Re: Samadhi Pada - Sutra 38. ou encore en prenant comme support la connaissance née dans le rêve ou le sommeil profond

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Denis
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Re: Samadhi Pada - Sutra 38. ou encore en prenant comme support la connaissance née dans le rêve ou le sommeil profond

Message par Denis » 09 nov. 2025, 13:21

38. ou encore en prenant comme support la connaissance née dans le rêve ou le sommeil profond ;

svapna-nidrā jñāna-ālambanam vā ॥38॥

svapna = rêve
nidrā = sommeil
jñāna = sagesse, connaissance, expérience
ālambanam = base
vā = aussi

Une strophe très intéressante et qui nous oblige à parler de nos expériences...
Nous l'avons bien compris, Patanjali propose différentes possibilités pour accéder au contrôle de la fluidité psycho-mentale (Cf. 34:1) et à la stabilité intérieure (Cf. 35:1)…
Ici, la stabilité intérieure peut apparaitre en méditant sur la connaissance dans les rêves ou le sommeil profond.

Je vois ici deux possibilités :

1/ La connaissance dans le rêve.
Les rêves sont de cinq types.
A/ Les rêves qui permettent au cerveau, au mental de se dépolluer de toutes les traces de la journée laissées dans la substance mentale. C’est le nettoyage psychologique et beaucoup de psychologues perdent leur temps dans l’analyse de cela avec aussi le deuxième type.
B/ L’assouvissement de nos désirs refoulés ou de nos frustrations. Les rêves érotiques, ou violents, sont là-dedans.
C/ Les messages des guides, des maîtres, ces rêves sont rares.
D/ Des souvenirs de nos vies passées. Il m’arrive de vivre un long moment dans un lieu où il y a un château, des montagnes dans lesquelles je me balade en moto, des rochers d'où je plonge et ce rêve revient parfois, apporte des nouvelles sensations, des explications.
Généralement quand le rêve vient dans une nuit, pendant plusieurs nuits je vais dans ce même lieu…
E/ Rêves lucides, ou de prémonitions.
Je pense que le rêve est autant irréel que l’état de veille. Si nous voulons vraiment entrer dans des rêves « lucides », nous devons faire un immense effort d’être Présent dans l’état de veille. La puissance de la Présence dans l’état de veille permet d’entrer aussi en Présence dans les rêves et d’accéder à des rêves lucides. Il existe quelques techniques que j’aime faire et enseigner.
Ces rêves lucides peuvent nous permettre de rencontrer des êtres, des lieux et d'avoir accès à des connaissances que nous ne pouvons trouver sur terre…

La réalisation spirituelle est dans ce chemin, le fait d’entrer dans Turya transforme nos nuits qui deviennent elles aussi conscientes. Il nous faut entrevoir que la conscience de la nuit est une autre réalité que celle de l’état de veille, où nous lisons là ce texte. Pour autant, ce n’est pas parce que nous avons les yeux grands ouverts que nous sommes réellement et simplement éveillés. En effet, la plupart du temps nous dormons mollement sur nous-mêmes et les heures de veille sont souvent inconscientes ou emplies de blabla du mental.

2/ La connaissance dans le sommeil profond.
Là nous sortons de toutes relations avec le monde et la manifestation…
Le Sommeil profond est comme le Samadhi.
Au début du chemin, nous ne restons qu'éveillés un moment après être entrés dans le sommeil et nous nous réveillons avant que le monde n’apparaisse. J’ai toujours cette même idée quand cela arrive, je me trouve comme un ordinateur, qui fonctionne parfaitement, mais qui n’est pas connecté à Internet. En effet, quand je me réveille d’une bonne nuit, sans que le monde ne soit encore là, je perçois que je suis un espace infini, sans forme, sans appui, juste un espace infini de Présence.
Puis doucement, le monde arrive et mes déesses intérieures (mes sens) se mettent à aller gouter le monde.
Le sommeil profond entre ces deux moments de conscience (endormissement et réveil) est soit un lieu sans conscience, soit un lieu où la conscience devient totale.
Mais, pour vivre ce moment-là, il faut connaitre Turya et être allé se perdre en Dieu.
Patanjali nous propose de méditer sur cet état et j’ai aimé faire cela, voici ma pratique :
Asseyez-vous le dos droit ou allongez-vous.
Commencez à vous détendre jusqu’à avoir le souffle du dormeur qui s’installe en vous.
C’est-à-dire une inspire longue, et une expire assez forte et courte.
Alors que le souffle de l’état de veille est une expire deux fois plus longue que l’inspire.
Ajouter au souffle du dormeur une petite pause à la fin de l’expire.
Attention, il fait sortir de toute volonté, juste laisser le souffle se calmer et tangenter le sommeil. Bien sûr, si vous avez tendance à l’apathie et que Tamas vous gouverne un peu trop, ne faites pas cette technique allongé pour ne pas vous endormir… 😉
Une fois dans le calme mental, tentez de vous remémorer l’état de sommeil profond que vous avez connu la nuit dernière. Étrangement, en faisant cela, très rapidement, si vous savez vous concentrer, cet état revient et vous pouvez plonger en Samadhi assez facilement avec.

À vous lire !
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