Vide !

Un forum pour échanger et partager librement sur notre recherche spirituelle.

Modérateur : Modérateurs

Répondre
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14354
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19
Localisation : Grimaud
Contact :

Vide !

Message par Denis » 19 avr. 2022, 00:17

Nous ne sommes que du vide dans du vide...
Mais un vide où la présence règne en absolue…
Une enveloppe piège du vide et nous laisse croire que nous sommes un individu séparé…
Puis des couches d’énergies de plus en plus denses empêchent la présence de se révéler.
Elles finissent par nous laisser croire que nous sommes quelque chose, car la présence devient Conscience, une conscience toujours en liaison avec quelque chose, une chose toujours différenciée et jamais unifiée ce qui donne ce tourbillon de croyances, d’émotions, de ressentis, de sentiments, de vouloir avoir et qui nous éloigne d’être…
Le chemin spirituel est le fait de laisser la présence se révéler totalement mais pour cela le personnage « bibi » doit disparaitre, il n’est rien et ne sera jamais divinisé…
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Cours de Yoga en live et étude de textes en live avec zoom
Avatar du membre
pashupati
Messages : 934
Enregistré le : 13 déc. 2010, 10:28
Localisation : marseille

Re: Vide !

Message par pashupati » 19 avr. 2022, 18:32

NAMASTÉ à tout le monde
NAMASTÉ Denis

Le vide shunya ou le vide du mental manas la CHITTAVRITHINIRODHA.
Ce vide là fait peur à tout le monde .on se demande pourquoi .
Ce vide là revele la conscience.cette conscience de soi qui aide à laver son karma.
Entre nous atteindre le vide de chaque instant exige une vigilance extrême à ne pas laisser le désir d'une pensée éclore.

Qu'en pensez vous ? NAMASTÉ
l esprit est plus fort que la matiere
Avatar du membre
lorkan739
Messages : 4417
Enregistré le : 07 nov. 2008, 12:07
Localisation : Lambesc (04)

Re: Vide !

Message par lorkan739 » 21 avr. 2022, 22:41

Salut Denis, salut Pashupatti,

Ce grand vide :
"La toute puissance Conscience établit de la sorte le monde différencié dans sa propre essence à la manière de reflet dans un miroir; et simultanément elle se révèle comme différenciée et comme indifférenciée, soi quelle fasse se succéder en elle-même comme à la surface d'un miroir les phases d'apparitions, de subsistance et de disparition de l'univers, soit que tel le miroir, elle reste une et indivisible sans être affectée par les reflets multiples et changeants, exempte de tout, bien que capable de tous les mondes en un moment éternel.
Telle est également l'activité de l'être indicible qui vit en apparence comme un homme ordinaire tout en ayant recouvré conscience de soi et de l'univers, ceux-ci étant identifiés, transfigurés.
Avec une connaissance, une volonté et activité divinisées, il se plait à agir, audacieux et libre en manière de jeu. On compare donc son activité spontanée à celle d'un roi puissant qui, dans l'exultation de sa force, prend plaisir à marcher comme un simple fantassin."
C'est, à mon avis, tout le contraire d'une vigilance. Réaliser ça, serait un peu comme avoir contempler pendant des lustres un point dans l'espace. Au point d'en arriver à se dire que bon, la chose existe, point barre. Gopala est Gopala, fin de l'histoire. C'est semble t'il la réalisation de Nisargadatta Maharajah qui après des années d'obéissance à son maître, dit-il, a laissé sa nature humaine prendre soin d'elle même.

Je crois que l'on peut expérimenter différentes sortes de vide sur le chemin. Mais celui là, à la saveur du plein puisqu'il met un terme aux autres vides que l'on peut rencontrer sur le chemin.
Ce que n'empêchait sans doute tout pas Nisargadatta de vivre des choses profondes puisque le Seigneur, par jeu (ou pour des raisons inconnues) crée des formes à la manière de reflets dans le miroir de la conscience. La conscience avec un "C" majuscule ou pas. Peu importe. Entre ces deux consciences, micro et macrocosmique il y'a un dénombrement dont toute façon "Bibi" n'est qu'un grain de poussières qui est déjà mort avant d'avoir dit ouf. Vertigineux tout de même toutes les séquences du temps qu'un individu peut vivre dans un espace aussi réduit.

Tiens ça me penser à un texte de Charles Baudelaire :
"Comprends bien ceci... Le temps présent se réduit à un point mathématique, et même ce point mathématique périt mille fois d'avoir que nous ayons pu affirmer sa présence. Dans le présent tout est fini, et aussi bien ce fini est infini dans la vélocité de sa fuite vers la mort. Mais en Dieu il n'y a rien de fini ; en Dieu il n'y a rien de transitoire ; en Dieu il n'y a rien qui tende vers la mort. Il s'ensuit que pour Dieu le présent n'existe pas. Pour Dieu, le présent c'est le futur, et c'est pour le futur qu'il sacrifie le présent de l'homme. C'est pourquoi il opère par tremblement de terre. C'est pourquoi il travaille par la douleur. Oh ! profond est le tremblement de terre ! Oh ! profond est le labour age du tremblement de terre ! Oh ! profond (et ici sa voix s'enflait comme un sanctus qui s'élève du chœur d'une cathédrale), profond est le labour de la douleur ! mais il ne faut pas moins que cela pour l'agriculture de Dieu. Sur une nuit de tremblement de terre, il bâtit à l'homme d'agréables habitations pour mille ans. De la douleur d'un enfant il tire de glorieuse vendanges spirituelles qui, autrement, n'auraient pu être récoltées. Avec des charrues moins cruelles, le sol réfractaire n'aurait pas été remué. A la terre, notre planète, à l'habitacle de l'homme il faut la secousse ; et la douleur est plus souvent encore nécessaire comme étant le plus puissant outil de Dieu ; - oui (et il me regardait d'un air solennel), elle est indispensable aux enfants mystérieux de la terre ! "
Baudelaire vivait-il en état de Samadhi ?

P.S : Je me demande si les auteurs des textes de yoga rédiger au moyen âge n'était pas à côté de la plaque. La mention du Samadhi comme d'une enstase merveilleuse. Tout plein de félicité, de plénitude, de béatitude en tout genre certains textes. Ou alors ce sont juste les erreurs de traducteurs un peu trop en proie à l'émotion ?

P. S : C'est pour ça que je n'ai cité que ce court extrait de texte sur les vides. Ce qui me fait penser que contrairement à ce que j'ai pu lire ce ne sont pas les commentaires de Ksemaraja mais plutôt ceux de Lilian Silburn.
Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
Avatar du membre
Denis
Site Admin
Site Admin
Messages : 14354
Enregistré le : 23 juil. 2004, 19:19
Localisation : Grimaud
Contact :

Re: Vide !

Message par Denis » 27 avr. 2022, 09:00

Hello Lorkan,

Je ne trouve pas du tout Baudelaire lumineux, je le perçois comme tout occidental, toujours dans la peur de la souffrance et une vision finalement tourmentée et un peu noire...

De qui est ton premier texte ?
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Cours de Yoga en live et étude de textes en live avec zoom
Avatar du membre
lorkan739
Messages : 4417
Enregistré le : 07 nov. 2008, 12:07
Localisation : Lambesc (04)

Re: Vide !

Message par lorkan739 » 27 avr. 2022, 12:01

Hello Denis,

Je trouve Baudelaire plus lumineux que beaucoup d'orientaux qui me semblent perdus dans une vision ascétique. C'est d'ailleurs je pense le point de basculement entre le sixième et le dernier vide.

La peur de la souffrance, je crois que nous y sommes tous confrontés. Que ça dépasse les frontières et c'est que c'est aussi le moteur qui nous engage à être audacieux. En tant qu'occidentaux, j'avoue que les hommes qui sont capable de rester des années dans des conditions de vie extrême assis en lotus dans un caisson (allusion à un Rinpoché) sans avoir recours à une pensée tourné vers Dieu. Ça me dépasse. Connaissent-ils vraiment la souffrance du cœur ? Celle qui vous vrille de l'intérieur ? Sans doute mon côté occidental tu me diras.

La source du texte est ici :


viewtopic.php?f=4&t=319&p=3162&hilit=Le ... emin#p3162

"Toujours en extase, grand Cygne glissant à la surface des eaux sans souiller sans immaculée blancheur, il perçoit encore une distinction entre pure et impur. Face à un univers qui, tel un spectacle, se déploie sous ses yeux, il se tient immobile, en nirvâna, passif et sans désir, n'ayant aucune raison d'agir puisqu'il baigne dans une paix inénarrable et dans la félicité de la Conscience."

Un commentaire de Lilian Silburn du Stavacintami de Bhattanarayana :

" Pourtant ces grands renonçants que sont les Sivaïtes kasmîriens s'opposent aux ascètes et muni qui cherche à imiter Siva mais ne parviennent pas à le découvrir malgrês les tourments dont ils affligent leur corps. Utpaladeva ironise à ce sujet : c'est pour s'amuser, dit-il, que Siva a trompé l'ignorant en revêtant le déguisement de l'ascète.
Le véritable renoncement qu'exige la nuit mystique doit être en effet purement intérieur ; c'est la mort total à soi-même, la renonciation au contingent et au distinct, à la jouissance comme à la douleur, à la connaissance, à l'effort personnel, aux pouvoirs surnaturels, à l'illumination et même à la félicité et l'amour mystiques s'ils s'accompagnent de la moindre limitations. Un tel détachement ne peut-être acquis qu'en concentrant son attention sur Siva unique et permanent, car c'est de l'attachement exclusif à Siva que découle l'oubli complet de soi ; si bien que cet ascèse d'amour consiste moins à se détourner de l'univers qu'à posséder Dieu."

Lilian Silburn

En tout cas Baudelaire dans ses écritures reflète excellemment bien cet antagonisme entre le bien et le mal, la volupté et la laideur, la beauté et la laideur qui ne laisse pas indifférent.
Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
Répondre