendu ailleurs que c'était l'état le plus proche de Turiya du fait justement de la disparition de la conscience de veille (du mental ? ce ne doit pas être cela car si c'était la disparition du mental (Manas), il ne pourrait y avoir des vrittis ?). Que pensez-vous de cela ? Ce qui me parait aller dans ce sens est l'importance que vous donnez à la transition veille-sommeil profond et l'usage que l'on peut en faire via le Yoga Nidra. Et là, j'avoue que vous m'avez captivé encore davantage car j'avais toujours regardé cette pratique un peu avec dédain comme une forme de "relaxation". Mais vous lui donnez ici une tout autre tournure, bien plus intéressante. Avez-vous des références pour en connaître un peu plus sur cette pratique (autrement que comme une simple relaxation) ? Pour ma part, j'essaie toujours de ne pas sombrer directement dans le sommeil mais essaie au contraire de le faire de manière éveillée (!), en me connectant à mes sensations, à mon souffle, etc. Pour autant, et cela me montre à quel point je ne dois pas être super satvique, à un moment qui m'échappe, je sombre dans le sommeil profond et le réveil est toujours un moment où je me sens rattrapé par le mental se mettant à plein régime pour me rappeler quel jour il est, ce que je dois faire, etc.
Ne voyez pas mes questions comme une volonté de vous contredire d'une manière ou d'une autre mais plutôt de bien saisir ce qui se dit vraiment. D'avance merci pour vos retours !
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Denis » 21 nov. 2024, 07:52

Merci pour tes questions, elles montrent ton implication et ton engagement dans la pratique et l'étude du Yoga, Merci !

Oui, le sommeil avec rêves apporte des vrtti, cela semble clair et du coup seul le sommeil profond pourrait laisser croire qu'il échappe aux vrtti, mais non...

Le sommeil profond est tamasique, car comme tu le dis, l'aspect cognitif n'est plus là pour la majorité des humains qui sombrent dans l'inconscient et c'est un état du mental, une transformation de sa part, donc soumise aux vrtti.
Cependant, pour celui qui a une forte énergie et un taux vibratoire très élevé, il peut entrer dans Turya et alors rester constamment dans un état de conscience qui transcende les 3 états de conscience mentaux.
Oui, Turya est un sublime état et le Yoga Nidra permet d'y entrer, comme la méditation.
Effectivement, le Yoga Nidra est mal connu en occident, on parle de relaxation, mais c'est le niveau 0. :D

Voici ce que dit le Vijnana Bhairava Tantra :
Vijnana Bhairava Tantra : Traduction et commentaires de Lilian Silburn a écrit : 55- Si l'on médite sur l'énergie (du souffle) grasse et très faible dans le domaine du dvâdasânta et (qu'au moment de s'endormir) on pénètre dans son (propre) cœur ; en méditant (ainsi) on obtiendra la maîtrise des rêves.

Commentaire :
Celte concentration non seulement permet de provoquer le rêve désiré, mais elle donne en outre un libre pouvoir sur les songes et transforme ceux-ci en réalité : il semble, en effet, que durant le rêve et grâce à lui, le yogin soit capable de réaliser ce qu'il souhaite.
Sur le plan strictement spirituel, Ksemaràja nous apprend que "Ia pratique assidue de l'absorption en Shiva purifie si bien le miroir de la conscience que le yogin, en dépit de son sommeil (rêve ou susupti) s'immerge profondément soit dans l'énergie divine, soit en Shiva parce qu'il n'est plus jamais, à aucun moment, inconscient".
Lorsque vient le sommeil, à la minute incertaine où l'on flotte entre la tension active de la veille et l'inconscience du sommeil ordinaire, il faut méditer sur l'énergie du souffle en la projetant jusqu'au centre le plus élevé du cerveau, le dvâdasânta. Cette énergie, nous dit-on, est grasse (c'est-à-dire pleine et sonore) mais aussi faible ou subtile en raison de sa lenteur, différente du souffle instable et troublé de l'état de veille, elle se rapproche du souffle apaisé et lent qui scande l'extase (samâdhi).
Au moment de s'endormir, le yogin recueille sa pensée dans son cœur et respire à plusieurs reprises en se concentrant sur ce qu'il veut accomplir, puis, au lieu de sombrer dans le sommeil ordinaire, il accède au yoganidrâ, sommeil spécifique imprégné d'une conscience subtile. Il peut alors diriger ses rêves et ceux-ci sont doués d'efficience.
Ksemarâja précise qu'au cours du rêve comme dans la veille, Shiva qui supporte l'univers accorde les fins qu'il désire au yogin qui demeure constamment recueilli à la jonction de la veille et du sommeil, c'est-à-dire au Centre (madhya), unité de vie et d'efficience.
A côté du yogin en yoganidrâ dont l'état de rêve dépend étroitement du souffle (prâna) et se ramène à lui, il faut distinguer le jnanin qui jouit après l'illumination de la maîtrise de l'univers. le Tantrâloka désigne son sommeil (svapna) par l'expression vyâpti parce que ce gnostique "ayant ses assises dans la connaissance même, pénètre partout durant son sommeil".
S'adonnant d'abord à un exercice de souffle propre à la voie inférieure, le yogin rejoint bientôt la voie intermédiaire (sâktopaya) dès qu'il se concentre sur l'énergie du cœur.

75/ Lorsque le sommeil n’est pas encore venu et que pourtant le monde extérieur s’est effacé, au moment où cet état devient accessible à la pensée, la Déesse suprême se révèle.

Commentaire :
Durant les instants de détente où se confondent les frontières de la veille et du sommeil, la pensée reste lucide, mais le monde extérieur s’estompe, les sens ne fonctionnent plus et les fluctuations mentales se trouvent momentanément suspendues.
Cet état intermédiaire (madhya), exempt d’obstacles, est appréhendé par citi, une pure pensée, et ne diffère pas de l’énergie divine. La Kaumudi cite une stance à ce sujet « Cet état qui apparaît au début du sommeil et à la fin de la veille, si on l’évoque, on jouira en personne d’une félicité impérissable. »
Une célèbre kârikâ explique « Le pleinement illuminé réalise toujours et constamment l’Acte de pure conscience (.spanda) dans les trois états (veille, rêve et sommeil profond). Mais l’autre (le partiellement éclairé) n’en jouit qu’au commencement et à la fin de ces états, c’est-à-dire d’après Ksemaràja aux seules périodes de transition entre veille et sommeil, quand il jouit d’une détente vigilante, favorable à l’intériorisation.
Chez un yogin plus avancé, ce demi-sommeil prend l’aspect de yoganidrâ, sommeil spirituel bien connu des mystiques. C’est en ce sens que Ksemaràja interprète notre verset qu’il cite dans un autre passage de sa glose à la Spandakàrikâ; pour lui, le yogin insuffisamment éveillé à la vie mystique (aprabuddha), rarement favorisé de l’illumination, repose entre temps dans un état crépusculaire où le corps sommeille tandis que le cœur veille. Ce sommeil lucide n’est pas alourdi par la torpeur et l’inconscience des états oniriques ordinaires « Le Maître qui supporte l’univers, dit-il, apparaît clairement et sans voile dans la voie médian du yogin qui accède au sommeil spirituel (yoganidra) et qui s’adonne sans défaillance à une méditation vigilante et ardente’. Et le Seigneur lui accorde tout ce qu’il désire.
Ainsi baignant dans l’intimité du Soi, endormi à tout ce qui n’est pas Siva, le yogin s’éveille soudain à la félicité, expérience incommunicable qu’il faut éprouver par soi-même’. Selon Sivopàdhyàya il s’agit de la voie de Siva.
Personnellement c'est la pratique du Yoga Nidra qui m'a amené à croire dans le chemin du Yoga...
En effet, à 18ans, lors d'une pratique de Yoga Nidra, les choses sont allées un peu plus loin que d'ordinaire...
Depuis longtemps, et surtout bien avant de rencontrer le Yoga, je pratiquais une sorte de Yoga Nidra qui m'a permis de vivre beaucoup d'expérience de conscience modifiée.
Dans les premiers cours de Yoga, avec des personnes agées dans le cadre de l'association de "Leo Lagrange", je me suis vu partir dans un tunnel, que je connaissais bien depuis longtemps, mais là la vitesse est devenue prodigieuse et j'ai eu la sensation que "Denis" brulé et que, comme une comète tout ce qui faisait Denis se déliter dans l'espace...
À la fin de ce parcourt que je ne peux dire s'il montait ou descendait, une lumière incroyablement belle, forte, agréable, vivante est venue m'accueillir...
Elle est restée longtemps en moi, des heures dans la nuit après le cours de Yoga...
Oui, le Nidra est très puissant, il peut t'emporter vers les rêves lucides, vers la rencontre d'archétypes, ou MahaPrakasha, la lumière divine...
C'est ce que j'essaye de transmettre dans mes stages ou mes formations...
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Denis » 21 nov. 2024, 13:43

Je voulais aussi revenir sur cette phrase :
Cet état qui apparaît au début du sommeil et à la fin de la veille, si on l’évoque, on jouira en personne d’une félicité impérissable.
Patanjali en parle dans le 3ᵉ livre, on verra cela donc plus tard...
Mais l'idée d'évoquer en nous l'état qui existe entre veille et sommeil est très fort !
C'est une très grande pratique qu'il est possible de garder toute la journée et qui va nous permettre de plonger dans des états de conscience particuliers au moment de s'endormir ou quand on pratique...

Restons dans le Soi !
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Denis » 21 nov. 2024, 15:27

J'ai cité une de tes phrases sur le Nidra ici Yo-Guy, tu es aussi le bienvenu dans cette discussion... :wink:
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Yo-guy » 22 nov. 2024, 10:26

Merci Denis pour tout cela, c'est bien plus clair.
Denis a écrit :
21 nov. 2024, 13:43
Mais l'idée d'évoquer en nous l'état qui existe entre veille et sommeil est très fort !
Je retiens aussi cette histoire d'intention... (mais, et c'est une autre discussion, qui est parfois difficile à gérer car créant des attentes, etc.).
Denis a écrit :
21 nov. 2024, 07:52
C'est ce que j'essaye de transmettre dans mes stages ou mes formations...
Oui, ça aussi, je l'ai bien noté, j'espère bien en profiter un jour... :wink:
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amandine
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par amandine » 23 nov. 2024, 10:04

Merci pour cette lecture enrichissante et lumineuse.

Yo-guy, je voulais rajouter quelques mots au sujet de Tamas,
On a vu que le sommeil fait partie des cinq opérations du « mental » ( citées dans le sutra 1.6 : « moyen de connaissance, erreur, imagination, sommeil, mémoire »).
Patanjali dit que le sommeil est une opération mentale. Vyasa dit que c’est un phénomène mental particulier (pratyayavisesa).
C’est une expérience mentale, même si la pensée semble s’absenter.
Tu demandes si la qualité lumineuse sattva dominerait dans le sommeil. Or c’est sous l’effet de la torpeur (tamas) du corps, de la sensation d’insensibilité (tamas) qui s’empare de tout le corps que le sommeil vient. L’opération mentale alors (vrtti) est le sommeil : Le guna tamas domine et sous son influence l’activité du mental est arrêtée dans le sommeil profond : il s’agit d’une sorte de calme, mais celui d’une eau calme et troublée. Mais on peut rappeler que même si tamas ici est prépondèrant, les deux autres gunas (rajas et sattva) ne sont pas absents, ils sont juste subordonnés comme nous dit le Samkhya, Car c'est un processus tripartite, les gunas : les trois gunas sont inexorablement liés.


Je prends conscience de mon côté que si le yogi/ la yogini s’intéresse précisément à ces cinq opérations du mental, c’est parcequ’elles sont "spontanées, involontaires, accompagnées d’affects, inconscientes." (M. Ballanfat)
Yo-guy
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Yo-guy » 25 nov. 2024, 13:25

Merci Amandine pour ces compléments très... sattviques ;-)
Barbe rousse
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Barbe rousse » 30 nov. 2024, 14:49

Bonjour,
Turya est un état de bonheur, ou bien un état où l'on est ni heureux ni malheureux?
Mithuna
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Mithuna » 01 déc. 2024, 12:53

Il faut distinguer Turya dont la nature est pure Vacuité, comme la propre nature du Drastr (YS 1.3) donc pas d'ordre phénoménal et formel, des phénomènes qui peuvent accompagner son émergence sur une ou plusieurs des strates de conscience. Tout phénomène dès son apparition est soumis à la dualité et donc se range dans la catégorie douloureux ou non douloureux (YS 1.5).
Si nous employons le terme "état" pour Turya ce terme ne doit pas se concevoir comme une stase, une fixité formelle, qui engendrerait une représentation mais - c'est ici que le terme Présence est légitime - comme au-delà non seulement de toute forme (y compris mentale ou émotionnelle) mais aussi de toute temporalité personnelle jusqu'à se dissocier également des phases de coagulation – Samadhi avec support – et de dissolution – Samadhi sans support) constitutives de la dynamique spirituelle décrite dans les YS.
Par conséquent si cette Présence est immuable et inassignable à notre contexte spatio temporel, ses effets dans notre champ de conscience sont eux perceptibles. Pour répondre précisément à ta question ils peuvent être heureux – comme une plénitude sans partage – mais aussi dérangeants, nous amenant à reconsidérer nos acquis et nos certitudes, voire dans certains cas "terribles" à l'aune de notre logique personnelle.
Dans tous les cas cette Présence au sein même de la Vacuité phénoménale et temporelle est la graine de Kaivalya , à la fois le guide et le chemin lui-même.
Barbe rousse
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Barbe rousse » 02 déc. 2024, 07:28

J'ai rien compris.
Denis à écrit:
Cependant, pour celui qui a une forte énergie et un taux vibratoire très élevé, il peut entrer dans Turya et alors rester constamment dans un état de conscience qui transcende les 3 états de conscience mentaux.
Oui, Turya est un sublime état et le Yoga Nidra permet d'y entrer, comme la méditation.
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Denis
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Re: Samadhi Pada - Sutra 10 : Le sommeil est événement qui entraîne l’absence de connaissance.

Message par Denis » 04 déc. 2024, 17:42

Barbe rousse a écrit :
30 nov. 2024, 14:49
Bonjour,
Turya est un état de bonheur, ou bien un état où l'on est ni heureux ni malheureux?
Il nous faudrait déjà définir le mot : "bonheur"...

Ce serait quoi le bonheur selon toi ?
Selon moi, c'est un mot qui ne dit rien, parle d'une chose vague, psychologique, très à la mode du côté occidental, qui s'épuise à chercher une chose qui me semble illusoire...
L'état de Turya est au-dessus de toute émotivité, toute sentimentalité, toute modification...

J'aime bien ce que dit Nisargadatta sur ce sujet :
Nisargadatta a écrit :Lorsque par la foi en mon maître, et l'obéissance à ses paroles, j'ai réalisé ma nature véritable, j'ai laissé derrière moi ma nature humaine prendre soin d'elle-même, jusqu'à ce que sa destinée soit accomplie.
Occasionnellement, il se produit une ancienne réaction, émotionnelle ou mentale, mais elle est immédiatement remarquée et écartée.
Après tout tant qu'on est encombré d'une personnalité on est exposé à ces particularités et à ses habitudes
Le mot Turya n'est pas présent dans son texte, mais il ne parle que de ça...

Et comme j'adore Nisargadatta, je vous donne la phrase suivante :
Sans la réalisation, vous serez consummé par la répétition insensé, des désirs et des peurs dans des souffrances sans fin, la plupart des gens ignorent qu'il peut y avoir une fin à la douleur, mais une fois qu'ils ont entendu la bonne nouvelle, il devient évident pour eux que la tâche la plus urgente est d'aller au-delà de tous les conflits et de toutes les luttes.
Vous savez que vous pouvez être libre et à présent ça dépend de vous, ou bien vous restez à jamais affamé et assoiffé à jamais défait et affligé ou bien vous sortez d'ici en cherchant de tout votre coeur l'état de perfection intemporel, auquel rien ne peut-être ajouté, duquel rien ne peut-être retranché. En lui n'existe ni désir, ni peur. Non pas parcequ'on y a renoncé, mais parcequ'ils ont été vidé de leur sens...

M : Comment procédez-vous pour découvrir quoique ce soit ?
En y fixant votre esprit et votre coeur il faut de l'intérêt et ne jamais oublier se rappeler ce dont il faut se rappeler est le secret du succès, il vous faut de la ferveur pour y parvenir, rechercher un esprit clair, et un coeur limpide il vous suffit de demeurer tranquille et vigilant tout en cherchant au sein de votre véritable nature. C'est le seul chemin vers la paix, tout arrive de lui-même, ni le chercheur ni le gourou ne font quoi que ce soit. Les choses arrivent comme elles arrivent. Le blâme ou l'éloge sont attribués plus tard.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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