Denis a écrit :La tentative d'aller vers la lumière passe par l'arrêt du mental
je sursaute toujours à cette phrase...
je te soumets donc un résumé de mes recherches en même temps je ne suis pas assurée de répondre à toutes les objections mais il faut bien un début donc voici:
Le premier traité de Yoga a été écrit aux environ du IIème siècle avant notre ère par Patanjali. qui a ordonné et consigné par écrit des connaissances orales très anciennes
Au second verset, Patanjali déclare
"le Yoga est l'ensemble des moyens qui permettent d'obtenir un apaisement des agitations de l'esprit".
(Yoga chitta vritti nirodhah).
Par la suite, il précise que ces moyens sont de quatre ordres : éthique, physique, psychologique et spirituel.
Selon Patanjali, l'apaisement de l'esprit commence avec le respect d'une certaine éthique personnelle une certaine discipline de vie (hygiène coporelle, alimentation saine, engagement à travailler sur soi et à cultiver activement sa vie intérieure). Tel est en quelques mots l'éthique préconisée par le Yoga pour parvenir à ses fins, et cela, avant même toute pratique corporelle.
Par des pratiques d'ordre intérieures ou mentales, le Yoga tend donc à développer deux capacités psychologiques fondamentales : celle du recul intérieur (pratyâhâra) et celle de la concentration (Dharana)..
Faute d'une capacité suffisante à prendre du recul, nous restons le plus souvent englués dans nos soucis et nos difficultés, impuissants à les solutionner.
De même, faute d'être capable de rester suffisamment longtemps intéressé par un même objectif, nous échouons le plus souvent à atteindre nos vrais buts. Voilà en quelques mots à quoi le Yoga veut remédier par ses pratiques psychologiques.
Bien que le Yoga ne soit pas lié à une croyance religieuse particulière, il nous invite explicitement à cultiver notre sens religieux naturel, c'est à dire l'état d'esprit qui consiste à se relier consciemment à plus grand que soi.
Le Yoga est donc, de ce point de vue, une voie d'éveil spirituel et c'est à ce titre qu'il propose, entre autres, la pratique de la méditation comme moyen d'élargissement du champ de la conscience.
Les pratiques non physiques du Yoga sont nombreuses "Karma Yoga désigne les pratiques de vie fondées sur le respect de l'éthique du Yoga (action désintéressée).
Bakthi sentiments religieux tels que la foi et la dévotion.
Jnana Yoga (ou Yoga de la connaissance) pour désigner les pratiques qui mettent l'accent sur le développement du recul intérieur et de l'introspection lucide…
Les principes du yoga visent à mener à l'état de libération et d'unité.
Le samadhi est cet état contemplatif dans lequel la pensée saisie immédiatement la forme de l’objet. Cet objet de la méditation se révèle « en lui-même », dans ce qu’il a d’essentiel, et comme s’il était « vide de lui-même ».
Lorsque le samadhi est obtenu en fixant la pensée en un point de l’espace ou sur une pensée, l’enstase est dite « avec support » ou « différenciée » (samprajnata samadhi). Quand il est une pleine compréhension, c’est l’enstase « non différenciée » (asamprajnata samadhi).
L’enstase différenciée rend possible la compréhension de la vérité et met un terme à la souffrance, alors que l’indifférenciée détruit les impressions de toutes les fonctions mentales antécédentes et arrête les forces karmiques déclenchées par les activités passées du yogin.
l’enstase désigne « l’expérience de mystique naturelle », qui s’oppose à celui d’extase, expérience de mystique surnaturelle.. Le yogi en état de samadhi ne « sort » pas de lui-même, il n’est pas « ravi » comme le sont les mystiques ; tout au contraire il rentre complètement en lui-même, il s’immobilise totalement par extinction progressive de tout ce qui cause le mouvement : instincts, activité corporelle et mentale, intelligence même. Dans le samahdi parfait il y a extinction définitive de la l’enstase indifférenciée. est acquise par l’illumination obtenue spontanément lorsque le yogin se trouve au dernier stade de l’enstase différenciée. C’est la libération du purusa de l’emprise de la Prakrti. Après la libération: le yogin est (re)devenu le purusa, mais a un corps ; il vit dans la durée mais participe en même temps à l’immortalité ; c’est un libéré vivant. Il a intégré la coïncidence des contraires. Le samadhi n’est pas une simple régression le « délivré de la vie » recouvre la situation originaire enrichie des dimensions de la liberté et de la trans-conscience. Cette conscience de la liberté, qui n’existe nulle part dans le Cosmos, ni aux niveaux de la vie, ni aux niveaux des dieux, n’existe que chez l’Etre Absolu (Brahman).
En Samadhi (l'extase divine), l’objet de la concentration mentale et de la méditation profonde arrive à briller lui seul dans le champ élargi de la conscience du yogi. En même temps, la dualité sujet/objet, connaisseur/connu disparaît en totalité. Dans cet état, le mental prend entièrement la forme de l’objet et pour cette raison sa propre forme semble manquer. En réalité, les yogis disent que le mental ne disparaît pas parce que, bien que son mouvement libre qui tend à s’orienter vers les divers objets manque maintenant, la conscience beaucoup enrichie de l’acte de la connaissance demeure. Cela montre que, maintenant, la perception se réalise sans l’aide des canaux intermédiaires (par exemple, les sens, le mental, l’intellect) et en conséquence une telle expérience est, pratiquement, un phénomène d’identification. Samadhi représente donc un état d’identification non-différenciée avec l’objet à connaître, une immersion dans son essence ultime, dans une attitude de détachement de soi du connaisseur
Donc pour moi le samadhi tel que décrit là n’est pas l’arrêt du mental mais la perfection ultime du mental qui connaît par intuition directe sans utilisation de reflexions mentales plus primaires
Les autres documents lus depuis insistent aussi sur le volet psychologique du yoga sur lequel nous avons déjà discuté
Cette expression familiere est souvent reprise: la psychologie moderne n'a rien dit que le yoga ne savait déjà..