Le bruit et le silence

[sami]

Arête de sniffler bêtement Rentre ta langue, ne fais pas ça

Quand on est jeune, on déborde d’énergies incontrôlables. On met la musique à fond, on gigote dans tout les sens, on rit fort, on veut toujours se montrer le plus intéressant pour que l’on nous remarque...Puis la vieillesse nous rattrape, épuisé de nos forces jeté aux pourceaux, nous colle au sol et là, Silence. Le mouvement devient lent, plus doux, la vision plus clair et la pensée plus créatrice, on essaie de toucher la perfection.

Le silence est signe d’inspiration et de beauté. On peut le trouver sur terre, à des endroits les plus retirés et aussi les plus dangereux. Le désert, en haute-montagne, en pleine mer à l’aube, sous-terre en spéléologie, mais aussi on peut le trouver dans un temple si celui-ci est respecté par ses adeptes ect...

Lorsque nous revenons de l’un de ces endroits, nous ressentons une vibration, une sensation intense dans le coeur, une légèreté dans notre tête, imprégné de quelque chose de plus délicat, une douceur, une poésie...une réalisation.

Lorsque nos plan physique, émotionnel, mental inférieur se trouvent équilibrés, alignés, stabilisé, synchronisé, nous sommes capables de vibrer et de se mouvoir consciemment dans cette incarnation.
Le silence, la méditation aide car cela apporte une sagesse, une lumière et une vie active et intense.

"Le véritable silence n’est pas l’absence de bruit. Le véritable silence est au-dessus de la sagesse, au-dessus de la musique. C’est le monde le plus lumineux, le plus puissant, le plus beau, le centre d’où jaillissent les créations. Ce silence est Dieu-Lui même. Il faut se lier à lui souvent, se plonger en lui en s’efforçant même d’arrêter la pensée. Dans ce silence, une paix extraordinaire s’installe en vous et il se peut même alors que Dieu vous parle. Car c’est seulement au sein du silence et de la paix que Dieu accepte de parler."
Douno

Tant que nous faisons du bruit par notre corps, dans nos sentiments, nos pensées, notre petit moi nous empêche de comprendre, de recevoir, de nous révéler au Soi.

Il y a silence et Silence. L'un qui se trouve dans la mort et l’autre dans la Vie supérieure.
L’un apporte l’anarchie et l’autre l’harmonie. Mais aucun n'est un but en soi


Connait-toi toi-même

[Denis]

Merci pour ton post Sami !

Le silence est signe d’inspiration et de beauté. On peut le trouver sur terre, à des endroits les plus retirés et aussi les plus dangereux. Le désert, en haute-montagne, en pleine mer à l’aube, sous-terre en spéléologie, mais aussi on peut le trouver dans un temple si celui-ci est respecté par ses adeptes ect...

Lorsque nous revenons de l’un de ces endroits, nous ressentons une vibration, une sensation intense dans le coeur, une légèreté dans notre tête, imprégné de quelque chose de plus délicat, une douceur, une poésie...une réalisation.

Oui, c'est pour cela que j'aime aller pratiquer dans la nature "sauvage" autour de chez moi, elle apporte toutes ces qualités et la rencontre avec la nature est toujours une source d'inspiration sublime !
Je trouve qua la pratique dans la nature est incomparable avec une pratique dans une salle...

[lorkan739]

Au collège, pendant le premier cours de musique de ma vie; le professeur nous a dit :

"Imaginez la foudre tombant dans un désert.
Si il n' y a aucune oreille présente à ce moment.
La foudre ne fera aucun bruit !"

J'ai demandé si il y avait un insecte aux alentours.

Il a dit non, aucun être vivant. On a demandé tous en coeur : Mais pourquoi ça fait pas de bruit ?

"Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. Il faut l'accepter !"

Et là silence absolu dans la classe...

Ensuite, il a commencé son cours comme si de rien était.
J'ai senti que tout le monde pensaient encore à ce mystère.

[yogatman]

Étonnant cette affirmation... On reste pantois en cherchant à comprendre, sans savoir par quel bout commencer!!

Ton prof était surtout très intelligent... Ca se joue des le début le respect. Pour interresser une classe de petit trous du cul à jouer de la flute... faut être fort!!
J'avais un super prof de français qui arrivait à capter l'attention, passionner les élèves, et les cours se passaient bien... Mais c'était un sacerdoce, ça demande beaucoup d'énergie et d'éloquences.


Bref je m'égare... Je ferai mieux de garder le silence des fois!!

Je ne ressens pas vraiment le silence. Par contre j'expérimente de plus en plus le calme, mêlé à la joie. Le silence me parait un stade bien avancé de recentrage sur soi, qui demande (j'imagine) un degré de calme ... calme de chez calme!!

Le silence est il accompagné de joie?? La joie est énergisante pour moi, et va du coup exciter mon imagination, et donc mes pensées.
Ainsi mon corps et ma respiration, mes nerfs, sont calmes toute la journée, tout va bien, j'ai de l'énergie pour mener les combats de la vie, et penser à mille chose, dans la joie, mais le mental turbine.

Bref, le silence est il le prolongement du calme?
peut on être agité dans le silence? Pour rester longtemps plongé dans le silence, ne faut il pas baigner dans la joie, pour résister??
J'ai du mal à m'imaginer rester assis à m'ennuyer sec, en essayant de baillonner mon mental.

Par contre je conçois plus le silence, pas comme un objet, mais comme un état, comme le calme, et procurant un bien être, dans soi même. Je m'appuis sur l'expérience qu'on peut ressentir quand on s'endort dans de bon draps propres, pleinement heureux de s'abandonner à un pur repos délicieux...

Ne serait ce pas cela l'idée?? un genre de repos délicieusement silencieux, mais conscient??

[yogatman]

"Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. Il faut l'accepter !"

Et là silence absolu dans la classe...

Ensuite, il a commencé son cours comme si de rien était.
J'ai senti que tout le monde pensaient encore à ce mystère.

J'avais pas tout saisi la profondeur de la scène... Mystique le prof!!
Le mystère...
Le mystère demande à être percé... c'est le mystère de la conscience. La question de l'inexistence du son non entendu, nous renvoyant à nous même, à notre petite conscience existant uniquement par la perception du monde...
Peut on existé au delà de la perception du monde?? Ça devient angoissant presque...

[lorkan739]

Si la non-conscience amène à l'état transcendental. Le silence semble un bon moyen d'accéder à la non-conscience.

Dans l'anecdote du prof. C'est bien par le silence que naît le mystère. Et c'est encore par lui que l'inssaisissable demeure inssaisissable.

Par contre je conçois plus le silence, pas comme un objet, mais comme un état

Je m'"efforce" de demeurer le plus possible dans le calme tout au long de la journée.
Je considère le silence comme une cible, comme Brahman lui même.
Ou comme la flèche qui me fera pénétrer en Lui et m'absorber en Lui.

Tout cela pour te dire que je considère le silence comme un état ET un objet.

Je vois le silence comme un vide profond immanent à toutes choses dont la profondeur est infinie. Brahman.

Ne serait ce pas cela l'idée?? un genre de repos délicieusement silencieux, mais conscient??

Oué je crois que c'est ça l'idée. et dans la joie en plus mais Shuuuuut

[Denis]

Silence...

Cette grande force divine de Shakti se meut dans le silence. Mais ce n’est pas le silence défini par le Petit Larousse « Etat d’une personne qui s’abstient de parler, omission d’une explication, absence de bruit, d’où une deuxième définition paix et inaction dans le sens figuré ». On a là une négation complète de ce qui s ‘attache au plan de la pensée, de l’âme, et au plan vital du mouvement. L’Inde à l’inverse, connaît un silence qui est positif bien qu’ayant la même apparence négative. Il apporte l’explication de tout problème car la pensée remonte à sa graine. Au sens figuré, dans la bataille des tendances secrètes de l’individu, il est l’action la plus vaste qu’on puisse concevoir. C’est le silence dont on prenait conscience d’une manière très nette, par exemple, quand on était assis aux pieds de Râmana Maharshi.
Mais il est un autre silence encore qui contient en lui-même le silence positif et le silence négatif, et qui est celui-là même où se meut Shakti. C’est dans ce silence que vivent les grands sages ou libérés-vivants, à quelque religion qu’ils appartiennent. La manière dont on raconte leur histoire n’a guère d’importance. On a souvent représenté par un nuage, des flammes, des vagues ou encore un nimbe la zone d’indéfinissable mystère qui sépare l’homme habituel du libéré-vivant, c’est-à-dire l’homme qui vit dans les dualités par rapport à celui qui vit au delà des dualités. Il y a en effet quelque chose qui ressemble à de l’épouvante dans le prosternement de celui qui se jette le visage contre terre, ou dans l’attitude composée et dure de celui qui raisonne devant l’insaisissable. Le fait est qu’une zone de silence opaque sépare l’homme du saint et plus encore l’homme de Dieu. C’est la même zone de silence qui sépare aussi en l’homme son ego de son âme, et c’est pourquoi il y a tant de luttes secrètes, d’angoisse, de larmes chez le solitaire, chez l’insatisfait, et chez l’amant.
Ce silence de Shakti est un vide solide et plein, une harmonie parfaite. Quand il irradie de son Centre et se laisse percevoir, il est l’Ananda de la contemplation. Quand il est un moment de grâce entre Dieu et l’homme, il devient la joie soudaine et pourtant jamais certaine de celui qui médite.

Ou encore :

Sur le chemin de la méditation, il y a des haltes bienfaisantes qui sont précisément ce silence de grâce. Ce silence a des qualités duelles. Shrî Aurobindo en parle volontiers. C’est l’instant où la vague montante de l’aspiration vers Dieu rencontre la vague descendante. Mais ce moment de silence est généralement rompu par la peur du disciple. Celle-ci est provoquée par la perception des aspects positifs et négatifs qui jouent ensemble dans le silence que l’on croyait être statique. Plus tard, sans que la qualité du silence ait encore changé, l’angoisse devient que ce silence cesse ! En fait ce qui est « après » le silence est l’inconnu dans lequel on n’ose pas s’aventurer. Lâcher ce que l’on tient sans savoir ce qui va se passer est de l’héroïsme Et puis chaque retour dans la vie, après avoir goûté à ce silence, nécessite un ajustement... Tous les saints ont parlé en détail de leur pèlerinage de château d’âme en château d’âme, tout comme les pèlerins qui grimpent vers le Tibet jusqu’à la demeure de Shiva au Mont Kailas vivent de dépouillements successifs. Sur la route ardue, il faut que ce point de silence créateur soit constamment renouvelé.

Ma préférée est celle là :

Celui qui entre dans ce silence duel de Shakti est comme la graine de moutarde entre les meules de pierre qui la broient pour en faire de l’huile

Le silence quand il apparait est manifeste le « lieu sans pitié » et à ce moment précis, le pratiquant est vraiment conscient de sa fragilité et en même temps de ses capacités infinies…

[jose]

salut à tous

Le prof ne voulait-il pas dire que s'il n'y avait personne pour entendre la foudre, le bruit qu'elle ferait, n'étant pas entendu n'existerai pas?
Pour que quelque chose existe il faut qu'il profite à quelqu'un, qu'il serve à quelque chose.
La foudre ne fera aucun bruit car bruit est un mot inventé pour décrire un phénomène qui n'a pas de nom.
Le mot bruit a été inventé par un humain francophone et si aucune oreille d'"humain francophone n'est là pour entendre la foudre, le mot bruit n'existe pas...Si vous voyez ce que je veux dire...Non? Qu'en pensez-vous?

Ceci dit et en passant à autre chose je sais, pour l'avoir expérimenté, que le silence est plein, plus que le brouhaha et le vacarme. Chez lanza del vasto, à la communautée de l'arche on passait ses journées dans le silence et on se parlait par gestes si nécessaire et, de temps en temps par mots pour louer le SEIGNEUR;
dans la méditation que je pratique c'est dans le silence que j'entend le satnam qui guide ma vie et la musique aussi.
Pour finir avec le silence je vous offre un dicton japonais trés joli:
"Les mots que l'on n'a pas dit sont les fleurs du silence"

jai

[lorkan739]

Bruit n'est qu' un mot à connotation "négative". Il n'existe que si quelqu'un l'entends de cette manière.