Il me semble qu'il y a des équivalences, dans le bouddhisme il y a 4 jhanas matériels, puis 4 jhanas immatériels.
Si ça t'intéresse voici ce que j'ai trouvé sur les 4 premiers jhanas :
Jhana les 4 stades : d'après le Samannaphala Sutta
Jhana premier stade
« C’est ainsi, grand roi, que le moine considère ces cinq obstacles tant qu’il ne s’en est pas libéré en lui-même, à savoir comme une dette, comme une maladie, comme un lieu de détention, comme un esclavage, comme un chemin à travers la jungle. Et le moine, grand roi, quand il s’en est libéré en lui-même, considère ces cinq obstacles comme l’acquittement d’une dette, comme la guérison, comme la fin d’une détention, comme la mise en liberté, comme un territoire paisible.
Quand il considère ces cinq obstacles dont il s’est libéré en lui-même, la joie naît en lui, de la joie naît l’allégresse ; quand son esprit est allègre, son corps se calme ; quand son corps est calmé, il ressent le bonheur ; quand il est heureux, sa pensée s’absorbe. Se dissociant des désirs, se dissociant des choses mauvaises, il accède et demeure au premier stade de la méditation, né de la dissociation, comportant raisonnement et réflexion décisive, bonheur avec allégresse. Il inonde, inonde complètement, remplit complètement, comble son corps de ce bonheur avec allégresse né de la dissociation, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par le bonheur avec allégresse né de la dissociation. »
Jhana deuxième stade
« Ensuite, grand roi, ayant mis fin au raisonnement et à la réflexion décisive, le moine accède et demeure au second stade de la méditation, lequel, apaisement à l’intérieur et condensation de la pensée, exclut raisonnement et réflexion décisive et qui, né de l’absorption, consiste en bonheur avec allégresse. Il inonde alors, inonde complètement, remplit complètement, comble son corps de ce bonheur avec allégresse né de l’absorption, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par le bonheur avec allégresse né de la dissociation. »
« C’est comme si, grand roi, il y avait un étang où l’eau jaillirait sans qu’il y eût une arrivée d’eau dans la direction de l’est, sans qu’il y eût une arrivée d’eau dans la direction du sud, sans qu’il y eût une arrivée d’eau dans la direction de l’ouest, sans qu’il y eût une arrivée d’eau dans la direction du nord, ou sans qu’il tombât de temps en temps une pluie notable. Le courant d’eau froide jaillissant de cet étang l’inonderait complètement, le remplirait complètement, le comblerait et il n’est aucun point de cet étang qui ne serait touché par l’eau froide : tout de même, grand roi, le moine inonde, inonde complètement, remplit complètement, comble son corps de ce bonheur avec allégresse né de la concentration, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par le bonheur avec allégresse né de la dissociation. »
« C’est bien là, grand roi, un fruit visible de l’état de religieux, plus beau et plus sublime encore que les précédents fruits visibles de l’état de religieux. »
Jhana troisième stade
« Ensuite, grand roi, se détournant de l’allégresse, le moine vit indifférent, conscient et compréhensif, il ressent dans son corps le bonheur, en sorte que les Nobles l’appellent l’indifférent, le conscient, celui qui vit bien ; il accède ainsi et demeure au troisième stade de la méditation. Il inonde alors, inonde complètement, remplit complètement, comble son corps de ce bonheur sans allégresse, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par le bonheur sans allégresse. »
« C’est comme si, grand roi, il y avait dans un étang des lotus bleus, des lotus rouges, des lotus blancs, et si certains de ces lotus bleus, de ces lotus rouges, de ces lotus blancs nés dans l’eau, ayant crû dans l’eau, ne sortaient pas de l’eau, mais prospéraient dans l’eau où ils étaient plongés, si des pointes aux racines ils étaient inondés d’eau froide, inondés complètement, remplis complètement, comblés et qu’il n’est aucun de ces lotus bleus, de ces lotus rouges, de ces lotus blancs, qui ne fût touché par l’eau froide : tout de même, grand roi, le moine inonde, inonde complètement, remplit complètement, comble son corps de ce bonheur sans allégresse, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par le bonheur sans allégresse. »
« C’est bien là, grand roi, un fruit visible de l’état de religieux, plus beau et plus sublime encore que les précédents fruits visibles de l’état de religieux. »
Jhana quatrième stade
« Ensuite, grand roi, quand il s’est défait du bonheur et s’est défait de la souffrance, quand ont été abolis le bien-être et le mal-être antérieurs, qu’il y a absence de souffrance, absence de bonheur, pureté totale par l’indifférence et la conscience de soi, le moine accède et demeure au quatrième stade de la méditation. Il est assis là, imprégnant son corps d’une pensée toute pure, toute nettoyé, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par cette pensée toute pure, toute nettoyée. »
« C’est comme si, grand roi, quelqu’un était assis avec un vêtement nettoyé le couvrant jusqu’à la tête, en sorte qu’aucun point de son corps ne fût à l’abri du contact avec le vêtement nettoyé : tout de même, grand roi, le moine est assis, imprégnant son corps d’une pensée toute pure, toute nettoyé, il n’est aucun point de son corps qui ne soit touché par cette pensée toute pure, toute nettoyée. »
« C’est bien là, grand roi, un fruit visible de l’état de religieux, plus beau et plus sublime encore que les précédents fruits visibles de l’état de religieux. »
Ainsi que des considérations plus pratiques sur la façon d'évoluer progressivement de jhana en jhana :
L'atteinte des quatre jhānā immatériels
Le premier jhāna
L'élimination des cinq obstacles s'effectue graduellement ; il s'agit d'une « discipline par étapes successives ».
La maîtrise morale, le contrôle des sens, le développement de la pleine conscience et du discernement appliqués à chaque posture ou activité constituent les préliminaires.
Vient ensuite le moment d'appliquer l'antidote approprié à chacun des obstacles : la sage contemplation du côté repoussant des choses est l'antidote aux désirs sensuels ; la compassion neutralise la malveillance ; la contemplation de l'effort s'oppose à la paresse et à la léthargie ; la sage contemplation de la tranquillité de l'esprit supprime l'agitation et la crainte, et la sage contemplation des qualités réelles des choses élimine le doute.
Après avoir atteint le premier jhāna à plusieurs reprises, il est déconseillé au méditant de tenter immédiatement d'accéder au second jhāna. Il doit d'abord atteindre la perfection dans le premier jhāna ; s'il est trop empressé, il prend le risque d'échouer à atteindre le second sans pouvoir regagner aisément le premier.
Perfectionner le premier jhāna inclut deux étapes, à savoir l'extension du signe et l'acquisition de la « quintuple maîtrise » :
1) la capacité à rappeler à volonté les facteurs de jhāna ;
2) la capacité à accéder rapidement au jhāna ;
3) la capacité à rester dans le jhāna aussi longtemps que prévu ;
4) la capacité à sortir du jhāna sans difficulté ;
5) la capacité à comprendre rétrospectivement tout le processus.
Une fois ces capacités parfaitement acquises, le méditant peut se tourner vers le second jhāna.
Le second jhāna
Celui-ci est atteint à travers l'élimination progressive des deux premiers facteurs de jhāna (l'implantation et le maintien) et le développement des trois facteurs restants (le ravissement, le bien-être et la capacité de concentration) ; par delà ces facteurs, les formules canoniques mentionnent plusieurs autres états dans la description du second jhāna, comme la confiance intérieure et l'unification de l'esprit.
Considérant que ce jhāna est plus paisible et sublime que le précédent, le méditant cesse de s'attacher au premier jhāna, et développe à la perfection son nouvel état.
Ayant acquis la « quintuple maîtrise » du second jhāna, le méditant réfléchit sur ses défauts : la proximité des deux facteurs abandonnés et la présence d'une joie spirituelle intense ; ce faisant, il aspire à un état supérieur.
Le troisième jhāna
Celui-ci est atteint à travers l'élimination progressive du ravissement et le développement des deux facteurs restants (le bien-être et la capacité de concentration) ; à côté de ceux-ci, apparaissent deux nouvelles facultés, latentes dans les jhānā précédents : la vigilance (sati), c'est-à-dire la capacité à maintenir parfaitement l'esprit dans l'objet de méditation, sans le laisser s'éloigner ; le discernement (sampajañña), un aspect de la sagesse ou de la compréhension qui permet de saisir la véritable nature de l'objet, sans illusion.
Le quatrième jhāna
Ayant acquis la « quintuple maîtrise » du troisième jhāna, le méditant réfléchit sur ses défauts : la proximité du ravissement, qui vient d'être abandonnée et la présence du bien-être. Il contemple alors l'état où seule subsiste la capacité de concentration, accompagnée par une sensation de neutralité ; il voit que cet état est bien plus paisible et sûr que tout ce qu'il a expérimenté jusqu'à présent ; il abandonne alors le facteur du bien-être et atteint le quatrième jhāna.
L'atteinte des quatre jhānā immatériels
Après avoir émergé du quatrième jhāna, le méditant considère que cet état, aussi raffiné soit-il, se réfère toujours à un objet de méditation ayant une forme matérielle et reste donc associé à tous les défauts inhérents à l'existence matérielle ; le méditant va par conséquent s'orienter vers les quatre plus hautes réalisations appartenant à la culture de la concentration que les suttā dénomment « les paisibles libérations immatérielles transcendant la forme matérielle » ; ces jhānā sont ainsi appelés d'une part car ils permettent de surmonter toutes les perceptions de formes matérielles, y compris la plus subtile d'entre elles, c'est-à-dire celle de la réplique mentale de l'objet de méditation ; d'autre part parce qu'ils sont les corrélats subjectifs des plans d'existence immatériels.
Les jhānā immatériels, contrairement aux états qui les précèdent, ne sont pas désignés par leur numéro mais par le domaine auxquels ils permettent d'accéder : « Espace infini », « Conscience infinie », « Néant », « Sans perception ni absence de perception ».
Les facteurs de ces jhānā, la capacité de concentration et l'équanimité, restent constants ; seul leur objet est différent, de plus en plus raffiné.
Le premier jhāna immatériel
Pour atteindre la première de ces réalisations, le méditant doit, dans le cours du quatrième jhāna, étendre la réplique mentale de l'objet de la méditation aussi loin qu'il lui plaît, jusqu'aux confins du monde. Puis émergeant, de ce jhāna, il doit supprimer cet ultime objet de méditation, et concentrer son attention sur l'espace qu'il recouvrait.
Le second jhāna immatériel
Ayant acquis la maîtrise de cette première réalisation, le méditant, en saisira les défauts, à savoir la trop grande proximité avec les jhānā matériels, et remplacera l'espace sans limite par la conscience sans limite.
Le troisième jhāna immatériel
Pour atteindre la troisième réalisation, le méditant qui maîtrise celle de la conscience infinie, procédera de même, contemplant ses défauts comparés à ceux du caractère éminemment paisible de la perception du néant.
Le quatrième jhāna immatériel
La quatrième réalisation, sans perception ni absence de perception, appelée ainsi dans la mesure où « la perception n'est pas vraiment une perception parce qu'elle n'est pas capable de remplir nettement le rôle d'une perception, et n'est pas non plus une absence de perception parce qu'elle existe sous la forme d'un reste subtil de création1 » , sera atteinte lorsque le méditant percevra le caractère non satisfaisant de toute perception.
(désolé si je suis hors-sujet)