La posture sur la tête est l'une des postures les plus importantes du Yoga.
Elle inverse les courants dans le corps et ralenti tout son fonctionnement.
Par l'inversement des organes elle favorise la "remontée" des organes dans le corps.
Elle a un effet très fort sur le diaphragme et donc sur la capacité respiratoire qui permet par la suite de faire des pranayamas avec beaucoup d'aisance, les techniques de pranayamas sont elles aussi facilités dans cette technique (privilégier les retentions à vide plus qu'a plein…).
Dans toutes démarches c'est l'intention du départ qui va donner un axe à la recherche et aux découvertes.
Ainsi si on part avec l'idée de faire une posture "parfaite" nous allons rester dans une recherche de la perfection posturale totalement illusoire, puisque dès le départ le corps n'est pas symétrique et qu'a bien y regarder rien dans le monde n'est parfaitement symétrique hormis une pièce usinée au micron prêt, sans vie, et encore.
Certes, cette intention est compréhensible pour le débutant qui cherche à faire la posture et tant bien que mal entrer dans la forme extérieure…
Pour l'enseignement que j'ai suivi, l'illusion d'une posture parfaite n'existe pas et hormis dans des cas de postures dangereuses jamais mes profs ne sont venus perturbés mon écoute intérieure pour me forcer à prendre une autre forme n'ayant aucun lien avec ma nature et qui comme le dit si bien Rico, aura comme unique effet de me laisser dans une perception erronée de moi, car contre nature et si mentalisée.
D'ailleurs qui pourrait avoir la prétention de croire qu'il pourrait nous "rectifier" et qu'ainsi la posture serait plus favorable, pourquoi au fait ? Sentir le câble du frein moteur un peu mieux…
Dans l'enseignement que j'ai suivi la posture est prise dans une démarche d'acceptation de notre réalité avec comme intention celle d'oublier la forme pour que la Conscience émerge, car la Conscience règne en maître et disparait dès la moindre idée ou vritti. Alors comme dans une méditation la forme de la posture, ou tout autre objet, manifeste subtilement son esprit, son archétype, et ses qualités et nous pouvons simplement en prendre conscience, cette prise de conscience (vimarsa) va nous apporter des connaissances par l'expérimentation, l'identification à la forme et nous révéler les pouvoirs de la forme.
Alors une fois dans la posture, et comme dans toutes les postures il faut tenter de l'oublier, laisser faire le corps qui "lui" sait (bien plus que tout le monde) ce qu'il faut faire pour nous, pour révéler l'esprit, car c'est le but ultime du corps, de la manifestation. Alors dans l'oublie de soi apparait la Conscience.
Cette posture offre une chose sublime, elle permet de prendre conscience rapidement de tous les centres d'énergies (chakras) et susumna au centre de la colonne vertébrale grâce au fait qu'elle retourne toutes les énergies et les forces à suivre un trajet inversé, les rendant ainsi plus facilement observables.
En fait le nectar de vie (amrita) qui s'écoule du sommet de la tête jusque dans le feu du ventre (manipura) permet au feu de la vie de continuer et donne à l'homme la possibilité de vivre "normalement".
En retournant cet écoulement par la posture sur la tête, le nectar reste au niveau du sommet de la tête. Il apporte alors connaissance et perception fine de tout le schéma énergétique du corps.
Cette irritation que vous évoquez est effectivement cette chose qu'il faut observer et surtout pas tenter de supprimer dans une contre pose ou je ne sais quoi.
Dans l'enseignement que j'ai suivi, la contre pose n'existe pas non plus, car finalement à quoi bon faire une chose et l'éliminer juste après, mieux vaut ne rien faire…
Cette irritation est le fait que toutes les énergies sont mises en "lumière", en vibration, dans le corps, souvent la posture nous met d'ailleurs dans la transpiration, preuve d'une intense manifestation d'énergie. Alors, soit dans la posture, pour ceux qui la tienne sans effort, sans recherche d'équilibre, en confiance avec le corps, soit en revenant de la posture, il est bien de venir s'assoir en lotus, le dos droit, de laisser le temps passer ainsi et simplement chercher à observer ce que la forme (toujours fortement présente) nous dit.
Pour ce faire on cherchera à s'identifier à l'effervescence présente en s'oubliant soi même.
Il est bien de mettre (toujours…) mulha-bandha, Bhrumadya Drishhti, et Kechari mudra dans cette observation.
La sensation très présente du point d'appui sur le sommet du front peut nous permettre de faire une très belle concentration sur ce point où alors trouver un autre point en "relation" et observer le souffle qui passe de ce point à l'autre…
Pour finir, toutes les postures inversées (quand le palet est plus bas que le front) apporte plus ou moins fortement cet effet et permet aussi d'allonger sa vie en combattant l'usure et la dispersion habituelle du corps.
La grande famille des postures inversées se nomme "viparita karani mudra".
Et donc sont un peu plus que de simples asanas…