SATCHAKRANIRUPANA vision précise des chakras

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Denis
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SATCHAKRANIRUPANA vision précise des chakras

Message par Denis » 03 nov. 2016, 13:16

SATCHAKRANIRUPANA

1 Dans l’espace qui se trouve à l’extérieur de la colonne vertébrale, à gauche et à droite, se trouvent les deux nâdî Idâ (lune, féminin) et Pingalâ (soleil, masculin). Le nâdî Sushumnâ, dont la substance se compose des trois Guna (qualités), est au milieu ; on l’appelle le nâdî Sushumnâ dans sa partie la plus extérieure, et le nadî Vajra en son milieu. La partie qui se trouve le plus à l’intérieur est le nadî Chitrini . Sushumnâ navigue à partir du milieu de kanda (racine de tous les nâdî) jusqu’à la tête ; vajra à l’intérieur s’étend du pénis à la tête.
2 A l’intérieur de Vajra est Chitrini, brillant de l’éclat de OM. Il est aussi subtil que le fil de l’araignée et transperce tous les lotus (chakra) qui se trouvent sur l’épine dorsale. Il est pure intelligence. A l’intérieur de Chitrini est le nâdî Brahma, qui va de l’anus juste en haut de linga (symbole du phallus, représentant aussi le corps astral) dans le chakra muladhara, jusqu’à bindu (nœud) dans le péricarpe de Sahasrara.
3 Chitrini est beau comme une chaîne d’éclairs et fin comme la fibre du lotus; il brille dans l’esprit des sages. Il est très subtil, éveilleur de pure connaissance et incarnation de toutes les félicités, sa nature véritable est pure conscience. La porte de Brahma (Brahmadvâra) brille par son ouverture. Celle-ci est l’entrée dans la région couverte d’ambroisie et s’appelle le Nœud; c’est l’ouverture de Sushumnâ.

Le chakra ADHARA ( MULADHARA)
4 Ce lotus est attaché à l’ouverture de Sushumnâ et se trouve entre les parties génitales et l’anus. Il a quatre pétales de couleur pourpre. Sa tête penche vers le bas. Sur ses pétales sont les quatre lettres de Va à Sa, de la couleur de l’or.
5 Dans ce lotus, la région carrée de Prithivi (élément Terre) est entourée de 8 pointes brillantes. Il est d’une couleur jaune scintillant et beau comme l’éclair, comme l’est aussi le bija de Prithivi, la syllabe mystique «graine» du Chakra, ici «Lam», qui est à l’intérieur.
6 Bija est orné de 4 bras et juché sur le roi des éléphants. Il porte sur ses genoux l’enfant Créateur, resplendissant comme un jeune Soleil, qui a 4 bras et 4 têtes.
7 Ici demeure une devi (déesse) du nom de Dâkinîi. Ses 4 bras scintillent de beauté et ses yeux sont d’un rouge brillant. Elle est resplendissante comme l’éclat de nombreux soleils se levant tous en même temps. Elle est porteuse de la révélation de l’Intelligence toute pure.
8 A côté de l’ouverture du Nâdî Vajrâ et dans le péricarpe, luit en permanence un triangle lumineux et doux : Kâmarûpa, appelé aussi Traipurâ. Il y a toujours et partout le vayu (force vitale) appelé Kandarpa (le dieu de l’Amour) qui est d’un rouge très profond ; c’est le seigneur des êtres, resplendissant comme dix millions de soleils.
9 A l’intérieur du triangle est svayambhu (qui s’est engendré lui-même) dans sa forme linga (Shivalinga) beau comme l’or fondu, avec sa tête vers le bas. Il est révélé par la connaissance (jnana) et la méditation (dhyana) et a la forme et la couleur d’une feuille nouvelle. Sa beauté est pareille aux froides lueurs de l’éclair et au charme de la pleine lune. Le deva (dieu) qui demeure heureux ici a la forme d’un tourbillon.
10,11 Au-dessus de Shivalinga luit la kundalini en sommeil, fine comme la fibre d’une tige de lotus. Elle est maya (la déroutante) en ce monde, couvrant doucement le creux de la tête de Shivalinga. Comme la spirale d’un coquillage, sa forme brillante et serpentine s’enroule trois fois et demie autour de Shivalinga, et son éclat est celui du flash formidable du jeune éclair. Son doux murmure est comme le bourdonnement indistinct d’un essaim d’abeilles folles d’amour. Elle produit de mélodieux poèmes ainsi que toute autre composition en prose ou vers, en Sanskrit et dans d’autres langues. C’est elle qui maintient tous les êtres du monde par l’inspiration et l’expiration, et elle resplendit dans la cavité du Lotus-racine comme une chaîne de brillantes lumières.
12 A l’intérieur de Shivalinga règne le dominant Para, éveilleur de la connaissance éternelle. Il est le kalâ (séquence) omnipotent, une forme du Nâda (son) Shakti qui est merveilleusement habile à créer et est plus subtil que le plus subtil. Il est le réceptacle de l’incessant fleuve d’ambroisie qui coule de la Félicité Eternelle. L’univers tout entier est illuminé par son rayonnement.
13 En méditant sur Para ( ou kundalinî) qui brille dans le mûlachakra avec l’éclat de 10 millions de soleils, un homme devient Maître de la parole, Roi parmi les hommes, et un Expert en toutes sciences. Il devient à jamais exempt de toute maladie et le plus profond de son esprit se remplit de grand contentement. De caractère pur par ses paroles profondes et musicales, il sert les plus grands des deva.

Le chakra SVADHISTHANA
14 Il y a un autre Lotus situé à l’intérieur de Sushumnâ au départ des parties génitales; il est d’une belle couleur vermillon. Sur ses 6 pétales sont les lettres de Ba à La, avec bindu (point) en surimpression sur chacun, de la couleur étincelante de l’éclair.
15 A l’intérieur de ce Lotus est la région blanche, brillante et humide de varuna, qui a la forme d’un croissant et à l’intérieur, assis sur un makara (crocodile légendaire) est le bija Vam (syllabe «germe» utilisée comme un mantra). Il est sans tâche et blanc comme une lune d’automne.
16 Hari (Vishnu) se trouve à l’intérieur du bindu de vam; il est la fierté de la jeunesse, son corps est d’un beau bleu lumineux, il porte un vêtement jaune, a 4 bras et porte le shrivatsa et kaustubha (joyau). Protège-nous !
17 Ici réside Râkinî, de la couleur d’un Lotus bleu. La beauté de son corps est rehaussée par ses bras porteurs de différentes armes. Elle porte un habit céleste et des ornements. Son esprit est exalté par l’absorption de la liqueur d’ambroisie (qui descend de Sahasrara).
18 Celui qui médite sur ce Lotus sans tâche, appelé svadhisthana, est aussitôt débarrassé de ses ennemis, telles la lubricité, la colère, l’avidité... Il devient Maître parmi les yogi et est comme le Soleil illuminant les ténèbres de l’ignorance. La richesse de ses mots pareils au nectar coule en prose et en vers dans son infaillible discours.

Le chakra MANIPURA
19 Au-dessus de svâdisthâsana, à la racine du nombril, est un Lotus brillant de 10 pétales, de la couleur des nuages lourdement chargés de pluie. Dedans sont les lettres de Da à Pha, de la couleur du lotus bleu, avec nada et bindu au-dessus d’eux. Méditer sur la région du feu, de forme triangulaire et brillante comme un soleil levant. A l’extérieur de ce triangle sont les trois marques de svastika (porte), une de chaque côté du triangle, et à l’intérieur est le bija de Vahni lui-même( Ram).
20 Méditer sur lui : assis sur un bélier, il a 4 bras et irradie comme le soleil couchant. Sur ses genoux demeure toujours Rudra, d’un vermillon pur. Il est blanc et tâché de cendres; il a l’air très vieux et a trois yeux. Ses mains donnent des bénédictions et chassent les peurs. Il est le destructeur de la création.

21 Ici demeure Lâkinî, la bienfaitrice. Elle a 4 bras, un corps lumineux, et sa peau est de couleur sombre; elle porte un vêtement jaune couvert de divers ornements et est exaltée en buvant l’ambroisie. En méditant sur le lotus du nombril, on acquiert le pouvoir de détruire et de créer le monde par la parole; Sarasvati, déesse de la parole réside constamment dans le lotus avec la richesse de la connaissance (syllabe «germe» Ram, représentant le Feu).

Le chakra ANAHATA
22 Au-dessus de manipûra, dans le cœur, est le charmant lotus Anâhata, de la couleur écarlate de la fleur de Bandhuka, avec 12 lettres commençant par Ka, de couleur vermillon. Il est comme l’arbre à souhaits céleste, accordant plus qu’on ne désire. La belle région de vayu (vent) est là avec six coins, couleur de fumée.
23 Méditer dans la région de vayu sur le doux et excellent pavana bija (principe du chakra anahata, «Yam») gris comme une masse de fumée, avec 4 bras, assis sur une antilope noire. Méditer aussi, à l’intérieur, sur la demeure du dieu de la miséricorde, dieu sans tâche, étincelant comme le soleil, dont les deux mains font le geste de bénir et chassent les peurs des trois mondes.
24 Ici demeure Kâkinî, de couleur jaune comme le nouvel éclair, propice et joyeuse. Elle a trois yeux; c’est la bienfaitrice. Elle porte toutes sortes d’ornements, et dans ses 4 mains tient le nœud coulant et le crâne. Elle fait le geste de bénir et celui de dissiper les peurs. Son cœur est adouci par le nectar.
25 La Shakti (énergie) dont le corps tendre est comme 10 millions d’éclairs, se trouve dans le péricarpe de ce Lotus en forme de triangle. A l’intérieur de ce triangle est Shivalinga, connu sous le nom de Bâna. Il est comme de l’or étincelant et il y a sur sa tête un orifice aussi infime qu’un trou fait dans une pierre précieuse. Il est la demeure resplendissante de Mahâlakshmi (déesse de la prospérité).
26 Celui qui médite sur ce lotus du Cœur devient comme le Maître de la Parole, et il est capable de protéger et détruire les mondes comme Ishvara. Ce lotus est comme l’arbre à souhaits céleste, la demeure et le siège de Shiva. Il est embelli par Hamsa (ou jivatma, l’âme individuelle) qui est comme la flamme toujours effilée d’un lieu sans vent. Les filaments qui entourent et ornent son péricarpe sont exquis, illuminés dans la région solaire.
27 Le premier parmi les yogi, il (celui qui médite sur le Lotus du Cœur) est plus chéri que la plus chérie des femmes. Il est éminemment sage et rempli de nobles actions. Ses sens sont complètement sous contrôle. Son esprit, dans son intense concentration, est absorbé par les pensées du Brahma. Son discours inspiré coule comme un fleuve d’eau claire. Il est comme la devata, qui est bien-aimée de Lakshmî et peut à volonté entrer dans un autre corps.

Le chakra VISHUDDI
28 Dans la gorge se trouve le Lotus appelé Vishuddi, qui est pur et d’un pourpre diaphane. Toutes les 16 voyelles resplendissantes sur ses 16 pétales écarlates sont distinctement visibles par lui, dont l’esprit est illuminé. Dans le péricarpe de ce Lotus est la région Ethérée (de l’espace), de forme circulaire et blanche comme la pleine lune. Sur un éléphant blanc comme neige est assis le bija d’Ambara (Ganesh), «Ham» de couleur blanche.
28b,29 Des 4 bras de bija, deux tiennent le nœud coulant et le crâne, les deux autres font les gestes de bénir et de dissiper les peurs. Ceci ajoute à sa beauté. Sur ses genoux demeure toujours le grand deva d’un blanc de neige, aux trois yeux et aux cinq visages; il a 10 magnifiques bras et est vêtu d’une peau de tigre. Son corps est uni à celui de Girija(Parvatî) et il est connu sous le nom de sadashiva.
30 Plus pure que l’Océan de nectar est la Shakti Sâkinî qui demeure dans ce Lotus. Son habit est jaune, et dans ses quatre mains-lotus elle tient l’arc, la flèche, le nœud coulant et le crâne. Toute la région de la Lune est dans le péricarpe de ce Lotus. Cette région est la porte de la grande libération pour celui qui désire la richesse du Yoga et dont les sens sont purs et contrôlés.
31 Celui qui a atteint la complète connaissance de l’$atma (Brahma) devient, en concentrant constamment son esprit sur ce Lotus, un grand Sage, éloquent et avisé, et jouit d’une paix de l’esprit ininterrompue. Il voit les trois périodes et devient le bienfaiteur de tous, exempt de maladie et de chagrin. Il vit longtemps et est, comme Hamsa, ici Antaratma, du chakra Sahasrara, le destructeur des dangers sans fin.
31 Le Yogi dont l’esprit serait constamment fixé sur ce Lotus et sa respiration contrôlée par kumbhaka (rétention) pourrait se mouvoir dans les trois mondes s’il était courroucé. Ni Brahma et Vishnu, ni Harihara (Vishnu et Shiva réunis) ni Surya (dieu du Soleil) ni Ganapa (dieu de la Sagsse) ne pourraient contrôler son pouvoir.

Le chakra AJNA
32 Le Lotus nommé Ajna est comme la lune, merveilleusement blanc. Sur ses 2 pétales sont les lettres Ha et Ksha, qui sont également blanches et rehaussent sa beauté. Il brille de la gloire de dhyana (méditation). A l’intérieur est la Shakti Hâkinî, dont les 6 visages sont comme autant de Lunes. Elle a 6 bras; dans l’un, elle tient un livre (le geste de l’illumination). Deux autres bras sont levés pour dissiper les peurs et bénir. De ses autres bras elle tient un crâne, un petit tambour et un malâ (rosaire). Son esprit est pur.
33 Dans ce Lotus demeure l’esprit subtil (manas). Il est bien connu. A l’intérieur de yoni (qui indique habituellement les organes génitaux féminins et est ici symbolisé par un triangle), dans le péricarpe, est le Shiva appelé Itara sous sa forme phallique. Il resplendit comme une chaîne d’éclairs. Le premier bija du Veda, «Om», est aussi là, qui est la demeure de la Shakti la plus excellente et qui par son éclat rend visible le Nâdî Chitrini. Le Sadhaka (celui qui pratique le yoga et est sur la voie de la réalisation) doit méditer d’un esprit ferme dans l’ordre prescrit ci-dessus.
34 L’excellent sâdhaka, dont l’âtma (l’âme) est uniquement en méditation sur ce Lotus, est capable rapidement de rentrer dans un autre corps à volonté et devient le plus excellent parmi les Muni (ceux qui sont accomplis dans le Dhyana Yoga) ; il sait tout et voit tout. Il devient le bienfaiteur de tous et est versé dans tous les Shastra (textes sacrés et commentaires). Il réalise son unité avec le Brahma et acquiert des pouvoirs excellents et inconnus (siddhi). D’un grand renom, il vit longtemps et devient à jamais le Créateur, le Destructeur et le Préservateur des trois mondes (de son propre univers).
35 A l’intérieur du triangle de ce chakra se trouve toujours la combinaison des lettres A et U qui forment le pranava (la syllabe sacrée OM). C’est la conscience intérieure (âtma) en tant que pur esprit (buddhi) qui irradie comme une flamme. Au dessus est le croissant de la lune et au-dessus encore est makara (la lettre M) brillant sous la forme d’un bindu («aum», le bija Mantra du Chakra Ajna). Au-dessus est Nada (son non-manifesté, primordial), dont la blancheur, égale à celle de la lune, diffuse ses rayons.
36 Quand le Yogi ferme la maison qui tient sans support (ferme tous ses orifices dans l’exercice du Yonimudra) et quand la citta (conscience dirigée vers le monde extérieur) se dissout, par une pratique répétée, à cet endroit qui est la demeure de la félicité ininterrompue, il voit distinctement briller des étincelles de feu au milieu (du triangle) et dans l’espace au-dessus.
37 Il voit ensuite la lumière sous la forme de la flamme d’une lampe. Son éclat est celui du soleil levant et resplendit entre le Ciel (chakra Sahasrara) et la Terre (chakra Muladhara). C’est ici que Shiva Parama se manifeste dans la plénitude de sa puissance. Il ne connaît pas la décrépitude. Il est témoin de tout et ici de même que dans la région du Feu, de la Lune (le chakra Sahasrara).
38 Ici est l’incomparable et merveilleuse demeure de Vishnu. Au moment de la mort, l’excellent Yogi place ici avec une grande joie sa respiration vitale (prana) et pénètre dans le Suprême, l’Eternel sans commencement, le Deva Primordial, le Purusha, qui était auparavant dans les trois mondes, et est connu par le Vedânta (yogi qui sait tout).
39 Quand les actions du Yogi seront bonnes en tous points par le service accompli aux pieds de Lotus de son Guru,
Alors il verra, au-dessus du chakra Ajna, la forme du Mahânâda (grand nâda) et il détiendra pour toujours dans le Lotus de sa main le siddhi (pouvoir) de la parole. Le Mahânâda, qui est le lieu de dissolution de vayu, est à moitié inclus dans Shiva et a la forme d’une charrue ; il est tranquille, bénit et chasse les peurs, et fait se manifester l’intelligence pure (buddhi).

Le chakra SAHASRARA
40 Au-dessus de ceux-ci, dans l’espace vacant à l’intérieur du nâdî Shankini, et sous la porte de Brahma (porte de la perception) est le Lotus aux 1000 pétales. Ce Lotus éclatant et plus blanc que la pleine lune a sa tête tournée vers le bas. Il enchante. Ses filaments sont de la couleur du jeune soleil. Son corps est illuminé des lettres commençant par A, il est l’absolue félicité.
41 A l’intérieur de Sahasrâra est la pleine lune, sans la marque du lièvre, resplendissante comme dans un ciel clair; elle dispense son rayonnement à profusion et est humide et fraîche comme le nectar. En elle, brillant constamment comme l’éclair est le Triangle et en lui, encore, resplendit le Grand Vide (bindu) qui est servi en secret par tous les deva (sages).
42 Bien caché, et atteint seulement au prix d’un grand effort, est le subtil Bindu avec Ama kalâ. Ici est le dieu qui est connu de tous comme Paramashiva. Il est le Brahma et l’Atma de tous les êtres. En lui sont unifiés à la fois rasa (expérience de la félicité suprême) et varasa (la félicité qui est le produit de l’union de Shiva et Shakti). Il est le Soleil qui détruit les ténèbres de l’ignorance et de l’illusion.
43 En répandant un flot constant et abondant d’essence comme du nectar, le Maître instruit le yati (celui qui se contrôle lui-même) à l’esprit pur dans la connaissance qui lui permet de réaliser l’unité de jivatma (âme individuelle) et Paramatma (âme de l’univers). Il pénètre toutes choses comme leur Maître, qui est le courant ininterrompu de toute félicité, connu sous le nom de Hamsah Parama.
44 Les adorateurs de Shiva l’appellent la demeure de Shiva; les adorateurs de Vishnu l’appellent le lieu de Parama Purusha (Vishnu); les adorateurs de Shiva et Vishnu l’appellent le lieu de Hari-hara. Ceux qui sont remplis de passion pour les pieds de Lotus de la devi (Shakti) l’appellent l’excellente demeure de la devi; et les adorateurs du Mantra Hamsah (union de Purusha et Prakriti) l’appellent le lieu pur de Prakriti-Purusha.
45 Le plus excellent des hommes qui aura contrôlé son esprit et connu ce lieu ne naîtra jamais plus dans l’errance (le monde karmique) car il n’y aura plus rien dans les trois mondes qui le lie. Son esprit étant contrôlé et son but réalisé, il possède le pouvoir total de faire tout ce qu’il souhaite et d’empêcher ce qui est contraire à sa volonté. Il se dirige vers le Brahma. Ses paroles, en prose ou en vers, sont toujours pures et douces.
46 Ici est l’excellente seizième Kalâ (séquence) de la lune (Amâkalâ). Elle est pure et ressemble au jeune soleil. Elle est aussi fine que la centième partie de la fibre d’une tige de Lotus. Elle est éclatante et douce comme 10 millions d’éclairs et est tournée vers le bas. D’elle, dont la source est le Brahma, coule abondamment le fleuve continuel de nectar.
47 En Elle (Amâkalâ) est Nirvânakalâ, plus excellente que l’excellent. Elle est aussi subtile que la millième partie du bout d’un cheveu et a la forme d’un croissant de lune. Elle est la toujours existante Bhagavatî, qui est la devata (divinité) qui pénètre tous les êtres. Elle donne la connaissance divine et est aussi éclatante que la lumière de tous les soleils brillant tous en même temps.
48 En son milieu (de Nirvânakalâ) resplendit la suprême et primordiale Shakti de Nirvâna. Elle resplendit comme 10 millions de soleils et est la mère des trois mondes. Elle est extrêmement subtile, comme la 10 millionième partie du bout d’un cheveu. Elle contient en elle le fleuve constant de la joie et est la vie de tous les êtres. Elle apporte avec bienveillance la connaissance de la Vérité à l’esprit des sages.
49 A l’intérieur de la Shakti Nirvâna est le lieu éternel appelé la demeure de Shiva où n’existent ni kalâ (temps), ni kâla (espace). Il est libre de maya (l’illusion), ne peut être atteint que par les Yogis, et est connu sous le nom de Nityananda. Il est rempli de toute forme de félicité et est pure connaissance lui-même. Certains le nomment Hamsa. Les hommes avisés le décrivent comme la demeure de Vishnu et les hommes justes en parlent comme du lieu ineffable de la connaissance de l’âtma ou le lieu de Libération.

La manière d’éveiller Kundalinî
50 Celui qui, rompu à la pratique des réfrènements (yama) et des observances (niyama), a une conduite parfaite, lorsqu’il a appris de la bouche de Shri Nâtha la méthode éclairant la voie de la grande Libération, tout en prononçant le son Hûm (protection de tous les dieux quand on engage une action risquée), il perce, par l’irruption de l’Air et du Feu, la forme de ce linga, si cachée, et, avec la pure intelligence qui est devenue sa nature propre, il place la Déesse au milieu de la Porte du Brahman.

Méthode du Kundalinî-Yoga
51 Cette Déesse qui est pur sattva, ayant percé la triade de linga, assumant la forme d’un fil de lumière étincelant comme l’éclair, atteint tous les Lotus de la nadî appelée «nâdî du Brahman», et resplendit en Shiva, suprême Essence. Luminaire dont le domaine est subtil; ce faisant, elle produit soudainement, grâce à son attribut de subtilité, la Félicité de la Libération.


Nature de samâdhi-Yoga
52 Le grand yogin qui s’est attaché au double lotus des pieds de son guru et s’est fermement établi dans le samâdhi, en homme avisé doit conduire, au moyen d’une résorption progressive, cette Kula-Kundalinî ainsi que le jîva, à son Seigneur, le suprême Shiva siégeant dans le pur Lotus, dans cette demeure qui est la Libération, et méditer sur elle, qui prodigue tous les fruits désirés, comme la Suprême Réalité (Parâ), la Souveraine (Bhagavatî), dont la nature est Conscience (caitanya-rûpa).

Comment Kundalinî réintègre le mûladhara
53 Ayant bu la suprême ambroisie qui a l’éclat de la laque et qui émane de Parashiva, Kundalî la toute belle, quittant la glorieuse source de la Béatitude éternelle, pénètre de nouveau par la voie de Kula dans le mûlâdhâra. Ce flot de nectar divin dont on obtient l’expérience grâce à la tradition du Yoga, le yogin dont la compréhension est fermement établie, doit l’offrir en oblation à la divinité qui réside dans le vase de ce cosmos.

Fruit de la connaissance du Kundalinî-Yoga
54 Le yogin qui a maîtrisé son esprit et s’est appliqué à toutes les disciplines à partir de yama, lorsqu’il a appris cette méthode éminente de son guru initiateur dont les pieds sont comme deux lotus donnant naissance à un fleuve de bonheur, il ne prend plus jamais naissance dans le monde du devenir (samsara), et n’est pas détruit au moment de la dissolution cosmique. Exultant grâce à la transmission continue de la Béatitude éternelle, il atteint la Paix, et il est à la tête de ceux qui véritablement sont.

Fruit de l’étude du poème sur les six chakra
55 Celui qui pendant la nuit, le crépuscule ou le jour, étudie ou récite cette œuvre pure et sans défaut, secrète et suprême, engendrant la connaissance de la Libération, s’il est un yogin établi dans sa propre nature, qui a pris refuge dans le double lotus des pieds de son guru révéré et qui a maintenu sa pensée tournée vers l’intérieur, alors certainement son esprit danse dans le séjour de sa divinité d’élection.
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