La compassion

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djamine
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La compassion

Message par djamine » 09 déc. 2007, 15:19

Peut-on dire que la Gîtâ est un guide pratique de la compassion au sens où la compassion doit se traduire en action. Arjuna refuse de combattre par compassion car il refuse de tuer famille, amis, maître pour un royaume qu'il ne voulait que pour eux. Krishna finalement le pousse à combattre après un long discours (jnana) et l'incite à abandonner tous les dharmas pour écouter la voix du maître.
Il y a donc une autre dimension à la compassion, les paroles d'Arjuna sont bien celle d'un sage( quand il parle d'abandon) mais elles ignorent quelques chose. Non pas que nous ayons à faire de tel choix dans nos vies courantes mais ce texte à le mérite d'éclaircir un mode de comportement face à tous les choix de la vie quotidienne. La compassion est au coeur du problème, peut-on alors parler de compassion naïve ou plutôt tamasique comme dirait la Gîtâ.
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djamine
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Message par djamine » 09 déc. 2007, 21:09

Je dois compléter pour bien apprécier les différences de point de vue entre les traditions et la pratique des vertues:
Pour ce grand humaniste (en parlant du Bouddha), il n'existait pas de différence entre les "guerres justes" et les "guerres injustes". En effet, à ses yeux, toutes les guerres étaient injustes, pour notamment quatre raisons.
En premier lieu, la guerre est condamnable sur le plan éthique, car elle engendre des tueries. De nombreux sermons du Bouddha insistent sur la nécessité, déjà évoquée plus haut, de "s'abstenir de tuer des êtres vivants"; il est donc logique qu'il n'approuve pas les crimes de guerre.
En deuxième lieu, le Bouddha est hostile à la guerre d'un point de vue psychologique, car non seulement elle est la conséquence de la haine, mais encore elle allume et propage l'incendie de la haine individuelle et collective. Or, dans maints passages canoniques, la haine est désignée par le Bouddha comme l'une des racines des actes moralement mauvais. Bien entendu, la mentalité haineuse qui cause la destruction est diamétralement opposée aux qualités mentales telles que la patience, la bienveillance, la compassion, etc, hautement louées par le Bouddha.
En troisième lieu, sur le plan social, la guerre est un phénomène tout à fait incompatible avec la pensée du Bouddha, car elle représente d'une part le trouble, d'autre part l'intolérance. Or, le Bouddha insiste sur la valeur du calme intérieur et extérieur, de la paix individuelle ainsi que de la paix sociale, et de la tolérance à l'égard des idées, des idéaux, des nations, des religions... d'autrui. Ainsi, le disciple du Bouddha est prêt à accepter le pluralisme et à respecter la liberté des autres, en ce qui concerne les choix individuels comme les choix collectifs. D'ailleurs, lorsqu'un adepte distingué d'une autre religion voulut devenir son disciple, le Bouddha lui demanda de bien réfléchir, une fois encore, avant de prendre une telle décision. Une telle attitude explique bien pourquoi l'histoire du bouddhisme ne connaît pas de "guerres saintes".
En quatrième lieu, sur le plan doctrinal, l'idée de guerre est tout à fait étrangère à la pensée du Bouddha: à ses yeux, tout ce pour quoi les êtres humains se battent (par exemple, les idées, les idéologies, la religion, la race, la richesse, la nation, le progrès, la victoire, la gloire, les frontières...) n'est qu'imaginaire et passager. Or, en considérant à tort que les choses sont permanentes et subtancielles, on leur attache une valeur fausse et on commence à prendre les armes à cause d'elles et pour elles. Ainsi, pour le Bouddha, l'éradication de tout conflit tant intérieur qu'extérieur passe par une compréhension correcte
Môhan Wijayaratna "Sermons du Bouddha"
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Denis
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Message par Denis » 09 déc. 2007, 22:49

Merci Djamine pour ces textes...
Je pense aussi que la compassion peut être dans certains cas assez naïves.
Nous touchons la un seuil psychologique très particulier, car tout le monde ne réagit pas de la même manière...
Pour certains la compassion de certaines personnes semble être une sorte de complaisance ou de laxisme.
Krisna explique à Arjuna, sur le chant de bataille, qu'il ne peut pas se soustraire à son dharma et qu'il doit livrer bataille, en même temps le texte que tu cites du Bouddha déclare que toute guerre est à éviter...
Pas simple, qui a raison ?
Personnellement je crois à la force et au fait d'être assez fort dans sa vie et de ne pas se soustraire à son dharma...
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Message par Cinderie » 10 déc. 2007, 09:41

Denis a écrit :Pour certains la compassion de certaines personnes semble être une sorte de complaisance ou de laxisme.
Pour te completer,Denis puisque j'ai fait de la compassion mon métier,je crois que cela s'apprend.
La sensiblerie,la sentimentalité naïve peut être le point de départ d'une noble compassion à condition d'apprendre le réalisme,de savoir différencier la réalité de la fiction
Il ne faut pas se laisser entraîner dans des contes auxquels le plus souvent croient eux mêmes ceux qui les racontent.

Lorsqu'on sait voir cette différence sans colère on peut alors aussi redonner en douceur ce récit à celui qui s'est raconté une fable plutôt que répondre du tac au tac à sa demande et c'est très beau aussi. Alors on peut sans rien ceder de sa conscience aider l'autre à y voir clair plutôt que d'être complaisant avec sa demande injustifiée.

Avec la restriction que ceci est valable pour des relations humaines dans les limites de la légalité.Quand on a affaire à un grand pervers,un grand tyran,un "fou de Dieu" à part la lutte armée qu'y a-t-il?
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Message par djamine » 11 déc. 2007, 00:47

Merci à Denis et Philoneta pour leur réponse mais je dois prendre partie à ce débat somme toute épineux je l'avoue. Pour cela je me servirai de cette phrase du Bouddha qui est magnifique et avec laquelle je suis entiérement d'accord par le coeur et par la logique:
La conquête engendre la haine car le vaincu demeure dans la misère; celui qui se tient à l'écart de toute idée de défaite et de victoire se maintient en paix
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Message par Denis » 11 déc. 2007, 07:54

La conquête engendre la haine car le vaincu demeure dans la misère; celui qui se tient à l'écart de toute idée de défaite et de victoire se maintient en paix
Cela est une démarche personnelle et je suis en accord avec elle, elle s'applique aussi à la vision de conquête d'un pays par un autre.
Mais en faite cela reste aussi une belle utopie car finalement pour moi l'idée de la paix est comme celle du bonheur, des états instables.
Nous sommes avant tout des prédateurs, et de loin le plus puissant, tous nos comportements sont liés à la prédation.
Même celui qui entre dans un couvent part en guerre contre lui même, cherchant à conquérir sa nature et la transcender.
J'aime la vision du Tao avec la vache et le bouvier, il y a un moment où pour que la vache obéisse, le bouvier utilise un anneau, une corde et un bâton avec un clou, pourtant tout cela est pour tendre vers une grande sagesse...
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Message par djamine » 11 déc. 2007, 14:52

C'est vrai que cette phrase du Bouddha est au-delà de toute prédation, mais cela ne fait que soulever le problème de la nature de l'homme que l'on cherche à fuir. Bien-sûr dans le tantra on ne fuit pas cette nature on cherche plutôt à la sublimer mais dans le Bouddhisme il y a le combat contre Mara qui représente bien les forces de la nature (mauvaise et plein d'orgueil) qu'il faut rejeter. Alors acceptation ou rejet voilà peut-être le vrai choix à faire.
PS: pour le tantra je suis pas vraiment sûr c'est seulement l'idée que je m'en fais et il me semble qu'il y a quand même des interdit (les 5 M) ce qui confirmerai mon avis qui est de rejeter au moins une partie de la nature voir entiérement comme le laisse penser l'insubstantialité des choses prônait par le bouddhisme.
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Message par Jugulé » 11 déc. 2007, 23:31

djamine a écrit :ce qui confirmerai mon avis qui est de rejeter au moins une partie de la nature voir entiérement comme le laisse penser l'insubstantialité des choses prônait par le bouddhisme.
On fait comment pour la rejeter cette nature et pourquoi faudrait le faire?
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Message par Denis » 12 déc. 2007, 10:12

Bonjour Djamine, la vision des 5M est une vision que ne partage pas toute l'Inde, elle est rattachée à la vision de la caste des brâhmanes...
Le tantrisme est une teinte particulière, on ne peut pas vraiment parler d'une voie à 100% et surtout pas cette grosse dérive que nous trouvons dans notre monde basé sur le développement de la sensualité et de du sexe...
Nous devons observer 2 aspects dans notre vie :
Notre démarche intérieure
Notre démarche avec la manifestation (extérieure)
Pour l'ascète :
Il tente de se préserver des tentations du monde manifesté et demande aux gens qui viennent le voir dans son monastère de respecter cette démarche, donc porter des vêtements normaux, ne pas parler fort,...
Au fond de lui il tente aussi de maitriser, dépasser, transcender sa nature qui se manifeste aussi par des désirs et tentations.
Le trantrikas, lui, recherche aussi à maitriser ses énergies, ses désirs, et il cherche aussi à transcender sa conscience, comme l'ascète ! Mais par contre il ne rejette rien du monde manifesté.
Au contraire, il sait qu'il lui faut de l'énergie pour pouvoir la lier à la conscience et ainsi faire monter les 2 dans une accélération, il va donc utiliser tout ce que la vie propose comme source d'énergie, l'alcool, le sexe, la peur, la violence, l'humilité, l'art, la beauté,.... Il ne l'utilise pas dans une recherche de plaisir, mais de conscience, et souvent quand la conscience est là, le plaisir devient bien autre chose...
C'est pour cela qu'on dit qu'un tantrikas : "fait feu de tout bois"...
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Message par djamine » 12 déc. 2007, 16:39

Denis a dit :
il va donc utiliser tout ce que la vie propose comme source d'énergie, l'alcool, le sexe, la peur, la violence, l'humilité, l'art, la beauté,....
Cela me semble plutôt dangereux, car il ne faut pas confondre des sentiments tel que l'humilité, l'art et la beauté avec le sexe, la peur et l'alcool. Cela voudrait dire que les alcooliques sont des tantrikas voir des libérés vivant ce qui serait somme toute assez drôle car je n'ai rien contre eux. Mais il faut voire la réalité en face des gens sombrent par manque de discipline là ou d'autre s'en sorte pas trop mal, où est la justice là-dedans, il n'y a pas d'égalité spirituelle, certains ni pensent même pas et tiennent un bonheur de surface, d'autres ni pensent pas non plus et ils tombent, et il y a ceux qui essayent c'est forcément eux les plus courageux et je leur pardonne leur maladresse mais je leur dit aussi discipline et éthique. Dans l'arbre du yoga les yamas et nyamas, représentent respectivement les racines et le tronc ne l'oublions pas. :D
PS: voici un proverbe indien
Nul homme n'est ton ennemi tous les hommes sont tes instructeurs
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Message par Denis » 12 déc. 2007, 18:42

Cela me semble plutôt dangereux, car il ne faut pas confondre des sentiments tel que l'humilité, l'art et la beauté avec le sexe, la peur et l'alcool. Cela voudrait dire que les alcooliques sont des tantrikas voir des libérés vivant ce qui serait somme toute assez drôle car je n'ai rien contre eux.
Je crois que tu n'as pas bien lu mon post...
Denis a écrit :Nous devons observer 2 aspects dans notre vie :
Notre démarche intérieure
Notre démarche avec la manifestation (extérieure)
Penses tu qu'un alcoolique ait une démarche intérieure ???
A mon avis pas un instant, car il a déjà un gros travaille sur sa démarche dans sa vie, dans le coté manifesté...
De plus j'ai écris :
Denis a écrit :Le trantrikas, lui, recherche aussi à maitriser ses énergies, ses désirs, et il cherche aussi à transcender sa conscience, comme l'ascète !
Penses tu là aussi que ce soit la démarche d'un alcoolique ???

Enfin, ne soyons pas binaire, utiliser l'alcool ou tout le reste ne veut pas dire devenir alcoolique ou dépendant de tout cela, il faut aussi comprendre que les Yamas et Niyamas sont les réfrénements et les disciplines pour l'ascétisme, pour les renonçants à la vie manifestée, mais il existe beaucoup d'autres chemins...
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Message par djamine » 12 déc. 2007, 21:37

Merci Denis pour ta réponse :D Je relis donc ton ancien poste avec plus d'attention et c'est vrai tu as raison de nombreux chemins sont possibles. Mais je voudrais comprendre, tu dis :
Nous devons observer 2 aspects dans notre vie :
Notre démarche intérieure
Notre démarche avec la manifestation (extérieure)
Faut-il préciser que l'aspect intérieur doit se refléter dans l'aspect extérieur, il doit y trouver un echo et inversement? C'est peut-être ce que tu dis là:
Il tente de se préserver des tentations du monde manifesté et demande aux gens qui viennent le voir dans son monastère de respecter cette démarche, donc porter des vêtements normaux, ne pas parler fort,...
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Message par Jugulé » 12 déc. 2007, 21:59

djamine a écrit :Faut-il préciser que l'aspect intérieur doit se refléter dans l'aspect extérieur, il doit y trouver un echo et inversement?
Il ne peut y avoir d'extérieur et d'intérieur que si la pensée 'je suis le corps' est présente. Les désirs sont une attraction vers l'extérieur. L'évidence de 'je ne suis pas le corps' nécessite un détachement complet vis-à-vis de soi-même, donc une fin des désirs. L'idée que l'on a de soi-même est si fortement ancrée qu'il faut 'casser' certaines habitudes par l'attitude, ce qui est la démarche de l'ascète qui cherche ainsi à calmer ses désirs par l'absence de tentation et la tentative d'oubli d'un certain mode de vie lié à ces désirs.
Quand la connaissance de 'je ne suis pas le corps' envahie l'être, tout n'est que manifestation de ce qui paraît 'extérieur'. Il n'y a plus pour celui-là d'écho entre ce que l'on pense être l'éxtériosation de son intériorité et l'intériorisation de son extériorité (un cachet d'aspirine philoneta?).
La discipline, se forcer à certaines attitudes, modifie d'elle-même le mode de pensée de l'individu, mais ne mêne en aucun cas à sa négation totale (de l'individualité).
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Message par Denis » 13 déc. 2007, 00:38

Oui Jugulé tu as raison mais je pense que tu fais un peu un hors sujet...
La dualité des démarches intérieures et extérieures restent fortent tout le long de la vie, certes, elle aurait tendance à disparaitre pour l'éveillé, mais vu que je pense que nous sommes en chemin, cette réalité, cette dualité demeure et il faut savoir se positionner par rapport à elle...
Soit refuser la manifestation et entrer dans l'ascétisme en se retirant du monde et alors observer très précisement les Yamas et Nyamas, soit tenter de vivre dans le monde en essayant de faire feu de tout bois...
Je sais où est ma démarche et qu'elles sont mes possibilités alors...
Modifié en dernier par Denis le 13 déc. 2007, 17:40, modifié 1 fois.
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Message par Jugulé » 13 déc. 2007, 10:52

Denis a écrit :La dualité des démarches intérieures et extérieures restent fortent tout le long de la vie, certes, elle aurait tendance à disparaitre pour l'éveillé, mais vu que je pense que nous sommes en chemin, cette réalité, cette dualité demeure et il faut savoir se positionner par rapport à elle...
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Message par Cinderie » 13 déc. 2007, 14:03

jugulé a écrit :un cachet d'aspirine philoneta
allez je m'essaye à répondre "je ne suis pas le corps"

je ne suis pas un individu non plus selon cette théorie?

Si c'est ce que cette phrase veut dire je me pense plutôt partie d'un tout que le tout lui même même si j'ai ma petite trappe d'accès au Grand Tout ?
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Message par djamine » 23 déc. 2007, 11:58

J'aimerais faire entendre un chant de Milarepa s'adressant à un berger:
Fils qui protège les bêtes, écoute-moi!
Le corps se tient à la frontière du spirituel et du matériel.
C'est l'intellect qui développe les turbulences,
Lui qui expérimente la douleur des mondes inférieurs.
Le tourbillon une fois abandonné, la situation s'inverse.
O noble fils, désirez-vous aller
Vers la cité céleste de la liberté?
Si vous le souhaitez, je peux vous y conduire.
Ce chant me touche beaucoup car il parle de liberté, il est bien une expression de la compassion car il est une aide pour chacun, une aide qui nous apprend que c'est l'intellect qui produit toutes ces turbulences. Le samkhya et la Gîtâ parle de la buddhi qu'il faut affermir il est vrai mais il faut aussi s'en défaire ou plutôt la transcender comme dirait les occidentaux Milarepa dit plus simplement :
Le tourbillon une fois abandonné, la situation s'inverse.
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Message par Cinderie » 24 déc. 2007, 10:15

Bonjour Djamine

Merci pour ce très beau texte cependant on ne soigne pas la température en cassant le termomètre. Je dirais que l'intellect voit que ce qu'il y a à voir .
je verrais plutôt dans l'affectif et l'imaginaire cette fonction de trouble,d'inverseur et heureusement nous avons l'intellect qui bien utilisé avec humilité et ouverture d'esprit permet de faire la part des choses.
Quel est le sens exact de ce chant selon toi ?
Pour mon compte après cette lecture je dirais :
Une conscience éclairée ne passe-t-elle pas par cette prise de conscience des turbulences?
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Message par djamine » 24 déc. 2007, 12:56

J'ai seulemement voulut attirer l'attention sur les turbulences de l'intellect ainsi que sur la question du corps. Mais le sens profond de ce chant et de tous les chants de Milarepa sans rentrer dans les détails techniques du bouddhisme est l'abandon, le renoncement ce qui fait la puissance du yogi, son extrème détachement qui lui permet de garder sa lucidité.
Si le renard sautait où saute le lion, il se casserait les reins.
dit Milarepa à un riche paysan. Mais je crois que l'abandon pour certains est graduel, progressif, si tentait que l'on est de progresser.
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