Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
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Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Nous voila au Sutra 8 !
Merci à vous tous pour votre travail dans les sutras précédents...
8. La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée parce qu’elle n’est pas fondée sur la vraie nature des choses.
Une phrase qui me semble très complexe à bien comprendre...
Le mot clé de cette phrase est la "non-discrimination"...
La discrimination, ou du moins discriminer, est le fait de partager les choses, de voir des différences et de les distinguer...
La non-discrimination serait alors le fait de ne pas distinguer les choses, de ne pas séparer les choses, mais attention une fois de plus cela n'est pas un acte intellectuel, comme dans le Sutra 7, la connaissance juste était sans mots, la non-discrimination ne peut en aucun cas être un discernement, une capacité à juger intellectuellement ou psychologiquement quelque chose clairement...
Non !
Dans la vision spirituelle des choses, la discrimination est le fait que nous nous sentons séparés du monde...
L'humain, dans ses premières heures d'existence, doit comprendre que la main qui passe devant ses yeux et celle de son corps !
Sans cette compréhension, le nourrisson ne vivra pas, car il ne pourra jamais se sentir un être vivant, il ne s'incarnera jamais !
Il existe une technique que j'ai reçue de Shri Shri Shri Swami Satchidananda, Yogi de Madras, qui permet de revenir au moment de notre naissance et de revoir cette phase essentielle, vitale...
À partir du moment où le cerveau va intégrer la corporéité, la discrimination d'un monde intérieur et d'un monde extérieur va s'installer. Cela va sceller, pour toute la vie, l'illusion d'une séparation totale entre mon corps, moi, et le reste du monde.
Cette situation dramatique va en même temps créer une sensation extraordinairement égotique, celle que le monde est tout autour de moi et que je suis donc le "centre du monde".
Il faudra des années de pratique du yoga pour que cesse, par moment, cette sensation de séparation, de discrimination entre moi et le reste du monde...
Si on s'en réfère au Samkhya, de Ahamkara (l'ego) né le monde extérieur et le monde intérieur, tous deux n'ayant pas de séparation et baignant dans la même Présence.
Mais pourquoi Patajali nous dit que cette non-discrimination, si dure à expérimenter et comprendre, est une connaissance erronée ?
Parce qu’elle n’est pas fondée sur la vraie nature des choses !
Même si nous arrivons à sortir de l'illusion d'une corporéité et que nous percevons le monde sans cette illusion, il n'en reste pas moins que l'observation par nos moyens de perceptions (odorat, gout, vue, toucher, ouïe) est limitée et ne concerne que l'aspect physique, extérieur, des choses... En effet, nos cinq sens ne fonctionnent que d'une manière superficielle et nous renvoient que l'extérieur des choses perceptibles, même dans la non-discrimination.
Plus tard dans le texte, Patanjali nous parlera de Samyama, la possibilité de pénétrer dans un objet pour en saisir sa réalité totale, sa vraie nature, seule possibilité pour ne plus être dans l'illusion ou les erreurs liées à notre existence...
Merci à vous tous pour votre travail dans les sutras précédents...
8. La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée parce qu’elle n’est pas fondée sur la vraie nature des choses.
Une phrase qui me semble très complexe à bien comprendre...
Le mot clé de cette phrase est la "non-discrimination"...
La discrimination, ou du moins discriminer, est le fait de partager les choses, de voir des différences et de les distinguer...
La non-discrimination serait alors le fait de ne pas distinguer les choses, de ne pas séparer les choses, mais attention une fois de plus cela n'est pas un acte intellectuel, comme dans le Sutra 7, la connaissance juste était sans mots, la non-discrimination ne peut en aucun cas être un discernement, une capacité à juger intellectuellement ou psychologiquement quelque chose clairement...
Non !
Dans la vision spirituelle des choses, la discrimination est le fait que nous nous sentons séparés du monde...
L'humain, dans ses premières heures d'existence, doit comprendre que la main qui passe devant ses yeux et celle de son corps !
Sans cette compréhension, le nourrisson ne vivra pas, car il ne pourra jamais se sentir un être vivant, il ne s'incarnera jamais !
Il existe une technique que j'ai reçue de Shri Shri Shri Swami Satchidananda, Yogi de Madras, qui permet de revenir au moment de notre naissance et de revoir cette phase essentielle, vitale...
À partir du moment où le cerveau va intégrer la corporéité, la discrimination d'un monde intérieur et d'un monde extérieur va s'installer. Cela va sceller, pour toute la vie, l'illusion d'une séparation totale entre mon corps, moi, et le reste du monde.
Cette situation dramatique va en même temps créer une sensation extraordinairement égotique, celle que le monde est tout autour de moi et que je suis donc le "centre du monde".
Il faudra des années de pratique du yoga pour que cesse, par moment, cette sensation de séparation, de discrimination entre moi et le reste du monde...
Si on s'en réfère au Samkhya, de Ahamkara (l'ego) né le monde extérieur et le monde intérieur, tous deux n'ayant pas de séparation et baignant dans la même Présence.
Mais pourquoi Patajali nous dit que cette non-discrimination, si dure à expérimenter et comprendre, est une connaissance erronée ?
Parce qu’elle n’est pas fondée sur la vraie nature des choses !
Même si nous arrivons à sortir de l'illusion d'une corporéité et que nous percevons le monde sans cette illusion, il n'en reste pas moins que l'observation par nos moyens de perceptions (odorat, gout, vue, toucher, ouïe) est limitée et ne concerne que l'aspect physique, extérieur, des choses... En effet, nos cinq sens ne fonctionnent que d'une manière superficielle et nous renvoient que l'extérieur des choses perceptibles, même dans la non-discrimination.
Plus tard dans le texte, Patanjali nous parlera de Samyama, la possibilité de pénétrer dans un objet pour en saisir sa réalité totale, sa vraie nature, seule possibilité pour ne plus être dans l'illusion ou les erreurs liées à notre existence...
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Bonjour à toutes et à tous,
Merci Denis pour ce commentaire éclairé, car de mon côté, ce Sutra 8 me laissait bien perplexe...
En effet, je pensais la non-discrimination que j'entends comme la "compréhension" effective, vécue, de la non-séparation entre l'univers et moi comme une sorte d'aboutissement de la pratique ou encore comme un surgissement obtenu par quelques grâces... Et que c'était en quelque sorte la finalité (ou presque) du yoga...
Et voilà que Patanjali non seulement ne le dit pas mais dit que c'est une connaissance erronée...
Ce que j'entends suite à ton commentaire, Denis, c'est que, là encore, que ce soit par un raisonnement discursif ou par la perception, cette appréhension de la non-séparation est erronée pour Patanjali et qu'il faudra la chercher, cette non-discrimination, au-delà du raisonnement et même de la perception qui est encore du domaine du mental ?
Merci Denis pour ce commentaire éclairé, car de mon côté, ce Sutra 8 me laissait bien perplexe...
En effet, je pensais la non-discrimination que j'entends comme la "compréhension" effective, vécue, de la non-séparation entre l'univers et moi comme une sorte d'aboutissement de la pratique ou encore comme un surgissement obtenu par quelques grâces... Et que c'était en quelque sorte la finalité (ou presque) du yoga...
Et voilà que Patanjali non seulement ne le dit pas mais dit que c'est une connaissance erronée...
Ce que j'entends suite à ton commentaire, Denis, c'est que, là encore, que ce soit par un raisonnement discursif ou par la perception, cette appréhension de la non-séparation est erronée pour Patanjali et qu'il faudra la chercher, cette non-discrimination, au-delà du raisonnement et même de la perception qui est encore du domaine du mental ?
Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
"Discriminer le spectateur du spectacle" est un leitmotiv central de nombreuses écoles de pensée à tel point que cette injonction fera l'objet de plusieurs traités et upanishads qui en font le centre de la discipline spirituelle menant à la libération. Dans le contexte des Ys ce concept apparait après une première cartographie des états de conscience qui peuplent notre univers dés lors que "nous ne sommes pas installés dans notre propre nature" (1-3) et identifiés à ces états de conscience (1-4). C'est ici qu'intervient la non-discrimination : le Drastr n'est plus spectateur mais identifié au décor, aux événements, à la scénographie qui se tisse dans son extériorité. Cette identification à l'extériorité de la pure conscience, quelle que soit sa forme, perception ou mentale comme tu le souligne Yo-gui nous aliène.
En même temps que se développe notre appareil psycho somatique s'édifie en nous un univers de représentations intérieures esquissant une cartographie du monde qui nous entoure. Au fur et à mesure cet univers intérieur se peuple, se complexifie en se structurant autour des strates évoquées entre autres dans le sutra 6. Cet univers de figures et d'énergies se sédimente en comportements et conditionnements qui formeront l'ossature de notre personnalité. Cette persona (étymologiquement le masque) définit la structure nécessaire pour habiter et affronter le monde qui nous entoure, nos relations avec les objets et les autres mais également avec la conscience que nous pouvons avoir de nous-même.
Cette persona en tant que telle est utile; développant des comportements appropriés ou non, agressifs ou fugitifs acquis en fonction de la connaissance juste ou de la méconnaissance de ce qui nous entoure ou nous constitue elle évoluera en fonction de ce que nous considérons comme des réussites ou des échecs. La connaissance des phénomènes physiques, émotionnels ou mentaux qui nous sollicitent sera un gage de succès et à l'inverse une méconnaissance de leur nature et leur finalité sera source de souffrance et même parfois d'aliénation. Une telle méconnaissance peut être d'ordre physique, matériel par exemple la méconnaissance de nos limites physiques pouvant être source d'accident, émotionnel dans toute forme de faiblesse et de subjugation affective ou mentale dans la dépendance aveugle à un concept, une idée ou un système conceptuel.
A ce stade il existe une première forme de discrimination résultant de notre travail intérieur: alors que l'instant d'avant nous étions suspendus au déroulement du film, pleinement identifiés au sort heureux ou malheureux du héros que tissait notre dramaturgie intérieure nous réalisons soudain que cette dramaturgie, quelle que soit son intensité ou sa criticité nous est étrangère. Spectateur tout autant du spectacle de notre environnement que de notre propre comportement elle se détache de nous, se sédimente et cesse de nous projeter hors de notre centre.
Mais pour ceux d'entre nous pleinement engagés dans une démarche spirituelle la discrimination prend un sens fondamental, l'enjeu de cette discrimination n'étant plus seulement notre réussite ou notre échec personnel mais la conduite de notre cheminement spirituel. En effet il arrive un moment où la persévérance dans notre pratique, notre engagement et notre aspiration spirituelle intense produisent des résultats qui peuvent prendre de nombreuses formes mais se révèlent à leur tour comme des objets de conscience et de perception ; nous confrontant à des phénomènes, des rencontres, des figures et des situations inhabituelles. Le processus continu de purification intérieur en coagulant puis dissolvant les figures et les agrégats constitutifs de notre univers intérieur, libérant les stases d'énergie emprisonnées dans nos conditionnements provoque des phénomènes spirituels. Pour certains d'entre nous il s'agira de visions de grande intensité autour de figures amicales ou terribles voire même un aspect du divin émergeant à l'orée de notre conscience. Pour d'autres il s'agira d'états de conscience entièrement nouveaux et profonds chamboulant les repères de notre destin.
Un enjeu cardinal pour notre devenir spirituel sera la discrimination avec laquelle nous intégrerons ou non ces événements dans notre processus spirituel. Cette qualité spirituelle universelle chez les Maîtres spirituels d'Orient et d'Occident (le "discernement des esprits" dans le christianisme) coïncide pour chacun de nous avec l'éveil du Maître Intérieur, le Spectateur : une telle discrimination est une qualité spirituelle émanant de la pure conscience. Elle révèle la vraie nature des contenus que notre engagement spirituel fait émerger, même si cette nature n'est pas immédiatement perceptible à notre conscience.
Nous devons toujours garder à l'esprit, en tout cas dans une discipline comme celle des Ys que toutes ces expériences sont des phénomènes et que ces phénomènes quelle que soit leur intensité sont le fruit de notre pratique, notre dévotion, notre engagement et non l'inverse; tel est le fruit de la discrimination. Il n'est nullement question de dévaloriser ou de refuser toute forme d'expérience qu'elle se manifeste sur le plan matériel, comme une aide spirituelle concrète, sensorielle comme une vision ou une voix divine, émotionnelle comme une plénitude vibrante, ou même mentale comme une révélation inspirante, l'irruption de nouveaux concepts qui nous recréent. Se fermer ainsi à toute irruption du monde spirituel dans notre quotidien amènerait à une spiritualité duelle et désincarnée. La précieuse Discrimination tout en nous évitant d'en devenir esclave, quelle que soit leur intensité révélera également leur qualité essentielle, leur sens profond même si notre personnalité n'en comprend pas toute l'étendue.
Chacune de ces expériences est un cailloux blanc précieux, signes de la résorption de stases intérieures et de l'éveil progressif du Drastr. La force irrésistible qu'elles recèlent doit nous encourager, renforcer notre Ishta, notre désir d'union avec le Divin. Etoiles étincelantes à l'aube elles nous confortent dans notre engagement spirituel dans la conviction intime que nous ne perdons pas notre chemin, et nous invitent à avancer plus loin, vers cette Plénitude qu'elles nous laissent entrevoir.
En même temps que se développe notre appareil psycho somatique s'édifie en nous un univers de représentations intérieures esquissant une cartographie du monde qui nous entoure. Au fur et à mesure cet univers intérieur se peuple, se complexifie en se structurant autour des strates évoquées entre autres dans le sutra 6. Cet univers de figures et d'énergies se sédimente en comportements et conditionnements qui formeront l'ossature de notre personnalité. Cette persona (étymologiquement le masque) définit la structure nécessaire pour habiter et affronter le monde qui nous entoure, nos relations avec les objets et les autres mais également avec la conscience que nous pouvons avoir de nous-même.
Cette persona en tant que telle est utile; développant des comportements appropriés ou non, agressifs ou fugitifs acquis en fonction de la connaissance juste ou de la méconnaissance de ce qui nous entoure ou nous constitue elle évoluera en fonction de ce que nous considérons comme des réussites ou des échecs. La connaissance des phénomènes physiques, émotionnels ou mentaux qui nous sollicitent sera un gage de succès et à l'inverse une méconnaissance de leur nature et leur finalité sera source de souffrance et même parfois d'aliénation. Une telle méconnaissance peut être d'ordre physique, matériel par exemple la méconnaissance de nos limites physiques pouvant être source d'accident, émotionnel dans toute forme de faiblesse et de subjugation affective ou mentale dans la dépendance aveugle à un concept, une idée ou un système conceptuel.
A ce stade il existe une première forme de discrimination résultant de notre travail intérieur: alors que l'instant d'avant nous étions suspendus au déroulement du film, pleinement identifiés au sort heureux ou malheureux du héros que tissait notre dramaturgie intérieure nous réalisons soudain que cette dramaturgie, quelle que soit son intensité ou sa criticité nous est étrangère. Spectateur tout autant du spectacle de notre environnement que de notre propre comportement elle se détache de nous, se sédimente et cesse de nous projeter hors de notre centre.
Mais pour ceux d'entre nous pleinement engagés dans une démarche spirituelle la discrimination prend un sens fondamental, l'enjeu de cette discrimination n'étant plus seulement notre réussite ou notre échec personnel mais la conduite de notre cheminement spirituel. En effet il arrive un moment où la persévérance dans notre pratique, notre engagement et notre aspiration spirituelle intense produisent des résultats qui peuvent prendre de nombreuses formes mais se révèlent à leur tour comme des objets de conscience et de perception ; nous confrontant à des phénomènes, des rencontres, des figures et des situations inhabituelles. Le processus continu de purification intérieur en coagulant puis dissolvant les figures et les agrégats constitutifs de notre univers intérieur, libérant les stases d'énergie emprisonnées dans nos conditionnements provoque des phénomènes spirituels. Pour certains d'entre nous il s'agira de visions de grande intensité autour de figures amicales ou terribles voire même un aspect du divin émergeant à l'orée de notre conscience. Pour d'autres il s'agira d'états de conscience entièrement nouveaux et profonds chamboulant les repères de notre destin.
Un enjeu cardinal pour notre devenir spirituel sera la discrimination avec laquelle nous intégrerons ou non ces événements dans notre processus spirituel. Cette qualité spirituelle universelle chez les Maîtres spirituels d'Orient et d'Occident (le "discernement des esprits" dans le christianisme) coïncide pour chacun de nous avec l'éveil du Maître Intérieur, le Spectateur : une telle discrimination est une qualité spirituelle émanant de la pure conscience. Elle révèle la vraie nature des contenus que notre engagement spirituel fait émerger, même si cette nature n'est pas immédiatement perceptible à notre conscience.
Nous devons toujours garder à l'esprit, en tout cas dans une discipline comme celle des Ys que toutes ces expériences sont des phénomènes et que ces phénomènes quelle que soit leur intensité sont le fruit de notre pratique, notre dévotion, notre engagement et non l'inverse; tel est le fruit de la discrimination. Il n'est nullement question de dévaloriser ou de refuser toute forme d'expérience qu'elle se manifeste sur le plan matériel, comme une aide spirituelle concrète, sensorielle comme une vision ou une voix divine, émotionnelle comme une plénitude vibrante, ou même mentale comme une révélation inspirante, l'irruption de nouveaux concepts qui nous recréent. Se fermer ainsi à toute irruption du monde spirituel dans notre quotidien amènerait à une spiritualité duelle et désincarnée. La précieuse Discrimination tout en nous évitant d'en devenir esclave, quelle que soit leur intensité révélera également leur qualité essentielle, leur sens profond même si notre personnalité n'en comprend pas toute l'étendue.
Chacune de ces expériences est un cailloux blanc précieux, signes de la résorption de stases intérieures et de l'éveil progressif du Drastr. La force irrésistible qu'elles recèlent doit nous encourager, renforcer notre Ishta, notre désir d'union avec le Divin. Etoiles étincelantes à l'aube elles nous confortent dans notre engagement spirituel dans la conviction intime que nous ne perdons pas notre chemin, et nous invitent à avancer plus loin, vers cette Plénitude qu'elles nous laissent entrevoir.
Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Oui, comme le démontre bien aussi Mithuna, c'est le mental qui crée la séparation, il ne peut donc être juge et partie...Yo-guy a écrit :Ce que j'entends suite à ton commentaire, Denis, c'est que, là encore, que ce soit par un raisonnement discursif ou par la perception, cette appréhension de la non-séparation est erronée pour Patanjali et qu'il faudra la chercher, cette non-discrimination, au-delà du raisonnement et même de la perception qui est encore du domaine du mental ?
Le mental (Manas) est le maître du raisonnement, de la logique et en même temps le maître des sens...
Mais il ne peut pas "comprendre", appréhender, le fait qu'il n'y a pas de séparation, puisque son rôle est de gérer cette séparation du corps et du tout.
Oui !Mithuna a écrit :Un enjeu cardinal pour notre devenir spirituel sera la discrimination avec laquelle nous intégrerons ou non ces événements dans notre processus spirituel. Cette qualité spirituelle universelle chez les Maîtres spirituels d'Orient et d'Occident (le "discernement des esprits" dans le christianisme) coïncide pour chacun de nous avec l'éveil du Maître Intérieur, le Spectateur : une telle discrimination est une qualité spirituelle émanant de la pure conscience. Elle révèle la vraie nature des contenus que notre engagement spirituel fait émerger, même si cette nature n'est pas immédiatement perceptible à notre conscience.
Quand la grâce nous est donnée de vivre la totalité de notre expérience dans la Présence, hors de nous et en nous, alors toutes les choses se révèlent dans leur nature et nous les connaissons du dedans.
Castaneda, explique aussi cela, on trouve de belles explications dans le 2eme livre qui se nomme "Voir", ou justement l'idée est de laisser notre être voir la réalité telle qu'elle est sans que le mental vienne intercéder, modifier, coloriser... Don-Juan, le maître de Castaneda, explique que Voir se fait en 2 dimensions et non en 3 dimensions, et presque sans couleur.
Cet acte de "Voir", qu'on retrouve dans le mot "Drastr" (le voyant), si cher à Patanjali permet de voir la réalité intrinsèque des choses et non pas illusoire et en surface...
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Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Bonjour à toutes et à tous,
Merci pour ces commentaires. Encore une fois, c'est passionnant...
Je me permets d'ajouter quelque chose aujourd'hui suite à ceux-ci, qui me font réaliser une sorte d'erreur que je pense faire dans mon premier commentaire, due à une imprécision dans ma manipulation de certaines notions. ça m'est venu pendant la nuit. J'espère ne pas être trop confus ou brouillon.
Non-discrimination et non-séparation ne sont pas du même ordre et cette distinction (discrimination !) me permet, me semble-t-il, de faire le lien entre vos deux commentaires.
La non-séparation est un état, il ne s'atteint pas vraiment, il est, quoi qu'il en soit et surtout quoi qu'on en pense.
La non-discrimination n'est pas un état mais l'absence d'une activité essentielle, la discrimination, celle qui consiste justement à distinguer et qui se déploie comme le décrit bien Mithuna à différents niveaux, selon différents enjeux. C'est alors que je comprends ce que semble signifier Patanjali dans ses formules si elliptiques et sa dévalorisation de la non-discrimination. Discriminer ce qui arrive, ce qui nous entoure, ce que nous ressentons, etc. pour aboutir à cette distinction entre le spectacle et le spectateur qui, la plupart du temps m'échappe... La plupart du temps, je ne vois même pas qu'il s'agit d'un spectacle, dont je serais le témoin (le spectateur, le drastr, si je vous suis correctement ?).
Ainsi, je crois retomber sur mes pattes et comprendre ce sutra que l'on pourrait formuler positivement : discriminer aboutit à une connaissance juste. Et cette connaissance juste n'est-elle pas la non-séparation (j'y tiens !) ?
Mais cela me laisse, du coup, encore sur une question : s'il y a un spectacle et un spectateur, il y a encore séparation.
A un moment, le spectateur ne doit-il pas disparaître ?
Merci pour ces commentaires. Encore une fois, c'est passionnant...
Je me permets d'ajouter quelque chose aujourd'hui suite à ceux-ci, qui me font réaliser une sorte d'erreur que je pense faire dans mon premier commentaire, due à une imprécision dans ma manipulation de certaines notions. ça m'est venu pendant la nuit. J'espère ne pas être trop confus ou brouillon.
Non-discrimination et non-séparation ne sont pas du même ordre et cette distinction (discrimination !) me permet, me semble-t-il, de faire le lien entre vos deux commentaires.
La non-séparation est un état, il ne s'atteint pas vraiment, il est, quoi qu'il en soit et surtout quoi qu'on en pense.
La non-discrimination n'est pas un état mais l'absence d'une activité essentielle, la discrimination, celle qui consiste justement à distinguer et qui se déploie comme le décrit bien Mithuna à différents niveaux, selon différents enjeux. C'est alors que je comprends ce que semble signifier Patanjali dans ses formules si elliptiques et sa dévalorisation de la non-discrimination. Discriminer ce qui arrive, ce qui nous entoure, ce que nous ressentons, etc. pour aboutir à cette distinction entre le spectacle et le spectateur qui, la plupart du temps m'échappe... La plupart du temps, je ne vois même pas qu'il s'agit d'un spectacle, dont je serais le témoin (le spectateur, le drastr, si je vous suis correctement ?).
Ainsi, je crois retomber sur mes pattes et comprendre ce sutra que l'on pourrait formuler positivement : discriminer aboutit à une connaissance juste. Et cette connaissance juste n'est-elle pas la non-séparation (j'y tiens !) ?
Mais cela me laisse, du coup, encore sur une question : s'il y a un spectacle et un spectateur, il y a encore séparation.
A un moment, le spectateur ne doit-il pas disparaître ?
Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Ta question A un moment, le spectateur ne doit-il pas disparaître ? est pleinement légitime . Cependant très clairement les YS en prônant la discrimination du spectateur du spectacle disent plutôt que le spectacle ou la dualité spectacle/spectateur doit disparaitre, se résorber comme toute forme mentale. Dans l'état de Yoga en effet le Drastr est "installé dans sa propre nature".
Là encore une analyse purement logique des YS pourrait conduire à une décourageante récursivité, la dualité spectateur / spectacle devenant voyant/sa nature tout aussi difficile à appréhender dans une démarche purement rationnelle.
Or nous ne sommes pas ici dans une recherche logique voire même métaphysique de la vérité. Comme beaucoup de Maîtres orientaux et occidentaux les YS ne nient ni ne cherchent à résoudre l'existence de contradictions inhérentes aux matériaux conceptuels qui forment l'assise de leur enseignement mais nous invitent à les suivre dans le déroulement de leur enseignement, justement parce que ces matériaux ne sont que des concepts, des repères mentaux commodes mais du domaine formel.
Le processus spirituel que tracent les Yogas sutras vise à une métamorphose de tout notre être, y compris nos modes de raisonnement, le Mystère devant nos yeux répondant ainsi au Mystère que nous sommes comme l'évoquait un texte inspiré d'un certain Denis…
Aucun Maître authentique n'impose une "foi du charbonnier" à ses disciples. C'est encore un effet de la discrimination, non de nier de telles contradictions énigmatiques mais de les considérer une fois de plus comme des pôles d'une dynamique qui doit stimuler notre ishta, notre désir de délivrance, sachant qu'un moment viendra où une recomposition non seulement de notre mode de pensée mais ce que nous sommes dans notre profondeur rendra obsolète sinon de telles questions du moins notre façon de nous y arrêter.
Toute aussi énigmatique la phrase de Saint Paul résonne ici comme un écho:
"Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu." (Corinthiens 1.12)
Là encore une analyse purement logique des YS pourrait conduire à une décourageante récursivité, la dualité spectateur / spectacle devenant voyant/sa nature tout aussi difficile à appréhender dans une démarche purement rationnelle.
Or nous ne sommes pas ici dans une recherche logique voire même métaphysique de la vérité. Comme beaucoup de Maîtres orientaux et occidentaux les YS ne nient ni ne cherchent à résoudre l'existence de contradictions inhérentes aux matériaux conceptuels qui forment l'assise de leur enseignement mais nous invitent à les suivre dans le déroulement de leur enseignement, justement parce que ces matériaux ne sont que des concepts, des repères mentaux commodes mais du domaine formel.
Le processus spirituel que tracent les Yogas sutras vise à une métamorphose de tout notre être, y compris nos modes de raisonnement, le Mystère devant nos yeux répondant ainsi au Mystère que nous sommes comme l'évoquait un texte inspiré d'un certain Denis…
Aucun Maître authentique n'impose une "foi du charbonnier" à ses disciples. C'est encore un effet de la discrimination, non de nier de telles contradictions énigmatiques mais de les considérer une fois de plus comme des pôles d'une dynamique qui doit stimuler notre ishta, notre désir de délivrance, sachant qu'un moment viendra où une recomposition non seulement de notre mode de pensée mais ce que nous sommes dans notre profondeur rendra obsolète sinon de telles questions du moins notre façon de nous y arrêter.
Toute aussi énigmatique la phrase de Saint Paul résonne ici comme un écho:
"Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu." (Corinthiens 1.12)
Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Namaste
Déjà pour discriminer ou non discriminer c'est juger .
Je crois que Patanjali veut qu'on dépasse cette dualité.
Le voyant qui voit la réalité avec les cinq sens qu'on a . mais quand on médite on fait abstraction aux cinq sens et on plonge à l'intérieur de soi pour rencontrer purusha.
Purusha n'est il pas le voyant ?
Le silence du mental est important pour voyager à travers notre Psychisme.
Sortez de cette histoire de ( je ) et devenez ( on ).
N'oubliez pas que je égal toujours égo.
Le On est différent , c'est là l'ouverture du cœur qui permet la fusion avec le tout.
N'oubliez pas que juger est encore le travail du mental manas, ça veut dire que on pense encore.
Et n'oubliez pas que le but ultime du yoga est la chittavrittinirodha . grâce auquel on accède au monde du silence .
Sinon on est toujours dans le mental manas.on pense et on se repense comme d'habitude
Croyez moi le monde du psychisme est vaste et ces capacités sont très méconnus.
Alors plongeons à l'intérieur de soi et allumant le sahasrara le lotus aux mille pétales.
Enjoy thé trip.
Déjà pour discriminer ou non discriminer c'est juger .
Je crois que Patanjali veut qu'on dépasse cette dualité.
Le voyant qui voit la réalité avec les cinq sens qu'on a . mais quand on médite on fait abstraction aux cinq sens et on plonge à l'intérieur de soi pour rencontrer purusha.
Purusha n'est il pas le voyant ?
Le silence du mental est important pour voyager à travers notre Psychisme.
Sortez de cette histoire de ( je ) et devenez ( on ).
N'oubliez pas que je égal toujours égo.
Le On est différent , c'est là l'ouverture du cœur qui permet la fusion avec le tout.
N'oubliez pas que juger est encore le travail du mental manas, ça veut dire que on pense encore.
Et n'oubliez pas que le but ultime du yoga est la chittavrittinirodha . grâce auquel on accède au monde du silence .
Sinon on est toujours dans le mental manas.on pense et on se repense comme d'habitude
Croyez moi le monde du psychisme est vaste et ces capacités sont très méconnus.
Alors plongeons à l'intérieur de soi et allumant le sahasrara le lotus aux mille pétales.
Enjoy thé trip.
l esprit est plus fort que la matiere
Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Oui Pashupati, on te croit...
Je crois que tout le monde, dans cette étude, a compris et surtout expérimenté cela...
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Re: Samadhi Pada - Sutra 8 : La non-discrimination aboutit à une connaissance erronée
Tres interessant de vous lire sur la non-discrimination.
Une autre traduction proposée à ce sutra : « La fausse connaissance est une conception qui n’est pas basée sur la véritable nature des choses »
Exemple : si l’on croit voir deux lunes, si l’on croit en l’existence de deux lunes, cette fausse connaissance, cette connaissance illusoire (Viparyaya) sera détruite par la connaissance juste (Pramana) qu’il n’y a qu’une seule lune.
L’objet de la connaissance juste est réel, l’objet de la connaissance illusoire est son opposé.
Une autre traduction proposée à ce sutra : « La fausse connaissance est une conception qui n’est pas basée sur la véritable nature des choses »
Exemple : si l’on croit voir deux lunes, si l’on croit en l’existence de deux lunes, cette fausse connaissance, cette connaissance illusoire (Viparyaya) sera détruite par la connaissance juste (Pramana) qu’il n’y a qu’une seule lune.
L’objet de la connaissance juste est réel, l’objet de la connaissance illusoire est son opposé.