Bonjour Elise, comme j'ai ressenti ce poids qui t'accable en te lisant ! Pour avoir été confronté à la même situation avec deux enfants nés à un peu moins de 4 ans d'écart l'un de l'autre (je suis encore un tout jeune père !), je me reconnais dans ce que tu traverses. Mon deuxième fils a passé les 10 premiers mois de sa vie à se réveiller la nuit toutes les 40 minutes, autant te dire que passer ses journées au radar, j'ai connu
Voici mon expérience qui vaut ce qu'elle vaut.
J'étais à l'époque obsédé par la pratique, d'une manière que je trouve plutôt déséquilibrée avec le recul. Je me faisais le double reproche, à la fois, de ne pas pouvoir la tenir avec l'assiduité et la discipline que j'exigeais de ma part ; mais aussi de ne pas être suffisamment disponible pour mes enfants, que ce soit du fait-même de la pratique ou de par l'irritabilité et l'impatience générées par la situation.
Si cela peut t'être utile, j'ai trouvé une porte de sortie par la reconnaissance du fait que la pratique, aussi importante soit-elle dans toutes les traditions, n'est qu'un véhicule et pas une fin en soi ; que la relation à Dieu est amour et abondance de la grâce pour celui qui la demande ; que passer du temps avec ses enfants, les servir et les élever, sont des pratiques en soi et autant de chemins vers Dieu.
Et aussi bête que cela puisse paraître, la réalisation terre-à-terre mais pleine de bon sens que nos enfants ne le restent que quelques années, que cela ne dure qu'un temps (le manque de sommeil aussi je te rassure) et qu'ensuite il est trop tard pour rattraper le temps perdu. Que nous sommes humains et qu'il faut composer avec la fatigue, le manque de sommeil, la nervosité et l'irritabilité qui en résultent, du mieux que l'on peut et parfois (souvent) très imparfaitement.
Bref, essaie d'être moins dure envers toi-même et, si cela te parle, remets-t'en à Dieu. Chaque moment, même les accès de colère et de découragement, peut être une pratique et une offrande.