J'ose

Depuis que j’étudie ce sublime texte du Samkhya, Buddhi reste la chose la plus extraordinaire et donc assez confuse…
Il y a aussi les tanmatras qui sont les liens énergétiques entre organes internes et objets externes !
Qu’elle magie !
Pour autant en regardant le tableau des tattvas on lit simplement qu’Ahamkara est le producteur, par le truchement des gunas, du monde intérieur et du monde extérieur…
Qu’elle belle idée, terrible ?
Que le « Je Suis qui a pris une forme » (Ahamkara) engendre les organes de perceptions et d’actions (indryas) est une réalité simple à comprendre avec Manas, maître de ces fonctions, mais que moi (dans ce Je Suis) engendre les tanmatras et les mahabuthas là la chose m’échappe…
Comment je pourrais être la source de ce monde extérieur puisque simplement il est aussi commun à d’autres ?
De fait quand je vois la lune dans le ciel étoilé, d’autres ailleurs en France voient la même lune !
Si comme le prétend le Samkhya les tanmatras et les mahabuthas sont des produits de mon égo (Ahamkara) il n’est pas possible que d’autres puissent voir la même chose que moi au même moment !
De fait même, le moment, l’espace ne devrait pas être commun à nous tous.
Vertige !!!
Revenons à cette Buddhi, on nous dit au Karikas 35 et 36
Buddhi appréhende donc tous les objets dans les trois temps et elle n’est pas concernée par la modification des Gunas en elle (cf : Ces instruments -hormis Buddhi… K36 ), elle reste donc hors de l’influence des gunas et donc ne se transforme pas, elle reste donc pour moi sattvique, tout le temps.•:• KÂRIKÂ 35
Puisque Buddhi avec les autres instruments internes (Ahamkâra et Manas) appréhendent tous les objets dans les trois temps, ces trois instruments internes sont les maîtres des portes tandis que le reste -les instruments externes- sont les portes de la perception.
•:• KÂRIKÂ 36
Ces instruments -hormis Buddhi- qui sont:
-différents les uns des autres,
-des modifications particulières des trois Guna,
-comparable à une lampe à huile,
révèlent tous les objets d’expérience de Purusa et les présentent à Buddhi.
Placée juste sous la cause substantielle de la manifestation (Prakrti), cette sublime prakrti non percevable par les sens, omniprésente dans toute la manifestation engendre Buddhi. On peut comprendre ici la puissance extraordinaire de Buddhi, qui incorpore toutes les potentialités en concervant la puissance indivise de Prakrti.
Tout est en elle !•:• KÂRIKÂ 23
Description de Buddhi ou Mahat (voir kârikâ 35).
-Buddhi est la faculté qui certifie aussi bien les réalités empiriques -une cruche, une fleur, etc.. - que les réalités principielles (Purusa, Prakrti, Mahat.. .);
-vertu, sagesse, détachement, pouvoirs supranormaux sont les quatre attributs constituant son caractère sattvique (révélateur). Leurs contraires représentent le caractère tâmasique (obscur) de Buddhi.
En elle on retrouve toutes les lois (mathématique, esthétisme, saveurs, positives comme négatives) et comme sa cause omniprésente, la prakrti, elle et commune à tout et tous puique le sens de l'individuation n'apparaitra qu'en dessous elle dans Ahamkara. Buddhi va ordonner et mettre en place avec esthétisme, saveur, sublimation toute la manifestation.
C’est Buddhi qui apparait en fin de manifestation quand l’homme observe la beauté de la fleur et de son lien magique avec l’abeille qui vient la butiner, c’est elle qui permet ce lien improbable entre le plan animal et le plan végétal par sa qualité d’intelligence parfaite, absolue et son sens d’organisation.
Alors, essayons de voir le processus dans des idées simples…
Jeannine entre dans une pièce, des gens se mettent à rire.
Le sens de l’ouïe renvoie les rires vers Manas. Les sens ne véhiculent pas d’aspects psychologiques.
Le Manas colle à ces rires perçus un sentiment de manque de confiance, l’égo dit « on se moque de moi, je les rejette » et Buddhi valide le fait qu’on se moque de moi, la frustration de Jeannine est totale…
Voila que Manas et Ahamkara, de concert, mais dans une erreur, vont éclairer la partie noire de Buddhi, qui ne pourra que valider les idées tordues des 2 confrères (Manas et Ahamkara).
Jeannine, vient d’éclairer que le coté noir de la buddhi par sa propre démarche égotique et sa souffrance.
Dans l’assemblée des gens qui ont vu entrer Jeannine, Sonia se rend compte du malaise de Jeannine…
Elle vient la voir et lui dit « Ne t’offusque pas Jeannine, quand tu es entrée on riait d’une histoire de Paul ».
Jeannine entend cela, avec les mêmes outils, Manas dit « Sonia est une personne de confiance », Buddhi alors valide cette idée…
Voila que Buddhi, en fonction de comment Manas et Ahamkara l’interpelle, va valider des données erronées ou vraies.
En elle rien ne s’est passé, rien n’est personnifié.
Elle a juste validé un questionnement.
Notre compréhension reste toujours limité par nos jugements et nos limites.
Oui, mais alors comment le Mahabutha peut-il être aussi bien validé pour moi que pour un autre qui regarde la lune alors que le Mahabutha est le produit de ce Ahamkara qui est berné par la mémoire et l’agitation psychologique de Manas ?
Un retournement particulier est possible, que je vous propose ici…
Le Mahabutha est à la fin de la chaine de production qui passe par la descente de la lumière dans Prakrti, Buddhi, Ahamkara, tanmatra et MahaButhas…
Donc ce ne sont pas les MahaButhas qui sont communs à nous tous, puisque engendrés par la notion d'égo.
Non
C’est Buddhi qui valide les expériences vécues.
C’est elle qui est aussi commune à nous tous.
Elle est comme l’arche tenue par les poteaux.
C'est en elle que l'expérience de quelque chose de commun à nous tous existe !
Alors Je perçois le Mahabutas et cette perception est donnée à Buddhi qui dit « C’est la lune », mais nous faisons tous partie de la même famille manifestée sur la terre, les humains !
Nous tous nous n’entendons pas d’infrason, ni d’ultrasons, nous ne voyons pas dans la nuit, nous sommes des mammifères, etc…, voila nos dispositions communes qui régissent 99% de ce que nous sommes et le 1% restant est nos dispositions personnelles.
Alors nous éclairons une partie de cette sublime Buddhi par rapport à nos dispositions humaines et nous sommes tous reliés par ces mêmes dispositions, ce même espace cognitif.
Alors la lune que je vois et une lune vue par un humain et cette information arrive à Buddhi par le canal humain, le même canal qu’une autre personne ailleurs en France utilise pour savoir si c’est bien la lune.
Buddhi, va alors valider la lune vue par les humains et c’est elle qui est le lien commun à nous tous.
Les Mahabuthas n'ont donc pas de réalité...
Un homme développe ses dispositions par des actes positifs et un jour échappe à la restriction commune du canal humain. Alors son interrogation vers Buddhi trouve un spectre plus large et Buddhi lui valide le fait qu’il est capable de voir les auras, les esprits, et même la lumière de Purusa.
La pleine rencontre, totale de Buddhi sera alors la cause de l’éveil.
Juste une idée...
