Le Nada, ce n’est pas rien !

Exprimez vous sur un des thèmes présentés en faisant une réponse.
Proposez des thèmes en cliquant sur nouveau.

Modérateur : Modérateurs

Répondre
Yo-guy
Messages : 30
Enregistré le : 29 avr. 2024, 14:47

Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Yo-guy » 07 févr. 2025, 17:21

Bonjour à toutes et à tous,
J’aborde ce sujet car il m'intéresse particulièrement et est ressorti dernièrement suite à une discussions sur les Yogas Sutras de Patanjali (qui ne l'évoque pas, sauf erreur).
J'ai du mal à comprendre ce son mystérieux (mais le faut-il ?) et j'ai lu beaucoup de choses dessus, présentant chacune des hypothèses différentes :
- simple acouphène
- perception de la circulation sanguine au niveau de l'oreille (chez Jacques Vigne, je crois)
- perception des mouvements énergétiques dans Ida si le son est à gauche ou Pingala s'il est à droite,
- son qui serait la transcription cognitive de la vibration originelle (qui pourrait donc être transcrite, selon les individus, différemment, de manière kinesthésique, visuelle, etc. et pouvant évoluer dans sa transcription chez le même individu),
- son divin
- son non frappé (Anahata)
- son indiquant le lieu (=le chakra) où l'énergie "travaille" (et du coup, différents sons selon l'endroit). Certains écrits parlent je crois d'une dizaine de son différents (de l'essaim d'abeille au coup de tonnerre),
Bref, beaucoup d'explications différentes, parfois contradictoires, parfois non...
Je ne sais pas vraiment comment vous l'appréhendez, si vous le notez et n'en faites rien, si vous l'utilisez comme support de méditation (à la place d'un mantra par exemple), si vous le décodez quand il se manifeste dans le quotidien (en dehors de la "pratique") comme le signe de quelque chose, si cela "doit" devenir l'objet d'une attention particulière ou si la focalisation dessus serait une erreur, etc.
Voilà, je tente de lancer une discussion à son sujet... D'avance merci pour vos avis et témoignages !
Avatar du membre
pashupati
Messages : 970
Enregistré le : 13 déc. 2010, 10:28

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par pashupati » 08 févr. 2025, 07:48

Namaste 🙏
Bonjour yo-guy
Si c'est un son que tu entends dans tout ta boite crânienne c'est tout bon c'est pas des accouphenes qu'on entend par les oreilles.
C'est comme un chouintement à différentes ondulations,je l'appelle le chant céleste ,reste concentré dessus et cherche en toi l'origine.
Bon plongeon dans ta propre psyché Man.
✨🔱✨
l esprit est plus fort que la matiere
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 08 févr. 2025, 12:42

Merci pour ta question !
Je pense qu'il y a beaucoup de sons de différentes natures dans tous les corps que nous avons...
Il est parfois difficile de distinguer clairement le type de son que nous entendons.
Je sais que j'ai des acouphènes, mais que ce son, très strident et assez lointain, est aussi le son de l'énergie.
En effet, avant d'être constant, venait quand je me mettais à pratiquer et que je percevais l'éveille des énergies en moi.
Aujourd'hui, il est là, constamment...
Il y a des sons étonnants, comme une chute d'eau en arrière-plan, comme derrière la tête, mais là encore, le son ne se situe pas dans le volume de la tête, mais dans l'espace intérieur qui n'a pas de limite et pas de forme, il y a juste le haut et le bas et parfois, cela est immense comme l'univers...
J'ai aussi occasionnellement des explosions énormes, vraiment un énorme bruit qui me fait sursauter, mais les gens autour de moi ne l'entendent pas.
Aussi bien le son de l'eau ou l'explosion apparaissent dans des moments que j'appelle "crépusculaires", le moment où l'attention première, celle qui me permet d'écrire maintenant, disparait pour être remplacée par quelque chose de plus vaste, plus subtile, moins en prise avec la manifestation...
Assurément, je pense que les choses deviennent intéressantes quand tous les sons cessent, mais j'ai aussi expérimenté le fait qu'un grand brouhaha apparait, comme des milliers de personnes qui parlent, ou crient, et cela dure quelques secondes pour d'un coup laisser place à un grand silence...
Avatar du membre
John
Messages : 21
Enregistré le : 20 avr. 2021, 22:31

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par John » 13 févr. 2025, 23:59

Bonsoir à tous,
En parlant de son, j'ai un acouphène qui persiste depuis des années (un son aïgue continu dans les oreilles) et pour un apprenti Yogi qui aimerait méditer je trouve cela parfois embêtant ! J'ai passé toute sorte d'examens ORL, on ne m'a rien trouvé, d'ailleurs le médecin ne me croyait pas, car pour lui un acouphène vient d'un tympan abîmé avec perte d'audition, or ce n'est pas mon cas.
Je me souviens étant enfant, avoir découvert le son du silence, par hasard, j'attendais mon père dans la voiture, tout était calme, très calme, n'ayant rien d'autre à faire je me reposais puis soudain il me semblait "entendre" ou percevoir quelque chose, une vibration, c'était de plus en plus intense si je concentrais dessus, puis il y a eu comme un bruit limite douloureux qui m'a sorti de ma méditation (dont je ne connaissais rien à l'époque!). Je me souviens avoir dit "aïe!" tout en ne comprenant pas ce qui c'était passé...
Plus récemment j'ai parfois ressenti en méditation quelque chose autour des oreilles à l'arrière, comme quelque chose qui m'encercle les oreilles, parfois le sons devient moins perceptible, et lors de certaines pratiques (des pratiques d'énergie, ou des torsions comme ardha matsyandrasana) cet acouphène devient plus aigü...

Bref je me demande ce que ça pourrait bien être, nada ou blocage énergétique, ou autre chose encore (certains parlent d'implants éthériques), parfois le silence me manque :D
Om shanti shanti shanti
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 17 févr. 2025, 15:09

Depuis 3 ans, j'ai un acouphène persistant...
Un son aigu, assez fort qui est toujours là, 24h sur 24...
Finalement, c'est presque amusant...
Il apporte une touche de plus à la sensation que cette existence est une sorte d'illusion.
Si mon êtreté entre en contact avec mon corps, mon existence, il y a une sensation comme si je suis coincé dans un scaphandre qui regarde un décor qui n'a pas une grande réalité, un film de bon niveau...
Si mon êtreté s'isole de cette existence, laors le corps, les douleurs, les acouphènes, tout disparait, ou du moins tout est au loin...
Ce son dans les oreilles, de fait, ne me gêne en rien, il participe à me faire percevoir l'illusion et me plonge plus fortement dans la relation avec l'Absolu, Dieu...
Avatar du membre
John
Messages : 21
Enregistré le : 20 avr. 2021, 22:31

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par John » 18 févr. 2025, 23:41

Merci Denis pour cette réponse, c'est intéressant je ne l'avais jamais vu de ce point de vue...

Sans vouloir être indiscret ton acouphène est apparu comment ?
Om shanti shanti shanti
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 19 févr. 2025, 02:02

Aucune idée...
Sans doute la vieillerie... :lol:
J'ai fait beaucoup de moto, beaucoup de bruit et je crois que les acouphènes sont une détérioration des cellules de l'oreille, il me semble que c'est irrémédiable...
Yo-guy
Messages : 30
Enregistré le : 29 avr. 2024, 14:47

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Yo-guy » 19 févr. 2025, 15:19

Merci pour vos témoignages et vos réponses !
Je suis d'accord avec toi Denis sur le fait que le son n'est pas la fin attendue puisqu'il est encore une trace de la manifestation.
D'un autre côté, ce son me parait un signe à ne pas négliger.
Bien qu'ayant fréquenté des atmosphères bien bruyantes aussi, il n'est pas apparu suite à une exposition à un son trop important. Au contraire, il s'est révélé dans le silence. Et depuis, il a pris beaucoup de place.
Il me semble le signe aussi d'une forme de décollement de la situation présente, tout en y étant davantage présent. Un peu paradoxal peut-être mais je rapproche cela de cette double-attention dont tu parles Denis également.
Parfois, je me dis : que ce son soit un acouphène "pathologique" ou "mystique" n'est peut-être pas ce sur quoi focaliser. Ce qui est peut-être important est de le transformer en quelque chose d' "utile". Un moyen d'explorer la psyché comme le dit Pashupati, un moyen de réaliser que l'on est dans l'illusion (Denis), un support de méditation (John), etc.
C'est aussi, il faut le préciser, un type de son que l'on ressent lorsque l'on fume du cannabis...
Ce que je remarque est que ce phénomène est souvent évoqué, d'une manière ou d'une autre, dans de nombreux écrits sur la "spiritualité" en tout cas et qu'il ne peut être dans ce cas, uniquement lié à un acouphène pathologique.
Le jour où je l'ai entendu, je me suis aussi dit qu'il avait toujours été présent, que je le connaissais déjà.
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 19 févr. 2025, 15:41

Bien qu'ayant fréquenté des atmosphères bien bruyantes aussi, il n'est pas apparu suite à une exposition à un son trop important. Au contraire, il s'est révélé dans le silence. Et depuis, il a pris beaucoup de place.
Oui, c'est pareil pour moi. La première fois où il s'est installé jusqu'à maintenant, c'était la nuit dans le silence et cela est bien possible dû à mon passé où il y a parfois du bruit intense...
Avatar du membre
amandine
Messages : 1037
Enregistré le : 05 nov. 2011, 12:13

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par amandine » 20 févr. 2025, 21:20

Ca peut vous interesser ce passage du livre "Les racines du yoga" sur le sujet du nada. Ca donne des indications sur les textes qu'on connait actuellement parlant de cette pratique.
"Enfin, ce chapitre comprend des extraits relatifs à la pratique de l'écoute du son intérieur (nada), parfois également désigné comme le son non frappé (anahata). Le son intérieur est présenté comme la meilleure des dissolutions dans la Hathapradipika,la Sivasamhita, la Yogamargaprakasika, le Yogataravali, et la Hathatattvakaumudi, tandis que le Rajayogamarta déclare que l'union de l'esprit et du son intérieur est le layayoga lui même. La plupart des strophes apparaissant dans la Hathapradipika au sujet de l'écoute du son intérieur (nadanusandhana) n'ont pas encore été retrouvées dans des sources antérieures, mais il semble que cette pratique ait des antécédents dans les tantras saiva. Les textes postérieurs à la Hathapradipika semblent suggérer qu'elle était couramment enseignée comme l'indique également sa présence dans le Tirumandiram tamoul et le Bahr al-hayat persan."
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 23 févr. 2025, 19:47

Bonjour Amandine, as-tu ce livre ?
Si oui, peux-tu poster des photos de pages ?
Merci
Avatar du membre
amandine
Messages : 1037
Enregistré le : 05 nov. 2011, 12:13

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par amandine » 24 févr. 2025, 07:59

Bonjour,
(Je ne vous prends pas en photo les 4 passages de la Hathayogapradipika qui parlent de nada, mais voici les extraits des autres textes cités dans mon message précédent.)
1.jpg
1.jpg (2.59 Mio) Vu 1019 fois
2.jpg
2.jpg (2.66 Mio) Vu 1019 fois
3.jpg
3.jpg (2.25 Mio) Vu 1019 fois
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 24 févr. 2025, 14:30

Merci Amandine !

J'ai extrait le texte avec un site :

LES RACINES DU YOGA
9.3.2 Sivayogapradipikā 1.6. Véritable yogi du laya:
Celui dont les pensées personnelles, sur lesquelles il a médité', s dissoutes par le son intérieur (nāda), avec l'esprit et le souffle, celui-là seul est un yogi de la dissolution (laya).
9.3.3 Yogamargaprakāśikā 4.20ab. Son intérieur, la meilleure dissolution :
Nulle science n'égale le yoga, nulle dissolution n'égale le son intérieur. [L'état] << au-delà et dans l'esprit »> (manonmani) est [le meilleur] de tous les états, comme la sambhavi est [le meilleur] des sceaux.
9.3.4 Rajayogamṛta 2.5cd-6ab. Son intérieur unique :
On doit introduire le souffle dans la Susumna, et [alors] on entend un son intérieur unique. On dit que l'unité de l'esprit et du son intérieur est le yoga de la dissolution.
9.3.5 Yogatārāvalī 2-4, 14, 28. Concentration sur le son intérieur, la dissolution la plus importante :
(2) Śiva a enseigné 125'000 lieux de dissolution (laya) dans le monde. Nous considérons l'absorption au moyen de la concentration sur le son intérieur comme la seule dissolution la plus importante. (3) Lorsque tous les canaux ont été purifiés au moyen de la rétention du souffle, accompagnée de l'expiration et de l'inspiration, alors, à l'intérieur, le son dit <<< non frappé » (anahata) apparaît constamment sous des formes diverses. (4) Ô concentration sur le son [non frappé], hom-mage à toi ! Je te considère comme le moyen d'atteindre l'état de la réalité [la plus haute]. Par ta grâce, mon esprit se dissout avec mon souffle dans le séjour de Vişņu.
(14) Lorsque l'état de rajayoga est atteint et s'épanouit, il n'existe plus de cible pour le regard, plus de restriction pour l'esprit, plus de lieu ou de moment [pour la pratique], plus de rétention pour le souffle, plus d'exercice pour la fixation ou la méditation.
(28) Quand, sur les cimes ou dans les grottes de Shrishailam, obtiendrai-je la perfection qu'est la dissolution de l'esprit dans l'absorption (samadhi)
9.3.6 Hathatattvakaumudi 54.1. Son intérieur, la meilleure méthode de dissolution :
Parmi les dissolutions (laya), la plus importante est l'absorption au moyen de la concentration sur le son intérieur (nädänusandhāna- samādhi).
9.3.7 Tirumandiram 607-608. Son non frappé1 :
(607) Cloche, mer, éléphant, flûte, nuage, abeille, libellule, conque, tambour, luth : les sons subtils de ces dix ne peuvent être entendus que par ceux qui ont apaisé leur esprit en Dieu. (608) Rugissement de l'océan, tonnerre des nuées, barrissement de l'éléphant, harmonie du luth, musique des sphères, mélodie de la flûte, résonance de la conque par la grâce de la lumière de l'immensité de l'espace, seul le véritable yogi peut entendre tous ces [sons].
9.3.8 Bahr al-hayat 4.12-13. Son non frappé :
(12) La parole-souvenir d'anahad. Lorsque le pèlerin veut être continuellement occupé par une présence unique, mais n'a généralement pas de temps à sa disposition, il doit effectuer la pratique d'anāhad. On appelle anāhad ce qui relève de l'éternel. On est assis à genoux, les fesses sur les plantes de pied. On place les mains au niveau des oreilles, on introduit les deux index dans les oreilles, avec le pouce (narangusht) derrière les oreilles et les trois autres doigts étirés, jusqu'à ce qu'un son apparaisse. Dans ce son se trouve le signe sans signe, constamment. Quand on ne peut plus tenir les mains levées, on prend des grains de poivre ronds et, tenant la posture, on les met dans du coton propre et on place le coton dans chacune des oreilles, de telle sorte que la voix sorte du doigt. En tenant le coton, elle apparaîtra même ainsi. Les adeptes mystiques agissent afin que, attendant ce moment, les fruits de cette [pratique] soient plus abondants. Ceci deviendra clair avec la pratique.
(13) La parole-souvenir de näd. Quand on veut pratiquer le nad, on doit d'abord s'asseoir les jambes croisées, et tenir la tête, le ventre et le dos droits. Les mains étant placées paumes vers le haut, les pouces joints, on tient les coudes abaissés et on place les deux coudes sur le ventre contre le nombril. On place ses pensées à la base du cerveau.
Maintenant la base du cerveau est une fenêtre que les Jogis appellent brahmarandhra, « l'orifice de Brahman ». Là se trouve la fenêtre du lieu de la vie, de la mort, du sommeil, le séjour établi de la manifestation, la détermination de la source de l'essence et le ciel de la vie, de telle sorte que ceci témoigne de l'état de cette parole.
3.9 Jogpradipaka 932-934. Rāma et le son non frappé : présent, la description du samadhi:
(932) Le yogi doit entrer en samadhi dans la grotte de l'abeille sur le lotus aux mille pétales décrit précédemment. (933) Celui-ci brille de la splendeur d'innombrables soleils. Il est entièrement et suprêmement béatifique. Le son non frappé résonne sans cesse. On obtient [l'union du] soi individuel et du soi suprême. (934) Sītā et Rāma se trouvent là, en qui possède d'innombrables pétales sous la forme de la vérité, la conscience et la félicité, la félicité de la conscience sous la forme d'une connaissance particulière.


NB : J'ai extrait le texte avec https://www.imagetotext.info/...
Il suffit d'uploader le fichier et hop, tu récupères le texte...
Avatar du membre
pashupati
Messages : 970
Enregistré le : 13 déc. 2010, 10:28

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par pashupati » 24 févr. 2025, 20:40

Namaste 🙏
Bonsoir à tous.
Merci pour tout ces extraits , ça explique très bien ce que c'est la concentration sur le chant céleste.
Ce chuintement à modulation de fréquence qui apparaît dans toute la boîte crânienne et non pas des oreilles.
Namaste 🙏.
AUM TAT SAT AUM ✨💚🔱💚✨
l esprit est plus fort que la matiere
Yo-guy
Messages : 30
Enregistré le : 29 avr. 2024, 14:47

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Yo-guy » 10 mars 2025, 15:39

Bonjour à toutes et à tous,
Merci pour ces retours et références très intéressants.
Pour ma part, je viens de me procurer "la Voie de la vigilance intérieure" d'Edouard Salim Michaël.
Il est réputé pour bien connaître la question du Nada et il l'évoque largement dans cet ouvrage apparemment.
Je vous en ferai un retour quand je l'aurai parcouru.
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14491
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Denis » 11 mars 2025, 08:59

Bonjour Yo-Guy,
Oui, merci pour le retour du livre d'Edouard Salim Michaël
Yo-guy
Messages : 30
Enregistré le : 29 avr. 2024, 14:47

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par Yo-guy » 20 mai 2025, 15:39

Comme promis, me revoilà pour évoquer le livre d’Edouard Salim Michaël, « La Voie de la Vigilance Intérieure » (Guy Trédaniel Éditeur) et surtout ce qu’il dit à propos du Nada.
Avant de parler plus précisément de cet aspect, je ne peux pas débuter ici sans effectuer quelques commentaires généraux sur cet ouvrage assez conséquent (pas loin de 400 pages).
Autant le dire tout de suite, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre. J’ai regretté de ne l’avoir lu plus tôt et je pense qu’il est un bon outil pour toute personne se lançant dans une « quête sprirituelle ». Il couvre en 48 chapitres, souvent courts, différents aspects de la vie, en donnant de précieux conseils à destination de tous les « chercheurs ».
Edouard Salim Michaël est musicien (ce qui n’est sans doute pas sans importance par rapport à la thématique du Son Sacré), c’est un homme à l’histoire touchante, profonde qui a vraisemblablement connu un éveil spirituel authentique.
On pourra peut-être être un peu gêné par le caractère très alarmiste de certaines de ses paroles, l’auteur revenant souvent sur les risques à ne pas suivre sérieusement ce chemin qui donne à lui seul sens à la vie. Mais s’il est aussi insistant, c’est parce qu’il semble vouloir nous aider au mieux, nous éviter un certain nombre d’écueils. À nous de le suivre ou non. Son parti pris est que nous pouvons prétendre à un éveil spirituel si nous pratiquons de manière constante, en dépit des nombreux obstacles qui nous attendent, une Vigilance Intérieure sans faille. C’est, à ce titre, assez éloigné d’autres textes plus proches de la « Voie Directe » que j’apprécie aussi. Mais je ne crois pas ce que soit si contradictoire.
Le style de l’ouvrage est fondé sur la simplicité. Ici, point de concepts en cascade, d’étalages de raisonnements abstraits, de catalogue de termes techniques, ésotériques, etc. Je crois que le seul terme jargonnant qu’il emploie est « sadhana ». Pour le reste, il s’efforce de s’exprimer de manière limpide, claire, très touchante. Cet ouvrage fait partie des textes dont les mots sont, à mon avis, issus directement du Silence tout en étant proche de nous, culturellement et temporellement parlant, ce qui favorise cette transmission. J’ai vraiment ressenti cela en lisant ce texte. C’est plutôt rare…
Bref, vous l’aurez compris, je ne peux que vous conseilller cette lecture…
Par rapport au Nada, cela va dans le même sens. Il aborde cette question au cours de cinq petits chapitres. Mais son insistance à ce propos en fait quelque chose de fondamental. C’est un outil qui permet à l’aspirant de gagner une forme de concentration grâce à une attention portée à ce Son Sacré qui est constant pour peu que l’on prête attention à lui. Mais c’est davantage qu’un outil, nous devrions avoir une forme de « crainte révérentielle » pour ce « Son Primordial », il nous demande de le considérer avec le plus grand des respects. Il le compare au « doux murmure du vent et au bruissement continu des vagues de l’océan, auxquels s’ajoute un son strident et suraigu composé de toutes les harmoniques de l’Univers. Dans de plus hautes sphères, ce Nada sacré possède une sorte d’étrange timbre argentin quelque peu analogue au tintement continuel de minuscules morceaux de verre, auquel se superposent d’autres sons toujours plus subtils, jusqu’à ce que, finalement, ces sons plus ténus semblent disparaître dans l’infini » (p. 76). Il nous recommande de le suivre d’abord lors de nos méditations, puis lorsque cela est possible dans le quotidien. Il nous encourage à l’écouter, dans ses variations, en suivant les fréquences les plus aiguës (car l’on se rend compte progressivement qu’il n’est pas composé que d’une seule fréquence). Cela permet d’accroître notre concentration, permet de purifier et calmer le mental, nous protéger d’influences négatives et nous élève « petit à petit vers les plans supérieurs de la conscience ». C’est aussi un signal de veille qui nous permet de remarquer lorsque notre attention vacille. Le chercheur doit aussi accompagner cette écoute d’une écoute des sensations du corps (ce qui le rend aussi très utile lors des postures de yoga). C’est un moyen finalement pour s’installer dans l’instant, la Présence ou en tout cas de s’y essayer…
Mais Edouard Salim Michaël est très clair : si ce Nada est sacré, s’il peut constituer une aide inestimable, il n’est pas le but ultime. Ce but est la découverte de la Lumière… Comme il le dit « ce son mystique est semblable à un hameçon de grâce sacré lancé à l’aspirant pour l’aider et le tirer de son état ordinaire d’être ». Pour nous préparer à une belle rencontre…
Modifié en dernier par Yo-guy le 21 mai 2025, 09:51, modifié 2 fois.
Avatar du membre
smilo
Messages : 332
Enregistré le : 08 févr. 2018, 11:42

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par smilo » 20 mai 2025, 20:15

Merci Yo-guy 🙏.
" Solitude, silence, pauvreté. " Henri Le Saux.
Avatar du membre
smilo
Messages : 332
Enregistré le : 08 févr. 2018, 11:42

Re: Le Nada, ce n’est pas rien !

Message par smilo » 22 mai 2025, 11:44

" Une manière de centrer notre attention sur le silence de l'esprit, consiste à prendre conscience du son du silence, nous pouvons utiliser le son du silence, on pourrait aussi l'appeler son primordial ou son de l'esprit peu importe, de façon très habile en y prêtant attention et en l'écoutant..il a une vibration très haute presque impossible à décrire, même si on se bouche les oreilles, si on presse les doigts contre les oreilles ou si on est sous l'eau, on l'entend..C'est un son fondamentale, puisqu'on entend sa haute fréquence vibrer, alors même que les oreilles sont bouchées..en centrant notre attention sur le son du silence un certain temps, nous commençons vraiment à le connaître.
J'aimerai vraiment que vous approfondissiez ce moyen de connaissance." Ajhan Sumedho
" Solitude, silence, pauvreté. " Henri Le Saux.
Répondre