A l’ascète Vachagotta qui lui demande si oui ou non l’âtman existe, le bouddha répond par le silence.
Je crois comprendre que le bouddhisme (que je ne connais guère donc je ne vais pas trop m’attarder) cherche à démasquer la « vue fausse sur la personnalité » .
Le bouddhisme, comme tu le dis Denis, est aussi La doctrine du Non- Soi. Un bel exemple :
« On ne perçoit ni être, ni principe vital, ni homme. Ces dharma sont semblable à l’écume, au bananier, au prestige magique, à l’éclair du ciel, à la lune dans l’eau, au mirage. En ce monde, nul homme ne meurt pour passer ou aller dans un autre monde. L’acte accompli, jamais ne se perd; il donne un fruit, blanc ou noir à celui qui transmigre. Il n’existe ni éternité, ni anéantissement, ni accumulation de l’acte, ni durée non plus. Nul ne peut toucher à ce qu’il a fait, nul ne ressentira ce qu’un autre à fait. » (Samadhiraja)
L’individu est nié, mais on met l’accent sur le drame qu’il vit en cette vie . Le dépouillement total, l’ascèse sont valorisées .La proposition est de chercher à déraciner totalement l’orgueil, l’égoïsme, afin de réaliser le Nirvana.
Il n’y a donc pas de prise pour l’autosatisfaction, quelle qu’elle soit.
C’est très beau ce que tu dis dans la première partie de ton message La frisée. S’y exprime une grande dévotion qui me touche.
Je suis d’accord avec tes message Denis et tout ce que tu dis sur le Samadhi. J'aimerais bien revenir dessus,plus tard.
Pour revenir au sujet du Je, dans la voie tantrique, la vision est différente de celle du bouddhisme, on parle du jeu divin.
« Lorsque Shiva sous sa forme d’Indépassable, frémit du désir de créer à sa guise l’univers entier, ce premier frémissement est appelé par ceux qui savent Shivatattva. »
Shiva commence à se diriger vers le pôle du Je.
Au sixième tattva, Maya, il débouche sur la voie impure, puis les tattva suivant limitent de plus en plus, réduisent.
« Une fois que l’objet d’expérience a été goûté (la conscience) rétracte aussi les instruments (d’expérience), qui sont au nombre de douze, en elle-même, dans le Je. La série des sens d’action et de connaissance, avec le manas et la buddhi, comporte en effet douze membres. Essentiellement solaire parce que destiné à illuminer, il déploie son activité dans le domaine du réel différencié. Mais l’égo le treizième sens , ne sert qu’à produire l’illusion, abhimana (d’être possesseur, etc). Il consiste en un ressaisissement ininterrompu et c’est pourquoi les autres sens se résorbent en lui. Il en va ici comme des instruments séparés de notre corps, épées, lacs, etc. qui se fondent (en dernière analyse) dans des organes non séparés, mains, etc.. » (Tantraloka)