Īśvarapraṇidhāna

[amandine]

Dans le livre "Introduction aux Yoga-sûtras de Patanjali, Yoga-sara-samgraha de Vijnana Bhikshu" Erik Sablé présente d'une belle façon claire Isvarapranidhana. C'est un point du yoga souvent discuté voire rejeté.

« Maintenant il apparâît clairement à travers les Yoga-sûtras de Patanjali que toute voie spirituelle authentique possède deux aspects: une pratique de sagesse et une pratique de méditation. L’un ne peut pas s’épanouir sans l’autre. La pratique de sagesse est la base, le fondement. Elle amène le détachement, une certaine sérénité.Dans le christianisme elle consiste à développer l’humilité, dans le bouddhisme à prendre conscience de l’impermanence universelle et dans le yoga elle peut consister en « l’abandon au Seigneur Ishwara ». Patanjali et ses commentateurs attachent beaucoup d’importance à cette pratique. En quoi consiste cet abandon à Ishwara? C’est considérer tous les évènements de notre vie comme des visages du Seigneur. C’est ce que pratiquait le grand saint hindou Swami Ramdas qui alliait la récitation du nom de RAM avec l’abandon au Seigneur. Grâce à cette pratique de sagesse, à chaque instant, il était en parfait accord avec le mouvement de la vie. Chaque évènement était perçu comme une parole de RAM et il était dans une perpétuelle sérénité.

Vijnâna Bhiksu explique cette phase de la voie en citant un texte qui appartient à la tradition:

« Ce qu’un homme fait, que ce soit visible ou invisible, est offert au seigneur et considéré comme le jeu de sa Maya, (une illusion crée par Lui). Penser: « je ne suis pas l’acteur, tout est fait par Brahma, est appelé « offrande à Brahma » par les Rishis en accord avec la Vérité. »

Cependant, une pratique de sagesse seule ne peut mener à la « réalisation spirituelle ». Comme chez les anciens stoïciens, elle amène seulement une certaine paix intérieure. Pour épanouir la « fleur spirituelle », il est nécessaire d’avoir en parallèle une pratique de méditation. En revanche si nous pratiquons seulement la méditation nous serons toujours esclaves de nos désirs, de nos peurs, de nos ressentiments et ces perturbations bloqueront notre développement intérieur. C’est pour celà que Patanjali enseignait à la fois la non-violence, l’abandon au Seigneur Ishwara et la méditation… Ce qui est le principe de tout chemin spirituel équilibré.

Avant d’aborder la méditation, il faut donc avoir profondément saisi, bien au-delà d’un simple savoir mental, que la plénitude ne réside pas dans le monde, mais dans le divin Purusha qui demeure dans le secret, impassible et pur face au tourbillon de la vie. »

[Denis]

Merci Amandine !
C'est effectivement cela, la sagesse, la pratique, et la méditation !
J'ajouterais que dans la pratique du hatha Yoga, dans les postures ou dans le pranayama il nous faut avoir une attitude d'offrande, de "faire comme si bibi ne faisait pas" et être orienté vers l'absolu...
Merci

[smilo]

Merci beaucoup

[lorkan739]

"l'ascension comporte dix étapes : on commence par une attirance pour Dieu.
Puis l’âme est impatiente de s'approcher de lui.
Ensuite on éprouve l'envie de le réaliser facilement et rapidement, et bientôt cela se change en un désir de Le trouver par des artifices de yoga.
L'esprit alors a soif de s'élever très haut dans la contemplation divine.
Cet état est vite remplacé par un amour débordant, ou l'on verse des larmes et cela nous conduit peu à peu à nager en quelque sorte dans la béatitude divine
A la huitième étapes la pensée constante du Bien-aimé règne suprême en nous, et l’âme est amené à oublier le Moi individuel.
Enfin vient la réalisation du Moi, qui est le salut."

Ma Ananda Moyi

Est-ce-que dans le hatha yoga, la dernière étape, celle du samadhi, correspond à l'abandon des précédentes ?

[Denis]

Est-ce-que dans le hatha yoga, la dernière étape, celle du samadhi, correspond à l'abandon des précédentes ?

Je pense que le Samadhi est la porte vers les dernières étapes don parle MaAnanda Moyi

[trananda]

Il y à cette histoire de ces gens sur la voie qui sont amené à tout offrir à leurs Maîtres, à la Voie et à l'Absolue.
Et finalement nul besoin de posséder beaucoup pour s'enorgeuillir et se couper alors de sa nature.

Les titres et possession qui nouriseent le feu de la pratique ou nous enferme un peu plus.

[Denis]

Il y à cette histoire de ces gens sur la voie qui sont amené à tout offrir à leurs Maîtres, à la Voie et à l'Absolue.
Et finalement nul besoin de posséder beaucoup pour s'enorgueillir et se couper alors de sa nature.
Les titres et possession qui nourrissent le feu de la pratique ou nous enferme un peu plus.

Je crois que ce qui compte c'est de ne pas être attaché aux choses et qu'il est bon de fait d'en avoir un peu...
Oui, tu peux aller vivre dans une grotte, j'ai connu un ermite remarquable qui vivait cela...
Un jour, dans un moment de profonde sincérité, il m'a dit combien il était attaché à sa grotte...
Alors je crois que nous pouvons tout offrir à notre maître et à l'absolue, cela est la voie de la Bhakti, mais il existe d'autres voie et par exemple un être comme Yajnavaka ait un très grand maître, même renommé dans le Bouddhisme et dans le Shivaïsme et pour autant il était marié avec une vie de famille...