Pour approfondir un peu j'ai scanné le texte du livre de Swami Shraddhananda Giri (Editions du Trigramme)
KÂRlKÂ 46
LA MANIFESTATION DE BUDDHI COMPREND: LA CONNAISSANCE ERRONÉE, LES INCAPACITÉS, LES SATISFACTIONS ET LES RÉUSSITES. CINQUANTE VARIÉTÉS DE CETTE QUADRUPLE MANIFESTATION SONT PRODillTES PAR LA PRÉDOMINANCE D'UN DES G~A, RÉSULTANT DE LEUR DÉSÉQillLIBRE.
La manifestation de BUDDHI se présente sous trois formes différentes: SATTVA, RAJAS, TAMAS.
A l'exception de la réussite qui est sâttvique, les trois phénomènes cités ci-dessous sont râjasiques et tâmasiques. Ce sont :
- la connaissance erronée,
- l'incapacité,
- la satisfaction.
Il y a cinquante sortes de phénomènes de la BUDDHI, dues aux combinaisons des trois GUNA.
KÂRlKÂ 47
IL Y A CINQ VARIÉTÉS DE CONNAISSANCES ERRONÉES, VINGT-HUIT SORTES D'INCAPACITÉS DUES AUX DÉFAUTS DES INSTRUMENTS (VOIR KÂRIKÂ 31), NEUF SORTES DE SATISFACTIONS ET HUIT SORTES DE RÉUSSITES.
KÂRIKÂ 48
IL YA HUIT SORTES D'IGNORANCES AINSI QUE D'ILLUSIONS, DIX DE GRANDES ILLUSIONS, DIX-HUIT DE TÉNÈBRES AINSI QUE DE TÉNÈBRES AVEUGLANTES.
Le premier aspect de l'Ignorance (TAMAS) consiste à prendre pour l'état le meilleur la possession des huit SIDDHI précités (pouvoirs supranormaux, kârikâ 45). Cet aspect est appelé MOHA.
Le deuxième aspect de l'Ignorance, celui des «grande illusions» (MAHÂ MOHA) consiste, pour l'homme ignorant, à être attaché aux expériences des dix objets de ses dix INDRIYA (instruments).
Le troisième aspect de l'Ignorance, celui des dix-huit sortes de ténèbres (TÂMISRA), consiste en un sentiment de privation affectant d'une part l'homme ordinaire qui n'a pas la jouissance de ses dix INDRIYA, d'autre part le yogi qui souffre de n'avoir pas obtenu les huit SIDDHI précités.
Le quatrième aspect de l'Ignorance, celui des dix-huit sortes de «ténèbres aveuglantes», AND HAT ÂMISRA, consiste en la peur de perdre les objets des dix INDRIYA pour l'homme ordinaire, et les huit SIDDHI pour le yogi. La peur de la mort fait partie d' ANDHATÂMISRA.
KÂRIKÂ 49
LES INCAPACITÉS SONT LES INFIRMITÉS DES 0NZE INSTRUMENTS AINSI QUE LES INFIRMITÉS DE BUDDHI.
LES DIX-SEPT SORTES D'INFIRMITÉS DE BUDDHI RÉSULTENT DE LA SATISFACTION ET DU MANQUE DE RÉUSSITE.
- Les infirmités des onze instruments ont:
Pour les dix INDRIYA, la cécité,
La surdité,
L’anosmie (absence ou déformation du sen olfactif), l'absence de goût,
L’absence de sen du toucher, la mutité,
L'absence de faculté de préhension, la claudication,
L'impuissance sexuelle,
La maladie des organes d'excrétion.
Pour MANAS, l'idiotie.
- Les infirmités de la BUDDHI - milieu mental - sont au nombre de dix-sept. Ce sont: les neuf satisfactions (TUSTI) et les huit «manque de réussite» (non-obtention des SIDDHI) (voir Kârikâ 51).
KÂRlKÂ 50
DES NEUF SORTES DE SATISFACTIONS :
- QUATRE CONCERNENT LA SATISFACTION DU MILIEU MENTAL (ESPRIT. CE SONT CELLES DE PRAKRTI. DES OBJETS DE CULTE, DU TEMPS, DU DESTIN.
- CINQ CONCERNENT LES SATISFACTIONS PROVENANT DU RENONCEMENT AUX OBJETS EXTÉRIEURS (RELATIFS AUX EXPÉRIENCES SENSORIELLES).
LES QUATRES SATISFACTIONS S DE L'ESPRIT sont: - Celles relatives à PRAKRTI.
L'individu qui entre dans cette catégorie pense que la Libération est uniquement l'œuvre de la PRAKRTI, ce qui l'incite à conclure que tout effort personnel, ou toute discipline spirituelle telle que la méditation est inutile.
- Celles relatives aux objets du culte (UPÂDÂNA).
L'individu qui éprouve cette sorte de satisfaction pense que la méditation est superflue, qu'il lui suffit de renoncer à la vie sociale et de s'entourer d'objets symboliques (chapelet, trident, conque, cruche, peau de tigre ou autres) pour atteindre la Libération (alors qu'en fait ce comportement relève du fétichisme).
- Celles relatives au temps (KÂLA).
L'individu qui entre dans cette catégorie pense que la connaissance des réalités principielles est inutile, que la méditation est superflue car la Libération viendra en son temps ... Ainsi s'abstient-il de tout effort personnel.
- Celles relatives au destin (BHÂGYA).
L'individu qui entre dans cette catégorie pense que la connaissance des réalités principielles est inutile car, s'il est destiné à être libéré, il le sera. Autrement, non.
LES CINQS SATISFACTIONS proviennent du renoncement aux expériences sensorielles en raison des déboires qui en résultent. L'individu qui entre dans cette catégorie se satisfait de ce renoncement sans chercher à acquérir la connaissance du PURUSA, la Conscience Pure.
Ce renoncement est positif s'il est compris comme une étape sur le chemin de la connaissance, mais il devient un obstacle s'il est considéré comme une fin en soi.
KÂRlKÂ 51
LES RÉUSSITES SONT AU NOMBRE DE HUIT : LA RÉFLEXION, L'ENSEI-GNEMENT ORAL, L'ÉTUDE (DES ÉCRITURES), LA DESTRUCTION DES TROIS SOUFFRANCES, L'OBTENTION DES AMIS, LA CONCENTRATION PURIFICATRICE.
LES TROIS MANIFESTATIONS DE BUDDHI, MENTIONNÉES AVANT LA RÉUSSITE, SONT LES ENTRAVES À CELLE-CI (KÂRIKÂ 46: CONNAIS¬SANCE ERRONÉE, INCAPACITÉ, SATISFACTION).
Le fait de recevoir un enseignement oral est une réussite en ce sens que l'enseignement oral, par tradition, est le révélateur d'une vérité vécue par un sage (témoignage valide). De ce fait, cet enseignement devient un moyen de connaissance juste.