5/ Shuddhavidyà

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lorkan739
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5/ Shuddhavidyà

Message par lorkan739 » 22 déc. 2014, 09:12

Une explication du tattva pur Shuddhavidya 
correspondant à la Pure Science du Seigneur Shiva, 
inspirée de l'oeuvre de Lilian Silburn ansi que la bénediction de la Déesse. 

Shuddhavidya :

« La pure subjectivité apparaît dans le tattva appelé shuddhavidyà, lorsque le Purusha prend réellement conscience de sa propre nature. En shuddhavidyà tattva, Science pure et véritable prédomine l’énergie d’activité. Le sujet, appelé ici mantra, prend conscience de : ‘Je suis je’ et ‘ceci est ceci’. Lorsque la prise de conscience de la subjectivité revêt la forme de « Je suis Je » et « ceci est ceci », la subjectivité étant subordonnée à la relation objective, on accède à la pure science du Seigneur.». 

Cette science fait de la seule personne 'Je suis Je', un objet aux formes multiples et véritables : 'Ceci est Ceci'. La première partie de cette formulation 'Je suis Je' peut s'éprouver en distinguant chez l'autre, sujet connaissant, ce qui est de même essence que Soi. La deuxième partie de cette formulation 'Ceci est Ceci' peut s'éprouver en distinguant, dans l'univers, objet connu, toutes les modalités de l'être qui sont également et strictement de même essence que le Soi. En définitive toute la réalité qui se manifeste par paires d'opposés, est une connaissance qui relie le Sujet connaissant et l'Objet connu, exactement comme le reflet de l'être à son image. (Shiva/Shakti). 

« Bien que reposant en un même substrat, la conscience, Shiva est sur le point d’être scindé et expérimenté séparément. Le sujet et l’objet sont de fait unis, et participent d’une seule et même énergie, d’un ordre supérieur et transcendant, tout acquis au principe de l’être, toute manifestation dérivée d’une même énergie de félicité. » 

De par cette félicité, Shiva jouit d’une activité véritable, dite Science pure. Depuis sa conscience immense et indivisible, il se reconnaît alors hautement et très savamment comme puissance de nature métamorphique. Depuis l’infinité de son immense champ de conscience, il expérimente son pouvoir comme activité irrépressible en la pénétration de ces multiples énergies. En lui-même, il les précipite alors aisément jusqu’à la matérialité de leurs objets respectifs.

La science du Seigneur est d’assumer toutes les diversités et toutes les formes, et plus essentiellement sous forme duelle, en sujets et en objets. Cette science porte à considérer son immense personne, qui, de fait, revêt milles visages et milles formes, richesse inestimable de l'infinie diversité des êtres et de l’univers, véritable miroir qui renvoie à la conscience la sensation d’être douée, conscience en acte en laquelle est ressentie une béatitude infinie.


C’est ainsi que la conscience joue en toute liberté avec son énergie. Cette activité manifeste l’amour indissociable de Shiva et de Shakti. Chaque manifestation observable est en vérité la manifestation du couple Shiva / Shakti. Le vent, le soleil, les montagnes, les fleuves, les arbres, les animaux, tous les éléments de la nature manifestent l’activité de Shiva et de Shakti. Si l’on observe un arbre par exemple, Shiva en assume l’essence, la caractéristique, l’espèce. Toutes ces modalités proviennent de la conscience en sa potentialité, en son plan, en son Nexus. Les racines, l’écorce, les branches, les feuilles, les fleurs, les graines, toutes les formes prises par l’arbre proviennent du pouvoir de la Shakti. A eux deux ils forment l’archétype sublime : la conscience se saisissant d’elle-même, s’éprouvant dans une étreinte amoureuse, l’acte qui se distingue pas de lui-même. 

En shuddhavidya le yogi, parvenu à ce stade, doit prendre conscience de lui-même comme d’un être fait de pure subjectivité sous la forme d’un corps individuel. Dans la pratique, si le yogi touche cette énergie en parfaite acceptation et la reconnaît de manière parfaitement éclairée, alors il fait naître en lui la Science véritable ou pure. Il s’illumine lui-même dans l’immobilité de son corps devenu parfait. De par sa conscience et son corps devenu énergie parfaite et non voilée, il est enfin digne de figurer le Seigneur. Il commence à réaliser que son corps et l’univers sont la Shakti du Seigneur. De ce stade, s’il en a seulement le toucher, il fluctuera, tantôt le retrouvera et tantôt le perdra, mais s’il réussit à s'y identifier, plus jamais il ne perdra l’énergie de cette suprême activité.

Parvenu à ce stade, le Yogi est pour ainsi dire sauvé, car il a réalisé en lui l’union de la conscience indivise, et de la conscience individuelle, l’union de Shiva et de Shakti, il a franchi le seuil de l’illusion et se trouve illuminé par le troisième Œil de Shiva, qui lui témoigne alors sa présence immuable. Le yogi répond alors spontanément aux exigences de l’immobilité, d’autant plus facilement qu’il se soumet à la présence ineffable de Shiva. 

Ici, les catégories sont données pour mieux y discerner la nature du soi, car il faut garder à l’esprit que le yogi, parvenu à ce stade, est désormais un être en relation avec le Seigneur. Il a enfin déchiré le voile de l’illusion et sait se référer à loisir à sa nature divine. Il sait réunir le sujet et l’objet, Shiva lui est apparu de manière bouleversante et son activité de connaissance a enfin submergé les digues de l’ego phénoménal. Même si la conscience du Seigneur est encore imparfaite, il sait de manière irréfutable, que sa nature est celle du Maître de l’énergie. Il devient prompt à discerner sa présence paradoxale, à la fois impersonnelle et témoignant de la personne, à la fois invisible et reflétant tout l’univers, à la fois impassible et au cœur de tous les actes. Il s’agit d’un toucher particulier par lequel les énergies d’illusion relatives au Karman se sont effondrées.

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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par ava: » 22 déc. 2014, 18:40

Merci Lorkan :)

... dans ce texte on voit donc, en plus, le "point de vue" du yogi, ce qu'il "perçoit" quand il arrive à ce Tattva.

... puisque le topic "Shuddhavidyà" est ouvert par tes soins, je vais aller lire ce qu'en dit Jean Papin... :wink:


Et pour faire le lien, je recopie ce qu'avait dit Denis dans le topic précédent:
5/ Îshvara ou Bindu : le point ultime
Denis a écrit : 16 Le Soi est le sujet connaissant et l’activité universelle a pour nature le connaissable Lorsque tous les deux parviennent à l’union sans mélange, celle-ci en vérité représente le savoir immaculé.

Commentaire
Cette stance aborde la catégorie suivante, suddhavidya ou sadvidya, savoir pur ou véritable, ‘sans poussière’; le Sujet ou Paramesvara et l’objet - l'activité cosmique de la catégorie isvara – s'y trouvent en équilibre parfait comme les plateaux horizontaux d'une balance, mais, à la différence des catégories précédentes, ils sont face à face et non plus harmonieusement fondus.


la MAHARTHAMANJARI (traduction de Lilian Silburn)

http://www.pratique-du-yoga.com/forum/v ... =41&t=2883
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Denis
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par Denis » 22 déc. 2014, 20:15

15 Double est (l’énergie) connaissance et activité. Sous l’éclairage de la connaissance Il devient le Dieu sadasiva et, sous le burin de l’activité, il devient un deuxième nommé ishvara.
Commentaire:
A partir de cette catégorie, la première fissure de la Conscience se dessine: connaissance d'un côté et puissance de l'autre. L'activité cisèle et trace d’un trait plus fort ce que l'énergie cognitive éclaire de sa lumière.
Utpaladeva décrit ainsi l'apparition des catégories sadasiva et isvara auxquelles cette stance fait allusion « Si l'accent pèse sur l'intériorité, la catégorie nommée ‘éternel Siva’ apparaîtra, et s ‘il pèse sur l’objectivité, la catégorie du Seigneur se manifestera. »

16 Le Soi est le sujet connaissant et l’activité universelle a pour nature le connaissable Lorsque tous les deux parviennent à l’union sans mélange, celle-ci en vérité représente le savoir immaculé.
Commentaire
Cette stance aborde la catégorie suivante, suddhavidya ou sadvidya, savoir pur ou véritable, ‘sans poussière’; le Sujet ou Paramesvara et l’objet - l'activité cosmique de la catégorie isvara – s'y trouvent en équilibre parfait comme les plateaux horizontaux d'une balance, mais, à la différence des catégories précédentes, ils sont face à face et non plus harmonieusement fondus.
« Connaissance d'un côté et puissance de l'autre », nous sommes de l’autre côté et dans la pure subjectivité comme le dit Lilian Silburn. Nous voilà dans "la compression" de l'énergie et de la Conscience avec l'apparition de ce "Je". Avec ce Je nous ne sommes plus dans l'acte pure, mais dans l'activité qui trouve place dans l'espace, le temps et la mémoire, même si tout cela apparaîtra concrètement plus bas, les plis se font. Ce met en place ici cet aspect du reflet qui va du connaissant au connaissable, mais pour autant le connaissant est déjà voilé.
On doit voir cela dans 2 axes, celui qui va vers la manifestation : de la lumière à la terre et dans l'axe du Yogi qui tente de remonter à la source et de sortir de la manifestation.
Pour lui la rencontre avec Shuddhavidya est le moment de sortir de son histoire, de sa mémoire, de son personnage, là à ce stade plus rien de tout cela n’existe par le fait que tout peut exister. Pour accéder à ce « point » il lui faudra avoir tout brûlé en lui, toute trace de ce personnage plus ou moins glorieux, heureux, toute trace de son histoire et non avoir su gérer son bonheur ou construire autre chose sur une terre aride que son histoire aurait généré, tout doit être transcendé et abandonné.
On voit dans cette phrase de Lilian Silburn (merci Lorkan) toute la difficulté ou du moins les qualités requises et nous devons bien les comprendre pour ne pas se perdre soi même…
« Parvenu à ce stade, le Yogi est pour ainsi dire sauvé, car il a réalisé en lui l’union de la conscience indivise, et de la conscience individuelle, l’union de Shiva et de Shakti, il a franchi le seuil de l’illusion et se trouve illuminé par le troisième Œil de Shiva, qui lui témoigne alors sa présence immuable. Le yogi répond alors spontanément aux exigences de l’immobilité, d’autant plus facilement qu’il se soumet à la présence ineffable de Shiva. »
Le troisième œil est percé, c’est Brumadhya qui est percée et nous savons que cela est très rare et n’arrive pas tout seul, beaucoup de textes parlent de la nécessité d’avoir un maitre pour réaliser cette percée, au-delà du point…
« Il a enfin déchiré le voile de l’illusion et sait se référer à loisir à sa nature divine. Il sait réunir le sujet et l’objet, Shiva lui est apparu de manière bouleversante et son activité de connaissance a enfin submergé les digues de l’ego phénoménal »
La lecture et la tentative de comprendre cela, me plonge dans de très beaux états, puissants, d’où mon personnage est « ravagé » comme ils disent dans la vidéo que j’ai mise en lien dans un autre post. Mais je sais aussi que ce long chemin se fait doucement, que cette maturité n’est pas encore installée définitivement en moi, pour autant c’est avec fureur et rage que je tends vers ça dans une volonté farouche d’y arriver et donc de laisser de côté ce qui ne me permet pas d’avancer.
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par ava: » 22 déc. 2014, 23:56

à Denis, merci pour les explications :)
(que je n'apprécie peut-être pas toujours à leur juste valeur, car pour moi c'est encore abstrait: non expérimenté...)

Les paragraphes sur ce Tattva ne sont pas tous faciles à comprendre dans le livre de Jean Papin!
(Par exemple: "(...) les Tattva Shuddhavidyâ, Ishvara-Bindu et Sadâshiva-Nâda sont inclus dans les Kalâ du Bindu en tant que modalités de celui-ci au travers d'eux.")
Denis a écrit :(...)pour autant c’est avec fureur et rage que je tends vers ça dans une volonté farouche d’y arriver et donc de laisser de côté ce qui ne me permet pas d’avancer.
Donc à la fois:
la force de la volonté, fureur et rage...
et en même temps dévotion, amour, accueil... ?
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Denis
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par Denis » 23 déc. 2014, 00:01

la force de la volonté, fureur et rage...
et en même temps dévotion, amour, accueil... ?
Oui absolument, le but est de trouver la paix en mettant des pieds là où on est jamais allé.
Je reviens toujours à cette image de la navette spatiale qui décolle, c'est énorme, de voir l'énergie qu'il faut pour sortir de l'attraction terrestre, mais aussi la précision de la trajectoire, alors il faut tout cela pour qu'une fois libéré du poids du personnage il y ait légèreté et grâce.
Fichiers joints
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lorkan739
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par lorkan739 » 23 déc. 2014, 03:52

Ava a écrit :... dans ce texte on voit donc, en plus, le "point de vue" du yogi, ce qu'il "perçoit" quand il arrive à ce Tattva.

Merci Ava,

C'est toujours agréable de pouvoir échanger, discuter, se remettre en question sans se cantonner à sa simple visions des choses...

De ce que j'en sais, la principale caractéristique de celui dans les digues de l'égo phénoménale se sont effondrés c'est de trouver grâce et légèreté dans les activités ordinaires...

"Abhinavagupta précise dans son Tantraloka que lorsque l'homme jouit de la réalité de la Conscience au milieu des activités ordinaires, cette conscience fait de lui un bhairava"

Le commentateur du Tantraloka nous donne une étymologie fantaisiste du nom Abhinavagupta : "Est 'Abhinavagupta', dit-il, celui qui demeure vigilant au cours des activités mondaines ; celui qui est partout (abhi), dans le champ objectif comme dans le champ subjectif et y demeure sans limitation. Il chante la louange (nu)sans cesser de se concentrer sur les énergies de connaissance et d'activité. Il est protégé(gupta) par cette louange bien qu'il vive parmis la presse des affaires temporelles."

~ Le Paramarthasara ~ commenté par Lilian Silburn
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amandine
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par amandine » 23 déc. 2014, 10:12

lorkan739 a écrit :Une explication du tattva pur Shuddhavidya
correspondant à la Pure Science du Seigneur Shiva,
inspirée de l'oeuvre de Lilian Silburn ansi que la bénediction de la Déesse.

Shuddhavidya :

« La pure subjectivité apparaît dans le tattva appelé shuddhavidyà, lorsque le Purusha prend réellement conscience de sa propre nature. En shuddhavidyà tattva, Science pure et véritable prédomine l’énergie d’activité. Le sujet, appelé ici mantra, prend conscience de : ‘Je suis je’ et ‘ceci est ceci’. Lorsque la prise de conscience de la subjectivité revêt la forme de « Je suis Je » et « ceci est ceci », la subjectivité étant subordonnée à la relation objective, on accède à la pure science du Seigneur.».

Cette science fait de la seule personne 'Je suis Je', un objet aux formes multiples et véritables : 'Ceci est Ceci'. La première partie de cette formulation 'Je suis Je' peut s'éprouver en distinguant chez l'autre, sujet connaissant, ce qui est de même essence que Soi. La deuxième partie de cette formulation 'Ceci est Ceci' peut s'éprouver en distinguant, dans l'univers, objet connu, toutes les modalités de l'être qui sont également et strictement de même essence que le Soi. En définitive toute la réalité qui se manifeste par paires d'opposés, est une connaissance qui relie le Sujet connaissant et l'Objet connu, exactement comme le reflet de l'être à son image. (Shiva/Shakti).

« Bien que reposant en un même substrat, la conscience, Shiva est sur le point d’être scindé et expérimenté séparément. Le sujet et l’objet sont de fait unis, et participent d’une seule et même énergie, d’un ordre supérieur et transcendant, tout acquis au principe de l’être, toute manifestation dérivée d’une même énergie de félicité. »

De par cette félicité, Shiva jouit d’une activité véritable, dite Science pure. Depuis sa conscience immense et indivisible, il se reconnaît alors hautement et très savamment comme puissance de nature métamorphique. Depuis l’infinité de son immense champ de conscience, il expérimente son pouvoir comme activité irrépressible en la pénétration de ces multiples énergies. En lui-même, il les précipite alors aisément jusqu’à la matérialité de leurs objets respectifs.

La science du Seigneur est d’assumer toutes les diversités et toutes les formes, et plus essentiellement sous forme duelle, en sujets et en objets. Cette science porte à considérer son immense personne, qui, de fait, revêt milles visages et milles formes, richesse inestimable de l'infinie diversité des êtres et de l’univers, véritable miroir qui renvoie à la conscience la sensation d’être douée, conscience en acte en laquelle est ressentie une béatitude infinie.


C’est ainsi que la conscience joue en toute liberté avec son énergie. Cette activité manifeste l’amour indissociable de Shiva et de Shakti. Chaque manifestation observable est en vérité la manifestation du couple Shiva / Shakti. Le vent, le soleil, les montagnes, les fleuves, les arbres, les animaux, tous les éléments de la nature manifestent l’activité de Shiva et de Shakti. Si l’on observe un arbre par exemple, Shiva en assume l’essence, la caractéristique, l’espèce. Toutes ces modalités proviennent de la conscience en sa potentialité, en son plan, en son Nexus. Les racines, l’écorce, les branches, les feuilles, les fleurs, les graines, toutes les formes prises par l’arbre proviennent du pouvoir de la Shakti. A eux deux ils forment l’archétype sublime : la conscience se saisissant d’elle-même, s’éprouvant dans une étreinte amoureuse, l’acte qui se distingue pas de lui-même.

En shuddhavidya le yogi, parvenu à ce stade, doit prendre conscience de lui-même comme d’un être fait de pure subjectivité sous la forme d’un corps individuel. Dans la pratique, si le yogi touche cette énergie en parfaite acceptation et la reconnaît de manière parfaitement éclairée, alors il fait naître en lui la Science véritable ou pure. Il s’illumine lui-même dans l’immobilité de son corps devenu parfait. De par sa conscience et son corps devenu énergie parfaite et non voilée, il est enfin digne de figurer le Seigneur. Il commence à réaliser que son corps et l’univers sont la Shakti du Seigneur. De ce stade, s’il en a seulement le toucher, il fluctuera, tantôt le retrouvera et tantôt le perdra, mais s’il réussit à s'y identifier, plus jamais il ne perdra l’énergie de cette suprême activité.

Parvenu à ce stade, le Yogi est pour ainsi dire sauvé, car il a réalisé en lui l’union de la conscience indivise, et de la conscience individuelle, l’union de Shiva et de Shakti, il a franchi le seuil de l’illusion et se trouve illuminé par le troisième Œil de Shiva, qui lui témoigne alors sa présence immuable. Le yogi répond alors spontanément aux exigences de l’immobilité, d’autant plus facilement qu’il se soumet à la présence ineffable de Shiva.

Ici, les catégories sont données pour mieux y discerner la nature du soi, car il faut garder à l’esprit que le yogi, parvenu à ce stade, est désormais un être en relation avec le Seigneur. Il a enfin déchiré le voile de l’illusion et sait se référer à loisir à sa nature divine. Il sait réunir le sujet et l’objet, Shiva lui est apparu de manière bouleversante et son activité de connaissance a enfin submergé les digues de l’ego phénoménal. Même si la conscience du Seigneur est encore imparfaite, il sait de manière irréfutable, que sa nature est celle du Maître de l’énergie. Il devient prompt à discerner sa présence paradoxale, à la fois impersonnelle et témoignant de la personne, à la fois invisible et reflétant tout l’univers, à la fois impassible et au cœur de tous les actes. Il s’agit d’un toucher particulier par lequel les énergies d’illusion relatives au Karman se sont effondrées.

Hommage à Lilian Silburn !
et plus encore. .. mais Cela est indicible. ..

Hommage au Guru !
ce message au dessus est un copié collé d'un message entier de Michel C.
tu te l'attribues, si tu ne dis pas de qui il est. :!:
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micka
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par micka » 23 déc. 2014, 11:29

ben moi j'avais pas capté Lorkan !
j'avais pas fait le rapprochement avec Michel C
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Denis
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par Denis » 24 déc. 2014, 10:35

Il est connu pour faire souvent cela...
Et pourtant moi même je n'avais pas compris et pas vu dans son lien le sens de son lien et dans toute cette "étrangeté" j'ai supprimé le lien et les première phrases...
En espérant Lorkan que tu comprennes la nécessité de dire les choses et non de les laisser dans l'expectative ou l'appréciation des autres
Mais bon il n'est plus là...
Alors continuons !
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Re: 6/ Shuddhavidyà

Message par Denis » 04 janv. 2015, 10:47

« Parvenu à ce stade, le Yogi est pour ainsi dire sauvé, car il a réalisé en lui l’union de la conscience indivise, et de la conscience individuelle, l’union de Shiva et de Shakti, il a franchi le seuil de l’illusion et se trouve illuminé par le troisième Œil de Shiva, qui lui témoigne alors sa présence immuable. Le yogi répond alors spontanément aux exigences de l’immobilité, d’autant plus facilement qu’il se soumet à la présence ineffable de Shiva. »
Il y a là vraiment une grande partie du chemin du Yogi dans sa tentative de remonter à la source, c'est magnifique !
On retrouve toute cette puissance dans le fait de réciter le OM que Lilian Silburn nous propose dans le Vijnânabhairava tantra. Les étapes me semblent très bien expliquées et nous devons nous en imprégner pour vivre la chose...
Le Vijnânabhairava tantra (traduction et Commentaire de L.SILBURN a écrit : L'ascension de la kundalini qui relève de la voie de l'énergie synthétise les procédés divers décrits séparément dans les versets de notre Agama, l'un s'attachant au souffle, un autre à l'articulation des sons, un troisième à un retour vers l'énergie, etc.; car c'est une seule et même énergie qui s'élève dans la voie médiane entrainant avec elle un affinement et une intériorisation progressive des souffles (prâna), des sons et vibrations subtiles, des pures énergies (kalà), des catégories de la réalité (tattva) et des pensées.
Ainsi le véritable uccâra, dont on trouve un exemple typique dans une concentration en douze étapes sur le pranava AUM, désigne la montée du souffle introverti et apaisé sous forme d'énergie médiane (madhyasakti) nommée aussi hamsa ou kundalinÎ et qui se déploie en onze mouvements successifs de façon spontanée (niskala) sans impliquer le moindre effort de volonté.
Ces mouvements dont les premiers peuvent être localisés en un point déterminé du corps, s'étendent de A, premier phonème de la syllabe sacrée A UM jusqu'à l'énergie très subtile (samanâ).
Par delà, on accède à l'énergie unmanâ, très haut aspect de la Parole.
-1 à 3- Les trois premiers mouvements consistent en la récitation (uccâra) des trois phonèmes AUM.
--1- Au moment où ces derniers s'identifient les uns aux autres, apparaît le bindu ou anusvâra, résonnance nasale transcrite avec un point sur A UM et qui symbolise l'énergie condensée de la parole, en lui les phonèmes reposent sous une forme indivise. Foyer intense de lumière, ce bindu devient à ce stade une activité qui agit par elle même.
-5- La montée du souffle dans la voie du milieu (susumnâ) part du cœur (phonème A), accède à la gorge (U), puis au palais (M); elle perce ensuite le centre des sourcils (bhrûmadia) = (bindu). Ce bindu atteignant le milieu du front (lalâta) prend fin et la cinquième étape dénommée demi-lune (ardhacandra) lui succède.
-6- Dès que le yogin fait de la susumnâ sa demeure permanente, il jouit de nirodhikâ, l'énergie qui 'obstrue', ainsi appelée parce que, nous dit-on, les dieux et les yogin ordinaires sont incapables de dépasse cette limite, mais si, à l'aide d'une initiation spéciale, on réussit à surmonter cette étape difficile, on obtient nàda.
-7- Nâda, résonance intérieure purement mystique, s'étend du front au sommet de la tête et se répand par le conduit central. Elle correspond au son spontané 'anâhata', non issu de percussion que le commentateur du tantràloka définit de la manière suivante: produite par le mouvement du souffle, la résonnance anâhata est inarticulée, car aucun agent n'est requis pour l'émettre; rien ne peut donc faire échec à sa production, on la nomme nâda et elle pénètre tous les autres sons. Jamais elle ne se couche; c'est pourquoi on la désigne par le terme anâhata.
-8- Au delà du nâda se trouve nâdânta, textuellement 'fin de la résonnance', d'une extrème subtilité ('susûksmadhvani) et qui réside en bhramarandhra, dans sa glose au Vijnânabhairava, Ksemarâja, l'explique par sabdavyàpti, omniprésence du Son.
-9- Sakti, énergie en soi. A la phase suivante de l'énergie, kundalini parvient grâce à l'illumination (vijnana) jusqu'au brahmarandhra et on la nomme ürdhvakundalinÎ, cette phase révèle selon Ksemarâja l'omnipénétration propre à la sensation (sparsavyâpti) qui se traduit par une jouissance dans l'apaisement.
-10- Ayant quitté cette étape, on accède à l'énergie omnipénétrante (vyâpinî) qui remplit le cosmos et qui correspond au grand vide. Ksemarâja précise que les limites corporelles tombent et que le yogin jouit de vyomavyâpti.
-11- Puis les bornes spatiales et temporelles une fois franchies et l'objectivité disparue, on s'élève jusqu'à l'énergie d'illumination, samanâ qui réalise la parfaite fusion de toutes les phases précédentes. le yogin y baigne dans l'égal (sama) et possède désormais un habitus impassible.
Telle est la poussée intérieure du cygne (hamsoccâra), autre forme du souffle du milieu ou de la kundalinî.
-12- Cette montée qui relève de la suprême modalité (parabhâva) s'achève en une énergie ultime, paramàsakti, l'unmanâ, 'au delà de toute cogitation mentale' qui transcende les onze mouvements précédents et que rien ne dépasse.
Si parvenu à la phase de l'énergie impassible et égale (samanâ), le yogin dirige à nouveau son regard vers l'univers, il dispose souverainement de pouvoirs surnaturels variés: s'identifiant au vide propre à l'énergie omnipénétrante (vyàpinî), il devient par son intermédiaire omniprésent comme elle. Ou encore, s'il se concentre sur le vide relatif à samanâ, il participe à l'omniscience de celle-ci. S'il médite sur le toucher (samsparsa), à savoir la félicité au stade de l'énergie, il devient cause de l'univers.
Mais si le yogin, dans sa volonté inlassée de transcender tout pour attendre Paramasiva, se désintéresse de ces facultés supérieures et repousse le monde objectif, alors à l'aide de l'énergie homogène (samanà), il s'élance au-delà des six cheminements du devenir (adhvan), au delà même des onze phases précédentes et, secouant les derniers liens et imperfections, libéré des conditions mentales, il s'engloutit dans l'énergie unmanâ et s'abîme dans le vide absolu (sünyâtisünya) où il recouvre la pure existence sans manière d'être
(sattâmâtra). Unmanâ qui est rejet définitif et complet de toute agitation mentale se confond avec la libre énergie (svâtantryasakti). Etape ultime dans la voie du retour vers Siva, elle forme la prise de conscience de soi (svàtmavimarsa) qui, infinie et parfaitement harmonieuse, hausse le yogin à la divinité en lui permettant de s'identifier à l'inconcevable Paramasiva.
Mais Shuddhavidyâ se trouve sous le bindu dans la liste des 11 éléments.

Shuddhavidyâ est la connaissance pure !

C'est à dire que dans cette sublime descente de la lumière vers la cristallisation la plus dense (la terre), après l'apparition de la dualité Shiva / Shakti (2 et 3), le son primordial (4 Sadâkhya ou Nâda) se fait entendre et par ce son l'univers va bientôt se déployer (le son manifestera le temps et l'espace un peu plus bas), alors sorti de nulle part, voici le point, le petit trou dans le carton noir, le germe d'où tout va sortir : "Le big bang"
Le néant est percé et le point de lumière explose rependant en tout sens ses rayons de lumière !
A ce moment on est dans une sublime dualité, connaissant et connaissable viennent d’apparaître et tout cela est profondément qualifié, ordonné par Shuddhavidyâ, la connaissance pure. Elle propose les archétypes divins de la création, tout est déjà prévu en latence et Shuddhavidyâ contient les forces cosmiques qui vont façonner la manifestation à venir...

Pour le Yogi qui remonte les étages vers Shiva, la rencontre de Shuddhavidyâ est ce moment ultime, magique, que nous avons tous déjà vécu, celui ou pendant un milliardième de seconde, au cours d'une méditation, ou d'un nidra ( :wink: à Shana), on semble toucher du doigt une compréhension totale sans mot, une chose qui nous fait dire "J'ai compris, j'ai tout vu !"...
Puis le tissu se recompresse, et cet état de pure connaissance disparaît, mais nous laisse de petits zestes qui petit à petit nous permettent de "comprendre" un peu plus tout cela...

Les voiles de l'ignorance se lèvent avec les rencontre de Shuddhavidyâ...
Les Vides du chemin de L. Silburn a écrit :Ainsi de vides en vides toujours plus profonds et plus vastes se produit l'intégration du monde sensible Paramaçiva : d'abord l'objet connu se résorbe dans la connaissance, puis la connaissance dans le sujet connaissant, se dernier parvenu à l'universalité, porte à Siva le nectar de l'univers qu'il a composé pour lui tout au long du chemin en butinant les fleurs radieuses des sensation, des sentiments et des idées.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Olivier
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Re: 5/ Shuddhavidyà

Message par Olivier » 15 janv. 2016, 16:20

après l'apparition de la dualité Shiva / Shakti (2 et 3)
Peut on déjà parler de dualité ? N'est ce pas seulement une dualité "en puissance" ?
N'est pas seulement avec Shuddhavidya qu'apparaît la dualité :
La pure subjectivité apparaît dans le tattva appelé shuddhavidyà, lorsque le Purusha prend réellement conscience de sa propre nature
A ce moment on est dans une sublime dualité, connaissant et connaissable viennent d’apparaître et tout cela est profondément qualifié, ordonné par Shuddhavidyâ, la connaissance pure. Elle propose les archétypes divins de la création, tout est déjà prévu en latence et Shuddhavidyâ contient les forces cosmiques qui vont façonner la manifestation à venir...
La connaissance pure n'est elle pas la Connaissance avant la connaissance de toutes choses ? Le début de la dualité au moment de l'apparition d'un sujet. Comment une connaissance peut elle contenir des forces, même cosmiques ? :wink:
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Denis
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Re: 5/ Shuddhavidyà

Message par Denis » 17 janv. 2016, 10:48

Peut on déjà parler de dualité ? N'est ce pas seulement une dualité "en puissance" ?
N'est pas seulement avec Shuddhavidya qu'apparaît la dualité :
2 pôles sortent d'un même principe...
Ils sont opposés, car Shiva est stable comme un axe de roue, et Shakti est véloce et se transforme l'image de la roue qui tourne qui peut prendre toutes les formes, tailles, couleurs....
Parfaite dualité !

La connaissance pure n'est elle pas la Connaissance avant la connaissance de toutes choses ? Le début de la dualité au moment de l'apparition d'un sujet. Comment une connaissance peut elle contenir des forces, même cosmiques ?
Belles questions ! :D
La connaissance est un état, on a la connaissance de cela, on possède donc un état en nous de cela et il est facile du coup de parler de cela...
"La connaissance pure" est là, dans tout, mais notre mental nous empêche de la voir, de la percevoir...
Il crée des idées supplémentaires là où il n'y à rien, il imagine, se fait des noeuds tout seul, mais est incapable d'écouter le silence et le vide qui va lui enseigner.
Il en est incapable car écouter le silence et le vide est aller dans ce que nous détestons le plus notre opposé naturel, de fait le vide est impensable, inimaginable, source de toutes les peurs et doutes, alors qu'il est juste l'appel de l'amour, la plus belle des beauté en nous...
Comment une connaissance peut elle contenir des forces, même cosmiques ?
Le vide contient en latence une quantité d'énergie fantastique, il est créateur et forcément il est étayé par tous les archétypes et toute la connaissance...
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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