Droit au suicide médicalement assisté

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13012
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Droit au suicide médicalement assisté

Message par 13012 » 10 août 2008, 21:06

Pour toute être capable de discernement, pour éviter que des êtres humains continuent à souffrir inutilement, sensibilisons la société afin que soit acceptée l'aide légale à la mort volontaire.

Bien des gens redoutent de se retrouver un jour à l’hôpital, inconscients ou dans un état désespéré, et d’être alors branchés pour une période prolongée à des appareils qui les maintiennent en vie artificiellement. Ils redoutent aussi les opérations inutiles et les traitements médicamenteux inefficaces. Le spectre d’une médecine mécanisée sans âme les effraye. Pour ne pas se trouver à la merci de cette médecine déshumanisée,

il existe une solution éprouvée:

une déclaration de volonté de mourir dans la dignité, reconnue juridiquement. Pour qu’une telle déclaration soit valable, il faut, d’une part, que son texte soit rédigé par des spécialistes expérimentés, de manière à ce qu’il soit dépourvu d’ambiguïté et revête un caractère contraignant. D’autre part, il est nécessaire de faire respecter la déclaration de volonté, le cas échéant, contre l’opposition d’autrui, par la légalisation.

Refuser l'acharnement thérapeuthique pour permettre à ceux qui en manifestent expressément le désir d'obtenir une aide active à mourir par le vote d'une loi de dépénalisation de l'euthanasie. Vincent Imbert demandait le choix de mourir. Sa mère l'a "aidé" à abréger ses souffrances en lui administrant un produit létal. En dénonçant l'acharnement thérapeutique et en s'élevant contre la clandestinité des pratiques qui conduisent à la mort médicalisée, l'équipe de réanimation de l'hôpital de Berck a débranché le respirateur artificiel et revendiqué publiquement la responsabilité de sa mort. Le droit ne prévoyant pas, en France, l'exception d'euthanasie, ils ont été poursuivis et jugés devant une cour d'assises.

L’euthanasie est passible de 30 ans d’emprisonnement en France, pour assassinat. Cette loi caduque, dépassée, doit être revue et de tels actes doivent être dépénalisés comme aux Pays-Bas, en Belgique ou en Suisse où "l'aide au suicide assistée" est tolérée. L'euthanasie doit cependant être codifiée et encadrée pour fermer la porte aux dérives d'une société dans laquelle la marchandisation est en marche

Etat des lieux du suicide assisté

En Suisse, chaque année, quelque 300 personnes font appel au soutien d’une association d’aide au suicide pour mettre fin à leur jour.

En matière d’aide au suicide, la Suisse fait figure d’exception juridique au cœur de l’Europe. En effet, à la différence des Pays-Bas ou de la Belgique, la Confédération n’a pas dépénalisé l’euthanasie active.

En revanche, conformément à l’article 115 du Code pénal, elle ne condamne pas l’aide au suicide pratiquée «sans motifs égoïstes». Mais pour cela, les associations doivent respecter un certain nombre de critères. Comme par exemple la capacité de discernement des patients. Pour éviter tout dérapage, si cette condition est remplie, ces associations sont autorisées à fournir au candidat au suicide une potion à base de pentobarbital de sodium, un barbiturique. Mais pour éviter tout dérapage qui ferait glisser l’assistance au suicide en euthanasie active directe, interdite en Suisse, il est impératif que le malade prenne lui-même le breuvage létal. En Suisse, deux associations – Exit et Dignitas – soutiennent, chacune à sa façon, les candidats au suicide.

Exit se limite à assister des personnes vivant en Suisse et présentant des maladies physiques. Tandis que Dignitas prend en charge des personnes de toutes nationalités et accepte de donner la potion fatale à des patients souffrant de maladies psychiques.

une demande sur deux est refusée. Les associations affirment refuser au moins 50% des demandes d’assistance au suicide qui leur sont adressées. Les deux associations procèdent à une étude préalable du dossier médical des personnes qui sollicitent leur aide. Elles réclament généralement un délai de réflexion. Ainsi qu’une demande écrite du patient.

Par ailleurs, elles établissent un protocole détaillé de la phase finale de leur intervention. Tous les documents sont remis aux autorités de police après le décès de la personne.
13012
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1 victime parmi d'autres : Chantal SEBIRE

Message par 13012 » 10 août 2008, 21:08

Je comprends d'autant moins l'attitude moralisatrice, l'interdiction des monothéismes issus de la Bible contre l'euthanasie, l'avortement,... , que pendant deux millénaires ils ont cautionné la peine de mort dans le monde entier.

En plus du traumatisme pour sa famille causé par ses souffrances irrémédiables et croissantes, le législateur a imposé le charcutage de sa dépouille (autopsie) comme pour la punir d'avoir réalisé son voeu : s'être suicidée.

J'ai admiré l'intervention en direct de Chantal à la télévision, en réponse à la Boutin : " Que ceux qui se gargarisent de beaux principes contre l'euthanasie viennent souffrir 24h ce que j'endure, on verra s'ils seront toujours contre l'euthanasie."

Elle voulait mourir au cours d'une cérémonie au milieu de ses proches. Au lieu de cela elle a dû en finir par elle-même une nuit, seule comme un chien abandonné.
Or on ne s'en va pas de la même façon lorsqu'un proche nous tient la main et nous réchauffe de sa présence bienveillante pour ce départ.

Après ça on continuera à nous bassiner avec les Droits de l'homme qu'il faut respecter à tous prix alors que ce droit fondamental de finir dignement nous est refusé !
Ce qui me fait râler, c'est qu'on y viendra pour ces cas, mais après combien d'agonisants suppliants, de victimes supplémentaires des dogmatismes, de l'inconscience et de la peur ?

Merci Chantal, ton combat pour la postérité n'a pas été vain et a encore fissuré la forteresse des résistances, des tabous, des dogmatismes...
Paix à ton âme.
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Denis
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Message par Denis » 11 août 2008, 09:19

Personnellement je ne sais pas si je suis d'accord avec l'euthanasie, notre monde ne voit que la partie visible de l'iceberg et joue à l'apranti sorcier avec la vie.
Les tibétains qui sont bien plus avancés que nous dans le domaine de la conaissance de la vie, de la mort, de l'esprit disent que c'est une mauvaise chose...
C'est comme le don d'organes, les indiens d'amériques scalpés leurs victimes pour empécher l'ame d'aller au paradis...
Il y a des gens qui reviennent d'un ancephalogramme plat.

Si le monde évolue grace à la technologie, c'est une belle chose, mais depuis longtemps le monde a coupé tous liens avec la nature qu'il considère totalement passive et en oublie tout le reste...

Je ne prends pas partit ni pour ni contre, simplement je m'interroge et ne souhaite pas avaler n'importe quoi sous l'idée d'une évolution technologique... :wink:
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Cinderie
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Message par Cinderie » 11 août 2008, 09:32

Si je peux me permettre d'ajouter un mot de professionnelle

J'étais pour l'euthanasie avant de travailler dans le milieu médical.

Maintenant que j'y ai travaillé pendant plus de vingt ans je suis plus que réservée. Le pouvoir de donner la mort tourne les têtes .Souvent les soignants eux mêmes ne supportant plus le spectacle de l'agonie de leurs patients seraient tentés de forcer un peu . Je ne suis plus favorable à donner cet immense pouvoir aux médecins .

L'humain est faillible.Pour ma part je pense plutôt qu'il existe tout un arsenal de médicaments anti douleurs et qu'il faut les utiliser. L'euthanasie délivre surtout les proches plus que les patients.Le cas de Chantal est un cas à part et la loi est ainsi faite qu'il y a toujours des cas particuliers insolubles qui ne peuvent pas être pris en compte même par la loi la mieux écrite .
Justin
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Message par Justin » 11 août 2008, 18:33

Je comprends bien ton point de vue Cinderie: c'est le personnel soignant qui serait tenté d'abréger les souffrances d'autrui pour en fait abréger les siennes... triste sort. Pourtant, je n'y avais jamais pensé auparavant, me projetant plus dans la peau de la personne qui souffre.

Je ne connais pas la législation en vigueur en France; s'agit-il aussi de devoir faire le dernier geste soi-même ?
Jugulé
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Message par Jugulé » 12 août 2008, 02:25

Je préfererais une loi qui oblige à prodiguer de l'amour comme nécessité aux soins. Là je crois que l'on pourrait tous mourrir dignement à l'hôpital.

Même si soigner qqn est un acte d'amour, je trouverai peu de personne qui pourrait dire qu'ils ont reçu un amour intense et réparateur dans un hôpital.

Je dois sûrement être gnagnan, parce que je vois d'ici les arguments qu'on avancerait pour rendre la chose impossible. Aaahhh rendement, quand tu nous tient. Ooohhh système éducatif bancal qui nous apprends pas à vivre et qui nous fait apparaître des problème si simple à résoudre et pourtant insoluble par notre savoir. Ô progrès, tu refuse d'utiliser ce qui t'as fait apparaître et qui est beaucoup plus puissant que toi, parce qu'il échappe à ta science: le coeur de l'humanité.
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Message par Cinderie » 13 août 2008, 10:31

Justin

Il n'y a pas de loi sur l'euthanasie en France donc tout est affaire de dosage,le médecin peut utiliser des produits analgésiques ou anésthésiques à condition qu'il ne les utilise pas à dose manifestement létale .

Jugulé

Le problème du temps est un faux problème,il y a assez de bonnes volontés en France pour utiliser des réseaux coordonnés pour faire relais avec les soignants.Seulement ce n'est pas fait c'est tout. Public ennemy...
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Message par Jugulé » 13 août 2008, 13:19

Je n'ai pas voulu mettre en doute l'envie du personnel de faire des choses humaines loin de là, seulement les moyens qu'on leur donne ne sont pas à la hauteur.
Et quelque chose me dit pense que tu seras d'accord... :D
Cinderie
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Message par Cinderie » 13 août 2008, 15:36

Jugulé a écrit :Les moyens qu'on leur donne ne sont pas à la hauteur
.Oui bien sûr c'est un problème qui ne fait pas l'objet d'une reflexion et d'une coordination.

Et puis il y a le poids administratif alors certaines bonnes volontés se dépensent puis un jour quelqu'un qui n'a pas suivi ça de près casse ce qui a été fait parce qu'en terme de rentabilité cela ne vaut rien ou parce que quelqu'un qui a l'oreille du haut aura médit sur les personnes qui auront tenté quelque chose . Ce n'est pas qu'un problème de moyens c'est aussi un problème de volonté et de coordination des richesses humaines présentes .
Jugulé
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Message par Jugulé » 13 août 2008, 23:49

Volonté et coordination, c'est bien ce qui donne les moyens.
zenith
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Message par zenith » 07 sept. 2008, 16:09

Bonjour
Je suis sur le sujet en accord total avec Denis , et pour rajouter mon grain de sel , je dirai aussi que sauf erreur la souffrance quelle qu'elle soit ne peut être intrinséquement inutile ....Mais..!!
Dee-Dine
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Message par Dee-Dine » 13 oct. 2008, 20:36

J'ai aussi révisé mon jugment face à l'euthanasie..(j'étais plutôt pour) C'est un sujet vraiment complexe et nous en avons longuement parlé en Suisse ces dernières années. (une initiative va être lancée d'ailleurs pour l'accès de ces associations dans les maisons de retraites) bref.... .je n'arrive plus à me situer...

Ce dont je suis certaine est qu'il vaut définitivement la peine d'améliorer et de favoriser l'évolution des soins palliatifs qui font un boulot extraordinaire auprès des patients en fin de vie victimes de souffrances insoutenables.
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sami
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Message par sami » 14 oct. 2008, 09:57

Les gens ne mettent jamais en doute ce qu'ils sentent et sont convaincus que c'est la vérité. Même si notre opinion est invisible comme nos sensations, nos pensées et nos sentiments et bien c'est quand même vrai et c'est une réalité intérieure.

Si une personne est fatiguée de souffrir, que c'est insupportable et à la fois incurable, je pense qu'il serait mieux de la laisser de son gré, avec une dignité, avec un amour qui l'entoure de son entourage plutôt que de l'a laisser mourir dans la souffrance et la douleur de la mort.

Ne serait-il pas mieux de partir dans une aura d'amour que seul la nuit dans la souffrance !
Cela demande du courage et audace aussi pour vouloir quitter la vie, surtout si on ne crois en rien, non ?
rufis
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Message par rufis » 14 oct. 2008, 12:00

sans opinion
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