Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

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Alexandra
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Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Alexandra » 12 mars 2014, 13:05

Salut à tous, ça fait un moment que je ne suis pas revenue poster ici.
Je voulais vous faire part de mes expériences et pratiques depuis l'Inde en novembre jusqu'a maintenant.
J'attends des petits jumeaux pour mi-mai et je suis partie près de deux mois en Inde au 4eme et 5eme mois, ou j'ai fais quelques rencontre intéressantes, et je suis toujours en formation avec Denis, même si à partir de ce mois ci je ne peux plus m'y rendre et pour encore 6 semaines.
Je vais avoir un petit garçon et une petite fille et la grossesse bien loin de m'arrêter dans ma pratique, m'a donné de belles leçons de vie et de yoga.

Le 2 octobre j'achète mon billet sur un coup de tête, je vais avoir 30 ans le lendemain, je suis enceinte dans une situation compliquée et merdique et je ne sais pas encore si je vais garder le bébé ou non, je réalise que je suis complétement paumée, je vis avec quelqu'un que je n'aime plus et que je ne respecte plus depuis longtemps, j'aime quelqu'un d'instable et beaucoup plus jeune que moi, je gagne de l'argent dans des magouilles et mic-mac louches et pas très légaux, et je surconsomme trop d'alcool et de stimulants pour pas arranger l'affaire.
J'apprends que c'est pas 1 mais 2 bébés que j'attends deux semaines après ça, moi qui ne pouvais plus en avoir... je prends ma décision, je les garde et c'est tout, évidement dans ce contexte une naissance n'est pas encouragée et bienvenue auprès de la famille et des amis proche, mais il est temps que je fasse ce que moi j'ai envie.

Il va maintenant falloir maintenant mettre de l'ordre dans ma tête et dans ma vie.

J'embarque pour New Delhi le 14 novembre après avoir fêté tous les anniversaires de ma tribu, quitté mon ex, mise avec celui que j'aime, arrêté les produits et l'alcool et viré tout ce qui sentait mauvais de mon chemin.

Arrivée a New Delhi après un voyage de près de 24heures je loge chez mon ami indien, avec qui dès le lendemain, nous embarquons pour le rajasthan.
18 heures de train après nous voilà a Udaïpur, dans un palace d’où on voit les fêtes te animations de la pleine lune qui se on lieu sur la rive en face.
Spectacle de danse traditionnelle, d'odissy et de feu, inondé de pleine lune et entouré de voilures translucide dans des baldaquins a colonne je me laisse aller a rêvasser sur cette inde si mystique et profonde.
Quelques galères de CB me ramènent vite à la réalité ! Pas de cash, panique !
Bon tout se règle et je peux faire ma promenade sur un éléphant, mon rêve !

Re 18h de train, puis 1h d'avion et 1h de taxi et me voilà de retour a Varanasi, la cité mystique.

Je retrouve mes amis et hôtes, ma chambre et la cuisine indienne que j'aime tant. Ha je promets que je veux bien être végétarienne pour toujours en Inde !

C'est le début de l'hivers, et les moustiques qui ne semblaient pas survivre l'été sont bien au rendez-vous en hivers.
Deuxième jours, je pars a pied pour aller sur manikarnika, pour la puja dans le temple de mahadev.
Y'a de belles choses pour touristes, mais c'est dans ce minuscule temple dans la fumée des crémations que je veux être.
Mais je n'arrive pas a marcher jusque là bas. Je m'arrête a bout de souffle sur harischandra gath, je vois tout qui tourne autour de moi, je n'arrive plus a respirer, je m'assois sur un banc après avoir renvoyé avec des yeux noirs et un challow dédaigneux quelques gurus et mendiants.
Tout tourne, j'ai des points devant les yeux et devant un bûcher encore tout frais d'ou dépasse un pied, je vois 2 tous petits chevreaux blancs, chétifs, presque moribonds.
Et je ressens la présence au fond de moi de deux petits chevreaux blancs.
Et je ressens la présence de la mort.
Le présent, le futur et le passé se rejoignent en ce point, ne formant qu'une grande ronde, existant tous trois en même temps, dans la danse sans fin de shiva.
Je reste là jusqu'à la nuit tombée et puis en partant, je passe devant la cabane du baba qui vit là sur ce gath et s'enduit des cendres funéraires.
Il m'invite a entrer à m'asseoir, je m'assied j'obéis, je bois le tchaï et il me ressert encore et encore et finit par me verser son verre dans le mien.
On chante quelques mantra a shiva, puis silence un long silence emplit de la compréhension du monde. Beaucoup de monde vient voir le baba qui a décidé de m'appeler helena.
Je m'en vais, il fait nuit, des hommes me suivent, puis j'arrive dans la lumière d'assigath et ils ont disparu, la lumière fait fuir les cafards.

Je prends plusieurs cours auprès d'un prof de yoga très réputé et fameux qui donne des cours aux policiers, à l'armée, qui est très reconnu et a de grandes photos de lui avec de gigantesques assemblées a ses pieds.
De la merde.
Il arrive même a m'enseigner des postures en se trompant de noms.

Mon hôte a ce niveau est beaucoup plus intéressant. Il connait bien les védas et le yoga, mène une existence en accords avec cela. Il m'enseigne deux ou trois petites choses intéressantes et me donne un mantra très fort.

Et puis je rencontre Jason, qui avait posté ici pour chercher un ashram. Il loge pour pas cher et se nourrit de street food, c'est bon, pas cher, mais parfois on est malade.
C'est grâce a Jason que je vais rencontrer le vieux.
Il prend des cours de cithare et son prof lui a conseillé d'aller voir le vieux pour le yoga.
Il m'explique ou c'est et j'y vais le surlendemain.

Le vieux habite sur le toit d'un temple, il a un banian et un arbre a gouava. Il a deux pièces une pour sa famille, et une pour le yoga.
Une petite pièce aveugle bleue, ornée de vieilles peintures écaillées de shiva, quelques usés par ci par là.
Un petit renfoncement en guise d’hôtel dans lequel on retrouve toute la sainte famille et plus encore.
La pièce est traversée constamment par des petites souris et une fumée acre incessante s'élève du pied de l’hôtel.

Rencontre, les yeux du vieux me scrutent jusque dans le moindre recoin autant physique que mental, et j'ai l'impression que pas un seul nerfs, ligaments ou pensées n'est omis.
Il touche mon pied gauche et mes orteils et il me dit qu'il serait temps que je pose mes orteils au sol, je comprends; que je touche terre.
Je fais surya namaskar a sa demande et il observe.
Je manque de souplesse, je n'ai pas vraiment pratiqué depuis quelques temps et mes abus et la grossesse n'arrange rien.
Je me plains que j'arrivais mieux avant et il me fait remarquer qu'avant n'existe plus.
Qu'est ce que je compte faire maintenant ?
- On peut regretter longtemps, avant, mais en faisant ça, on apprécie pas maintenant. A 20 ans, j'étais un grand yogi très souple, très dynamique, j'avais un bel avenir. A 25 ans, je suis tombé malade et pendant 3 ans je n'ai pas pu bouger. J'ai perdu ma souplesse et tout ce que j'étais. J'ai passé beaucoup de temps a me morfondre.
Et puis au bout de 3 ans, je me suis rendu compte que je devais chercher autre chose. J'ai laissé tombé mes regrets d'avant et je me suis concentré sur mon mental. Et regarde maintenant, j'ai retrouvé la souplesse alors que je suis vieux ! Il n'y a pas d'avant, il n'existe pas !

Il me donne quelques postures et pranayama a travailler et pratiquer tous les jours : trikonasana, suptavajrasana, ustrasana, le papillon ?, nadishodana et suryanamaskar.
Il insiste particulièrement sur le pranayama et suryanamaskar.
Puis je me lève et le salut et il s'approche de moi et enfonce son index entre mes deux sourcils très fort.
Il me dit:
- Ici se trouve le om, visualise le om tout le temps jusqu'à ce que tu l'entendes.

Je salue encore et m'enfuit dans la nuit, me perdant dans les ruelles sinueuses de Varanasi, un peu à moitié sonnée, pas vraiment sûre d'être dans ce monde, je flotte.
Je me retrouve dans l'allée qui mène au gath principal a l'heure de la ganga puja, et cette agression sonore, visuelle et olfactive me donne la nausée.
Je vois le sourire du vendeur de jus de fruits frais à l'angle de la rue, un sourire amical et honnête, je m'arrête et prend un jus de grenade.
Je n'ai pas envie de parler, de rencontrer du monde, je veux aller m'asseoir dans ma chambre au calme et repasser les événements, noter surtout ce qui m'a été enseigné.

-Motorickshaw madame?
-Combien ?
-100.
-Trop cher. Je préfère le vélo.
Il me lance un regard de dédain, et je crache par terre.
Et c'est vrai. Les cahots de la route sont plus amortis en vélo. En plus c'est ouvert, je peux voir et respirer.

Dans la nuit je rêve. Je rêve du vieux, jusqu'à ce qu'il enfonce dans mon crâne une perle de verre ou de cristal entre mes deux yeux, et que j'entende ce OM si fort que je me lève en sursaut.
Nuit magique de l'inde antique, dans la cité de dieu.
Une sorte de brume engloutie toutes les étoiles et seuls quelques hurlements canins me parviennent.
Je rerentre et me mets à pratiquer nadishodana, jusqu'à ce que j'entre en état de guerre avec les moustiques. Tant pis pour nadishodana, les moustiques doivent mourir. Et tant pis pour ahimsa au passage aussi.
Après avoir perdu la guerre, je m’emmitoufle dans ma grande écharpe en coton en me faisant juste un petit trou pour le nez, et je tombe dans un sommeil agité.

J'ai demandé a avoir mon déjeuné a 9h tous les jours. Je me lève à 7, je pratique après une toilette sommaire a l'eau froide et j'attends que Jitendar m'amène mon petit déjeuner, certains jours, je pense plus au déjeuner qu'a la pratique que je suis en train de faire.
Un jus de fruit frais, un café noir, quelques morceaux de fruits et une spécialité délicieuse différente chaque jour.

Je retourne voir le vieux.
Sa femme est là, elle nous sert le tchaï et nous attendons qu'elle est fini sa puja. Elle vient s'asseoir avec nous.
-Tu as un tatouage fais voir ! (la plupart des indiens semblent aimer les tatouages) Ha !! C'est Kali !! Kali Ma ! Ce n'est pas bien de faire ça, ton corps va brûler, on doit pas faire les dieux sur des choses qui vont être détruites.
-(Si tu le dis) ...
Elle s'en va.
Je pratique avec le vieux, puis à la fin de la pratique je lui dis:
- ça n'a pas de sens. Tout dans ce monde va être détruit, alors on ne devrait faire aucune image de dieu.
- Laisse, le yogi est au delà de ces choses là. Notre compréhension est plus profonde que les croyances et les superstitions. Mais les gens ont besoin de ça pour se rassurer. Le yogi ne se rassure pas, il ne se berce pas de doux rêves et d'illusions, il cherche la vérité.

Il me sourit, de son sourire édenté, l’œil perçant de la vivacité de l'aigle.
Je comprends quelque chose au delà des mots. Je perce une arcane mystérieuse que je ne peux pas expliquer. Quelque chose a explosé en moi et m'a libéré, mais il n'y a rien a dire.

Le lendemain matin, je prends le tuktuk pour aller au kalivalli temple. Un temple calme au milieu de la ville, entouré d'un grand jardin. J'arrive et me faufile dans l'ombre jusqu’à un endroit discret ou je pourrais faire mes mantras semi-cachée.
Je passe une heure et demi a pratiquer les mantras avec le mala, puis j'ouvre les yeux et une fillette noire comme l'ébène me fixe depuis l'angle opposée. Elle est belle et elle me comprend, et je la comprend. Sa mère arrive et la pousse vers moi.
Elle me dit avec ses yeux:
- Je n'ai pas envie de t'importuner, mais ma mère me pousse.
Je réponds:
- Viens.
Elle arrive en courant et je lui glisse un billet, me lève, traverse la cour pieds nus et vais saluer la mère.
Kali Ma, au fond dérrière une grille, a ses pieds Shiva et des fleurs, des lampes a huile.
Elle me fixe de ses yeux écarquillés.
Nouvel éclair de compréhension, je dois partir, vite...
Je m'en vais a toute allure, les grilles du temple sont fermées.
La mère de la fillette me poursuit pour avoir encore de l'argent, je m'impatiente, retraverse le jardin le temple et sors par la ruelle.
La femme toujours a mes trousses.
J'arrive sur l'artère principal et un homme arrive, très amical, il parle français, il veut m'emmener quelque part, il me tire par le bras, il insiste, et je vois sa canine qui luit.
Je m'arrache a son étreinte et m’enfuie de l'autre coté ou un marchand de tchai m'ouvre son échoppe et me dit, entre entre, tu seras tranquille là.
Il me sert deux tchaï, me roule sur le prix et je prend le premier vélorickshaw venu pour rentrer.
Tant pis pour celui que j'avais commandé, je devais partir de là, et vite.

Je décide de rester quelques jours au repos, à pratiquer seule, et a écrire, faire le point, régler mes propres problèmes.
Au final, j'aurai écris 5 cahiers.

Je décide de retourner sur harichandragath, voir le baba.
Alors que je m'y rend, je me fais poursuivre par un jeune homme qui veut me rendre service en tout genre.
Il ne perçoit pas mon agacement et alors que je me tourne vers lui presque en criant, mon voile glisse et découvre mon épaule.
Au même moment, il se prend les pieds dans un des fils de cerfs volants et manque se ramasser par terre.
Il voit mon épaule tatouée et blêmit immédiatement.
- Sorry madame, sorry madame, sorry ... il me fait maintes courbettes en reculant, et il fait bien 5 mètres en arrière de cette façon avant de presque s'enfuir en courant.

Parfois les superstitions sont bien utiles.

Je ris a moitié du tour que je lui ai joué avant d'être a mon tour renvoyé de vilaine manière.

J'arrive a la cabane du baba, on m'invite a entrer et a m'assoir. Un autre baba, habillé lui, est là.
Il me regarde presque avec méchanceté.
Puis il change, il passe de la joie et la gentillesse a la froideur et méchanceté.
On boit du tchai et on chante pour krishna et rama.
Il joue d'un instrument a une seule corde pour accompagner.
Puis le baba tout cendré, j'ai oublié son nom, voit mon tatouage et il m'encourage a chanter le mantra a kali durga.
Il me demande si c'est ma déesse.
Je dis oui, l'image me correspond, mais la vérité de dieu n'a pas d'image.
Il approuve et apprécie ma compagnie.
Puis je m'étire, et le second baba voit mon ventre tout rond, qui jusque là était passé inaperçu.
Il s'énerve, parle a l'autre baba et me chasse.
Mon baba me regarde avec tristesse, en me disant du regard: désolé je ne peux rien faire, moi je t'aime bien.

Je m'en vais en essayant de faire bonne figure, en saluant, mais au fond de moi j'ai envie de partir en courant, et de pleurer.
Je ne reverrai pas le baba.

Je vois le vieux 3 fois par semaines, et on a commencé a parler du samkya karika.
Je pose des questions, sur la prakriti, les gunas, les énergies.
Beaucoup sur purusha et par le fait désormais nous parlons de texte et de méditation, mais il ne me fait plus faire de postures.
Il demande si je fais bien le pranayama 2 fois par jour.
Je lui dis que parfois je ne comprend rien au texte.
Il me répond alors pose le texte et fais nadishodana.
- Et si ensuite je ne comprends toujours rien.
- Alors fais nadishodana.
Et il me sourit.
Je comprends que je dois faire nadishodana jusqu’à y voir clair en tout point. Ça semble tout bête, mais n'ayant pas essayer, je ne peux que croire qu'il a raison.
Je me fixe cette idée : lorsque je ne comprends pas une situation, une chose, une lecture, une personne, je ferai nadishodana, jusqu'à ce que mon mental soit débarbouillé.

Essayez vous me direz !

Et nos rencontres vont a se train tranquillement, j'avance, je comprends des choses, j'écris et surtout je ressens la vie qui se développe en moi et qui me donne de précieuses informations sur la nature des choses.

Je vais sur les bords du gange a assigath et je regarde le déroulement du monde. Il m'apparait comme une grande peinture, pleines de couleurs et de richesses. Tout ce que je vois en dehors est aussi en dedans.
Toutes les qualités que je vois chez les autres sont en moi.
Tous leurs défauts aussi.
A quoi sert toute cette multitude ! C'en est trop j'ai envie que le monde explose !

Je rencontre un jeune homme perdu sur un gath, il vient d'arriver il est tout seul, je l'emmène avec moi au temple de mahadev, sur manikarnika.
Comme a chaque fois, je suis un peu mal a l'aise sur ce gath, une femme et blanche...
Nous enlevons nos chaussures et entrons pour la puja.
C'est mon ami, qui m'a été recommandé par un ami très cher qui célèbre la puja !
Quelle surprise alors !
Il m'accueille chaleureusement et s'excuse pour avoir manqué notre précédent rendez-vous. Son oncle, un baba célèbre baba nagnath, se bat en faisant une grève de la faim depuis 2008 pour sauver le gange.
Il doit faire les célébrations et n'a que peu de temps pour lui entre ses études et ses devoirs religieux.

Dans ce temple il y a un grand feu, un immense trident, un cobra, la vache nandi qui est agenouillée devant le grand linga au milieu de la pièce.
On y brûle énormément d'encens, et chaque personne présente joue du tambour, de la cloche.
Il y pénètre abondamment les fumées des crémations et les sens sont sursaturés.
On y sent la ferveur et l'énergie a peine à l'entrée.
C'est très fort, très intense, presque violent.
On ne chante pas doucement, on crie sa foi, sa ferveur, sa passion ardente pour dieu.
Et on y comprend parfois aussi un peu du mystère de la vie et de la mort surtout lorsqu'on sent les choses en devenir en soi, la vie présente à travers les chants dans le présent, et le passé dans la fumée funéraire.

Et puis on sort, avec mon ami tout neuf, on monte dans la tour de l'hospice tout en haut de manikarnika, vue sur les flammes qui se réverbèrent sur le gange, une clope, moment d'éternité dans cet orient enchanteur que j'aime tant.
La vie, la mort, dansons beau brun une valse au clair de lune sur le toit d'une tour ancestrale ou on voit le passé qui brûle et l'avenir qui se profile comme un rêve sur les bords du fleuve sacré.

Je revois mon ami le lendemain pour un restaurant chic musulman, les seuls restaurants quasiments qui proposent des spécialités a base de viande a Varanasi.
Un tour sur les gaths, un banglasshi pouarf !
Me voilà de retour dans ma chambre me demandant pourquoi j'ai bu cette merde soporifique. Je vais le payer pendant deux jours, régime riz et dhal.
Adieu mon ami !

Impie et sacré se rejoignent aussi dans la danse.

Je suis avec le vieux, il m'enseigne des pratiques de méditations et de concentration et il a entreprit de faire avec moi une étude sur les chakkras.
Il m'explique quelle posture a un effet sur quels chakkras, lesquels sont liés, ce que l'on peut en tirer, et les merveilleux pouvoirs que l'on acquiert a la connaissance de ceux-ci mélé a une pratique volontaire et régulière.
- C'est difficile d'avoir une pratique régulière.
- Non ce qu'il te faut, pour avoir une pratique régulière, c'est une routine. Tu installe une routine, comme base de ta pratique. La routine n'est pas différente de la pratique. Te lever tous les jours à la même heure, prendre ton déjeuner, aller travailler ça fait partie de ta pratique. Il n'y a que de cette façon que tu pourras avoir une "vraie" pratique. Sans routine la vie n'est qu'un chaos. Alors tu dois acquérir comme base, une routine, et cette routine te permettra d'entrer dans la pratique. Avoir une femme et des enfants, pour moi ça fait partie de ma pratique. Tous les jours je me lève, je pratique, je déjeune, je médite et puis je passe une ou deux heures seul a lire. Si je n'avais pas cette routine, ou je me couche tôt pour me lever à 5h, comment je pourrais passer tous les jours a pratiquer ?
- Il faut aussi de la volonté non ?
- Oui la volonté c'est quand tu as envie de paresser. Dans ma routine, je pourrais me laisser aller par exemple un soir de mariage, le lendemain, en m'étant couché a 2h je pourrais me dire, oh, que je suis bien dans le lit. C'est là qu'il faut faire appel à la volonté. Mais tu verras qu'avec la routine, l'effort de volonté deviens plus subtil, plus léger, et c'est un petit plaisir et une petite farce qu'on se fait a soi-même.
Sans la routine, tu uses de trop de volonté pour pratiquer, et alors il ne t'en reste pas assez pour repratiquer le lendemain, c'est un trop gros effort. La routine économise la volonté. Tu vas avoir deux bébés, c'est le moment de trouver ta routine.

Il ne me reste plus que quelques jours a Varanasi. Je sens quelque chose de pesant dans l'atmosphère et j'en parle a mon très cher ami des étranges coïncidences.
- Il y a quelque chose ici, je ne sais pas quoi, mais je sens une pesanteur, voir un danger qui rôde.
- C'est la ville sainte qui décide qui vient et qui part. Kashi c'est le corps de Shiva, il est temps que tu quitte Bénarès.
- Je dois rester encore 5 jours ici.
- Je t'aurai prévenu.


J'oublie cet épisode dans le restaurant om café qui fait de délicieuse spaghetti sauce tomate. J'y vais de temps en temps ou je me fais livrer de la bouffe chinoise, et comme je sais pas ce que j'aime je prend 4 ou5 plats a chaque fois et je nourris mon voisin Italien parti pour deux mois, il y a 6 ans.

Je mange, je pratique, je dors, j'étudie, et j'écris. J'ai entrepris une étude approfondie du tarot. Je sors peu, a part pour mes leçons avec le vieux.
Il faut dire que je commence a être lourde et fatiguée de me déplacer, c'est très bien la nature m'impose sa patiente.

La nuit de nouvelle lune est là, et je me rend compte soudain que tout a changé, dehors la brume, pas un seul bruit, ce qui n'est pas réel en Inde.
Je commence a voir, à délirer.
Je sais que je suis entre deux mondes, je connais déjà cet endroit et ça ne m'inspire rien de bon.
Je vois cette créature par terre, qui rampe, immonde, noire, faite de toute la laideur de l'humanité, je vais pour la retourner elle me saute au visage, c'est moi !! C'est l'immondice qui dégouline de moi, elle s'accroche a mes cuisses, veut pénétrer jusqu'à mes enfants!
Je crie, je ressors de là, pour un bref moment j'en ai le sentiment.
Je contacte rapidement les personnes que je connais qui peuvent m'aider une, deux, trois, ouf la troisième répond.
Mon ami des étranges coïncidences...
- Je t'avais dis de partir !!
- Je ne pouvais pas aide moi !
- Pries! N'arrête pas de prier, ne te laisse pas aller à la peur, abandonne toi dans la prière en confiance.
- Mais tu vas me rejoindre ? Il faut protéger mes bébés !
- Calme toi et prie, je vais faire ce que je peux, appelle la lumière et laisse partir l'ombre.
Le passage se referme, je suis de nouveau seule dans cet endroit. Et je prie en laissant les choses se dérouler
Je tombe dans un sommeil profond et sans rêve dont je ne ressortirai que tard dans la journée.

Il est temps de partir, je vais voir mon vieux une dernière fois et en partant je regarde sa mince silhouette évanescente qui s'efface au coin de l'escalier avec un petit pincement au cœur. Adieu, peut-être qu'on ne se reverra pas le vieux, d'ailleurs, as tu jamais existé ?

tuktuk, taxi, avion, metro, tram et rer après 3 jours de voyages me voilà en banlieue parisienne avec une coupe de champagne chez des amis de mon cousin adoré autour d'une raclette.
Waouh après 2 mois de bouffe végétarienne, j'ai presque des hauts le cœur devant toute cette viande.
Que m'arrive t'il ? Moi qui pourrais bouffer mes voisins d'ordinaire me voilà timorée devant un peu de chair morte ?
Je mange ce qu'il y a a manger, sans état d'âme, il faut bien se nourrir, ça ou autre chose ...
Le lendemain et pour me faire plaisir re steack saignant !
La femme de mon cousin avait pensé qu'après avoir été privée de viande si longtemps je devais en mourir d'envie.
Pas vraiment en fait.
Mon cousin qui est chirurgien cardiaque s'inquiète de mon état, je suis pâle, essoufflée et maigrichonne pour une femme enceinte de 5 mois, je dois faire de l'anémie et l'hypotension et de l'hypoglycémie. Soit dit entre nous, il avait absolument raison sur tout.

Je dois encore reprendre le train et nous voila courant comme des fous depuis le parking sous terrain de la gare de lyon avec seulement 3 minutes pour que j'attrape mon train.
Une femme enceinte maigrichonne qui court comme une dératée en tirant 30kg de bagage ça ne semble pas commun.
J'attrape mon train de justesse, et en arrivant il me restera encore a récupérer mon petit bolide de voiture pour me taper une heure avant d'arriver chez moi.
Enfin merci aux constructeurs j'ai mis 30 minutes.

Et nous revoilà tous les 3 en France, et là c'est le bordel, va falloir vraiment s'y mettre !
Mettre du clair, de l'ordre, poser ma base de routine pour installer ma pratique !

Courant janvier je pratique tous les jours, je récupère mon copain, on prend un appart, je vais a la formation ou je vois mes amis yogis et Denis et Patrick que je suis très contente de revoir et avec qui j'ai tant appris et apprend encore tant !
Et puis début février, j'ai enfin ma maison a moi, après des mois d'errance, une belle grande maison lumineuse, et au sommet une grande mezzanine avec deux fenêtres et un velux, les murs blancs et du parquet, et voilà ma première pièce consacrée exclusivement au yoga.

C'est dans cette maison que je suis en train de poser ma routine, de laisser faire son œuvre à la nature a travers moi pour donner naissance bientôt a mes bébés jumeaux.

Pour le moment ils font 1kg7 chacuns et j'ai du arrêter surya namaskar, et d'autres choses comme les rétentions, mais ça n'enlève rien la pratique finalement.
Slowly slowly me disait le vieux et ces paroles et conseils reviennent parfois me tourner dans la tête et je revois son visage mince et son sourire édenté.

Et après ... Il n'existe pas non plus après !


J'ai volontairement omis les pratiques et mantras, parce qu'il s'agit d'une véritable pratique, qui plus est la mienne et donc je trouve qu'elle a de la valeur, et que je suis tenue au secret, mais je suis prête a les enseigner a tout véritable pratiquant qui le souhaite, bien que sorti du contexte, ça semble beaucoup plus insignifiant.

J'espère que vous prendrez plaisir a lire ce récit, qui m'a donné du plaisir a l'écrire pour vous.
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Olivier
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Olivier » 12 mars 2014, 15:18

Beaucoup de plaisir à lire ce récit, que j'ai dévoré.
Merci Alassea :)
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par hridaya » 12 mars 2014, 17:41

salut alex, content de te lire/voir/ entendre/ sentir......

il y a de bien belles choses dans ton recit,et une bien joli ecriture,beaucoups d' emotions transpire de ces mots, beaucoups de sentiments, de vrai, de verité....... je t' embrasse avec beaucoups d' affections toi et tes deux pieds(petit garçons et petite fille) qui te maintiennent sur terre :wink: :coeur:
chevauche la monture du silence, afin de rejoindre le Guru Kabir
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par ava: » 12 mars 2014, 18:06

Merci Alassea pour ton très beau récit.

Quel courage et quelle force tu as ! :)
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Denis
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Denis » 12 mars 2014, 18:51

Sublime récit, Alassea, je suis très heureux pour toi de cette nouvelle situation qui semble enfin apporter la stabilité que tu souhaitais tant !
Preuve en est que quand on souhaite quelque chose avec volonté, la chose arrive !
Tiens nous au courant de la naissance de tes petits, j'essayerais de passer te voir avant !!

Bizz
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Cocostick » 12 mars 2014, 20:11

Trop bon de pouvoir lire un roman initiatique en l'équivalent de quelques pages. :roi: merci
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ValerieB
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Message par ValerieB » 12 mars 2014, 20:19

C'est rigolo, Alessea, j'ai pensé à toi toute la journée aujourd'hui, et je me demandais ce que tu venais, j'avais beau écarter ta pensée, hop, ça revenait, et je me disais" où est elle, que fait elle?" comme une pensée obsédante

et c'était encore plus fort- comme les Om- quand j'ai repris l'Odissi tout à l'heure après 5 semaines d'arrêt complet!

Et j'arrive ici, et voilà.... j'ai toutes les réponses!!!

Prends bien soin de vous! :)
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Odile » 12 mars 2014, 20:38

Superbe témoignage Alex ! merci ! :D :coeur:
Ce n'est pas en regardant la lumière qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité...
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Adam » 12 mars 2014, 22:15

Salut Alex,
Connais-tu ce passage de la vie de Ramakrishna Paramahamsa oû il rencontre son Guru qui l'initie de façon similaire à ce que tu racontes là ?:
il s'approche de moi et enfonce son index entre mes deux sourcils très fort
jusqu'à ce qu'il enfonce dans mon crâne une perle de verre ou de cristal entre mes deux yeux,
si oui , cela a-t-il un lien?
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Message par amandine » 12 mars 2014, 23:07

super beau!
merci Alex de l'avoir écrit .
vivement la suite.
prends bien soin de vous trois :coeur:
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Alexandra » 12 mars 2014, 23:15

Merci a tous! :D contente de vous relire !
C'est les petites coïncidences de la vie Shana ;)

J'ai oublié de dire que le vieux suivait les préceptes védiques et les yamas et nyamas, mais après avoir vécu et pratiqué bien des choses.
Nous avons commencé ensuite a parler du tantrisme mais je garde ça pour moi et puis d'autres choses.
Ce qui était étonnant c'était la similitude entre son enseignement et celui de Denis, sur bien des points.

Adam, oui ! J'avais lu ce livre et j'ai relus le passage et le livre, c'est très différent de ce qui m'est arrivé enfin il me semble, et je ne crois pas que le vieux ai lu ce livre, peut-être que mon rêve qui a suivit s'est inspiré de mon subconscient et des souvenirs qu'il y avait là.
C'est un endroit puissant de toute manière et il m'arrive de le toucher chez mes enfants ou mon copain et vraiment on sent qu'on peut établir une connexion avec quelqu'un par là.
Je ne serai pas surprise d'essayer de faire passer une pensée par mon index dans quelqu'un d'autre en faisant ça et de tomber juste.
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par micka » 13 mars 2014, 08:00

Merci pour le partage et l'effort de redaction, on a tous passé un bon moment(agreable, pas long!) a te lire
Tres bonne continuation
:)
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par philippe12 » 13 mars 2014, 08:15

Bonjour a toutes et a tous

Merci Alassea :coeur: pour ce partage
qui est superbement bien ecrit et avec une belle profondeur :allah:

Joyeux de te savoir tres heureuse :cryhappy:

Je te dédie ce superbe lever de soleil ( c'est le printemps tout est en fleur) et ma pratique de ce jour

C’est un plaisir de vous lire

Je vous souhaite
Une VIE remplie
D’AMOUR et
De LUMIERE

Namasté
Fichiers joints
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"Abhyâsa Vairâgyâbhyâm Tan-nirodhah"
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Adam » 13 mars 2014, 08:34

Oui Alex, je me joins à tous pour te dire ma reconnaissance, un texte clair ,une experience qui m'a interessée.

Par ailleurs, par hasard , ayant un livre qui s'appelle" La faim du vide" écrit par quelqu'un , qui aussi, fait réference à l'Inde et aussi à notre occident, j'ai eu la surprise de lire ,tout au début, quelque-chose qui est en rapport avec ce point "Ajna"et avec quelques chose comme une sublimation de l'energie sexuelle.Il y a dans cet ouvrage un accent mis sur l'aspect du yoga avec cette notion d'orienter ce qui ne l'est pas assez parfois, selon son avis sur son métier de psychothérapeute .
Bon, pardon de sortir ma science, mis puisqu'il y a des hasards heureux, je me suis demandé si celui-ci n'en est pas un, est-ce forme "d'opportunisme" , je vous en laisse juge, sachant que ce livre est écrit par un médecin ,qu'il traite d'anorexie et qu'il y a peut-être des cas malheureusement qui seront aidé, heureusement … ?en lisant ce post.
Tout cela est assez délicat et je ne dis pas que ça a un rapport avec ta situation ,ou la mienne, là, sauf que ce lieu de discussion ouvre sur toutes sortes d'azimuts.Merci aux autres aussi, même si je ne sais pas toujours le leurs exprimer, leurs posts m'intéressent souvent.
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Message par hridaya » 13 mars 2014, 09:57

J'ai volontairement omis les pratiques et mantras, parce qu'il s'agit d'une véritable pratique, qui plus est la mienne et donc je trouve qu'elle a de la valeur, et que je suis tenue au secret, mais je suis prête a les enseigner a tout véritable pratiquant qui le souhaite, bien que sorti du contexte, ça semble beaucoup plus insignifiant.

: non: garde ce secret, c’est comme tu l' a dit lié à ta pratique de plus il t' a était donné a toi pour toi, il te correspond.
le secret est important, ce n’est pas de l’ égoïsme que de ne pas le donner, c’ est de l’ énergie ,une accumulations d’énergies qui va travailler en profondeurs sur tes énergies ,si tu donne ce(s) mantras, même pour toi il perdront de leurs puissance……ce mantra est également en lien avec celui qui te le donne, il va aussi le sentir, le savoir, le lien du secret entre celui qui a transmit et celui qui a reçu est fondamental, il peut y avoir de grave conséquences…… il ne faut pas le prendre a la légère ce ne sont pas des croyance vagues ou des superstitions, tu reste libre de tes choix, tu est une personne généreuse ,cette générosité t’honore mais sur ce sujet là réfléchi bien……
chevauche la monture du silence, afin de rejoindre le Guru Kabir
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Alexandra » 13 mars 2014, 10:52

Merci Hridaya pour cette mise au point, de toute façon oui je sentais réellement une gène a en parler, tu confirmes ce que mon intuition profonde me dictait.
Je me sens prête maintenant a enseigner, je n'ai plus peur, et je commencerai sûrement dans quelques temps, mais je garderai certaines choses pour moi, comme des petites pierres précieuses posée ça et là, des rappels sacrés de la voie.
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Message par hridaya » 13 mars 2014, 10:57

Allasea

:wink:
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par lorkan739 » 14 mars 2014, 00:40

Je décide de retourner sur harichandragath, voir le baba.
Alors que je m'y rend, je me fais poursuivre par un jeune homme qui veut me rendre service en tout genre.
Il ne perçoit pas mon agacement et alors que je me tourne vers lui presque en criant, mon voile glisse et découvre mon épaule.
Au même moment, il se prend les pieds dans un des fils de cerfs volants et manque se ramasser par terre.
Il voit mon épaule tatouée et blêmit immédiatement.
- Sorry madame, sorry madame, sorry. .. il me fait maintes courbettes en reculant, et il fait bien 5 mètres en arrière de cette façon avant de presque s'enfuir en courant.
Mais tu es une magicienne ! :wink:

Fais gaffe quand même avec les superstitions. Il y a longtemps j'ai rencontrer un mec qui avait ce fameux tatouage sur la jambe. Il m'a raconté des choses assez
étranges qui se manifestaient physiquement...

Tiens tu vois là par exemple je sens que je vais encore passer une longue nuit ! :wink:

Et pourtant tu sais le garçon que j'ai rencontré c'était un gugus par rapport à toi.

Je te laisse imaginer... :wink:
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Alexandra » 14 mars 2014, 08:00

Ça se peut bien, la magie est très forte à certains endroit et Varanasi est un de ces lieux chargés. Mais je ne cherche pas a le provoquer c'est trop dangereux pour soi même.
La recherche du pouvoir est une quête de l'auto-destruction et de l'ego.
Mais nous tous yogi, ne sommes nous pas également des mages ?
Qui n'a pas vu après quelques temps de la pratique les hasards et coïncidences heureux, certains mystères éclairés et bien d'autres choses encore !
Peut-être seulement devenons nous plus attentif, mais je crois aussi, qu'en mettant de l'ordre en soi, en organise aussi l'univers autour.
Dans cette année ou j'ai mis de l'ordre, tout s'est organisé de façon parfaite pour moi.
C'est là la plus grande magie, trouver la paix intérieure amène la paix extérieure.

La puissance ne réside pas dans l'image elle n'est qu'un support que l'on charge consciemment ou non et comme un mantra, qui est chargé par les milliers de personnes ayant prié ou chanté cette image ou ce mantra.
C'est pour ça qu'il faut trouver un mantra ou une prière qui résonne vraiment pour soi, je viens de lire un petit livre qui en parle et qui cite l'exemple du livre le pèlerin russe que j'ai pas lu, mais dans lequel l'invocation c'est : seigneur Jésus Christ ayez pitié de moi.
L'image fait la même chose, d'abord c'est un support extérieur, puis il s'intègre en soi, puis il nous dépasse et vient la ferveur.
Mais dieu n'a pas d'image, nous ne prenons des images que parce que notre mental est trop limité pour saisir sa réalité.
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Message par Denis » 14 mars 2014, 10:29

Mais dieu n'a pas d'image, nous ne prenons des images que parce que notre mental est trop limité pour saisir sa réalité.
Oui !!!
Cela me rappelle aussi que dans le récit d'un pèlerin Russe, celui qui prie dit à un ami "si tu vois des choses en faisant la prière ni prête pas attention !"
Le Yoga donne une idée précise de tout cela "Un homme dans la pénombre prenant une corde enroulée sur elle même pour un cobra meurt d'une crise cardiaque" 8)
Donner de l'importance à tout ce que nous voyons dans nos pratique est se perdre dans un dédale de complaisance psychologique et force est de constater que la plus belle des Kali vue dans un songe ou dans une méditation ne change rien à rien...
Car a bien relire l'expérience d'Alassea, elle n'a pas perdu ses enfants et rien ne s'est vraiment passé. Alors si bien sur on ne laisse pas aller les émotions et le mental dans une suite imaginaire qui elle nous sera bien difficile à vivre et uniquement elle... :wink:
En chemin, le paysage défile... :wink:
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Message par amandine » 14 mars 2014, 11:04

Alassea a écrit :La puissance ne réside pas dans l'image elle n'est qu'un support que l'on charge consciemment ou non et comme un mantra, qui est chargé par les milliers de personnes ayant prié ou chanté cette image ou ce mantra.
je trouve ça super beau ça de le voir comme ça.. ça parle du lien avec les ancêtres
et de la confiance dans ce qui est transmis et qui ne fait que passer a travers nous.
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Message par MuadDib » 14 mars 2014, 19:53

aaa
Modifié en dernier par MuadDib le 05 juin 2015, 18:10, modifié 1 fois.
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Message par Denis » 14 mars 2014, 22:54

Nous existons dans un plan divin, lumineux.
Tout au fond du plan astral grouillent des formes de pensées élémentaires, comme autant de vers dans la vase d’un étang. Des « formes de pensées » aussi subtiles que nous sommes et qui peuvent nous agresser à tout moment si on s’oriente vers elles.
Leurs noms sont multiples : Volonté de puissance, haine, colère, violence, jalousie, désir de compétition, égoïsme, avidité, ignorance, paresse, vanité, ennui, mensonge, vol, meurtre, cruauté, doute, orgueil, indifférence, concupiscence, sensualité et encore tant d’autres « pensées »…

Plus on les redoutes, plus on les nies, et plus elles nous soumettent.

Il faut se persuader qu’elles ne peuvent nous atteindre, il nous faut affronter nos peurs et nous élever vers la pleine lumière, là dans la pleine lumière plus aucune pensée ne peut nous assaillir et nous soumettre.

Pour cela nous devons nous observer et ne jamais laisser s’installer en nous des pensées négatives mais au contraire toujours aller et être orienté vers la lumière…
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par lorkan739 » 16 mars 2014, 10:16

J'ai reçu un mantra.
Je ne fais plus "que ça"...
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Denis » 16 mars 2014, 13:54

Tu la reçu par la poste de Zalando ! :lol: :wink:

Raconte...
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par lorkan739 » 16 mars 2014, 18:59

La plus belle des Kali ! :wink:
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Denis » 16 mars 2014, 19:43

Aïe je crains le pire... :wink:
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par lorkan739 » 16 oct. 2014, 10:11

C'est toujours un délice de te relire...;)
Alassea a écrit :Dans la nuit je rêve. Je rêve du vieux, jusqu'à ce qu'il enfonce dans mon crâne une perle de verre ou de cristal entre mes deux yeux, et que j'entende ce OM si fort que je me lève en sursaut.
Nuit magique de l'inde antique, dans la cité de dieu.
Une sorte de brume engloutie toutes les étoiles et seuls quelques hurlements canins me parviennent.
« Dis-moi, ô Vénérable, encore un mot, quelque chose que je puisse emporter, que je puisse comprendre ! Donne-moi cela pour la route que j’ai encore à parcourir. Elle est souvent bien pénible, ma route, bien sombre, ô Siddhartha ! »
Siddhartha se taisait, le regardant avec son sourire toujours égal, toujours tranquille. Govinda, le cœur plein d’angoisse et de désir, regardait fixement Siddhartha, et dans ses yeux se lisaient la souffrance, l’éternelle et vaine recherche.
Siddhartha vit cela et sourit.
« Penche-toi vers moi, lui dit-il tout bas à l’oreille. Penche-toi encore davantage. Comme cela, encore plus près ! Tout près ! Embrasse-moi sur le front, Govinda ! »
Govinda s’étonna ; mais attiré par l’amour et par une sorte de pressentiment il obéit à ces paroles, s’inclina vers lui et toucha son front de ses lèvres. Il se produisit alors en lui une chose singulière. Tandis que ses pensées s’attardaient encore aux étranges paroles de Siddhartha, qu’il s’efforçait encore, et non sans que son esprit protestât, à s’abstraire du temps par la pensée, à se représenter le Nirvana et le Sansara comme ne faisant qu’un, tandis que l’immense amour et la vénération qu’il éprouvait pour l’ami étaient encore aux prises avec cette sorte de dédain que lui avaient inspiré ses paroles, il lui arriva ceci : Le visage de son ami Siddhartha disparut à ses regards ; mais à sa place il vit d’autres visages, une multitude de visages, des centaines, des milliers ; ils passaient comme les ondes d’un fleuve, s’évanouissaient, réapparaissaient tous en même temps,se modifiaient, se renouvelaient sans cesse et tous ces visages étaient pourtant Siddhartha. Il vit celui d’un poisson, d’une carpe, dont la bouche ouverte exprimait l’infinie douleur d’un poisson mourant, dont les yeux s’éteignaient... Il vit le visage rouge et ridé d’un nouveau-né, sur le point de pleurer... Il vit celui d’un meurtrier, il vit comme il plongeait un couteau dans le corps d’un homme... Il vit, au même instant, ce meurtrier s’agenouiller avec ses entraves et le bourreau lui trancher la tête d’un seul coup de son glaive... Il vit des corps d’hommes et de femmes nus dans les positions et les luttes de l’amour le plus effréné... Il vit des cadavres allongés, rigides, froids, vidés... Il vit des têtes d’animaux, de sangliers, de crocodiles, d’éléphants, de taureaux, d’oiseaux... Il vit des dieux : Krischna, Agni... Il vit toutes ces figures et tous ces corps unis de mille façons les uns aux autres, chacun d’eux venant en aide à l’autre, l’aimant, le haïssant, le détruisant, procréant de nouveau ; dans chacun se manifestaient la volonté de mourir, l’aveu passionnément douloureux de sa fragilité et malgré cela aucun d’eux ne mourait; mais se transformait, renaissait toujours, prenait toujours un nouvel aspect sans que pourtant entre la première et la seconde forme se pût mettre un espace de temps... Et toutes ces formes, tous ces visages reposaient, s’écoulaient, procréaient, flottaient, se fondaient ensemble ; au-dessus d’eux planait quelque chose de mince, d’irréel, semblable à une feuille de verre ou de glace, sorte de peau transparente, valve, moule ou masque liquide, et ce masque souriait, ce masque c’était la figure souriante de Siddhartha, que lui, Govinda, venait juste à ce moment de toucher de ses lèvres. Et c’est ainsi que Govinda vit ce sourire du masque, ce sourire de l’Unité du flot des figures, ce sourire de la simultanéité, au-dessus des milliers de naissances et de décès. Le sourire de Siddhartha ressemblait exactement au sourire calme, délicat, impénétrable, peut-être un peu débonnaire et un peu moqueur, de Gotama ; c’était le sourire des mille petites rides de Bouddha, tel que lui-même l’avait si souvent contemplé avec respect. C’était bien ainsi, Govinda le savait, que souriaient les Êtres parfaits.
Ayant perdu toute notion du temps, ne sachant plus si cette vision avait duré une seconde ou un siècle, ne sachant plus s’il y avait au monde un Siddhartha et un Govinda, si le Moi et le Toi existaient ; le cœur comme transpercé d’une flèche divine et saignant d’une douce blessure, l’âme fondue dans un charme indicible, Govinda demeura encore un instant penché sur le visage impassible de Siddhartha, qu’il venait de baiser et qui avait été le théâtre de toutes ces transformations, de tout le Devenir, de tout l’Être. Ce visage n’avait point changé après que les mille petits sillons creusés par les rides se furent refermés. Il avait repris son sourire immuable, discret et doux, peut-être très débonnaire, peut-être railleur, exactement semblable à celui de l’Être parfait.
Govinda s’inclina profondément, des larmes coulaient de ses yeux sans qu’il s’en aperçût tandis qu’il sentait s’allumer dans son cœur le sentiment du plus ardent amour et de la plus humble vénération. Il se prosterna jusqu’à terre devant l’Homme qui restait là, assis, immobile, et dont le sourire lui rappelait tout ce qu’il avait aimé dans sa vie et tout ce qu’il représentait pour lui de précieux et de sacré.

- Siddhartha - de Herman Hesse
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Re: Pratique d'une femme enceinte, depuis l'Inde jusqu'en France

Message par Denis » 16 oct. 2014, 14:36

Trop beau Siddhartha - de Herman Hesse, c'est un de mes livres préférés !
Merci Lorkan !! :wink:
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