Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des Dieux
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Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des Dieux
Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des Dieux et des êtres désincarnés qui s’immergent dans la substance Primordiale.
Bhavo-Pratyayah-Videha-Prakrtilayanam
Bhava : devenir
Pratyayah : cause, principe cognitif, cognition
Videha : sans corps, désincarné
Prakrti : cause créatrice, matière, nature
Layanam : dissous, fusionné dans le monde des Dieux
bhava - l' existence objective. pratyayaḥ — la cause, c'est-à-dire causée par l'existence objective, videha -prakṛtilayānām — aux Videhas (les dieux) et aux prakṛtilayas qui ont fusionné ( laya ) dans la nature ( prakṛti ).
https://www.wisdomlib.org/hinduism/book ... 16618.html
Vidha est un terme très complexe qui fait référence à beaucoup de choses...
Cependant, lié au Yoga il donne cela :
Êtres désincarnés, libres de corps physiques, qui jouissent d'un état de liberté quasi absolue mais possèdent néanmoins le potentiel d'accomplir un travail futur. [5] (2) Êtres ou états qui n'opèrent pas en référence à leurs objets propres et existent dans un état germinal. [6] (3) Une classe d'êtres dont la conscience est naturellement dans un état de Samadhi et qui n'ont pas besoin de pratiques de yoga. (https://www.wisdomlib.org/hinduism/book ... 16618.html )
Il y a là dans le sutra 19 une vision très précise de ce que nous pouvons devenir à la fin de notre existence…
1/ Soit nous sommes encore soumis à notre mental, désirs, attentes, projections, corps d’énergie empli de traces karmiques et nous continuerons le rêve de l’existence, le même dans celui que nous sommes actuellement.
2/ Soit, nous sommes sortis des illusions et notre mental est très stable, dans l’arrêt total, mais sans avoir atteint la réalisation spirituelle, c’est-à-dire la possibilité de fusionner totalement avec l’absolu, se dissoudre dedans, et dans ce cas nous pouvons entrer dans le monde des Dieux et non « de Dieu », pour autant il serait possible de s’immerger dans la substance primordiale, la prakrti.
Étrange état où la manifestation (Prakrti) est encore là, où des aspects cognitifs sont là aussi et donc la possibilité d’avoir des actions dans le monde.
3/ Soit nous atteignions la réalisation et dans ce cas tout est fondu dans l’absolu, l’individualité n’existe plus…
L’état dans le monde des Dieux est très étonnant car il montre que certains êtres, très spirituels, peuvent avoir un rôle à jouer dans nos existences. Mais celui qui est dans cet état devra encore se réincarner pour finir son chemin et rencontrer la réalisation.
Assurément tout cela est assez loin de ma réalité et de mon cheminement personnel…
J’avoue être plutôt orienté vers la fusion dans le Divin.
Et vous, que pensez-vous de ce sutra ?
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Bhava : devenir
Pratyayah : cause, principe cognitif, cognition
Videha : sans corps, désincarné
Prakrti : cause créatrice, matière, nature
Layanam : dissous, fusionné dans le monde des Dieux
bhava - l' existence objective. pratyayaḥ — la cause, c'est-à-dire causée par l'existence objective, videha -prakṛtilayānām — aux Videhas (les dieux) et aux prakṛtilayas qui ont fusionné ( laya ) dans la nature ( prakṛti ).
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Vidha est un terme très complexe qui fait référence à beaucoup de choses...
Cependant, lié au Yoga il donne cela :
Êtres désincarnés, libres de corps physiques, qui jouissent d'un état de liberté quasi absolue mais possèdent néanmoins le potentiel d'accomplir un travail futur. [5] (2) Êtres ou états qui n'opèrent pas en référence à leurs objets propres et existent dans un état germinal. [6] (3) Une classe d'êtres dont la conscience est naturellement dans un état de Samadhi et qui n'ont pas besoin de pratiques de yoga. (https://www.wisdomlib.org/hinduism/book ... 16618.html )
Il y a là dans le sutra 19 une vision très précise de ce que nous pouvons devenir à la fin de notre existence…
1/ Soit nous sommes encore soumis à notre mental, désirs, attentes, projections, corps d’énergie empli de traces karmiques et nous continuerons le rêve de l’existence, le même dans celui que nous sommes actuellement.
2/ Soit, nous sommes sortis des illusions et notre mental est très stable, dans l’arrêt total, mais sans avoir atteint la réalisation spirituelle, c’est-à-dire la possibilité de fusionner totalement avec l’absolu, se dissoudre dedans, et dans ce cas nous pouvons entrer dans le monde des Dieux et non « de Dieu », pour autant il serait possible de s’immerger dans la substance primordiale, la prakrti.
Étrange état où la manifestation (Prakrti) est encore là, où des aspects cognitifs sont là aussi et donc la possibilité d’avoir des actions dans le monde.
3/ Soit nous atteignions la réalisation et dans ce cas tout est fondu dans l’absolu, l’individualité n’existe plus…
L’état dans le monde des Dieux est très étonnant car il montre que certains êtres, très spirituels, peuvent avoir un rôle à jouer dans nos existences. Mais celui qui est dans cet état devra encore se réincarner pour finir son chemin et rencontrer la réalisation.
Assurément tout cela est assez loin de ma réalité et de mon cheminement personnel…
J’avoue être plutôt orienté vers la fusion dans le Divin.
Et vous, que pensez-vous de ce sutra ?
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
Dans le Sutra précédent nous avions schématiquement identifié trois phases dans les YS. La première est la base de la discipline du premier chapitre qui est la "résorption des opérations mentales" YS 1.2. Puis les différents Samadhis qui ont donné leur titre à ce chapitre. Nous avions considéré que si la discipline du début ne pouvait engendrer "mécaniquement" de telles enstases, elles préparaient notre conscience à les recevoir ou plus exactement à être transformée par elles. Enfin le but final la Délivrance ou l'Union ne sera atteint qu'après de nombreuses enstases successives.
Ce sutra se terminait en contrepoint en soulignant que ces enstases quelles que soient leur intensité et leur profondeur ne supprimaient pas les "contenus mémoriels". Ce sutra 19 montre alors comment de tels "contenus mémoriels" peuvent interférer avec la transformation initiée par le ou les enstases. Si les phases antérieures de résorption des formes de conscience (YS 1.2) et de "reconnaissance" des plans de conscience qui les abritent (YS 1.5 à 1.11) ont été négligées il y aura un risque que la dynamique de la transformation telle que la décrivent les Ys ne s'arrête.
D'autres voies apparaitront alors, engageant un devenir spirituel différent, dans des perspectives futures, qu'il ne nous appartient pas de juger mais qui, comme le souligne Denis s'écarteront de l'objectif du Yoga en général et des Ys en particulier qui est Délivrance et/ou Union.
Le premier risque est une identification prématurée à la finalité de ce qui est vécu dans l'enstase. Il y a alors production d'une "Matriochka" nouvelle, une "forme divine" puissante qui se substitue à la "Forme spirituelle" du Drastr (YS 1.3). Avec une grande sincérité, on peut alors se croire "élu" dans une forme de "superstition" entendue dans son sens premier (super-stare se tenir au-dessus, dominer). A ce moment la force de notre enstase nous conduit à réfuter la "pesanteur" de notre humanité et à "surplomber" les autres dans une forme de "séparativité" inverse de "religio", ce qui étymologiquement nous relie aux autres, à l'univers, au divin. A la notion de "Verticalité" évoquée au sutra précédent et contenue dans "enstase", issue de la prise de conscience de la différence de nature entre la Réalité Perçue et tout contenu de conscience personnel, répond une réflexion qui s'approprie une telle verticalité dans un nouveau contenu de conscience. L'adoubement du Divin devient adombrement, investiture inconditionnelle. Sur le plan temporel la prise de conscience d'une temporalité spirituelle – le temps de parcourir le chemin - engendrant une nouvelle dynamique spirituelle devient une abolition de ce temps dans la certitude d'avoir "compris" le but, il y a ainsi une anticipation prématurée induisant une forme de surestimation.
Si la sincérité du vécu de l'enstase n'est pas ici en cause, toutes sortes de dérivations peuvent alors se produire, une succession de visions d'une grande intensité n'étant plus considérées comme des "stases", des émanations du Soi, des formes magnifiques qui indiquent, encouragent et accompagnent sur le chemin, mais des "statues" qui absorbent et régentent à leur profit la dynamique spirituelle. On ne ment pas, on se sent investi, la force spirituelle émanant de la "Rencontre" de l'enstase se joignant à des contenus de conscience antérieurs insuffisamment reconnus (YS 1.8 et 1.12) qui trouvent ainsi une consécration et une légitimité spirituelle.
Le second risque est à l'inverse une "sous-estimation" non pas de nos contenus personnels, ce qui est une forme de lucidité (YS 1.6) évitant de tomber dans les travers précédents mais de la Force et la Réalité du Vécu Spirituel. L'intensité et la profondeur de l'enstase ne sont pas contestées mais s'accompagnent de la prise de conscience de ce que les changements pressentis impliquent avec un refus ou un découragement devant une telle prise de conscience, émergence de craintes latentes. Là où l'attitude précédente minimisait le poids de notre personnalité, ici l'appréhension de ce poids réfute la dynamique entrevue dans l'enstase. Là où elle ignorait le temps de la transformation qui permettrait la Réalisation et l'intégration de ce qui avait été entrevu, ici un tel écart semble insurmontable, la force du ressenti de l'enstase devenant discontinuité radicale avec le destin personnel et se trouvant ainsi reléguée dans un arrière monde ou un arrière temps. Il en résulte souvent une forme de fatalisme ou de quiétisme qui s'enracine profondément. Dans certains cas extrêmes ces deux tendances pourront alterner au gré de la résurgence de contenus mémoriels. Il y aura alors un comportement cyclothymique alternant des phases de surestimation et de sous-estimation.
Il n'est pas question ici de dénier la profondeur et l'authenticité de ce qui a été vécu dans de tels cas, mais de considérer le devenir des "mémoires accumulées sources de souffrance" (YS 1.5) i.e. de séparation avec la dynamique de transformation spirituelle. Si de telles "mémoires" sont alimentées par des latences non reconnues et traitées (YS 1.7), au lieu de se "désagréger" lors du "rassemblement" du sutra précédent, elles produisent de nouveaux contenus de conscience d'autant plus virulents qu'ils semblent recevoir leur légitimité de l'enstase (YS 1.17 et 1.18), magnifiant ou écrasant notre personnalité, lésant la dynamique de l'émergence de la "Forme spirituelle" du Drastr (YS1.3).
La perspective qui s'ouvre alors n'est plus le chemin décrit dans les YS mais une autre voie comportant des risques tant pour l'évolution spirituelle que pour le destin personnel (J.Papin évoquant ici un "aboutissement imparfait"). Les deux comportements conduisent à la création de nouvelles formes de conscience qui peuvent être très subtiles et gratifiantes, voire confortables, mais s'écartent du processus que décrivent les YS. L'enstase est devenue stase et la voie qui mène au "libéré vivant" c’est-à-dire un être en métamorphose à la fois pleinement conscient de sa nature humaine comme de la Réalité du Soi qui le contient se trouve compromise.
Ce sutra se terminait en contrepoint en soulignant que ces enstases quelles que soient leur intensité et leur profondeur ne supprimaient pas les "contenus mémoriels". Ce sutra 19 montre alors comment de tels "contenus mémoriels" peuvent interférer avec la transformation initiée par le ou les enstases. Si les phases antérieures de résorption des formes de conscience (YS 1.2) et de "reconnaissance" des plans de conscience qui les abritent (YS 1.5 à 1.11) ont été négligées il y aura un risque que la dynamique de la transformation telle que la décrivent les Ys ne s'arrête.
D'autres voies apparaitront alors, engageant un devenir spirituel différent, dans des perspectives futures, qu'il ne nous appartient pas de juger mais qui, comme le souligne Denis s'écarteront de l'objectif du Yoga en général et des Ys en particulier qui est Délivrance et/ou Union.
Le premier risque est une identification prématurée à la finalité de ce qui est vécu dans l'enstase. Il y a alors production d'une "Matriochka" nouvelle, une "forme divine" puissante qui se substitue à la "Forme spirituelle" du Drastr (YS 1.3). Avec une grande sincérité, on peut alors se croire "élu" dans une forme de "superstition" entendue dans son sens premier (super-stare se tenir au-dessus, dominer). A ce moment la force de notre enstase nous conduit à réfuter la "pesanteur" de notre humanité et à "surplomber" les autres dans une forme de "séparativité" inverse de "religio", ce qui étymologiquement nous relie aux autres, à l'univers, au divin. A la notion de "Verticalité" évoquée au sutra précédent et contenue dans "enstase", issue de la prise de conscience de la différence de nature entre la Réalité Perçue et tout contenu de conscience personnel, répond une réflexion qui s'approprie une telle verticalité dans un nouveau contenu de conscience. L'adoubement du Divin devient adombrement, investiture inconditionnelle. Sur le plan temporel la prise de conscience d'une temporalité spirituelle – le temps de parcourir le chemin - engendrant une nouvelle dynamique spirituelle devient une abolition de ce temps dans la certitude d'avoir "compris" le but, il y a ainsi une anticipation prématurée induisant une forme de surestimation.
Si la sincérité du vécu de l'enstase n'est pas ici en cause, toutes sortes de dérivations peuvent alors se produire, une succession de visions d'une grande intensité n'étant plus considérées comme des "stases", des émanations du Soi, des formes magnifiques qui indiquent, encouragent et accompagnent sur le chemin, mais des "statues" qui absorbent et régentent à leur profit la dynamique spirituelle. On ne ment pas, on se sent investi, la force spirituelle émanant de la "Rencontre" de l'enstase se joignant à des contenus de conscience antérieurs insuffisamment reconnus (YS 1.8 et 1.12) qui trouvent ainsi une consécration et une légitimité spirituelle.
Le second risque est à l'inverse une "sous-estimation" non pas de nos contenus personnels, ce qui est une forme de lucidité (YS 1.6) évitant de tomber dans les travers précédents mais de la Force et la Réalité du Vécu Spirituel. L'intensité et la profondeur de l'enstase ne sont pas contestées mais s'accompagnent de la prise de conscience de ce que les changements pressentis impliquent avec un refus ou un découragement devant une telle prise de conscience, émergence de craintes latentes. Là où l'attitude précédente minimisait le poids de notre personnalité, ici l'appréhension de ce poids réfute la dynamique entrevue dans l'enstase. Là où elle ignorait le temps de la transformation qui permettrait la Réalisation et l'intégration de ce qui avait été entrevu, ici un tel écart semble insurmontable, la force du ressenti de l'enstase devenant discontinuité radicale avec le destin personnel et se trouvant ainsi reléguée dans un arrière monde ou un arrière temps. Il en résulte souvent une forme de fatalisme ou de quiétisme qui s'enracine profondément. Dans certains cas extrêmes ces deux tendances pourront alterner au gré de la résurgence de contenus mémoriels. Il y aura alors un comportement cyclothymique alternant des phases de surestimation et de sous-estimation.
Il n'est pas question ici de dénier la profondeur et l'authenticité de ce qui a été vécu dans de tels cas, mais de considérer le devenir des "mémoires accumulées sources de souffrance" (YS 1.5) i.e. de séparation avec la dynamique de transformation spirituelle. Si de telles "mémoires" sont alimentées par des latences non reconnues et traitées (YS 1.7), au lieu de se "désagréger" lors du "rassemblement" du sutra précédent, elles produisent de nouveaux contenus de conscience d'autant plus virulents qu'ils semblent recevoir leur légitimité de l'enstase (YS 1.17 et 1.18), magnifiant ou écrasant notre personnalité, lésant la dynamique de l'émergence de la "Forme spirituelle" du Drastr (YS1.3).
La perspective qui s'ouvre alors n'est plus le chemin décrit dans les YS mais une autre voie comportant des risques tant pour l'évolution spirituelle que pour le destin personnel (J.Papin évoquant ici un "aboutissement imparfait"). Les deux comportements conduisent à la création de nouvelles formes de conscience qui peuvent être très subtiles et gratifiantes, voire confortables, mais s'écartent du processus que décrivent les YS. L'enstase est devenue stase et la voie qui mène au "libéré vivant" c’est-à-dire un être en métamorphose à la fois pleinement conscient de sa nature humaine comme de la Réalité du Soi qui le contient se trouve compromise.
Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
Merci Mithuna pour cette interprétation de ce sutra.
Je crois qu'il faut entrevoir qu'il existe un troisième chemin, qui est que même en essayant de tout bien faire, quelque chose ne puisse pas aboutir...
Peut-être par le manque de temps, imaginons une personne qui se lance dans le Yoga, qui applique toute cette pratique mais qui meurt rapidement, sans avoir pu réaliser tout le chemin. Je crois aussi, et cela n'est pas précisé par Patanjali, mais que la grâce joue un rôle réellement fondamental dans tout cela.
Alors voila, il se pourrait que même en tentant de tout faire au mieux, en devenant un ascète, en pratiquant tous les jours, des heures par jours, la grâce ne viennent pas et que malgré tous les efforts, nous ayons à passer un moment dans le séjour des Dieux... Pour moi "l'injustice" est gérée par Dieu, qui lui seul connait les tenants et les aboutissants.
Il y aurait donc cette possibilité, qui même si elle n'est pas la réalisation totale, serait de vivre un moment dans le séjour des Dieux, pour moi cette possibilité reste une étape positive, qui "récompense" quand même celui qui fait beaucoup d'efforts.
Je crois qu'il faut entrevoir qu'il existe un troisième chemin, qui est que même en essayant de tout bien faire, quelque chose ne puisse pas aboutir...
Peut-être par le manque de temps, imaginons une personne qui se lance dans le Yoga, qui applique toute cette pratique mais qui meurt rapidement, sans avoir pu réaliser tout le chemin. Je crois aussi, et cela n'est pas précisé par Patanjali, mais que la grâce joue un rôle réellement fondamental dans tout cela.
Alors voila, il se pourrait que même en tentant de tout faire au mieux, en devenant un ascète, en pratiquant tous les jours, des heures par jours, la grâce ne viennent pas et que malgré tous les efforts, nous ayons à passer un moment dans le séjour des Dieux... Pour moi "l'injustice" est gérée par Dieu, qui lui seul connait les tenants et les aboutissants.
Il y aurait donc cette possibilité, qui même si elle n'est pas la réalisation totale, serait de vivre un moment dans le séjour des Dieux, pour moi cette possibilité reste une étape positive, qui "récompense" quand même celui qui fait beaucoup d'efforts.
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Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
Bonjour à toutes et à tous,
Je ne sais si c'est le moment d'évoquer cela, si ce qui est évoqué ici dans ce sutra est en lien avec cela mais il est régulièrement fait état, dans la "littérature spirituelle" d'une forme d'écueil sur lequel peut s'échouer toute personne cheminant sur la voie du Yoga. A mesure que l'on "avance", un accès pourrait être offert à différents pouvoirs (les siddhis) qui peuvent générer un attachement et donc s'avérer totalement contreproductif par rapport au but visé.
Je fais le lien ici car il me semble que ces pouvoirs peuvent donner l'illusion de la réalisation, pourraient nous transformer en une forme de dieu mais que la séduction opérée par cela serait fatale et empêcherait d'atteindre le Moksha...
Ce sutra pointe aussi le pari fou de Patanjali et ses partisans : l'idée qu'une pratique permettrait non seulement de s'arracher à cette condition humaine mais d'atteindre un état qui serait au-delà d'un état "simplement" divin.
Je ne sais si c'est le moment d'évoquer cela, si ce qui est évoqué ici dans ce sutra est en lien avec cela mais il est régulièrement fait état, dans la "littérature spirituelle" d'une forme d'écueil sur lequel peut s'échouer toute personne cheminant sur la voie du Yoga. A mesure que l'on "avance", un accès pourrait être offert à différents pouvoirs (les siddhis) qui peuvent générer un attachement et donc s'avérer totalement contreproductif par rapport au but visé.
Je fais le lien ici car il me semble que ces pouvoirs peuvent donner l'illusion de la réalisation, pourraient nous transformer en une forme de dieu mais que la séduction opérée par cela serait fatale et empêcherait d'atteindre le Moksha...
Ce sutra pointe aussi le pari fou de Patanjali et ses partisans : l'idée qu'une pratique permettrait non seulement de s'arracher à cette condition humaine mais d'atteindre un état qui serait au-delà d'un état "simplement" divin.
Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
Mon intuition me poussait à entrevoir que ce sutra ne parle que de personne qui ont quitté le monde physique.
Les idées de "l'aboutissement" et "la voie des Dieux" me laissaient entrevoir cela assez clairement...
De plus pour moi, il y a quelque chose de positif dans ce sutra et pas une mise en garde, mais comme je dis cela est "ma compréhension".
Ceci dit, je suis allé chercher sur le net des explications de ce sutra, qui finalement n'est pas très simple à comprendre...
J'ai trouvé cela sur ce site : https://www.yogapradipika.com/yoga-sutra-19
Et d'autres qui disent la même chose...
भव प्रत्ययो विदेह प्रकृति लयानाम्
bhava -pratyayo videha -prakr̥ti-layānām
Pour les demi-dieux (ou adeptes dotés d'une conscience sans corps) et ceux qui fusionnent avec la nature, l'asamprajnaata se produit à la naissance.
Il semble que les Videha soient des êtres qui ne sont plus attachés à leur corps du tout. Leur conscience ne se limite pas au corps et dépasse le corps. Ces êtres ont une conscience qui englobe tout l'univers entier, ils ne font qu'un avec l'univers, la fusion avec la nature a déjà eu lieu... Ils devront revenir une seule fois sur terre pour se réaliser totalement et rencontrer l'asamprajnaata.
Les Videhas et les Prakriti-layas naissent grâce aux empreintes latentes qu'ils ont laissées. En réalité, ce Sutra n'explique pas la raison de leur venue sur terre ; il indique simplement que, lorsqu'ils viennent sur terre, l'asamprajnaata leur arrive.
Videha désigne également les demi-dieux ou êtres célestes dépourvus de corps physique.
Il convient de noter ici que Maharishi Vyasa ne pensait pas ainsi. Selon lui, l'Asamprajnaata Samaadhi est de plusieurs types : l'un est causé par l'existence, l'autre par les moyens. Le premier type est ressenti par les Videhas et les Prakriti-layas.
Pour les videhas et les Prakriti layas, asamprajnaata samaadhi se produit par la naissance.
Il y a aussi dans cette page 2 commentaires :
Commentaire de Maharishi Vyasha
Asamprajnaata Samaadhi est de deux types : Bhava-Pratyaya (causé par l'existence) et Upaaya-Pratyaya (causé par les moyens). Bava-Pratyaya appartient à ceux qui sont sans corps et qui fusionnent avec la nature.
Les Videhas, êtres sans corps, qui sont les êtres célestes, appartiennent à la catégorie du Bhava-Pratyaya, causé par l'existence. Ils vivent en quelque sorte l'isolement, par le seul moyen de leur organe interne, aidés par leurs impressions non manifestées. Ils transportent les germes résiduels qui y sont liés.
De même, les Prakriti-layas ou ceux qui fusionnent avec la nature éprouvent en quelque sorte l'isolement, lors de la dissolution de la nature de l'organe interne dans sa pleine activité tant que l'organe interne ne revient pas à son travail.
Commentaire de Swami Vivekananda
(Ce Samadhi, lorsqu'il n'est pas suivi d'un non-attachement extrême) devient la cause de la re-manifestation des dieux et de ceux qui se fondent dans la nature.
Dans les systèmes indiens, les dieux représentent certaines hautes fonctions, occupées successivement par diverses âmes. Mais aucun d'entre eux n'est parfait.
En conclusion, je pense vraiment que ce sutra parle des défunts qui se sont identifiés à la nature et ne font plus qu'un avec mais qui n'ont pas encore eu la possibilité d'aller au bout du chemin pour x raisons...
Ils devront un séjour dans le monde des Dieux, pour aider la manifestation, l'univers, puis revenir en tant que Videhas sur terre pour trouver la réalisation complète...
@Yo-guy
Oui, il est évident que plus, nous devenons vibrants et que nous avançons dans la compréhension et la pratique spirituelle et plus, nous devons faire attention...
J'ai développé un certain pouvoir de guérison et il y a quelques années, j'en parlais avec Mon maître de l'époque.
Je lui décrivais ce que je vivais parfois, où mes énergies s'engagent sur une personne alors que je n'ai même pas vu ou regardé cette personne, d'un coup, je sens que quelque chose se passe et bien sûr Bibi n'y est pour rien...
Il m'a dit que j'avais ce siddhis et que je pouvais aider des gens avec...
Je pense qu'il est possible d'utiliser ses dons, même de recevoir de l'argent en contrepartie, mais on doit simplement faire attention de ne pas s'y attacher, tout en comprenant, qu'ils peuvent aussi disparaitre aussi vite qu'ils sont venus...
Les idées de "l'aboutissement" et "la voie des Dieux" me laissaient entrevoir cela assez clairement...
De plus pour moi, il y a quelque chose de positif dans ce sutra et pas une mise en garde, mais comme je dis cela est "ma compréhension".
Ceci dit, je suis allé chercher sur le net des explications de ce sutra, qui finalement n'est pas très simple à comprendre...
J'ai trouvé cela sur ce site : https://www.yogapradipika.com/yoga-sutra-19
Et d'autres qui disent la même chose...
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Pour les demi-dieux (ou adeptes dotés d'une conscience sans corps) et ceux qui fusionnent avec la nature, l'asamprajnaata se produit à la naissance.
Il semble que les Videha soient des êtres qui ne sont plus attachés à leur corps du tout. Leur conscience ne se limite pas au corps et dépasse le corps. Ces êtres ont une conscience qui englobe tout l'univers entier, ils ne font qu'un avec l'univers, la fusion avec la nature a déjà eu lieu... Ils devront revenir une seule fois sur terre pour se réaliser totalement et rencontrer l'asamprajnaata.
Les Videhas et les Prakriti-layas naissent grâce aux empreintes latentes qu'ils ont laissées. En réalité, ce Sutra n'explique pas la raison de leur venue sur terre ; il indique simplement que, lorsqu'ils viennent sur terre, l'asamprajnaata leur arrive.
Videha désigne également les demi-dieux ou êtres célestes dépourvus de corps physique.
Il convient de noter ici que Maharishi Vyasa ne pensait pas ainsi. Selon lui, l'Asamprajnaata Samaadhi est de plusieurs types : l'un est causé par l'existence, l'autre par les moyens. Le premier type est ressenti par les Videhas et les Prakriti-layas.
Pour les videhas et les Prakriti layas, asamprajnaata samaadhi se produit par la naissance.
Il y a aussi dans cette page 2 commentaires :
Commentaire de Maharishi Vyasha
Asamprajnaata Samaadhi est de deux types : Bhava-Pratyaya (causé par l'existence) et Upaaya-Pratyaya (causé par les moyens). Bava-Pratyaya appartient à ceux qui sont sans corps et qui fusionnent avec la nature.
Les Videhas, êtres sans corps, qui sont les êtres célestes, appartiennent à la catégorie du Bhava-Pratyaya, causé par l'existence. Ils vivent en quelque sorte l'isolement, par le seul moyen de leur organe interne, aidés par leurs impressions non manifestées. Ils transportent les germes résiduels qui y sont liés.
De même, les Prakriti-layas ou ceux qui fusionnent avec la nature éprouvent en quelque sorte l'isolement, lors de la dissolution de la nature de l'organe interne dans sa pleine activité tant que l'organe interne ne revient pas à son travail.
Commentaire de Swami Vivekananda
(Ce Samadhi, lorsqu'il n'est pas suivi d'un non-attachement extrême) devient la cause de la re-manifestation des dieux et de ceux qui se fondent dans la nature.
Dans les systèmes indiens, les dieux représentent certaines hautes fonctions, occupées successivement par diverses âmes. Mais aucun d'entre eux n'est parfait.
En conclusion, je pense vraiment que ce sutra parle des défunts qui se sont identifiés à la nature et ne font plus qu'un avec mais qui n'ont pas encore eu la possibilité d'aller au bout du chemin pour x raisons...
Ils devront un séjour dans le monde des Dieux, pour aider la manifestation, l'univers, puis revenir en tant que Videhas sur terre pour trouver la réalisation complète...
@Yo-guy
Oui, il est évident que plus, nous devenons vibrants et que nous avançons dans la compréhension et la pratique spirituelle et plus, nous devons faire attention...
J'ai développé un certain pouvoir de guérison et il y a quelques années, j'en parlais avec Mon maître de l'époque.
Je lui décrivais ce que je vivais parfois, où mes énergies s'engagent sur une personne alors que je n'ai même pas vu ou regardé cette personne, d'un coup, je sens que quelque chose se passe et bien sûr Bibi n'y est pour rien...
Il m'a dit que j'avais ce siddhis et que je pouvais aider des gens avec...
Je pense qu'il est possible d'utiliser ses dons, même de recevoir de l'argent en contrepartie, mais on doit simplement faire attention de ne pas s'y attacher, tout en comprenant, qu'ils peuvent aussi disparaitre aussi vite qu'ils sont venus...
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Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
Ce sutra et le suivant en inscrivant le Samadhi sans support dans une continuité, un temps spirituel, analysent la cause de chaque "enstase", son antériorité mais aussi sa conséquence en nous. En mettant en regard ce sutra et le suivant il apparait que là où le sutra 20 parle de la nature de notre travail spirituel, donc des moyens (Vyasa) mis en œuvre par notre engagement, celui-ci le 19 fait allusion à une cause antérieure, innée : l'existence (Vyasa) : "l'asamprajnata se produit à la naissance".
Si les Ys exposent une cartographie détaillée des composants de notre univers intérieur (YS 1.6/11) ils ne s'attardent aucunement sur une cartographie posthume en se focalisant plutôt sur les mécanismes qui nous meuvent et ce que nous devons faire pour nous délivrer en cette vie et dans ce corps qui est né et mourra à son heure, sans présumer du temps qui nous sépare du parachèvement de ce travail, temps qui s'inscrira ou dépassera notre temps personnel.
Il est cependant légitime de s'intéresser à la forme de "prédestination" engendrant un tel Samadhi "spontané" et d'envisager une forme de devenir posthume, devenir considéré ainsi comme un "interlude" entre deux phases de travail, de parachèvement spirituel incomplet. Les "germes résiduels qui y sont liés" (Vyasa) conséquences des "mémoires accumulées" post Samadhi du Sutra 18 demeurant alors latentes ne pourront être finalement résorbées que dans une incarnation postérieure.
Ainsi ce sutra et le suivant, loin de tout quiétisme nous encourage à poursuivre le travail spirituel non seulement en préparation de l'enstase (YS 1 1/16) mais aussi après chaque enstase. La citation de Vivekananda est particulièrement explicite à ce sujet : "Ce Samadhi, lorsqu'il n'est pas suivi d'un non-attachement extrême devient la cause de la re-manifestation des dieux et de ceux qui se fondent dans la nature".
Nous retrouvons donc ici le non-attachement qui est un des fils conducteurs des YS (1.15). En effet chaque enstase en "rassemblant" les forces centrifuges ne modifie pas seulement ce que nous percevons mais ce que nous sommes comme vu au Sutra 18. Elle produit des effets d'autant plus puissants qu'elle est profonde et de tels effets induisent en nous de nouvelles formes de conscience qui en métamorphosant notre monde intérieur font éclore de nouvelles "potentialités", en un mot des pouvoirs. Le Christianisme quant à lui évoquera "les Dons du Saint Esprit" mettant ainsi l'accent sur des pouvoirs "donnés gratuitement par le Divin" et qui ne nous appartiennent pas, ce que Denis exprime en disant "où mes énergies s'engagent sur une personne alors que je n'ai même pas vu ou regardé cette personne".
Il y a donc un risque "enivrant" évoqué par Vivekananda de se croire "possesseur" de tels pouvoirs (il évoque la nécessité d'un non-attachement "extrême"), alors que chaque enstase nous incline à l'humilité résultant tant de la prise de conscience enthousiaste que nous ne sommes que des "canaux" que du chemin encore à parcourir. Ce thème ponctuera le Troisième chapitre qui concerne les Siddhis propulsés par la pratique de Samyama notamment en YS 3.50 " mais c’est en renonçant à ces pouvoirs surnaturels eux-mêmes que l’homme détruit l’imperfection dans son germe et atteint l’émancipation." (Papin) faisant ainsi résonnance aux propos de Vivekananda nous incitant à persévérer dans "la pratique persistante et le non-attachement" (YS 1.15)
Si les Ys exposent une cartographie détaillée des composants de notre univers intérieur (YS 1.6/11) ils ne s'attardent aucunement sur une cartographie posthume en se focalisant plutôt sur les mécanismes qui nous meuvent et ce que nous devons faire pour nous délivrer en cette vie et dans ce corps qui est né et mourra à son heure, sans présumer du temps qui nous sépare du parachèvement de ce travail, temps qui s'inscrira ou dépassera notre temps personnel.
Il est cependant légitime de s'intéresser à la forme de "prédestination" engendrant un tel Samadhi "spontané" et d'envisager une forme de devenir posthume, devenir considéré ainsi comme un "interlude" entre deux phases de travail, de parachèvement spirituel incomplet. Les "germes résiduels qui y sont liés" (Vyasa) conséquences des "mémoires accumulées" post Samadhi du Sutra 18 demeurant alors latentes ne pourront être finalement résorbées que dans une incarnation postérieure.
Ainsi ce sutra et le suivant, loin de tout quiétisme nous encourage à poursuivre le travail spirituel non seulement en préparation de l'enstase (YS 1 1/16) mais aussi après chaque enstase. La citation de Vivekananda est particulièrement explicite à ce sujet : "Ce Samadhi, lorsqu'il n'est pas suivi d'un non-attachement extrême devient la cause de la re-manifestation des dieux et de ceux qui se fondent dans la nature".
Nous retrouvons donc ici le non-attachement qui est un des fils conducteurs des YS (1.15). En effet chaque enstase en "rassemblant" les forces centrifuges ne modifie pas seulement ce que nous percevons mais ce que nous sommes comme vu au Sutra 18. Elle produit des effets d'autant plus puissants qu'elle est profonde et de tels effets induisent en nous de nouvelles formes de conscience qui en métamorphosant notre monde intérieur font éclore de nouvelles "potentialités", en un mot des pouvoirs. Le Christianisme quant à lui évoquera "les Dons du Saint Esprit" mettant ainsi l'accent sur des pouvoirs "donnés gratuitement par le Divin" et qui ne nous appartiennent pas, ce que Denis exprime en disant "où mes énergies s'engagent sur une personne alors que je n'ai même pas vu ou regardé cette personne".
Il y a donc un risque "enivrant" évoqué par Vivekananda de se croire "possesseur" de tels pouvoirs (il évoque la nécessité d'un non-attachement "extrême"), alors que chaque enstase nous incline à l'humilité résultant tant de la prise de conscience enthousiaste que nous ne sommes que des "canaux" que du chemin encore à parcourir. Ce thème ponctuera le Troisième chapitre qui concerne les Siddhis propulsés par la pratique de Samyama notamment en YS 3.50 " mais c’est en renonçant à ces pouvoirs surnaturels eux-mêmes que l’homme détruit l’imperfection dans son germe et atteint l’émancipation." (Papin) faisant ainsi résonnance aux propos de Vivekananda nous incitant à persévérer dans "la pratique persistante et le non-attachement" (YS 1.15)
Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
J'ai trouvé cela aussi :
https://yogainternational.com/article/v ... ommentary/
https://yogainternational.com/article/v ... ommentary/
Pandit Rajmani Tigunait a écrit : Chef spirituel de l'Institut himala
Certains d'entre nous atteignent un point où les préoccupations corporelles et les pulsions biologiques n'occupent plus notre esprit. Lorsque nous percevons le corps comme l'ombre de l'esprit et l'esprit comme l'ombre de l'âme, nos priorités changent automatiquement. Notre attachement au corps et au plaisir physique disparaît. Ainsi, en vivant dans ce monde, nous nous libérons de l'esclavage causé par l'identification au corps et aux succès et échecs, aux gains et aux pertes, aux honneurs et aux insultes. C'est ce qu'on appelle videha , un état d'évolution spirituelle où nous avons transcendé notre conscience corporelle.
Mais nous n'y sommes pas encore. Si notre voyage est interrompu par la mort après avoir atteint cet état de transcendance physique, la providence divine veille à ce que, lors de la prochaine naissance, nous recevions tout ce dont nous avons besoin pour reprendre notre voyage exactement là où nous nous sommes arrêtés. C'est à propos de tels aspirants que l'on entend parler de « miracles ».
Mais il existe une catégorie d'aspirants qui ont franchi une étape au-delà de videha. Grâce à leur pratique méthodique et à la culture de l'impassibilité, ils ont non seulement dépassé leur conscience corporelle, mais ont également acquis une grande maîtrise de leur esprit. Ils maîtrisent l'art de se libérer volontairement du corps et de suspendre leur esprit dans le domaine de la nature, où ils restent absorbés jusqu'à ce qu'un corps approprié (lieu de leur conscience) soit disponible. Puisque les yogis de ce calibre laissent volontairement et consciemment leur conscience de soi s'absorber (laya) dans la nature (prakriti), ils sont appelés prakritilaya .
En d'autres termes, ces yogis utilisent la prakriti comme un lieu momentané de leur conscience. Pour eux, la nature est leur mère : lorsqu'ils sont désincarnés, ils vivent dans son ventre, et lorsqu'ils sont incarnés, ils jouent sur ses genoux. C'est à propos de ces yogis que nous entendons des récits époustouflants d'accomplissements spirituels. Subir une transformation soudaine, être béni par une révélation spirituelle sans effort apparent et manifester des pouvoirs extraordinaires sans avoir suivi de formation yogique sont quelques-uns des signes de ces âmes. Nous les appelons âmes bénies car leur vie semble imprégnée de grâce divine.
Pour ceux dont la conscience n'est pas aussi évoluée, il peut sembler que ces êtres bénis obtiennent tout sans effort, mais en réalité, ils ont entrepris et mené à bien des disciplines spirituelles qui leur ont permis de recevoir et de conserver ce qui apparaît désormais comme la grâce divine. Pour ceux qui n'ont pas encore atteint ce niveau d'évolution spirituelle, la pratique méthodique et le développement de l'impartialité sont absolument nécessaires.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Formation de Professeur de Yoga => Un véritable chemin initiatique - Début janvier 2025
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Re: Samadhi Pada - Sutra 19 : Mais il arrive que cette forme aboutisse imparfaitement et soit l’origine de la voie des D
Merci beaucoup pour vos recherches et écrits.
De mon côté, j’ai trouvé dans le Yogabhasya de Vyasa :
« Il y a arrêt sans objet de connaissance causé par la naissance pour les Etres sans corps ou Absorbés dans la Prakrti. 19
L’arrêt sans objet de connaissance qui a pour cause une naissance est le fait des Etres sans corps, c’est à dire les dieux. Ces derniers, en effet, par leur psychisme tourné vers rien que ses apprêts, en faisant l’expérience pour ainsi dire du séjour de la libération, mènent à son terme une maturation conforme de leurs apprêts. (note :Pour Vijnana Bhiksu,ily a chez ces Videha deux temps : celui de l’arrêt où ils sont dans un état semblable à celui de la délivrance et celui de l’activité où ils consomment le fruit de leur karman en cours; ensuite ils obtiennent la libération. Mais pour Vacaspathi Misra, après la consommation du karman, ils retournent dans le monde de la transmigration.)
De même les Prakrtilaya, font l’expérience pour ainsi dire du séjour de la libération, aussi longtemps que leur psychisme ne retourne pas dans le cours de transformation sous l’effet de sa charge d’activité. »
Et Swami Aranya Hariharananda écrit en commentaire à ce sutra 19 :
« Chez les Videhas ou Dévas désincarnés, c'est causé par l'existence objective, parce qu'ils vivent dans un état qui ressemble à Kaivalya (l'état de libération) avec un esprit qui ne fonctionne que dans la mesure où ses propres latences résiduelles en sont capables.
De même, les Prakrtilayas, ou ceux dont l'esprit conserve des impressions latentes, restent résolus dans la Prakrti (principe constitutif primaire), ils restent dans un état semblable à celui de Kaivalya, jusqu'à ce que, par la force de ces impressions latentes, leur esprit s'affirme dans la fluctuation.
(1) Effort=Les moyens comme la dévotion etc. prescrits dans le Sutra* suivant (I.20)pour atteindre la connaissance discriminante. Le mot « Bhava » a été diversement expliqué par différents commentateurs. Il se réfère cependant à ces impressions subliminales subtiles de la nescience qui sont responsables de l'existence incarnée en tant que Deva, etc. La naissance n'est qu'une résurgence du moi sous l'influence d'impressions latentes antérieures, son existence pour une période limitée et sa destruction par la suite.
La vie des dévas, ou de ceux qui sont dans leurs principes élémentaires, peut donc être appelée naissance. Dans les Samkhya-sutras, il est dit que ceux qui sont dans leur état élémentaire émergent à nouveau comme le font les hommes submergés de l'eau. Par conséquent, Bhava est cette impression latente de nescience qui est responsable de la naissance. Quelle est la raison de la naissance d'un désincarné ? C'est la non-réalisation du Soi ou Purusa comme distinct et séparé de la Prakrti et de ses mutations. Les désincarnés atteignent cet état par la force des impressions de leur concentration. Ainsi, l'impression subtile et latente de nescience impliquant la renaissance est le Bhava des désincarnés, etc. La nescience subtile est celle qui n'est ni grossière comme la nescience de ceux qui n'ont pas fait l'expérience de la concentration, ni complètement détruite par la réalisation de l'illumination discriminante. Le Bhava des êtres sensibles ordinaires est les impressions latentes non atténuées de la nescience sous la forme de Karmasaya affligeants ou de latences.
(2) Les dévas désincarnés=Lorsqu'un yogin, après avoir réalisé par la concentration (la vraie nature des éléments grossiers), se réjouit d'abandonner leur poursuite et considère simplement cette abnégation comme le plus haut degré de réalisation et il est devenu indifférent aux images, aux sons, etc. et s'en désintéresse complètement, ses organes se dessèchent par manque de contact avec les choses connues. Ainsi, ayant exclu tout contact avec les objets sensoriels, c'est-à-dire ayant acquis des latences non afflictives, ces Yogins, lorsqu'ils abandonnent leur corps, résolvent leurs organes en éléments constitutifs et entrent dans un état de concentration sans objet et jouissent ainsi d'un état analogue à l'état de Kaivalya ou de libération pour une période limitée, selon la force de leurs latences. Il s'agit des dévas incarnés.
D'autre part, les Yogins qui, sans essayer de se couper de tout ce qui peut être utile à leur vie, se contentent de contempler les principes constitutifs relatifs aux organes de réception et à la félicité qui en découle, se rendent dans les différents Lokas ou demeures célestes lorsqu'ils abandonnent leur existence mortelle et jouissent du plaisir de la contemplation. N'ayant pas réalisé le Purusa, les Dévas désincarnés portent en eux le germe de l'A-darsana ou la non-conscience de la vérité ultime et, par conséquent, ils renaissent et ne parviennent pas à obtenir la paix perpétuelle.
(3) Prakrtilaya* =Fusion dans Prakrti le principe constitutif primaire.
Selon l'Acharya Gaudapada, l'expression « Vairagyat Prakrtilayah (se fondre dans les principes élémentaires par le détachement) signifie que ceux qui pratiquent le détachement mais qui n'ont pas acquis la connaissance des principes constitutifs, en raison de leur ignorance, se fondent après leur mort dans l'un ou l'autre des principes, à savoir Pradhana , Buddhi, Ahamkara et les cinq Tanmatras . Parmi ces derniers,Prakrtilaya mentionné dans ce Sutra doit être considéré comme signifiant la submersion dans Pradhana ou dans le principe constitutif primaire, car l'esprit ne peut se perdre que dans le Pradhana, c'est-à-dire que la concentration ne peut être que sans objet.
(4) Lorsque l'esprit acquiert Viveka ou l'illumination discriminative, sa tendance à la fluctuation cesse, c'est-à-dire que grâce à cette connaissance, l'inclination à l'expérience qui maintient l'esprit en vie ou en mouvement cesse. Son autre nom est Charitarthata ou atteinte complète de l'objet désiré.
L'expérience et la libération sont les deux objectifs du Purusa . Avec l'acquisition de l'illumination discriminante, les objectifs sont remplis. Tant que cette connaissance n'est pas acquise, l'inclination aux modifications ne cesse pas et l'esprit continue à fluctuer conformément à la loi naturelle."
De mon côté, j’ai trouvé dans le Yogabhasya de Vyasa :
« Il y a arrêt sans objet de connaissance causé par la naissance pour les Etres sans corps ou Absorbés dans la Prakrti. 19
L’arrêt sans objet de connaissance qui a pour cause une naissance est le fait des Etres sans corps, c’est à dire les dieux. Ces derniers, en effet, par leur psychisme tourné vers rien que ses apprêts, en faisant l’expérience pour ainsi dire du séjour de la libération, mènent à son terme une maturation conforme de leurs apprêts. (note :Pour Vijnana Bhiksu,ily a chez ces Videha deux temps : celui de l’arrêt où ils sont dans un état semblable à celui de la délivrance et celui de l’activité où ils consomment le fruit de leur karman en cours; ensuite ils obtiennent la libération. Mais pour Vacaspathi Misra, après la consommation du karman, ils retournent dans le monde de la transmigration.)
De même les Prakrtilaya, font l’expérience pour ainsi dire du séjour de la libération, aussi longtemps que leur psychisme ne retourne pas dans le cours de transformation sous l’effet de sa charge d’activité. »
Et Swami Aranya Hariharananda écrit en commentaire à ce sutra 19 :
« Chez les Videhas ou Dévas désincarnés, c'est causé par l'existence objective, parce qu'ils vivent dans un état qui ressemble à Kaivalya (l'état de libération) avec un esprit qui ne fonctionne que dans la mesure où ses propres latences résiduelles en sont capables.
De même, les Prakrtilayas, ou ceux dont l'esprit conserve des impressions latentes, restent résolus dans la Prakrti (principe constitutif primaire), ils restent dans un état semblable à celui de Kaivalya, jusqu'à ce que, par la force de ces impressions latentes, leur esprit s'affirme dans la fluctuation.
(1) Effort=Les moyens comme la dévotion etc. prescrits dans le Sutra* suivant (I.20)pour atteindre la connaissance discriminante. Le mot « Bhava » a été diversement expliqué par différents commentateurs. Il se réfère cependant à ces impressions subliminales subtiles de la nescience qui sont responsables de l'existence incarnée en tant que Deva, etc. La naissance n'est qu'une résurgence du moi sous l'influence d'impressions latentes antérieures, son existence pour une période limitée et sa destruction par la suite.
La vie des dévas, ou de ceux qui sont dans leurs principes élémentaires, peut donc être appelée naissance. Dans les Samkhya-sutras, il est dit que ceux qui sont dans leur état élémentaire émergent à nouveau comme le font les hommes submergés de l'eau. Par conséquent, Bhava est cette impression latente de nescience qui est responsable de la naissance. Quelle est la raison de la naissance d'un désincarné ? C'est la non-réalisation du Soi ou Purusa comme distinct et séparé de la Prakrti et de ses mutations. Les désincarnés atteignent cet état par la force des impressions de leur concentration. Ainsi, l'impression subtile et latente de nescience impliquant la renaissance est le Bhava des désincarnés, etc. La nescience subtile est celle qui n'est ni grossière comme la nescience de ceux qui n'ont pas fait l'expérience de la concentration, ni complètement détruite par la réalisation de l'illumination discriminante. Le Bhava des êtres sensibles ordinaires est les impressions latentes non atténuées de la nescience sous la forme de Karmasaya affligeants ou de latences.
(2) Les dévas désincarnés=Lorsqu'un yogin, après avoir réalisé par la concentration (la vraie nature des éléments grossiers), se réjouit d'abandonner leur poursuite et considère simplement cette abnégation comme le plus haut degré de réalisation et il est devenu indifférent aux images, aux sons, etc. et s'en désintéresse complètement, ses organes se dessèchent par manque de contact avec les choses connues. Ainsi, ayant exclu tout contact avec les objets sensoriels, c'est-à-dire ayant acquis des latences non afflictives, ces Yogins, lorsqu'ils abandonnent leur corps, résolvent leurs organes en éléments constitutifs et entrent dans un état de concentration sans objet et jouissent ainsi d'un état analogue à l'état de Kaivalya ou de libération pour une période limitée, selon la force de leurs latences. Il s'agit des dévas incarnés.
D'autre part, les Yogins qui, sans essayer de se couper de tout ce qui peut être utile à leur vie, se contentent de contempler les principes constitutifs relatifs aux organes de réception et à la félicité qui en découle, se rendent dans les différents Lokas ou demeures célestes lorsqu'ils abandonnent leur existence mortelle et jouissent du plaisir de la contemplation. N'ayant pas réalisé le Purusa, les Dévas désincarnés portent en eux le germe de l'A-darsana ou la non-conscience de la vérité ultime et, par conséquent, ils renaissent et ne parviennent pas à obtenir la paix perpétuelle.
(3) Prakrtilaya* =Fusion dans Prakrti le principe constitutif primaire.
Selon l'Acharya Gaudapada, l'expression « Vairagyat Prakrtilayah (se fondre dans les principes élémentaires par le détachement) signifie que ceux qui pratiquent le détachement mais qui n'ont pas acquis la connaissance des principes constitutifs, en raison de leur ignorance, se fondent après leur mort dans l'un ou l'autre des principes, à savoir Pradhana , Buddhi, Ahamkara et les cinq Tanmatras . Parmi ces derniers,Prakrtilaya mentionné dans ce Sutra doit être considéré comme signifiant la submersion dans Pradhana ou dans le principe constitutif primaire, car l'esprit ne peut se perdre que dans le Pradhana, c'est-à-dire que la concentration ne peut être que sans objet.
(4) Lorsque l'esprit acquiert Viveka ou l'illumination discriminative, sa tendance à la fluctuation cesse, c'est-à-dire que grâce à cette connaissance, l'inclination à l'expérience qui maintient l'esprit en vie ou en mouvement cesse. Son autre nom est Charitarthata ou atteinte complète de l'objet désiré.
L'expérience et la libération sont les deux objectifs du Purusa . Avec l'acquisition de l'illumination discriminante, les objectifs sont remplis. Tant que cette connaissance n'est pas acquise, l'inclination aux modifications ne cesse pas et l'esprit continue à fluctuer conformément à la loi naturelle."