Mystère de notre existence…
Modérateur : Modérateurs
Mystère de notre existence…
Mystère de notre existence…
Pendant des années, nous vivons dans l’illusion de l’individu que nous sommes.
Le personnage, dès sa naissance, se crée en relation avec le monde, les autres personnes, nos forces, nos faiblesses, la culture, nos passions, nos désirs, nos blessures, etc...
Une infinité d’éléments nous façonnent.
Puis un jour, nous prenons conscience que nous pourrions être bien plus que cela, bien plus que cette forme ou cette énième forme qui se fige et nous fige de jours en jours.
Cet « éveil » nous plonge dans une quête de compréhension, de perceptions et d’expériences en tout genre pour tester qui nous sommes. À ce stade, on commence à sortir de l’emprise des illusions du monde, illusions sociales, illusions affectives qui nous forcent à devenir un être qui doit se plier à toutes les règles d’une société. Illusions des jeux d’ego, où on comprend que pour trouver le bonheur, on doit tenter de maitriser nos pulsions, nos désirs, nos fantasmes, nos joies, nos peines, nos souffrances… On devient flou pour le monde, flou pour nous-mêmes, c’est-à-dire avec de moins en moins de formes, d’attachements, de tentatives de se plaire ou de plaire qui est le comportement de l’adolescence.
On décide un jour d’utiliser des outils comme le Yoga, la méditation, les mantras, les prières, etc.…
Avec le risque de devenir besogneux et de se prendre au sérieux en développant des savoirs qui peuvent nous replonger dans des illusions et de nouveaux jeux d’ego…
Ainsi, on devient séduisant, attirant et beaucoup se perdent dans ces jeux où l’onanisme et la luxure deviennent les entraves à un réel développement spirituel…
Pour autant, depuis notre plus jeune âge et même avant, quelque chose est là, toujours là.
Cette chose n’a jamais bougé, ne s’est jamais transformée !
Cette chose est au centre de ce que nous sommes et nos existences se manifestent autour de cette chose. Comme une bille dans un jeu de roulette, notre existence prend des formes en réaction aux rebonds de cette bille. D’événements en événements, de coups en coups, de plaisirs en plaisirs ou de souffrances en souffrances, nous semblons nous transformer, évoluer ou involuer, mais cette chose au fond de nous ne bouge pas.
Étrangement, chaque fois qu’il nous serait possible de venir écouter cette chose, nous trouvons plein d’excuses pour la masquer. On fuit cette chose par tous nos comportements, notre logorrhée aussi bien interne qu’externe, nos colères, nos peurs, nos projections, nos mensonges, nos transformations, nos désirs, tout ce qui peut nous éloigner de l’instant présent, de la simplicité, de notre mort à nous-mêmes…
Il semble qu’apprendre à descendre en nous, dans le non forme, dans l’instant présent pour trouver cette chose soit très compliqué pour nous, que toute notre vie soit orientée uniquement vers l’extérieur de notre corps dans une quête exténuante d’aimer le reflet que nous voyons dans le miroir…
Cette chose est effectivement un grand mystère, le plus grand de notre existence finie et limitée, quand cette chose est infinie, sans forme, sans fond, sans appuis, mais si puissante.
On pourrait entrevoir cette chose comme un vide infini, mais ce n’est pas cela non plus. D’ailleurs cette chose ne peut être exprimée par un mot, ou des mots, elle échappe à tout cela, car les mots n’auront de cesse que de la limiter.
Ce mystère est insondable et ne se laisse gagner par rien, ou par tout
La plus grande pratique de mantras, de Yoga, de méditation ne pourra pas forcément nous donner la pleine compréhension, la pleine réalisation de cette chose car à chaque fois que nous tentons d’aller vers cette chose tous nos sens, nos attitudes, nos pensées nous ramènent vers l’extérieur ou du moins vers un extérieur à cette chose et irrémédiablement loin de cette chose. Cela se passe à chaque instant de toutes nos pratiques, rapidement on se prend au jeu, on redevient instantanément le personnage qui fait ceci ou cela et notre posture devient une imposture, notre mantra une affirmation de notre ego…
Si on se pose avec l’intention farouche de devenir complétement cette chose infinie et « sans forme », rapidement, nous nous coagulons dans une nouvelle forme, bien souvent imperceptible au début et qui se révèle avoir tout pris dans ses filets.
Avec la pratique, on perçoit quand la forme arrive, mais même là, c'est trop tard, nous nous sommes éloignés, irrémédiablement, du sentiment absolu de cette chose.
Elle semble absolument non connectable, non capturable !
On pourrait dire que cette chose est notre source, mais là encore, ce serait lui donner un sens, un axe qui serait uniquement orienté vers le fait d’ouvrir des yeux et pouvoir s’agiter avec notre corps et manipuler le monde autour de nous.
Cette chose n’a pas non plus de sentiment en elle… Certains parlent d’Amour, mais cette chose incorpore tous les sentiments possibles, toutes les potentialités, tout est en elle…
Pour tenter de rencontrer cette chose, nous devons opérer un retournement en nous, un retournement qui se fait par notre esprit, avec notre esprit. Il nous faut mourir à notre personne, en prenant conscience que nous sommes réellement personne, juste une illusion, mais là encore attention à ne pas juste créer un schizophrène en nous, un dédoublement, une nouvelle illusion qui nous plongera encore dans mille et une facettes des reflets du miroir et nous éloignera encore plus de la révélation de cette chose, de ce mystère.
Il n’y a rien qu’on puisse désigner en parlant de cette chose, elle Est et n’a pas d’avoir, pas de manifestation particulière, si ce n’est toutes les manifestations.
Mais cette chose est là, Présente en nous et présente en tout.
Une seule chose unique, sans second, qui orchestre tout sans laisser de traces et de preuves.
La seule preuve de son existence est que vous êtes en train de lire ce texte, cela n’a pas besoin d’être prouvé, vous êtes là, encombré dans toute une infinité de choses, de sentiments, d’envie de désirs qui n’entachent jamais cette chose, mais vous êtes là grâce à cette chose qui, en toile de fond, nous anime et anime toute chose animable.
Cette chose permet de dire « Je suis » !
« Je suis » n’a pas de lien avec « je suis cela », « Je suis » est très loin de « Je suis cela ».
Il nous faudra tenter et tenter encore afin de trouver une juste attention pour soutenir ce feu brulant, cette lumière incandescente de cette chose en laissant nos pans s’engloutirent un à un dedans.
Ce mystère est là, si présent et si inaccessible en sa totalité. Le numineux qui s’en dégage, le creuset qu’il creuse en moi m’aspire tout entier et laisse surgir une saveur incomparable, absolue, que rien ne peut remplacer.
Il semble que cette chose se rencontre dans notre totale nudité de tout, que rien de ce que nous pouvons faire, apprendre, comprendre puisse nous amener à rencontrer.
Tout au contraire, la chose se révèle de plus en plus dans une attitude très simple, le dos droit, le souffle ralenti, la cessation des pensées et une attention qui trouve toute sa force dans une intention farouche de se laisser submerger par ce mystère. Une acceptation et un abandon total à ce mystère qui nous englouti tout entier, une mort à son existence, à nos croyances, à nos savoirs. Un lâcher prise totalement maitrisé qui se perd dans la saveur incroyable de la Présence de ce mystère…
Alors dans notre existence, avec le retournement de l’Esprit réalisé, tout remonte à ce mystère, tout est absorbé à chaque instant par lui, toute l’existence n’a de sens aujourd’hui, pour moi, qu’à travers sa présence absolue, tout se perd en lui et rare sont les actions qui échappent à son aspiration, à son inspiration…
« Seul alors
Sans forme et sans image
Sans trouver fond ni appuis
On goutte je ne sais quoi
Que l’on vient d’aventure à trouver »
Carmel de saint Jean de La Croix
Pendant des années, nous vivons dans l’illusion de l’individu que nous sommes.
Le personnage, dès sa naissance, se crée en relation avec le monde, les autres personnes, nos forces, nos faiblesses, la culture, nos passions, nos désirs, nos blessures, etc...
Une infinité d’éléments nous façonnent.
Puis un jour, nous prenons conscience que nous pourrions être bien plus que cela, bien plus que cette forme ou cette énième forme qui se fige et nous fige de jours en jours.
Cet « éveil » nous plonge dans une quête de compréhension, de perceptions et d’expériences en tout genre pour tester qui nous sommes. À ce stade, on commence à sortir de l’emprise des illusions du monde, illusions sociales, illusions affectives qui nous forcent à devenir un être qui doit se plier à toutes les règles d’une société. Illusions des jeux d’ego, où on comprend que pour trouver le bonheur, on doit tenter de maitriser nos pulsions, nos désirs, nos fantasmes, nos joies, nos peines, nos souffrances… On devient flou pour le monde, flou pour nous-mêmes, c’est-à-dire avec de moins en moins de formes, d’attachements, de tentatives de se plaire ou de plaire qui est le comportement de l’adolescence.
On décide un jour d’utiliser des outils comme le Yoga, la méditation, les mantras, les prières, etc.…
Avec le risque de devenir besogneux et de se prendre au sérieux en développant des savoirs qui peuvent nous replonger dans des illusions et de nouveaux jeux d’ego…
Ainsi, on devient séduisant, attirant et beaucoup se perdent dans ces jeux où l’onanisme et la luxure deviennent les entraves à un réel développement spirituel…
Pour autant, depuis notre plus jeune âge et même avant, quelque chose est là, toujours là.
Cette chose n’a jamais bougé, ne s’est jamais transformée !
Cette chose est au centre de ce que nous sommes et nos existences se manifestent autour de cette chose. Comme une bille dans un jeu de roulette, notre existence prend des formes en réaction aux rebonds de cette bille. D’événements en événements, de coups en coups, de plaisirs en plaisirs ou de souffrances en souffrances, nous semblons nous transformer, évoluer ou involuer, mais cette chose au fond de nous ne bouge pas.
Étrangement, chaque fois qu’il nous serait possible de venir écouter cette chose, nous trouvons plein d’excuses pour la masquer. On fuit cette chose par tous nos comportements, notre logorrhée aussi bien interne qu’externe, nos colères, nos peurs, nos projections, nos mensonges, nos transformations, nos désirs, tout ce qui peut nous éloigner de l’instant présent, de la simplicité, de notre mort à nous-mêmes…
Il semble qu’apprendre à descendre en nous, dans le non forme, dans l’instant présent pour trouver cette chose soit très compliqué pour nous, que toute notre vie soit orientée uniquement vers l’extérieur de notre corps dans une quête exténuante d’aimer le reflet que nous voyons dans le miroir…
Cette chose est effectivement un grand mystère, le plus grand de notre existence finie et limitée, quand cette chose est infinie, sans forme, sans fond, sans appuis, mais si puissante.
On pourrait entrevoir cette chose comme un vide infini, mais ce n’est pas cela non plus. D’ailleurs cette chose ne peut être exprimée par un mot, ou des mots, elle échappe à tout cela, car les mots n’auront de cesse que de la limiter.
Ce mystère est insondable et ne se laisse gagner par rien, ou par tout
La plus grande pratique de mantras, de Yoga, de méditation ne pourra pas forcément nous donner la pleine compréhension, la pleine réalisation de cette chose car à chaque fois que nous tentons d’aller vers cette chose tous nos sens, nos attitudes, nos pensées nous ramènent vers l’extérieur ou du moins vers un extérieur à cette chose et irrémédiablement loin de cette chose. Cela se passe à chaque instant de toutes nos pratiques, rapidement on se prend au jeu, on redevient instantanément le personnage qui fait ceci ou cela et notre posture devient une imposture, notre mantra une affirmation de notre ego…
Si on se pose avec l’intention farouche de devenir complétement cette chose infinie et « sans forme », rapidement, nous nous coagulons dans une nouvelle forme, bien souvent imperceptible au début et qui se révèle avoir tout pris dans ses filets.
Avec la pratique, on perçoit quand la forme arrive, mais même là, c'est trop tard, nous nous sommes éloignés, irrémédiablement, du sentiment absolu de cette chose.
Elle semble absolument non connectable, non capturable !
On pourrait dire que cette chose est notre source, mais là encore, ce serait lui donner un sens, un axe qui serait uniquement orienté vers le fait d’ouvrir des yeux et pouvoir s’agiter avec notre corps et manipuler le monde autour de nous.
Cette chose n’a pas non plus de sentiment en elle… Certains parlent d’Amour, mais cette chose incorpore tous les sentiments possibles, toutes les potentialités, tout est en elle…
Pour tenter de rencontrer cette chose, nous devons opérer un retournement en nous, un retournement qui se fait par notre esprit, avec notre esprit. Il nous faut mourir à notre personne, en prenant conscience que nous sommes réellement personne, juste une illusion, mais là encore attention à ne pas juste créer un schizophrène en nous, un dédoublement, une nouvelle illusion qui nous plongera encore dans mille et une facettes des reflets du miroir et nous éloignera encore plus de la révélation de cette chose, de ce mystère.
Il n’y a rien qu’on puisse désigner en parlant de cette chose, elle Est et n’a pas d’avoir, pas de manifestation particulière, si ce n’est toutes les manifestations.
Mais cette chose est là, Présente en nous et présente en tout.
Une seule chose unique, sans second, qui orchestre tout sans laisser de traces et de preuves.
La seule preuve de son existence est que vous êtes en train de lire ce texte, cela n’a pas besoin d’être prouvé, vous êtes là, encombré dans toute une infinité de choses, de sentiments, d’envie de désirs qui n’entachent jamais cette chose, mais vous êtes là grâce à cette chose qui, en toile de fond, nous anime et anime toute chose animable.
Cette chose permet de dire « Je suis » !
« Je suis » n’a pas de lien avec « je suis cela », « Je suis » est très loin de « Je suis cela ».
Il nous faudra tenter et tenter encore afin de trouver une juste attention pour soutenir ce feu brulant, cette lumière incandescente de cette chose en laissant nos pans s’engloutirent un à un dedans.
Ce mystère est là, si présent et si inaccessible en sa totalité. Le numineux qui s’en dégage, le creuset qu’il creuse en moi m’aspire tout entier et laisse surgir une saveur incomparable, absolue, que rien ne peut remplacer.
Il semble que cette chose se rencontre dans notre totale nudité de tout, que rien de ce que nous pouvons faire, apprendre, comprendre puisse nous amener à rencontrer.
Tout au contraire, la chose se révèle de plus en plus dans une attitude très simple, le dos droit, le souffle ralenti, la cessation des pensées et une attention qui trouve toute sa force dans une intention farouche de se laisser submerger par ce mystère. Une acceptation et un abandon total à ce mystère qui nous englouti tout entier, une mort à son existence, à nos croyances, à nos savoirs. Un lâcher prise totalement maitrisé qui se perd dans la saveur incroyable de la Présence de ce mystère…
Alors dans notre existence, avec le retournement de l’Esprit réalisé, tout remonte à ce mystère, tout est absorbé à chaque instant par lui, toute l’existence n’a de sens aujourd’hui, pour moi, qu’à travers sa présence absolue, tout se perd en lui et rare sont les actions qui échappent à son aspiration, à son inspiration…
« Seul alors
Sans forme et sans image
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On goutte je ne sais quoi
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Carmel de saint Jean de La Croix
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Formation de Professeur de Yoga => Un véritable chemin initiatique - Début janvier 2025
Sadhana Peeth - Ashram - Lieu de pratique du Yoga en France
Cours de Yoga en live
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Re: Mystère de notre existence…
Merci pour ce partage intense et riche de profondeur. Ces mots résonnent comme une exploration intérieure universelle, un écho de ce que beaucoup de pratiques spirituelles et philosophiques cherchent à dévoiler : le mystère de l’existence et cette "chose", indescriptible, qui pourtant nous anime.
Ce qui me touche dans ton texte, c’est cette dualité que nous vivons tous : être pris dans les jeux du monde et ressentir, parfois de manière fugace, cette présence immuable en arrière-plan, cette force silencieuse qui semble toujours là, au-delà de nos pensées, de nos émotions, et même de nos actions. Tu décris magnifiquement cette tension entre vouloir atteindre cette chose et constater que toute tentative nous ramène à nos formes, à nos limites, à notre ego. Cette quête est à la fois fascinante et frustrante, un paradoxe inextricable qui nous pousse à aller toujours plus loin dans l’exploration de soi.
Il est vrai que le yoga, la méditation, les mantras, et d’autres pratiques peuvent facilement devenir des outils de l’ego, des façons subtiles de "faire", au lieu de "se laisser être". Mais peut-être est-ce là aussi une part du chemin : passer par ces illusions pour les transcender. Comme une vague qui s’élève avant de retomber dans l’océan, l’ego peut être ce qui nous mène, par épuisement ou désillusion, à cette présence que tu décris.
Ce mystère que tu évoques me rappelle les paroles des sages, qu’ils soient yogis, mystiques ou philosophes : cette "chose" est à la fois immanente et transcendante, présente dans tout et pourtant insaisissable. Elle est ce qui permet de dire "Je suis", comme tu l’écris si justement, mais elle échappe à tout concept, à tout cadre. Peut-être est-ce pour cela que les maîtres insistent sur le lâcher-prise, sur l’abandon, sur le fait de ne pas chercher à faire, mais à simplement être. Et pourtant, même cela peut devenir une quête, un effort, une nouvelle illusion.
L’image du retournement de l’esprit que tu décris est puissante. Ce mouvement intérieur d’abandon, de dénudement total, où l’on cesse de chercher à être "quelque chose" pour simplement goûter à cette présence, semble être la clé. Mais il est aussi terrifiant. Mourir à soi-même, à ses certitudes, à ses attachements, n’est pas un chemin facile. Pourtant, dans cette mort symbolique, il semble qu’une nouvelle vie puisse émerger, une vie centrée sur cette saveur incomparable que tu évoques.
Finalement, peut-être que ce mystère, c’est ce qui nous rappelle que nous sommes infiniment plus vastes que ce que nous croyons être, mais que cette vastitude ne peut être possédée, contrôlée ou même pleinement comprise. Elle peut seulement être vécue, dans ces instants où l’on cesse de résister, où l’on accepte de se fondre dans le courant de l’existence.
Merci encore pour ces mots qui invitent à la réflexion et à l’introspection. Ils rappellent que le chemin spirituel est autant un dépouillement qu’une découverte, et que cette "chose" est peut-être moins à atteindre qu’à reconnaître comme déjà là, silencieuse et éternelle.
Namaste

Ce qui me touche dans ton texte, c’est cette dualité que nous vivons tous : être pris dans les jeux du monde et ressentir, parfois de manière fugace, cette présence immuable en arrière-plan, cette force silencieuse qui semble toujours là, au-delà de nos pensées, de nos émotions, et même de nos actions. Tu décris magnifiquement cette tension entre vouloir atteindre cette chose et constater que toute tentative nous ramène à nos formes, à nos limites, à notre ego. Cette quête est à la fois fascinante et frustrante, un paradoxe inextricable qui nous pousse à aller toujours plus loin dans l’exploration de soi.
Il est vrai que le yoga, la méditation, les mantras, et d’autres pratiques peuvent facilement devenir des outils de l’ego, des façons subtiles de "faire", au lieu de "se laisser être". Mais peut-être est-ce là aussi une part du chemin : passer par ces illusions pour les transcender. Comme une vague qui s’élève avant de retomber dans l’océan, l’ego peut être ce qui nous mène, par épuisement ou désillusion, à cette présence que tu décris.
Ce mystère que tu évoques me rappelle les paroles des sages, qu’ils soient yogis, mystiques ou philosophes : cette "chose" est à la fois immanente et transcendante, présente dans tout et pourtant insaisissable. Elle est ce qui permet de dire "Je suis", comme tu l’écris si justement, mais elle échappe à tout concept, à tout cadre. Peut-être est-ce pour cela que les maîtres insistent sur le lâcher-prise, sur l’abandon, sur le fait de ne pas chercher à faire, mais à simplement être. Et pourtant, même cela peut devenir une quête, un effort, une nouvelle illusion.
L’image du retournement de l’esprit que tu décris est puissante. Ce mouvement intérieur d’abandon, de dénudement total, où l’on cesse de chercher à être "quelque chose" pour simplement goûter à cette présence, semble être la clé. Mais il est aussi terrifiant. Mourir à soi-même, à ses certitudes, à ses attachements, n’est pas un chemin facile. Pourtant, dans cette mort symbolique, il semble qu’une nouvelle vie puisse émerger, une vie centrée sur cette saveur incomparable que tu évoques.
Finalement, peut-être que ce mystère, c’est ce qui nous rappelle que nous sommes infiniment plus vastes que ce que nous croyons être, mais que cette vastitude ne peut être possédée, contrôlée ou même pleinement comprise. Elle peut seulement être vécue, dans ces instants où l’on cesse de résister, où l’on accepte de se fondre dans le courant de l’existence.
Merci encore pour ces mots qui invitent à la réflexion et à l’introspection. Ils rappellent que le chemin spirituel est autant un dépouillement qu’une découverte, et que cette "chose" est peut-être moins à atteindre qu’à reconnaître comme déjà là, silencieuse et éternelle.
Namaste


Tant que dure l’espace, tant que demeurent les êtres, puissé-je moi aussi demeurer pour dissiper les souffrances du monde.
Re: Mystère de notre existence…
Merci pour ton texte et tes ressentis.
Je ne crois pas que les maîtres insistent sur le lacher prise et l'abandon...
Cela doit arriver au bon moment, après un vrai travail sur soi, une véritable maturation et transformation.
Nisargadatta dans sa vidéo dit plein de fois que nous devons nous mettre à chercher et que le chemin spirituel est pour certains une réalisation instantanée, mais pour la plupart on doit passer par une longue maturation.
Je ne crois pas que les maîtres insistent sur le lacher prise et l'abandon...
Cela doit arriver au bon moment, après un vrai travail sur soi, une véritable maturation et transformation.
Nisargadatta dans sa vidéo dit plein de fois que nous devons nous mettre à chercher et que le chemin spirituel est pour certains une réalisation instantanée, mais pour la plupart on doit passer par une longue maturation.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Formation de Professeur de Yoga => Un véritable chemin initiatique - Début janvier 2025
Sadhana Peeth - Ashram - Lieu de pratique du Yoga en France
Cours de Yoga en live
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Re: Mystère de notre existence…
Merci pour ton retour,
Je suis tout à fait d’accord avec toi sur l’importance de la maturation et du travail sur soi avant d’atteindre un véritable lâcher-prise. Les enseignements de maîtres comme Nisargadatta Maharaj nous rappellent que le chemin spirituel est unique pour chacun. Pour certains, la réalisation survient comme une évidence soudaine, mais pour la majorité, c’est un processus graduel, exigeant patience, discipline, et parfois même des détours.
Ce que je voulais souligner dans mon texte, c’est justement ce paradoxe : l’idée qu’il faut s’efforcer, chercher et se transformer, tout en sachant que la clé réside finalement dans un lâcher-prise total. Mais comme tu le dis très bien, cet abandon ne peut pas être forcé ou prématuré. Il vient au bon moment, comme une fleur qui s’ouvre naturellement après avoir été nourrie et exposée à la lumière.
Merci encore pour ton regard, qui enrichit la réflexion et montre à quel point le cheminement intérieur peut être complexe et nuancé.
Je suis tout à fait d’accord avec toi sur l’importance de la maturation et du travail sur soi avant d’atteindre un véritable lâcher-prise. Les enseignements de maîtres comme Nisargadatta Maharaj nous rappellent que le chemin spirituel est unique pour chacun. Pour certains, la réalisation survient comme une évidence soudaine, mais pour la majorité, c’est un processus graduel, exigeant patience, discipline, et parfois même des détours.
Ce que je voulais souligner dans mon texte, c’est justement ce paradoxe : l’idée qu’il faut s’efforcer, chercher et se transformer, tout en sachant que la clé réside finalement dans un lâcher-prise total. Mais comme tu le dis très bien, cet abandon ne peut pas être forcé ou prématuré. Il vient au bon moment, comme une fleur qui s’ouvre naturellement après avoir été nourrie et exposée à la lumière.
Merci encore pour ton regard, qui enrichit la réflexion et montre à quel point le cheminement intérieur peut être complexe et nuancé.
Tant que dure l’espace, tant que demeurent les êtres, puissé-je moi aussi demeurer pour dissiper les souffrances du monde.
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Re: Mystère de notre existence…
Dans le non-forme (comme tu l'appelles) il y a la présence et la présence, c'est "je suis"...
Non ?
Non ?
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Re: Mystère de notre existence…
Dans le non-forme il n'y a ni ceci ni cela.
Le présence est une forme.
Il y a ni présence ni absence.
Il n'y a ni être ni non-être.
Il n'y a ni égo ni non-égo.
Etc...
Le présence est une forme.
Il y a ni présence ni absence.
Il n'y a ni être ni non-être.
Il n'y a ni égo ni non-égo.
Etc...