Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Tantrisme ...
Un mot usité de partout, mis à toutes les sauces. Venez nous parler de vos expériences et idées sur cette voie.

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Denis
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Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 22 juil. 2008, 00:20

Vijnana Bhairava Tantra a écrit :67 - Lorsqu’on fait échec au flot tout entier (des activités sensorielles) par le moyen de l’énergie du souffle qui s’élève peu à peu, au moment où l’on sent un fourmillement, le suprême bonheur se propage.

C’est spontanément que se trouvent refoulés activités sensorielles, fonctions sexuelles et courants des souffles centrifuge et centripète, au moment où l’énergie vitale commence à s’élever sous forme d’udana ou de kundalini dans la voie du milieu (susumnâ). Lorsque ces courants deviennent très subtils on éprouve une impression spécifique qui se rattache au spanda, vibration comparable à un fourmillement. Cette vibration qui part du coeur ou du bulbe s’accompagne d’un vif plaisir qui se répand dans tous les membres. Si l’on se concentre sur ce fourmillement et sur la jouissance qui augmente à mesure que l’énergie vitale s’avance progressivement vers le dvâdasanta, on connaîtra un très grand bonheur, celui de l’existence brahmique.
Voie de l’énergie.


68 - Mais qu’on fixe la pensée qui n’est plus que plaisir dans l’intervalle de feu et de poison. Elle s’isole (alors) ou se remplit de souffle (et) l’on s’intègre à la félicité de l'amour.

Cette strophe qui éclaircit la précédente est un bel exemple du langage secret des Tantra qui resterait inintelligible sans l’explication d’un maître initié. En outre, nous verrons que la pratique joue à des niveaux différents bien qu’homologues union sexuelle et ascension de la lovée (kundalini) en utilisant les plaisirs des sens à des fins mystiques.
Il s’agit de l’homme uni à une femme et dont la pensée s’absorbe si profondément dans la joie de l’amour qu’il en oublie tout le reste et s’affranchit ainsi de ses oscillations mentales (vikalpa).
Les termes techniques feu (vahni) et poison (visa) désignent respectivement le début et la fin de l’acte sexuel et, sur un autre plan, la contraction et l’épanouissement de l’énergie durant la montée de la kundalinî, lesquels ont pour but d’ouvrir le canal du centre (madhya).
Abhinavagupta élucide le sens de ce verset en distinguant trois expériences variées du yogin qu’il rattache à la récitation de la formule du coeur, le parabija SAUH’:
I. Niranjanatattva, la réalité sans artifice et immaculée qui, sous-jacente aux autres réalités les fonde et les explique, correspond à sivatattva, la catégorie suprême dans laquelle l’énergie d’activité se révèle en sa plus grande clarté et intensité. .Son symbole est le trident (trisula) AU qui renferme les trois hautes énergies en acte.
2. Kamatattva, réalité ou catégorie de l’amour, c’est le feu de notre verset qui apparaît durant l’entrée du souffle dans la voie médiane et aussi au commencement de l’union sexuelle. Le visarga avec ses deux points (bindu) symbolise cette union H ou A: on le nomme encore moitié (le HA ‘ du fait que l’énergie divine ne s’y manifeste pas pleinement.
3. Visatattva, la réalité du poison ou celle de l’omnipénétration selon le sens qu’on veut faire entendre, concerne l’union de Siva et de l’énergie. Le phonème SA représente la fin de l’union sexuelle mais aussi la montée directe du souffle jusqu’au brahmarandhra. Le yogin est parvenu au niveau de l’éternel Siva, au-dessous de l’énergie cosmique du kamatattva. Siva assume alors l’aspect du pouvoir d’illusion qui cache l’essence omnisciente et toute puissante et c’est pour cette raison qu’on le nomme poison (visa). Mais visa a également le sens de réalité omnipénétrante (de vis-pénétrer) pour ceux qui, doués de connaissance, reposent paisiblement en sadâsiva; cette réalité n’est donc un poison que pour les hommes qui se méprennent sur son essence véritable.
La réalisation des trois phonèmes .S+AU+H — la plus vénérée des formules mystiques de l’école Trika, le mantra même du coeur — permet d’entrer dans la réalité médiane et sert à manifester le Je, aham. L’univers différencié S (la kundalini équivalente au souffle vital ascendant.) ne trouve son existence réelle que s’il s’élève en AU, sommet du brahmarandhra où les énergies de connaissance et d’activité s’équilibrent parfaitement. Le yogin voit alors l’univers apaisé en SA, au commencement et à la fin de l’effervescence sexuelle. Parvenu en AU — pure énergie en acte il projette l’univers sous forme de visarga ou deux points A: à l’intérieur et à l’extérieur, clans la conscience de Bhairava. Les deux pôles égalisés de l’émission créatrice (visarga) forment l’harmonie (samata) du sujet et de l’objet aussi bien que l’égalisation des contractions et des épanouissements de l'énergie.
Kâma devient sensible lors du commerce des sexes et, chez le mystique, au moment de l’union de Siva et de son énergie, tandis que, prenant conscience de soi, il atteint la plénitude (pûrnatâ).
Par contre vi.sa se présente comme l’ambroisie (amrta), existence pure et lieu de repos où l’univers différencié s’évanouit, lieu auquel accède l’être fini qui s’affranchit de ses limites en pénétrant en sadâsiva’. Avec kâma, l’énergie était toute ramassée sur elle-même, mais avec vissa, les organes s’épanouissent et redeviennent actifs.
Rajanaka précise En substance, ces deux réalités amour et poison n’en font qu’une; leur union s’appelle pranana, le sixième souffle ‘qui anime et vivifie et remplit les cinq autres souffles ainsi que l’univers entier. Il équivaut donc à la vie cosmique, vie pacifiée et détachée des passions.
Pour en revenir à notre sloka, on comprend après ces quelques explications que les souffles inspirés et expirés (apâna et prâna) soient les seuls à se révéler aux ignorants unis dans l’acte d’amour. Par contre, ceux qui ont reconnu la Réalité de Siva, baignent dans la vie cosmique (pranana).
Mais par quelle concentration peut-on réaliser le premier ébranlement de la conscience, cette touche subtile d’une conscience en acte encore indifférenciée ? Les maîtres du Trika répondent qu’une méditation sur des formules sacrées n’est pas indispensable ; il suffit que l’homme uni à une femme fixe son attention sur le son SIT qu’elle émet automatiquement au moment où le couple éprouve plaisir (sukha) et "saisissement émerveillé" (camatkâra). Il n’importe guère que la femme soit belle ou qu’elle soit méprisable ; l’homme doit se recueillir sur le tout premier ébranlement de l’impression que l’une comme l’autre suscite en lui. On désigne par sâmya, égal, ce premier ébranlement de la conscience d’un yogin bien détaché et qui reste le même, sans être attiré par la belle femme ou repoussé par la laide. S’il s’absorbe à ce moment précis dans le plaisir ressenti et qu’il se concentre sur le son sit analogue à l’émission créatrice (visarga) et que Sa pensée perde sa tendance à la dualité, il s’introduira dans cet état de visarga (énergie à l’état pur) et soumettra l’univers à son pouvoir.
On peut maintenant dégager le sens profond de ce verset difficile. Si la pensée parvient à se dissoudre dans la béatitude de l’amour au point d’oublier le moi et ses préoccupations, elle se trouve isolée ‘ (kevala), c’est-à-dire qu’elle a coupé toute relation avec le double fonctionnement des souffles (prana et apâna), avec la contraction et l’épanouissement de la lovée, en un mot avec toute dualité le yogin ayant éliminé les deux pôles de la vie discursive, reste isolé dans la solitude de sa conscience. Il est alors rempli de l’énergie même du souffle (pranasakti), ou la Réalité sans tache (niranjana ou madhya), substance même du feu et du poison (agni et visa), lorsque ceux-ci s’élèvent au plan de la vie cosmique (pranana) infinie.
Telle est l’interprétation du Tantraloka : Qu’on fixe sa pensée paisiblement sur la substance même de feu et de viaa (c’est-à-dire sur l’état apaisé qu’on éprouve au début et à la fin de l’union sexuelle) ou sur siva et son énergie intimement unis, et l’on accédera au souffle cosmique (pranana) au-delà de l’inspiration et de l’expiration. Voici la véritable félicité de l’amour car, uni à siva, l’on jouit de béatitude omnipénétrante (visânanda), d’une béatitude d’ordre cosmique.


69 - La jouissance de la Réalité du brahman (qu’on éprouve) au moment où prend fin l’absorption dans l’énergie fortement agitée par l’union avec une parèdre (sakti), c’est elle (précisément) qu’on nomme jouissance intime.

Cette pratique qui se réclame de la voie de l’énergie fait partie des cinq moyens d’accès au Coeur mentionnés par Abhinavagupta. Elle met en jeu l’effervescence de l’énergie (saktiksobha) qui atteint son paroxysme dans l’acte d’amour.
Le yogin uni à la sakti — une femme initiée s’il s’agit d’un rite propre à la voie kula — jouit de volupté à la fin de l’union sexuelle et celle-ci fait vibrer l’énergie consciente ; elle l’éveille et provoque un saisissement émerveillé. Si le yogin s’absorbe profondément dans l’énergie effervescente jusqu’à s’identifier à elle, il s’abîmera dans l’énergie même de la félicité, énergie à l’état nu, la béatitude du Soi « celle qui vous appartient en propre (svakya). Dès qu’il s’y fixe, il perd le sentiment de la dualité homme-femme ; puis du plan intime de son bonheur, il passe au plan cosmique de la jouissance brahmique dans laquelle Siva et son énergie se trouvent indissolublement unis.
C’est ce que dit Abhinavagupta qui cite notre sloka à cette occasion au moment du spasme (kampakâla), on peut éprouver par soi-même ce plaisir issu du contact intérieur et constitué par l’excitation de toute l’efficience virile (virya) sur le point de jaillir lorsqu’on s’empare abruptement de la puissance surgissante de cette efficience (viryotsâhabalalabdhâvastambhasya) et qu’on s’identifie au canal du milieu, par-delà toute dualité... Cet état ne concerne pas seulement les corps créés mais, à la lumière de cette expérience, on comprendra qu’on puisse accéder au domaine immuable qui n’est autre que l’illustre conscience, liberté absolue....


70 - O Maîtresse des Dieux l’afflux de la félicité se produit même en l’absence d’une énergie (une femme), si l’on se remémore intensément la jouissance née de la femme grâce à des baisers, des caresses, des étreintes.

Il s’agit ici de la seconde manière de pénétrer dans le coeur, celle que Abhinavagupta désigne par l’expression kulavesa, absorption dans l’énergie sexuelle (kula) à l’aide de souvenirs sensuels évoqués avec intensité. Ainsi la seule image d’une personne absente peut exciter et accroître la puissance virile au point que, s’intériorisant, kula reprenne son aspect véritable d’énergie intime qui repose dans le coeur et que l’on reconnaît bientôt comme identique à Siva.
De même qu’à la strophe précédente, Abhinavagupta souligne à juste titre le rôle essentiel que jouent ici le conduit du milieu et son énergie (madhyasakti). C’est cette énergie que désigne, en dernière analyse, anandasamplava, l’afflux de félicité ressenti à l’intérieur de la voie médiane à l’issue de l’union sexuelle ou de sa remémoration, félicité qui servira d’intermédiaire entre le plaisir sensuel et la béatitude du brahman.
Ces deux dernières strophes relèvent de la voie de l’énergie.


71 - Ou encore à la vue d’un parent dont on a été longtemps (séparé), on accède à une félicité très grande. Ayant médité sur la félicité qui vient de surgir, on s’y absorbe, (puis) la pensée s’identifie à elle.

L’auteur enseigne ici à se concentrer sur la source jaillissante de la félicité, l'acte pur (spanda) appréhendé en son premier frémissement. Mais pour s’emparer de cette félicité dès qu’elle surgit, l’attention doit être particulièrement vibrante parce que le flot de la félicité passe avec une extrême rapidité. On ne peut donc s’en emparer si l’on n’a, au préalable, apaisé les fluctuations mentales.
Nous sommes dans la voie de l’énergie, la béatitude encore indivise menant à la conscience indifférenciée.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Michel C
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Message par Michel C » 22 juil. 2008, 21:08

Point de doute, nous tenons là le secret ultime : Ne plus inspirer ni expirer de manière ordinaire.

Je rappelle l'ordre des différents souffles du plus grossier au plus subtil, ansi que le travail correspondant sur chacun d'eux :

1- Le souffle pneumatique :

Il ne faut d'aucune manière négliger ce souffle, c'est le point de départ, le camp de base avant d'attaquer l'ascencion mytique du Mont Meru. Il est important de bien régler le souffle au niveau physique car cela induit une bonne santé. Il est le souffle pneumatique concerné par l'extérieur, les tendances animales et les contenus personnels. Il est la fonction qui fait entrer et sortir l'énergie, il faut donc qu'il n'y ait pas de blocage à ce niveau.

On mouche, on racle, on échauffe, on assouplit le diaphragme, on allonge les souffles, on sature d'énergie la narine gauche, puis la droite., on en vient à commander le souffle avec le ventre, avec la poitrine, avec les bras, avec les clavicules et tout le reste. Lorsque le souffle pneumatique ne rencontre plus d'obstacle et que l'énergie véhiculée par le prâna circule enfin correctement, l'on peut passer à l'étape suivante.

2- Le souffle subtil ou énergétique.

Ce souffle n'est plus concerné par les évènements extérieurs, au contraire le sujet se trouve alors en état de recul, c'est en fait un souffle très intériorisé qui utilise très peu d'air et reste à peine audible. Cette diminution très conséquente de la quantité d'air et la forme subtile que prend alors le souffle est l'aboutissement d'un travail de purification sur le corps, les pensées et l'énergie de l'individu. A ce moment là, le corps doit s'adapter à ces nouvelles conditions, il met alors en oeuvre des modes de fonctionnement différents. L'énergie mute et cela se traduit par la mise au ralenti des processus vitaux à savoir, coeur, poumons, pensées, émotions et bien sûr souffles.

Ce travail se traduit principalement par des rétentions prolongées, des rythmes respiratoires arithmétiques particuliers. La science du souffle est à ce niveau très reliée à la science du compte appelé Matra (racine sanskrite qui a donné notre mètre étalon). Le travail sur le souffle devient ainsi une science de la mesure. Mais surtout au manque d'air, l'énergie s'est réveillée, elle commence à changer son mode de fonctionnement pour compenser en quelque sorte la partie manquante. L'énergie reste une Mère pour le Yogi et la Mère aime ses enfants, elle encourage sur le chemin celles et ceux qui se rapprochent d'Elle.

A ce niveau, il faut brûler le Karma, laisser s'en aller les Vasana, (traces résiduelles des vies antérieures et à venir). Il faut surout bien repérer la mutation du fonctionnement de l'énergie de sorte que ce processus finisse par s’inscrire naturellement dans le corps. Enfin et surtout il ne faut pas s'égarer dans les méandres du coeur.

Beaucoup échouent et resteront à ce stade car leur coeur se durcit et certains noeuds, au lieu de se défaire doucement, deviennent au contraire aussi dur que de la pierre. (Avoir un coeur de pierre).



3- Le Non-Souffle ou la voie du héro

Ici il s'agit d'un souffle de survie, à la petite cuillère. Lorsque une oreille attentive s'approche il est impossible d'entendre le souffle. Le souffle devient réellement inaudible. Mais pourtant le souffle n'est pas encore arrêté. C'est simplement que l'énergie a pris le relais en activant le souffle du milieu. Le corps tremble et le yogi apprend qu'il lui faut trembler de tous ses membres pour éliminer les vestiges du Karman. Il s'attaque désormais à la racine du Karman. La pression augmente à tel point que le feu intérieur se ravive de manière spectaculaire. Le Yogi brûle toutes les croyances inutiles et encombrantes de sa maison. Une Heure de non souffle équivaut à ce stade à des années de pratiques. Le Yogi avance désormais plus vite sur le chemin du yoga, il franchit le voile de Mayà et passe de l'autre côté de la montagne. Il utilise le double sens de l'énergie pour transformer l'objectivité en subjectivité, l'ambiguité en ubiquité, la dualité en unité. Il inverse le sens de l’énergie (Apana <-> Uddana). Au loin dans la vallée il aperçoit le Jardin d'Eden. La pratique répétée du Non -Souffle s'accompagne d'une édification de sa pensée. Un nouveau point de vue stupéfiant sur lui-même et le monde se fait jour. Le yogi sait désormais que le monde est mû par la danse de Shiva. Il aperçoit à travers la porte des sens et connaît régulièrement l'extase divine.

Le yogi peut s'arrêter là, pour lui, les énergies liées au Karman se sont effondrées. Même si les tours de magie de la Mâya continuent de produit leurs effets, il n'en est plus dupe. Il sait se référer à sa nature divine. Il sait désormais reconnaître la Science Pure ou Véritable. Elle est l’œuvre de ce monde, le don au Noir, la moelle de toute conviction. Elle est mûe par la Shakti qui a tout pouvoir sur le cœur de Shiva.


4- L’extinction du Souffle ou Nirvana.

Nirvana signifie en réalité absence totale de souffle. La vibration précédente qui faisait trembler le Yogi se résorbe dans la vibration générique (Spanda). Le Yogi confie son souffle, ses pensées et son corps à Shiva. L’oscillation du souffle atteint son point mort, l’œil du cyclone, là où plus rien d’apparent ne bouge. Il est devenu Shiva Lui-même. A son égal, il gît désormais sous nos pieds et au dessus de nos têtes, dans un état extatique. Il connaît le secret du Tantra : La MORT du souffle est JOUISSANCE. Il rejoint l’état naturel de Shiva. (Shavasana), en l’état d’un cadavre exquis en perpétuelle extase. Sa nature faite pure conscience est désormais solidement enchassée tel un LIGAM dans sa YONI . Il est n’est que PRISE de Conscience de sa Nature Divine. Il est la totalité, le SEUL, l’unique, il est bien le souverain de ce monde. N’ayant aucun fait qui le limite, n’ayant aucune contrainte, il est désormais LIBRE. C’est bien à Lui qu’appartient en toute connaissance de ceindre sur sa tête la couronne de sa propre Souveraineté. (Sahasrara Chakra).

Les textes disent :

Au bout de 10 minutes on entre dans le retrait des sens (Pratyahara).
Au bout de 2 heures on entre dans la concentration (Dharana).
Au bout de 16 heures on entre dans la Méditation (Dhyana).
Au bout de 2 jours on entre dans la méditation profonde (Samadhi)
Au bout de 21 jours le yogi peut choisir de ne plus revenir dans le monde manifesté.
Modifié en dernier par Michel C le 09 juin 2009, 23:11, modifié 1 fois.
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Message par Jugulé » 22 juil. 2008, 22:54

C'est quoi le sahaja-samadhi?
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Message par Michel C » 22 juil. 2008, 23:15

J'ai repris cette expression d'un livre de Lilian Silburn sur la Kundalini. Elle y évoque l'école Natha en lui attribuant cette sorte d'absorption dans l'extase divine. Sahaja, selon mes qques connaissances en Sanskrit signifie spontané. Il s'agirait donc d'une absorption spontanée dans la conscience divine. On peut donc lui attribuer, par inférence, un sens de Grâce Divine, ou encore une absorption sans effort, certainement par élan du coeur.

Les modalités pour entrer en extase sont nombreuses, alors pourquoi pas le Sahaja Samadhi :-)

Peu importe le flacon des pratiques pourvu que l'on ait en l'ivresse naturelle et spontanée ?!

Cordialement
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Message par Jugulé » 23 juil. 2008, 01:36

De toutes ces extases quelle sera celle qui mettra fin au samsara?
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Message par Michel C » 25 juil. 2008, 19:28

Une concentration simple pour trouver l'extase divine.

Je rappelle ici que le mot extase signifie "hors du corps". Dans cet espace paradoxal, où le Bakta au coeur ardent se trouve projeté, la conscience individuelle fusionne aisément avec la conscience divine en une énergie d'Amour intense, hors du sens commun. L'individu peut mourir et ne plus revenir en ce monde ou bien revenir en son coprs et recevoir différentes révélations pour le bien de Tous sur cette Terre.

Pour ce faire il faut se procurer le Yantra dit "Vertige de l'Amour' à l'adresse : http://tantra.fr/relax/Vertigo.htm En cliquant sur le Yantra il est possible d'en avoir une image aggrandie à imprimer depuis son PC.

Cette concentration s'effectue en position assise confortable de préférence en Padmasana ou toutes autres postures assises de son choix. Elle convient bien après avoir équilibré les souffles de droite et de gauche, ou encore après une séance de barattage intense de l'énergie, ou mieux encore en fin de Rituel. Le dos est redressé et les yeux fermés fixent le point intersourcilié. Il faut se concentrer dans l'axe, observer le souffle et aller vers un souffle subtil et purement énergétique, qui se condense dans la colonne.

Fixer le point central du Yantra les yeux ouverts à une longueur de bras et à hauteur des yeux, pratiquer sur un Mâla l'énonciation du mantra dédié à Shiva : 'Om Namah Shivaya'. Ne rien faire d'autre en particulier, laissez venir à soi les impressions. Puis se tenir bien droit le coeur en avant et fermer les yeux. Suivre ensuite la concentration suivante :

Il faut imaginer la résorption de la manifestation dans le Soi selon la technique dite du 'reflet', la manifestation de l'Univers se reflètant intégralement dans celle de l'Individu, selon le principe de la parfaite identité entre le macrocosme et le microcosme. Pour ce faire, il faut mettre en correspondance chaque élément manifesté avec celui plus subtil d'où il puisse être perçu, le but étant de résorber l'Univers entier dans le principe de l'Invidualité ou Atman, principe ultime dans lequel la manifestation tout entière se reflète. Cette manifestation est tout autant celle de l'univers que celle du corps et de sa perception fragmentée et parcellaire.

1- La Terre se reflète dans la locomotion, en ressentir l'énergie subtile, puis les pieds et le nez se reflètent dans l'odorat, en ressentir l'énergie subtile. A ce stade la Terre et les organes correspondants sont complètement résorbés dans l'énergie.

2- L'Eau se reflète dans la procréation, la génèse, l'enjeu de toute existence, en ressentir l'énergie subtile, puis le sexe et la langue se reflètent dans la sapidité, en ressentir l'énergie subtile. A ce stade l'Eau et les organes correspondants sont complètement résorbés dans l'énergie.

3- Le Feu se reflète dans l'alimentation et la digestion, sacrifice de la prédation, en ressentir l'énergie subtile, puis l'anus et les yeux se reflètent dans la vue, en ressentir l'énergie subtile. A ce stade le Feu et les organes correspondants sont complètement résorbés dans l'énergie.

4- L'air se reflète dans la préhension, la saisie, la prise de conscience occupant tout l'espace, en ressentir l'énergie subtile, puis la peau, les bras et les mains se reflètent dans le toucher, en ressentir l'énergie subtile. A ce stade l'Air et les organes correspondants sont complètement résorbés dans l'énergie.

5- L'éther se reflète dans l'expression, le verbe créateur, en ressentir l'énergie subtile, puis les oreilles et la bouche se reflètent dans l'ouïe, en resentir l'énergie subtile. A ce stade l'Ether et les organes correspondants sont complètement résorbés dans l'énergie. Il ne reste plus qu'une masse d'énergie indivise dans laquelle tous les éléments précédents se sont complètement résorbés. Cette masse énergétique est le mental, elle est fluide et puissament réactive, elle est agitée et soumise à d'incessantes fluctuations, en ressentir l'énergie subtile. A ce stade l'ensemble des organes et des perceptions se sont complètement résorbés dans le mental.

6- Le mental se reflète dans l'ego phénoménal, car c'est l'ego qui lui insuffle son dynamisme. Comme le vent agite la surface de l'océan, l'agitation du mental se reflète dans les qualités dynamiques de l'ego. Faire un rapide tour de ces qualités dynamiques animées par tous les désirs, en ressentir le devenir et ses qualités d"engagement et de retrait. En ressentir l'énergie subtile. A ce stade l'agitation du mental s'est complètement résorbée dans le souffle du devenir.

7- Ce devenir se reflète dans les prédilections de ce qui nous tient à coeur. Voir les caractéristiques de la personne comme provenant de l'intuition et de l'intelligence du coeur. Ressentir la perpétuation de ces désirs : voir ses prédilections provenir des vies passées et antérieures, les voir également se prolonger au delà de cette vie même. En ressentir la permanence, et leurs charges affectives intimes. En ressentir les exigences d'accomplissement, leur affectivité profonde et irrémédiable. A ce stade l'ensemble des désirs particuliers s'est complètement résorbé dans un champ de profonds ressentiments venus comme de l'au delà.

8- Cette charge affective se reflète dans l'âme individuelle, le voyageur du temps, ces ressentis profonds l'affectent de la même manière que des parfums imprègnent une étoffe. En ressentir la permanence, l'aspect ancestral, multi millénaires, ayant traversée maintes et maintes épreuves. En ressentir le principe antique et de longévité. A ce stade l'ensemble des latences et des prédilections héritées des vies passées et à venir, s'est complètement résorbé dans le principe de l'âme, seul sujet conscient pour lequel toute la manifestation se déploie, et pour lequel tout le spectacle a lieu, ou encore seul spectateur de toute la représentation.

9- Cette âme individuelle se reflète dans l'enseignement reçu de toutes ces épreuves, elle se reflète intégralement dans le sens intelligible qu'elle a été jusqu'à ce jour, seule capable d'en retirer. En ressentir le jeu d'évolution et d'involution, de servitude et de délivrance. A ce stade l'âme individuelle ne doit sa persistance qu'aux croyances invétérées et au seul point de vue qu'elle a sur toute la manifestation.

Faire un tour des 5 principales croyances dans lesquelles l'âme individuelle se reflète, ici seul compte le point de vue que l'on a sur la Réalité :

l'âme individuelle croit qu'elle est limitée par le temps, qu'elle a un certain âge à un moment donné et un autre âge à un autre moment donné et non pas qu'elle est intemporelle.

l'âme individuelle croit qu'elle est limitée dans l'espace, qu'elle demeure ici dans tel endroit, puis là dans un autre et non pas en tout lieux.

l'âme individuelle croit qu'elle est limitée dans la connaissance, qu'elle possède certaines connaissances et qu'elle n'en connaît pas d'autres, et non pas la connaissance intuitive qui se valide par elle même.

l'âme individuelle croit qu'elle est limitée dans l'action, qu'elle est douée pour certaines activités et pas pour d'autres, et non pas l'imagination créatrice innée et spontanée.

l'âme indivividuelle croit qu'elle est incomplète, qui lui manque quelque chose, qu'elle n'est pas comblée, qu'il lui faut obtenir ce qu'elle n'a pas encore et non pas d'essence divine, pure et parfaite.

A ce stade toutes les croyances et points de vue sur la Réalité se reflètent complètement dans Mâya, la puissance d'illusion.

10- L'illusion se reflète dans l'aventure amoureuse, en ressentir les énergies subtiles de volonté, de connaissance et d'activité qui forment la pure subjectivité de l'être. L'aventure amoureuse est celle de ce Roi qui secrètement s'est engagé dans sa propre armée pour devenir simple soldat afin de mieux en éprouver toute la puissance. Seul agit la libre volonté de la conscience, la vie est un éternel présent, un don ! A ce stade, l'âme individuelle s'est complètement résorbée dans sa propre liberté.

11- La conscience se reflète sur elle même (Shiva/Shakti). L'être ne dépendant que de lui même, étant à cet effet, parfaitement libre, il fusionne avec le principe universel avec lequel, il n'a jamais cessé d'être parfaitement identique. A ce stade, si l'individu vit encore et même si le tour de magie de la Mâya continue de produire son effet, il n'en est plus dupe, car il reconnaît que sa nature est celle de la conscience. L'âme individuelle s'est complètement résorbée dans sa nature divine, l'âme individuelle voit la forme de la splendeur et la gloire de l'être.

12- Elle perçoit désormais l'univers et les êtres exactement à son image, parfaitement reflétée dans le miroir de sa nature faite pure conscience. Toute la dualité sujet/objet s'est complètement résorbée dans la seule conscience. Ressentir alors l'énergie de la conscience qui se trouve simultanément dans l'objet connu et dans le sujet qui le perçoit. En ressentir les énergies subtiles, indivises et purement subjectives. A ce stade la dualité et la multiplicité se sont complètement résorbés dans l'unité d'un principe amoureux, immanent, universel, omniscient et éternel.

Enfin il est à remarquer, dans ce parcours initiatique, par le déroulement du fil de l'énergie, que jamais l'être ne se départit de son dynamisme intrinsèque, et c'est exactement avec ce par quoi il s'attache, qu'il se libère ...
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Message par Jugulé » 27 juil. 2008, 11:41

J'en suis fasciné!

Le lien corrigé (il y avait un point en trop dans l'adresse):
http://tantra.fr/relax/Vertigo.htm

L'Illusion est Son Don.
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Message par Denis » 06 août 2008, 08:48

J'ai enfin pris le temps de lire tout les textes... :oops:
Superbe Michel, !
Peux tu nous donner les sources du texte sur les souffles ?
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Plouf de Lorkan après Khavan....

Message par lorkan739 » 10 déc. 2010, 19:21

3- Le Non-Souffle ou la voie du héro

Ici il s'agit d'un souffle de survie, à la petite cuillère. Lorsque une oreille attentive s'approche il est impossible d'entendre le souffle. Le souffle devient réellement inaudible. Mais pourtant le souffle n'est pas encore arrêté. C'est simplement que l'énergie a pris le relais en activant le souffle du milieu. Le corps tremble et le yogi apprend qu'il lui faut trembler de tous ses membres pour éliminer les vestiges du Karman. Il s'attaque désormais à la racine du Karman. La pression augmente à tel point que le feu intérieur se ravive de manière spectaculaire. Le Yogi brûle toutes les croyances inutiles et encombrantes de sa maison. Une Heure de non souffle équivaut à ce stade à des années de pratiques. Le Yogi avance désormais plus vite sur le chemin du yoga, il franchit le voile de Mayà et passe de l'autre côté de la montagne. Il utilise le double sens de l'énergie pour transformer l'objectivité en subjectivité, l'ambiguité en ubiquité, la dualité en unité. Il inverse le sens de l’énergie (Apana <-> Uddana). Au loin dans la vallée il aperçoit le Jardin d'Eden. La pratique répétée du Non -Souffle s'accompagne d'une édification de sa pensée. Un nouveau point de vue stupéfiant sur lui-même et le monde se fait jour. Le yogi sait désormais que le monde est mû par la danse de Shiva. Il aperçoit à travers la porte des sens et connaît régulièrement l'extase divine.
Le yogi peut s'arrêter là, pour lui, les énergies liées au Karman se sont effondrées. Même si les tours de magie de la Mâya continuent de produit leurs effets, il n'en est plus dupe. Il sait se référer à sa nature divine. Il sait désormais reconnaître la Science Pure ou Véritable. Elle est l’œuvre de ce monde, le don au Noir, la moelle de toute conviction. Elle est mûe par la Shakti qui a tout pouvoir sur le cœur de Shiva.

Est-ce-que l'extinction du souffle peut s'obtenir en se fondant dans la paix que procure la félicité ?
Est-ce qu'elle peut s'obtenir en inversant Apana <-> Uddana dans le non-souffle ?
Ou bien en pratiquant Nadi-shodana inlassablement avec feu, violence, courage, détermination, détachement et abnégation!?
Modifié en dernier par lorkan739 le 10 déc. 2010, 21:11, modifié 1 fois.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Igbe » 10 déc. 2010, 20:53

Merci pour le texte sur les souffles Michel, et félicitations pour ton site que je consulte régulièrement avec plaisir :)
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 10 déc. 2010, 21:32

J'ai l'impression que la voie du héros prône une gestion du souffle intuitive ? Un arrêt du souffle reposant sur la raison du Yogi pour entrer en douceur dans le coeur?
Contrairement à un souffle énergétique où les techniques de pranayama sont omniprésente.

Cela me fait penser à bouddha qui après avoir pratiquer pranayama jusqu'à l'épuisement décide d'alléger son coeur pour entrer dans la voie du héros ; celle qui le mènera jusqu'au nirvana.

Qu'en pensez vous ?

Dans le texte sur le souffle énergétique :
A ce niveau, il faut brûler le Karma, laisser s'en aller les Vasana, (traces résiduelles des vies antérieures et à venir). Il faut surout bien repérer la mutation du fonctionnement de l'énergie de sorte que ce processus finisse par s’inscrire naturellement dans le corps. Enfin et surtout il ne faut pas s'égarer dans les méandres du coeur.
"où seule importe l'adhésion du coeur à la Réalité"
Abhinavagupta
toutes les techniques du Hatha et du Laya sont seulement des moyens pour atteindre la réalisation du Râja-Yoga. L'homme qui a atteint le niveau du Râja-Yoga a déjoué la mort.
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Quand les neuf portes sont fermées le souffle inspiré s’élève, puis reste immobile au centre du corps comme la flamme d’une lampe.
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Message par Denis » 11 déc. 2010, 00:35

Cela me fait penser à bouddha qui après avoir pratiquer pranayama jusqu'à l'épuisement décide d'alléger son coeur pour entrer dans la voie du héros ; celle qui le mènera jusqu'au nirvana.

Qu'en pensez vous ?
Je ne crois qu'on puisse dire cela, Bouddha était dans une ascèse totale, pratiquait-il le pranayama, je ne sais pas, je ne crois pas...

Le pranayama est la maitrise de l'énergie vitale comme le dit si bien Prana Yama (prana l'énergie vitale et Yama la maitrise).
Pranayama est là quand le souffle cesse d'aller et venir, quand il arrête la dualité qu'il manifeste dans l'inspire et 'expire.
Alors il devient souffle intérieur, conscient et conscience, c'st cela qui s'inscrit dans le corps avec la pratique du pranayama...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 11 déc. 2010, 20:39

Abhinavagupta explique que ce sacrifice n'est pas seulement accompli pour soi même, mais encore pour le bien d'autrui. Il s'effectue donc en deux temps : d'abord en son propre soi(svadhyaya) : le souffle expiré (prana) étant le résonance (nada) qui surgit en s'étendant de A jusqu'à l'énergie égal(samana), c'est à dire le pranava OM associé à la montée de la kundalini.
Le Guru offre ce souffle exhalé en oblation dans le souffle inhalé en pénétrant jusqu'au plus intime de sa propre félicité et stabilise puis raffermit ce premier flot massif(pinda) afin de l'introduire ensuite dans son disciple. Telle est la première "récitation" ou fermeté de l'apana du guru.

Puis, le maître entre dans le corps du disciple et par l'intermédiaire du souffle, il fait à nouveau la double offrande du prana dans l'apana et inversement.
Et cette conscience qui est entrée dans son souffle inhalé est inséré dans la vibrante sonorité(nada) du disciple afin de la purifier.
Quand le souffle exhalé est offert dans le souffle inhalé au moment de la plénitude interne(puraka), le guru plonge en sa propre félicité puis prends le souffle impur du disciple et le purifie. Quand le souffle inspiré est offert est offert dans le souffle exhalé, c'est le vide extérieur(recaka), le guru pénètre en son disciple qui reprend le souffle ainsi purifié. Le puraka du guru devient donc le recaka du disciple et inversement en un va et vient ininterrompu. Avec le puraka la jouissance des objets sensoriels s'intériorise ; avec recaka, il y'a sortie afin d'appréhender les objets.

A nouveau lorsque le guru exhale le souffle, du phonème A jusqu'à l'énergie égale, le sisya le reprend sous forme de souffle inhalé, mais quand il sort du disciple ce souffle est impur et dois être repris par le disciple pour être purifié. Le guru continue ainsi tant que le disciple n'accède pas au brahmarandhra et que leurs deux conscience ne sont pas étales. Alors il suffit d'un instant pour que le guru manifeste le pranava OM en sa propre essence puis inhalant le souffle, il ne fait plus qu'un avec le disciple.

extrait de la kundalini des profondeurs par Lilian Silburn.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 12 déc. 2010, 10:09

Superbe mais ce n'est ni pour toi ni pour moi...
Abhinavagupta parle bien de maître et de disciple, après on peut toujours fantasmer sur l'inspire et l'expire, mais cette harmonie ne peut exister qu'en présence de personne bien loin sur le chemin...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Igbe » 30 déc. 2010, 19:59

24. Toute la substance qui forme le corps, il faut l'évoquer intensément comme imprégnée d'éther : et à la fin, ô Déesse aux yeux de gazelle, cette évocation deviendra permanente

A la sensation familière d'un corps opaque et étroitement limité - le corps dont nous avons accepté l'idée depuis l'enfance - se substitue celle d'une forme sans contours, sans résistance, homogène et omnipénétrante comme l'éther. Mais pour que cet état devienne permanent, il faut évidemment qu'il ait fait l'objet d'une évocation répétée intense, car notre corps est sous l'emprise de tamas, l'inertie, et possède une tendance quasi invincible à se resolidifier.

(...)

Cette méthode du vide, habilement maniée, a une efficacité remarquable. A la manière d'un "rayon laser" elle foudroie sans pitié toute tendance à l'identification, à l'appropriation. Mais, encore une fois, elle ne doit pas procéder d'un raisonnement philosophique, mais d'un élan du coeur qui sait comme par instinct que là est son vrai royaume.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Igbe » 31 déc. 2010, 09:39

23. Que l'on évoque, juste un instant, l'absence de dualité en un point quelconque du corps : et c'est la vacuité même ! Libre de toute distinction mentale, on recouvre l'essence non duelle

N'importe quel point du corps peut être visé et vidé sur l'instant. On s'apercevra ainsi que certains endroits "répondent" mieux que d'autres et, le corps gardant une mémoire secrète des étapes conquises, on étendra peu à peu sa maîtrise. Une sensation de plus en plus légère, aérienne et rayonnante de son corps pourra se manifester, résolvant d'elle-même bien des conflits dont on cherchait vainement l'issue par des voies psychologiques.

25. On doit méditer sur son propre corps comme s'il ne contenait rien à l'intérieur, la peau n'étant qu'un mur. Ainsi passera-t-on au-delà du méditable.

Dans l'évocation précédente, la vacuité était réalisée sur la substance du corps, son contenu, c'est à dire les os, les muscles, les viscères, etc... Ici, l'on médite sur le contenant, la peau qui marque la limite, le mur entre "dehors" et "dedans". "Dedans", à la suite du travail préalable est déjà vide, si bien que la peau se réduit à une sorte de pellicule imprécise entre 2 espaces également insaisissables, entre 2 vides, si une telle expression garde un sens. On est certes alors "au delà du méditable", puisqu'il n'y a plus aucun objet à méditer, le vide étant par nature impensable. On rejoint donc le pur Sujet.
Yen Chan en son bouquin : "la voie du bambou" commente ces pratiques :

Le principe de ces enseignements, dit-il, est d'utiliser les forces et l'intelligence de l'inconscient plutôt que "d'aller contre" en essayant de convaincre ce dernier de force. Le paradoxe est le levier fondamental, c'est samdhâya, abhisamdhi en sanskrit, "la dissimulation de l'intention". Celle-ci permet d'atteindre par une approche crépusculaire, énigmatique ("le détour est l'accès"), la réalité inexprimable et insaisissable, à condition bien évidemment d'être suffisamment souple pour se laisser saisir par le paradoxe lui-même.
Lorsque le stratagème fonctionne, lorsque le ressort ji se déclenche, il y a la déflagration, c'est le rire libérateur du Bouddha, la ruade céleste de l'Eveillé qui désarçonne tout cavalier fantôme.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 31 déc. 2010, 09:56

Le principe de ces enseignements, dit-il, est d'utiliser les forces et l'intelligence de l'inconscient plutôt que "d'aller contre" en essayant de convaincre ce dernier de force. Le paradoxe est le levier fondamental, c'est samdhâya, abhisamdhi en sanskrit, "la dissimulation de l'intention". Celle-ci permet d'atteindre par une approche crépusculaire, énigmatique ("le détour est l'accès"), la réalité inexprimable et insaisissable, à condition bien évidemment d'être suffisamment souple pour se laisser saisir par le paradoxe lui-même.
Lorsque le stratagème fonctionne, lorsque le ressort ji se déclenche, il y a la déflagration, c'est le rire libérateur du Bouddha, la ruade céleste de l'Eveillé qui désarçonne tout cavalier fantôme.
T'as pas un truc plus digeste !!!
Utiliser l'inconscient !!!
Une approche crépusculaire !!! :?
Pourquoi aller chercher des choses si loin de la simple phrase et de son intention
"25. On doit méditer sur son propre corps comme s'il ne contenait rien à l'intérieur, la peau n'étant qu'un mur. Ainsi passera-t-on au-delà du méditable."
C'est simple y a qu'a faire...
Tu prends une posture assise, tu perçois ta peau, seul rempart entre un monde extérieur et un monde intérieur tout 2 hypothétiques et tu tentes dans un premier temps de percevoir, par des aller retours, la nature de ce qui est dedans la peau, puis dehors...
Rapidement tu trouveras une sensation d'égalité, de vide et la peau disparaitra...

Ta traduction du Vijnana Bhairava Tantra est de qui ?
Je te propose celle de Lilian Silburn
48/ On doit considérer la différenciation de la peau du corps comme un mur. Celui qui médite sur son corps comme s’il ne contenait rien à l’intérieur, adhère bientôt à l’au-delà du méditable

J'aime ce mot en plus dans sa traduction " différenciation", cela explique bien le rôle de la peau…

Tous le texte est ici : http://www.pratique-du-yoga.com/forum/v ... f=15&t=957
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Igbe » 31 déc. 2010, 11:45

La traduction est les commentaires sont de Feuga (112 méditations tantriques)
Oui c'est simple y'a qu'à faire !
je proposais juste un petit extra (bien gras) pour ceux qui digèrent :) là n'est pas l'important et faudrait pas que ça nous reste sur l'estomac

Concernant le "langage crépusculaire" (on pourrait dire hermétique)
"Une partie considérable des textes tantriques ayant trait aux rites secrets est rédigée en un langage caché, la sandhyâ bhâshâ, un « langage crépusculaire », devenant, de ce fait, presque inintelligible sans l’aide d’un initié. La caractéristique de ce « langage crépusculaire » est la multivalence de significations" (Mircea Eliade)
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par tongra » 31 déc. 2010, 15:59

Le livre de pseudo Yen Chan est très intéressant. Mais je sens que je vais me mettre aussi aux écrits de Silburn et Abhinavagupta.

En tous cas merci pour tous ces extraits.

Et puis bonne année.
:guitare:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 06 oct. 2012, 15:44

131. Tout comme, en s'unissant yoni et linga émettent l'ambroisie, ainsi de l'union de feu(sujet)et de lune(objet connu)s'écoule l'ambroisie ; aucun doute à cela.
132-133. Au cœur de la nuit (que sont les activités quotidiennes) soumises à l'illusion, on doit pressurer fortement les deux roues - sujet et objet - afin d'en extraire le suc. De leur compénétration fulgure aussitôt une splendeur éminente, celle du suprême Sujet connaissant qui transcende l'éclat du soleil et de la lune.
133. Dès que l'on perçoit cette lumière suprême - son propre Soi - on connaît alors Bhairava, cause universelle, parfaite lumière de la Conscience ou suprême Sujet. Telle est la Connaissance de l'ultime Réalité.
C'est que par-delà les deux roues du sujet et de l'objet, il y a une roue à mille rayons, le sahasrara, la Conscience universelle dont procède l'univers.
134-136. Quand le suprême Sujet, ou feu, enflamme l'objet, la lune celle ci libère le flot qu'elle contient et engendre le monde commun à tous les hommes ainsi que le monde varié spécifique à chacun.
Alors l'énergie(soma), enflammé, répand de toutes parts son suprême nectar jusque dans la roue du sujet à travers la roue de l'objet et de la connaissance ; et ce nectar fluant progressivement de roue en roue atteint enfin la quintuple roue (à savoir le corps et ses organes subtils, intelligence, pensée, etc).
136. Le cygne étincelant de blancheur boit à nouveau le monde et avec une joie immense se dit : "Je le suis"
137. Il suffit qu'il réalise une seule fois son identité au monde, et plus jamais mérite et démérite ne le pollueront.
137-138. Ce (cygne) omniprésent- le Soi suprême- qui en raison de son autonomie s'allie à des modalités changeantes dans le corps à cinq rayons - le champ sensoriel - grâce au nectar fluant du monde transfiguré(soma), se meut vers les roues secrètes à triple rayons de saveur. C'est de là, que par son libre jeu, l'univers prends naissance c'est là aussi qu'il se dissout.
139. c'est là que réside la béatitude pour tous, là encore que le brahmacarin qui s'adonne au brahman, grâce à cette roue secrète, obtient simultanément l’efficience en ce monde et la libération.
140. Puis par-delà cette roue secrète - il accède finalement au royaume du brahman ou sujet et objet étant en harmonie sont émis dans le Soi et par le Soi.
Selon moi, il faut distinguer une première étape, dans laquelle le yogin grâce à sa puissance virile va extraire les sucs de son corps provoquant ainsi une sorte de retour inconscient vers le Cœur, la Roue principale. Aussitôt l'excitation apaisé, il constate aussitôt émerveillé qu'il boit encore et toujours "le monde."

Puis dans un second lieu, il va observé une cristallisation. Une masse de béatitude lourde et inerte semblable à une mer sans vagues. Un état que par rapport au texte j'associe au royaume de brahman.
Michel C a écrit :4- L’extinction du Souffle ou Nirvana.

Nirvana signifie en réalité absence totale de souffle. La vibration précédente qui faisait trembler le Yogi se résorbe dans la vibration générique (Spanda). Le Yogi confie son souffle, ses pensées et son corps à Shiva. L’oscillation du souffle atteint son point mort, l’œil du cyclone, là où plus rien d’apparent ne bouge. Il est devenu Shiva Lui-même. A son égal, il gît désormais sous nos pieds et au dessus de nos têtes, dans un état extatique. Il connaît le secret du Tantra : La MORT du souffle est JOUISSANCE. Il rejoint l’état naturel de Shiva. (Shavasana), en l’état d’un cadavre exquis en perpétuelle extase. Sa nature faite pure conscience est désormais solidement enchassée tel un LIGAM dans sa YONI . Il est n’est que PRISE de Conscience de sa Nature Divine. Il est la totalité, le SEUL, l’unique, il est bien le souverain de ce monde. N’ayant aucun fait qui le limite, n’ayant aucune contrainte, il est désormais LIBRE. C’est bien à Lui qu’appartient en toute connaissance de ceindre sur sa tête la couronne de sa propre Souveraineté.
Contemplant cette masse inerte, il va percevoir que ses sens sont devenues semblables à un mur. Immobile, il perçoit les tendances des déesses des organes des sens ardemment désireuses de s'emparer, de goûter...
La suite du texte que je n'ai pas écrit, explique le processus par lequel le soma ainsi divinisé va fluer dans le corps du yogi.

J'espère avoir assouvis quelques unes de vos questions ! :wink:
Abhinavagupta a écrit : Par ce contact, la roue de la conscience s'éveille soudain, et celui qui en est le souverain parvient au domaine suprême où les énergies de son corps sont assouvis...Qu'il les satisfasse extérieurement à l'aide de substances propre à épanouir le cœur et intérieurement par des prises de consciences adéquates.

O vision d'ambroisie immortelle et suprême qui resplendit de lumière consciente fluant de la Réalité absolue, sois mon refuge. C'est par elle que t'adorent ceux qui connaissent l'arcane mystique. Après avoir purifié le support radical(la Kundalini lovée) que j'ai aspergé de la conscience émerveillée de Soi, et par l’offrande des fleurs spirituelles de ma propre essence exhalant un parfum inné, je T'adore jour et nuit, Dieu uni à la Déesse, dans le divin sanctuaire de mon cœur débordant d'une félicité ambrosiaque.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par kinaram » 06 oct. 2012, 22:51

La puissance virile, c'est la dévotion.
Le Yoni, c'est la matrice.
Le Linga, c'est la conscience pure.
La semence, c'est la parole, le verbe. C'est pour cela que dans le Tantra, on pratique le Japa (mantra) : pour ensemencer le champ de la conscience.
Le nectar coule du cerveau, pas du sexe.
Le monde réapparait, mais sans frontières, puisqu'il y a identité entre tout ce qu'il est et tout ce que nous sommes.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 06 oct. 2012, 22:58

Merci Kinaram de remettre les choses à leur place :wink:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 22 déc. 2012, 15:55

YogaTattvaUpanishad a écrit :126. Existe aussi le “Sceau de la foudre” : qui le pratique acquiert tous les pouvoirs et la réalisation suprême
127. est en quelque sorte à portée de sa main; il connaît le passé et l’avenir; et les bénéfices obtenus par qui pratique le Sceau de l’Oiseau il les acquiert à coup sûr.
128. Une variante est l’Amaroli, elle consiste à boire sa propre urine, en en gardant un quart, dont on s’asperge tout en pratiquant le Sceau de la Foudre.
129. Lorsque l’adepte a franchi toutes ces étapes sans exception il peut dire qu’il a maîtrisé complètement le Rãja-Yoga;
Le commentaire que je fais du texte du Kulayaga ressemble à la pratique du "Sceau de la foudre" associé à l'Amaroli.
Ce rite consiste à boire sa propre urine ; le Yogi connaissant la nature Omniprésente et toujours émergente de la Substance Primordial va pour ainsi dire la consumer pour n'en observé qu'un quart. Une division qu'il va de nouveau éffectuer encore et encore pour la contemplation de ce qui est éternellement jaillisant.

Bien que cela soit déjà rare, je crois que le rite du Kulayaga vise un but supérieur à celui ci.
156-157 Celui qui accède à l'octuple roue émet le japa spontanément à l'intèrieur du domaine suprême et obtient l'état des huit Bhairava divisé lui-même en huit énergies.

159-160 Le suprême Bhairava qui y réside an tant que Son suprême, doué de huit aspects, fait de lumière, de vibrations sonores et de toucher, voila ce qu'on appelle la très haute Omnipénétration.

160-161. Les huit Bhairava se nomment : Associé à une signification, Seigneur de l'indivis, Vide, Riche en signification, Ornée du vide éthéré, Destructeur, Celui qui se tient à l'intérieur et Gutturolabial. Telle est l'omnipénétration allant de la demi-lune à l'énergie suprême au dela de la pensée (Unmana).
Je comprends que celui qui se consacre à/par/avec cette octuple roue est dans un domaine dépourvu d'attributs. La description des huits Bhairava qui se tiennent sur les pétales en sont l'illustrations. Les énergies du yogi deviennent identiques aux bhairava. Tout en restant attentif à cette omnipénétration, il demeure établit en Son centre...
Kinaram a écrit :La puissance virile, c'est la dévotion.
Le Yoni, c'est la matrice.
Le Linga, c'est la conscience pure.
La semence, c'est la parole, le verbe. C'est pour cela que dans le Tantra, on pratique le Japa (mantra) : pour ensemencer le champ de la conscience.
Le nectar coule du cerveau, pas du sexe.
Le monde réapparait, mais sans frontières, puisqu'il y a identité entre tout ce qu'il est et tout ce que nous sommes.
Dans ce contexte là, je ne crois pas que l'on puisse dire que le nectar coule du cerveau, puisque tout ce qui est émis et résorbé trouve son origine dans le yantra...
Modifié en dernier par lorkan739 le 22 déc. 2012, 18:48, modifié 1 fois.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 22 déc. 2012, 17:36

Cela te donnera peut-être une autre idée un peu plus juste et moins localisée là où tu penses :roll:
71) Ainsi est bloqué le filet des Nâdî ainsi que l’écoulement descendant de la liqueur qui vient goutte à goutte de la voûte céleste. Ce bandha qui élimine tous les troubles de la gorge est dit Jâlandhara.
72) Grâce à l’exécution de Jâlandhara-bandha qui est caractérisé par la contraction de la gorge, Amrta ne tombe plus dans le feu du ventre et Prâna devient calme.


77) Quelque soit le fluide qui coule de cette Lune à l’aspect merveilleux, tous seront dévorés par le Soleil. C’est la raison pour laquelle le corps s’use.
78) Il existe pourtant un excellent moyen pour abuser la bouche du Soleil. Celui-ci ne peut être appris même par l’intermédiaire d’innombrables textes sacrés mais seulement par l’enseignement du Maître.
79) Celui qui met son ventre en haut et son palais en bas, le Soleil se trouve en hauteur et la Lune en contre bas. Ceci, qui est dit position inversée, ne peut être appris que par l’enseignement du Maître.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 30 déc. 2012, 21:38

J'ai trouver quelque chose que j'ai lu avec plaisir et qui peut resituer peut-être certaines choses :


Le rôle de la femme dans le tantrisme par swami Satyananda Sarasvati

9 juin 2010 Swami Satyananda Sarasvati
(Revue Énergie Vitale. No 10. Mars-Avril 1982)

La pensée de l’Inde est assez vaste pour offrir des points de vue très variés et même opposés comme le Védanta et le Samkya.

La vision tantrique est l’un de ces points de vue. Elle est loin d’être partagée par tout le monde, mais il faut reconnaître qu’elle présente des affinités exceptionnelles avec les aspirations de l’Occident contemporain.

Swami Satyananda, considéré comme le chef de file de l’école tantrique actuelle, nous présente ici l’un des aspects les plus impressionnants de cette philosophie.

Le tantrisme est basé sur deux pôles d’énergie : Shiva et Shakti. Shiva et Shakti opèrent dans différentes sphères d’existence et d’action, tant sur le plan cosmique qu’individuel.

Au niveau humain, Shiva et Shakti représentent l’homme et la femme. Dans le mental universel, le temps et l’espace deviennent des aspects de Shiva et Shakti. Dans la vie spirituelle, mental et prana représentent Shiva et Shakti. Pour le Hatha Yoga, ces deux énergies sont Ida et Pingala : Ida représente la conscience et Pingala la force de vie ou Prana.

Ces deux forces sont des pôles opposés d’énergie. Normalement, elles ne sont jamais ensemble. Mais au moment de la création, elles s’unissent sur tous les plans. Lorsque, dans le mental universel, le temps et l’espace se rejoignent dans le noyau et fusionnent, l’explosion a lieu dans la matière.

Ici, le temps est une énergie positive et l’espace une énergie négative.

Les différents aspects de l’éveil

Dans la société humaine, l’homme et la femme sont les deux pôles différents de l’énergie.

L’ancienne tradition tantrique l’explicite avec force détails. Vous avez peut-être vu une représentation de Kali, debout, pratiquement nue, un pied posé sur Shiva qui, lui, est couché au sol. Elle a une expression féroce sur le visage, une langue tachée de sang, et porte un mala fait de 108 crânes humains. C’est Kali dans son état d’« éveillée ». Peut-être avez-vous vu également — bien que ce soit rare — Shiva en posture de lotus, avec la moitié du corps en Shiva et l’autre en Shakti. On trouve aussi Shiva et Parvati — le Guru et la disciple — Shiva en posture de lotus, et Parvati assise en contrebas : Shiva lui révèle les secrets du Tantra. Il existe en Inde un centre Tantrique, Tarapeetha, à quelque 180 km de Monghyr. On peut y découvrir Shiva tétant le sein de Shakti.

Ce sont des représentations de Shiva et Shakti et de leur relation à différents niveaux d’évolution et d’éveil. Tantôt Shakti est la disciple et Shiva le Guru (c’est-à-dire que la femme est la disciple de l’homme) tantôt il n’y a plus de différence, Shiva et Shakti sont confondus en un seul corps, une seule structure, une seule pensée. Et pourtant à un autre niveau d’évolution, Shakti est souveraine et Shiva lui est soumis…

C’est l’interprétation philosophique des différentes étapes de l’éveil de la Shakti qui demeure en chacun de nous.

La conscience spirituelle chez la femme

Pour la tradition tantrique, la femme est supérieure à l’homme en ce qui concerne l’initiation tantrique (ceci n’a rien à voir avec la vie sociale). Il s’agit uniquement d’une attitude spirituelle liée à l’évolution de la conscience supérieure. Structure, émotions, évolution et son psychisme sont nettement plus développés chez la femme que chez l’homme. L’éveil de la force spirituelle, c’est-à-dire de Kundalini, se produit plus facilement dans le corps de la femme.

De plus, et il faut bien comprendre ceci, lorsqu’un homme s’enfonce dans les plans profonds de la conscience, il ne peut, lorsqu’il en émerge, relater son expérience. Une femme le peut.

Il semble que chez la femme il n’y ait qu’une différence minime entre la perception intérieure et extérieure. Lorsqu’un homme descend très profondément en lui, il éprouve certains états de conscience. Mais lorsqu’il revient de cette incursion, un rideau tombe entre ces expériences et le mental conscient. Chez la femme ce voile ne tombe pas.

En outre, l’être psychique de la femme est très riche de spiritualité. Ce qui extérieurement se traduit par l’amour de la beauté, la tendresse, la sympathie, la compréhension qui sont des expressions de son état intérieur.

Il m’arrive de plaisanter en disant que si toutes les femmes quittaient ce monde, celui-ci deviendrait un désert. Il n’y aurait plus ni couleurs, ni parfums, ni sourire, ni beauté. Cela signifie que la conscience profonde chez la femme est très réceptive et prête à se manifester.

Autre point important : la femme a toujours été le principal vecteur d’énergie, l’homme en étant l’intermédiaire. La femme n’est pas obligatoirement l’épouse. Elle peut être la mère, la fille, la disciple. Marie était la Mère du Christ. La Mère de l’Ashram d’Aurobindo était une disciple.

Dans la tradition tantrique, on trouve l’histoire de 64 yoginis qui font toujours l’objet d’un culte fervent dans l’Inde entière. Il existe ainsi 64 temples dédiés aux 64 aspects de l’énergie féminine.

Vama Marga

Lorsqu’on étudie les textes tantriques, on s’aperçoit que le thème central reste toujours le même : Shakti est la créatrice, Shiva l’instrument.

Shiva n’a jamais été considéré comme un créateur. L’un des plus grands penseurs indiens, Adi Shankaracharya, énonce dans les premières lignes de son fameux ouvrage tantrique : « Sans Shakti, comment Shiva peut-il créer ? »

Ainsi les Hindous, à travers le tantrisme, considèrent-ils l’union de l’homme et de la femme comme un moyen qui facilite le processus d’évolution.

Bien que, de loin en loin, les relations homme-femme aient eu des intentions différentes — liées aux influences culturelles extérieures — l’hindouisme a fermement continué à donner à la relation homme-femme une portée spirituelle.

Dans le tantrisme, la place de la femme est à gauche de l’homme. Avant le mariage, elle est assise à sa droite. Mais après la cérémonie, elle prend place à sa gauche. On l’appelle alors Vama. En sanskrit Vama signifie : ce qui est à gauche. Vama se rapporte également à Ida.

Actuellement en Occident, le sens de Vama Marga est totalement faussé. On parle de « Yoga de la main gauche », ce qui est une traduction erronée.

Si dans la traduction d’un livre tantrique vous trouvez ces mots : « Yoga de la main gauche », prenez un crayon rouge et rayez-les. Dans le Tantra, Vama Marga signifie en réalité : « Voie de l’évolution spirituelle ». Marga, c’est la Voie, et Vama, la femme, l’épouse, la partenaire quelle qu’elle soit.

La relation tantrique

Pour Vama Marga, seule Shakti a de l’importance, non seulement en ce qui concerne les relations sexuelles, mais aussi pour les pratiques spirituelles. C’est elle qui retrace le processus de création et dirige la plupart des rites spirituels.

Chez les Hindous, ce sont en effet les femmes qui, presque toujours, conduisent les rituels, religieux ou non. Les hommes n’ont rien à faire. Qu’il s’agisse d’une fête sociale ordinaire, d’une cérémonie religieuse, du culte de quelque déité ou d’un jour de jeûne, c’est toujours la femme qui prend l’initiative, l’homme devant juste suivre ses instructions.

Cette tradition est admise en Inde, et elle fait de la femme l’initiatrice de l’homme. Vama Marga est donc la voie spirituelle sur laquelle vous cheminez avec votre partenaire.

Une forme particulière d’initiation est appelée Kala Chakra. Elle implique l’initiation du fils par sa mère. Elle est très connue et pratiquée, encore de nos jours, au nord du Bihar, dans une zone d’influence délimitée par la frontière du Népal au nord, l’Assam à l’est, l’Uttar Pradesh à l’ouest.

Traditionnellement, le fils doit considérer sa mère comme une déesse et l’honorer comme telle. A l’instar des chrétiens qui vont à l’église ou des Hindous qui se rendent au temple pour se prosterner devant leur Dieu, le fils doit, chaque matin, s’incliner devant sa mère. Ce n’est pas seulement une marque de respect envers l’aînée de la famille. C’est un culte spirituel rendu à la mère en tant que Guru.

Ce rituel est le même dans Vama Marga, mais c’est le partenaire qui se prosterne devant la femme. La marque spirituelle, le geste de bénédiction doivent alors lui être donnés.

Donc, pour le Tantra, la femme joue deux rôles capitaux. Et c’est une erreur affligeante de considérer la femme comme un simple partenaire du jeu sexuel. La vie sexuelle est certes importante, mais ce n’est pas la seule relation qui existe entre un homme et une femme. Une mère, une fille, une épouse sont des femmes. Faut-il, pour autant, avoir des relations sexuelles ou des relations tantriques avec toutes ?

Malentendus sur le Tantra

L’Occident aujourd’hui, réagit contre ses propres religions. C’est pourquoi il y a confusion et méprise dans l’interprétation du tantrisme. Ce qui conduit à l’anarchie sexuelle au niveau humain.

Nombre de professeurs en Inde font la même erreur. Le Tantrisme ne vous oblige pas à renier votre religion ou votre tradition. Mais il ne considère pas la vie sexuelle comme un péché, et affirme que les relations sexuelles sont une nécessité naturelle. Cédez-y si vous voulez… Le Christianisme affirme que c’est un péché. Pour cette religion, un seul homme est né sans péché et tous les autres sont nés pécheurs ! Naturellement, il faut dépasser cette idée de culpabilité. Alors, comme on veut trouver quelque explication à la vie sexuelle, on prend le Tantra pour se justifier…

La pensée tantrique est très claire à ce sujet. Un verset des anciens textes spécifie qu’il n’y a aucun préjudice à boire du vin, à manger de la viande, à s’adonner à l’acte sexuel. Ce sont des besoins communs à tous les humains. Mais si vous les transcendez, vos progrès spirituels seront accélérés. Le tantrisme ne doit pas devenir un prétexte à tous les désordres de la vie.

La femme d’abord

Dans le Tantra, l’initiation est confiée à la femme. Ramakrishna a toujours considéré son épouse Sarada comme une déesse (Dévi). En sanskrit Dévi signifie « illuminé » ou « illustre ». Lorsque Ramakrishna fut marié, il était très jeune et son épouse une enfant. Cependant, elle représentait pour lui la Mère Divine, et c’est toujours dans cet esprit qu’il se comporta vis-à-vis d’elle.

Le tantrisme exige que la femme soit traitée avec ménagement car elle est la ligne de haute tension où circule Kundalini. Il ne faut pas la craindre, mais être avec elle très prudent : en elle se dissimule en effet le potentiel d’une énorme explosion.

Si vous êtes marié, et si votre épouse doit devenir votre partenaire tantrique pour une vie spirituelle, le but de votre union est différent et le processus tout autre.

En Inde, cette tradition existe depuis la nuit des temps. Lorsqu’on parle d’un homme et d’une femme, c’est toujours la femme qu’on cite en premier. On ne dit jamais Rama et Sita, mais Sita et Rama, ni Krishna et Rada, mais Rada et Krishna. C’est parce que, dans le processus d’évolution, Shakti s’est manifestée la première. Puis vint Shiva.

Si vous abordez la voie spirituelle avec cette attitude, vous constaterez que la femme est énergie (que ce soit votre épouse, votre fille, votre sœur) et que l’homme est l’instrument, dans tous les domaines.

Même lorsqu’un homme a réalisé la plus haute conscience, il aura toujours une difficulté à la communiquer aux autres tant qu’il n’y aura pas une femme pour l’épauler.

La conception du Hatha Yoga


Il faut noter que dans le tantrisme il existe une autre voie, dite « voie Védique » : Dakshina Marga. Ici, la femme est inutile, que ce soit la mère, la sœur, l’épouse, car on considère que l’aspirant réunit en lui les deux forces complémentaires : Ida, force féminine et Pingala force masculine. C’est l’union entre la conscience et l’énergie, identifiée à l’union de l’homme et de la femme.

Pour le Hatha Yoga, Ida est Shakti, Pingala est Shiva. Leur union a lieu au niveau de Ajna Chakra. Le siège de Shakti est Muladhara Chakra. Celui de Shiva est dans Sahasrara. Shiva y demeure en éternel Yoga nidra, inactif, non concerné, sans nom, sans forme. Il ne s’occupe ni de destruction, ni de création. Sa conscience est totale et homogène. Il n’existe aucune vibration en Sahasrara.

Shakti est en Muladhara Chakra. Les pratiques du Hatha Yoga l’éveillent, elle est stimulée et file vers Ajna à travers Shushumna. Lorsqu’elle atteint Ajna, la fusion a lieu.

Danse de Shiva

Cette fusion se produit lorsque les deux pôles d’énergie entrent en contact. Si vous tournez un commutateur, la lumière jaillit car les fils électriques du commutateur viennent en contact. De la même manière, la fusion des énergies dans Ajna provoque l’explosion.

L’énergie ainsi créée en Ajna monte en Sahasrara où demeure Shiva. Shiva et Shakti s’unissent alors l’un à l’autre et Shiva se met à danser. Vous avez certainement vu une représentation de Shiva dansant. C’est le symbole de l’Éveil de Shiva.

Lorsque Shiva sort de son profond Yoga nidra, il commence à danser. Il ne s’agit pas ici d’un homme, mais d’une force. L’éveil de cette force est symbolisé, chez l’être humain par la danse de Shiva (qui prend alors le nom de Nataraja : Seigneur de la Danse).

Shakti et Shiva redescendent alors ensemble par la même voie jusqu’à Muladhara Chakra. Ensemble ils retournent dans le monde de la matière, le plan humain.

C’est le chemin suivi par tous les saints qui reviennent vivre avec nous de temps en temps dans l’histoire.

Si vous lisez les textes philosophiques d’Aurobindo, vous comprendrez ce que représente l’éveil de l’énergie et son union avec Shiva, leur danse, et leur retour sur notre plan terrestre. (Ceci est symbolisé, dans la Bible, par l’échelle de Jacob, où les anges montent et descendent.)

Le rôle de la femme dans la tradition est nettement défini. Mais la situation des femmes dans les civilisations modernes est loin de l’être…

Si l’on souhaite que la femme retrouve sa vocation première, il faudra changer totalement d’attitude.

En fait, nos structures sociales devront se baser sur un autre concept religieux, dans lequel le rôle de la femme dans l’évolution spirituelle de l’humanité sera pleinement compris et accepté. C’est absolument nécessaire pour qu’une société nouvelle apparaisse.

Et il vous faudra prendre conscience de ceci avec une grande clarté en veillant bien à ce que votre pratique et votre enseignement ne soit pas l’expression des conflits religieux qui vous habitent.

Traduit de la revue Yoga (Bihar School of Yoga)
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Cocostick
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cocostick » 30 déc. 2012, 21:57

Super merci c'est très intéressant.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 09 janv. 2013, 07:52

En effet.

Sauf que je trouve qu'il y a ici des amnésies inquiétantes ...
Le seul fait pour les femmes de ce forum de pouvoir s'inscrire ici avec une identité de femme, de pouvoir lire nos blablas, de pouvoir répondre, n'est sûrement pas le fait de la "tradition" qui vous semble si chouette. Alors attention aux attirances du "bon vieux temps", aux attirances exotiques ... nous pourrions tous nous en mordre les doigts.

Ecoutez, j'ai beau lire vos trucs sur le tantrisme par ci par là, je n'arrive pas à me sortir de cette impression malsaine d'attirance vers la "tradition" et son cortège de rôles-carcans, autant pour l'homme que pour la femme. L'astuce est de dire que ça n'a rien à voir avec le "social" : mon oeil !

Sublimer ses activités sexuelles par le souffle ou je ne sais quoi, je suis bien évidemment très pour. Choisir librement ses règles du jeu dans un monde où tout ou presque est permis, et s'y tenir, je suis très pour aussi. Mais ces nostalgies à peine voilées, non.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 09 janv. 2013, 17:31

:biere:

Amis, il faut fêter la chose : c'est la première fois que Muad tente de m'impressionner avec ses -pseudo ?- savoirs. C'est vrai, il ne l'avait pas fait juste là, la chose est faite, je fais vraiment partie du forum maintenant ... Yessssss !

Cela arrive toujours dès que je cause homme-femme; ben wé, yen a toujours un qui craque parce que je ne cause pas correct comme une femme honorable le devrait ... Et vous savez quoi ? Je trouve ça fendard. Muad a mordu ... huhu. (Tu ne m'en veux pas, hein ? )

Sinon, pas la peine de te casser la nénette, chéri Muad : une société qui distribue des rôles obligatoires par essence n'est pas une société libre, point barre. Ce n'est pas une question de puritanisme, de marchandisme, de tantrisme, de contextisme (c'est pour la rime), de jenesaisquoi-isme. Dès qu'on parle de "rôle traditionnel" des femmes, ça pue. Et crois-moi, je ne me voile rien du tout -tu peux me croire, chui naturiste !-, au contraire, j'aime bien voir les choses en face, quitte à m'en brûler les yeux.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 09 janv. 2013, 20:15

Aïe, tu nous fais quoi là Muad, une crise...
J'ai supprimer tes insultes, un peu de calme...

Moi je trouve qu'elle a bien raison sur cette phrase
Sublimer ses activités sexuelles par le souffle ou je ne sais quoi, je suis bien évidemment très pour. Choisir librement ses règles du jeu dans un monde où tout ou presque est permis, et s'y tenir, je suis très pour aussi. Mais ces nostalgies à peine voilées, non
Je connais bon nombre de profs de Yoga qui sous le pretexte du tantrisme ne sont en fait que de bons "quetards" et rien d'autres...
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 09 janv. 2013, 20:24

Pourquoi utiliser le tantrisme pour se justifier ?
Ne peut on pas assumer une sexualité débridé, voire perverse à notre époque ?
Quel besoin d'utiliser ceci, je m'interroge si c'est pour chopper de la chair fraîche ou parce que plus rien ne stimule et qu'il faut créer des jeux d'esprit pour stimuler un pauvre sexe et des orgasmes mous et faibles.

De plus qui peut dire qu'il a été initié par un maitre sur les pratiques sexuelles du tantra, et qu'il maitrise ce qu'il est dit dans les textes.
Je ne connais pas un seul homme comme cela.
Non lorsque j'en vois un qui soit humain et qui ai dépassé le stade animal c'est déjà formidable, et j'ai envie de l'appeler maître.
Si j'en voyais un, je me prosternerais à ces pieds, et celui là je l'appellerai Dieu.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 09 janv. 2013, 20:46

(Hé hé, tu vois Denis, pour chasser et débusquer le macho épidermique, chui pas mauvaise ...)

J'informe ledit individu, vu qu'il n'a pas une conduite respectable, que je ne me sens plus tenue de le respecter. Mais comme je n'ai pas de temps à perdre en blablas qui vont partir en vrille et qui vont donner du boulot aux modos, je ne lui adresserai plus la parole. Qu'il ait les couilles de faire de même et qu'il ne m'emmerde pas en mp. Zou, ça c'est fait.

Alassea, revenons à nos moutons : donc le tantrisme souffrirait d'amalgames ? Un peu comme le naturisme ?
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 09 janv. 2013, 20:55

heu je ne sais pas Cendrinox, je ne peux pas vraiment parler du tantrisme.
Il me semble un point essentiel cependant de la tradition, c'est l'enseignement.
Un maitre choisit un disciple a qui il enseigne selon sa personnalité, ses tendances (au disciple).
Je crois que cette approche est fondamentale pour garder quelque chose de pur.
Cependant c'est une croyance à moi, un peu obsessionnelle même par moment.
Ce n'est peut-être pas la seule voie, je ne sais pas, je n'ai pas atteint grand chose finalement à part d'avoir un gros orgueil profondément enfoncé dans mon gros égo :lol:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 09 janv. 2013, 22:35

Nirvana signifie en réalité absence totale de souffle. La vibration précédente qui faisait trembler le Yogi se résorbe dans la vibration générique (Spanda). Le Yogi confie son souffle, ses pensées et son corps à Shiva. L’oscillation du souffle atteint son point mort, l’œil du cyclone, là où plus rien d’apparent ne bouge. Il est devenu Shiva Lui-même. A son égal, il gît désormais sous nos pieds et au dessus de nos têtes, dans un état extatique. Il connaît le secret du Tantra : La MORT du souffle est JOUISSANCE. Il rejoint l’état naturel de Shiva. (Shavasana), en l’état d’un cadavre exquis en perpétuelle extase. Sa nature faite pure conscience est désormais solidement enchassée tel un LIGAM dans sa YONI. Il est n’est que PRISE de Conscience de sa Nature Divine. Il est la totalité, le SEUL, l’unique, il est bien le souverain de ce monde. N’ayant aucun fait qui le limite, n’ayant aucune contrainte, il est désormais LIBRE. C’est bien à Lui qu’appartient en toute connaissance de ceindre sur sa tête la couronne de sa propre Souveraineté.
La mort du souffle est jouissance...La mort est la jouissance du souffle...
Bhairava dévore et se fait dévorer en un perpétuel extase. Le Chemin de la dévoration du Temps est contenu dans Son souffle.

A vrai dire l'union charnelle du Dieu et de la Déesse n'existe pas ! Bhairava y fait allusion mais la passion mêlé à la félicité toute intèrieure qu'il éprouve est sans limites.

Si vous rencontriez une femme aux yeux de gazelles, ne voudriez vous pas lui offrir plus que la jouissance orgasmique ? Multipliez cela par une infinité d'êtres en extase et vous êtes encore loin d'être capable d'imaginer ce que signifie "par l'offrande des fleurs spirituelles de ma propre essence exhalant un parfum innée, je T'adore jour et nuit, Dieu uni à la Déesse, dans le divin sanctuaire de mon coeur débordant d'une félicité ambrosiaque"...

Comme un Amour qui n'aurait jamais été consommer. C'est pour cela, je crois, qu'Abhinavagupta dit : l'être extraordinnaire dont le corps est procrée dans la matrice lors d'une telle union est appelé "fils de la yogini" il est Rudra, le digne réceptacle de la Connaissance mystique spontanée.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 10 janv. 2013, 08:13

La mort du souffle est jouissance...La mort est la jouissance du souffle...
:mdr:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 10 janv. 2013, 09:32

?

Le souffle est jouissance dans la mort. Le souffle est puissance de vie.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 10 janv. 2013, 11:57

Cendrinox a écrit : Sauf que je trouve qu'il y a ici des amnésies inquiétantes. ..
Le seul fait pour les femmes de ce forum de pouvoir s'inscrire ici avec une identité de femme, de pouvoir lire nos blablas, de pouvoir répondre, n'est sûrement pas le fait de la "tradition" qui vous semble si chouette. Alors attention aux attirances du "bon vieux temps", aux attirances exotiques. .. nous pourrions tous nous en mordre les doigts.

Ecoutez, j'ai beau lire vos trucs sur le tantrisme par ci par là, je n'arrive pas à me sortir de cette impression malsaine d'attirance vers la "tradition" et son cortège de rôles-carcans, autant pour l'homme que pour la femme. L'astuce est de dire que ça n'a rien à voir avec le "social" : mon oeil !

Sublimer ses activités sexuelles par le souffle ou je ne sais quoi, je suis bien évidemment très pour. Choisir librement ses règles du jeu dans un monde où tout ou presque est permis, et s'y tenir, je suis très pour aussi. Mais ces nostalgies à peine voilées, non.
C'est bien pour ça que le rite du Kulayāga s'adresse à des Yogis qui ont dépassé tout les carcans.
Vraiment je trouve que dans tout ce que tu dis là, tu magnifies la Femme...
Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 10 janv. 2013, 17:13

En même temps, tu a dit à maintes reprises que l'approche sexuelle du Tantra, tu n'aimes pas, et que tu ne croyait pas à cette voie particulière dans un but d'élévation spirituelle.
Alors, que cela vienne teinter tes propos n'est pas vraiment surprenant.
Tu interprètes mes propos de travers !!!
Je crois qu'un occidental ne peut entrer dans cette démarche très héroïque et qu'il fait, souvent, de cette sublime voie un prétexte pour sa petite luxure !
Sinon, je crois que celui qui suit l'enseignement sublime d'un maître Kaula, peut arriver à quelque chose, mais cela n'a rien à voir avec des parties de jambes en l'air ou de masturbation solitiare pour dompter je ne sais quelle énergie...
Mais, je pense que cette voie traditionnelle est mangifique...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 10 janv. 2013, 19:10

Alassea a écrit : Je crois que cette approche est fondamentale pour garder quelque chose de pur.
Où places-tu cette pureté ? Dans cette relation de cours particulier maître-élève (donc, quelle que soit la chose enseignée) ou dans la matière enseignée (tantrisme) ?
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 10 janv. 2013, 19:26

Je sais pas ... Cette question est bizarre.
C'est un ensemble, comme une recette de cuisine.
Tu peux lire la recette, et la faire, ou quelqu'un peut te la transmettre, te guider pendant que tu la fais jusqu'à ce qu'elle soit imprégnée en toi, pour qu'un jour, tu la donne à ton tour.
La meilleure cuisine que je fais c'est les recettes de ma grand-mère, parce que j'ai appris à voir à goûter, à faire, à sentir, à vivre cette façon de faire.
Si je fais la même recette que ma grand mère, les deux n'auront pas le même goût, mais elles auront la même âme.

Voilà la meilleure métaphore que j'ai pu trouver pour expliquer pourquoi je pense que c'est si important d'avoir un guru, pour perpétuer une lignée dans un enseignement traditionnel. Si il y a pas cette relation maître et disciple, il n'y a pas de tradition, il y a une recette, qui donnera ma foi, ce qu'elle pourra ! lol !
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 10 janv. 2013, 20:41

Heu ... oui. L'enseignement s'est toujours effectué ainsi, soit en cours particulier, soit en commun (écoles), avec des liens plus ou moins étroits entre maître et élève. Je ne vois pas le rapport avec la pureté, mais laisse tomber.
Pourquoi tous ces détails au fait ? Je ne suis pas contre la tradition tant que cette dernière n'aliène pas. Je n'arrête pas de répéter cette chose depuis le début ici, d'ailleurs.
Cendrinox

Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 10 janv. 2013, 21:00

lorkan739 a écrit :C'est bien pour ça que le rite du Kulayāga s'adresse à des Yogis qui ont dépassé tout les carcans.
Oui, ya vraiment des trucs à ne pas mettre entre toutes les mains, si j'ose dire. Il faut voir la poussée de température ici dans ce forum si calme d'habitude dès qu'on aborde la question des hommes et des femmes : boum. Donc, ya du boulot au niveau carcans.
lorkan739 a écrit :Vraiment je trouve que dans tout ce que tu dis là, tu magnifies la Femme...
Heu ... c'est sûrement écrit avec bienveillance mais je suis dans l'embarras parce que je ne sais pas ce qu'est LA Femme. En revanche, je sais qu'il y a DES femmes (et DES hommes bien évidemment), que j'aimerais toutes (et tous) libres de choisir leur destin - or hélas, il n'en est rien !
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 10 janv. 2013, 21:29

Je ne sais pas quoi dire.
L'amour épouse comme ça la maladresse.
Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 11 janv. 2013, 07:27

On est tous là dessus des Gaston Lagaffe; je ne suis pas la dernière ... mais quand on le reconnaît, ça peut être touchant.
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Alexandra
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 11 janv. 2013, 12:47

C'est l'excuse la plus pourrie du monde ! :lol:
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philippe12
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par philippe12 » 11 janv. 2013, 12:56

vijnana Bhairava Tantra a écrit:
67 - Lorsqu’on fait échec au flot tout entier (des activités sensorielles) par le moyen de l’énergie du souffle qui s’élève peu à peu, au moment où l’on sent un fourmillement, le suprême bonheur se propage.

C’est spontanément que se trouvent refoulés activités sensorielles, fonctions sexuelles et courants des souffles centrifuge et centripète, au moment où l’énergie vitale commence à s’élever sous forme d’udana ou de kundalini dans la voie du milieu (susumnâ). Lorsque ces courants deviennent très subtils on éprouve une impression spécifique qui se rattache au spanda, vibration comparable à un fourmillement. Cette vibration qui part du coeur ou du bulbe s’accompagne d’un vif plaisir qui se répand dans tous les membres. Si l’on se concentre sur ce fourmillement et sur la jouissance qui augmente à mesure que l’énergie vitale s’avance progressivement vers le dvâdasanta, on connaîtra un très grand bonheur, celui de l’existence brahmique.
Voie de l’énergie.

68 - Mais qu’on fixe la pensée qui n’est plus que plaisir dans l’intervalle de feu et de poison. Elle s’isole (alors) ou se remplit de souffle (et) l’on s’intègre à la félicité de l'amour.

Cette strophe qui éclaircit la précédente est un bel exemple du langage secret des Tantra qui resterait inintelligible sans l’explication d’un maître initié. En outre, nous verrons que la pratique joue à des niveaux différents bien qu’homologues union sexuelle et ascension de la lovée (kundalini) en utilisant les plaisirs des sens à des fins mystiques.
Il s’agit de l’homme uni à une femme et dont la pensée s’absorbe si profondément dans la joie de l’amour qu’il en oublie tout le reste et s’affranchit ainsi de ses oscillations mentales (vikalpa).
Les termes techniques feu (vahni) et poison (visa) désignent respectivement le début et la fin de l’acte sexuel et, sur un autre plan, la contraction et l’épanouissement de l’énergie durant la montée de la kundalinî, lesquels ont pour but d’ouvrir le canal du centre (madhya).
Abhinavagupta élucide le sens de ce verset en distinguant trois expériences variées du yogin qu’il rattache à la récitation de la formule du coeur, le parabija SAUH’:
I. Niranjanatattva, la réalité sans artifice et immaculée qui, sous-jacente aux autres réalités les fonde et les explique, correspond à sivatattva, la catégorie suprême dans laquelle l’énergie d’activité se révèle en sa plus grande clarté et intensité.. Son symbole est le trident (trisula) AU qui renferme les trois hautes énergies en acte.
2. Kamatattva, réalité ou catégorie de l’amour, c’est le feu de notre verset qui apparaît durant l’entrée du souffle dans la voie médiane et aussi au commencement de l’union sexuelle. Le visarga avec ses deux points (bindu) symbolise cette union H ou A: on le nomme encore moitié (le HA ‘ du fait que l’énergie divine ne s’y manifeste pas pleinement.
3. Visatattva, la réalité du poison ou celle de l’omnipénétration selon le sens qu’on veut faire entendre, concerne l’union de Siva et de l’énergie. Le phonème SA représente la fin de l’union sexuelle mais aussi la montée directe du souffle jusqu’au brahmarandhra. Le yogin est parvenu au niveau de l’éternel Siva, au-dessous de l’énergie cosmique du kamatattva. Siva assume alors l’aspect du pouvoir d’illusion qui cache l’essence omnisciente et toute puissante et c’est pour cette raison qu’on le nomme poison (visa). Mais visa a également le sens de réalité omnipénétrante (de vis-pénétrer) pour ceux qui, doués de connaissance, reposent paisiblement en sadâsiva; cette réalité n’est donc un poison que pour les hommes qui se méprennent sur son essence véritable.
La réalisation des trois phonèmes. S+AU+H — la plus vénérée des formules mystiques de l’école Trika, le mantra même du coeur — permet d’entrer dans la réalité médiane et sert à manifester le Je, aham. L’univers différencié S (la kundalini équivalente au souffle vital ascendant.) ne trouve son existence réelle que s’il s’élève en AU, sommet du brahmarandhra où les énergies de connaissance et d’activité s’équilibrent parfaitement. Le yogin voit alors l’univers apaisé en SA, au commencement et à la fin de l’effervescence sexuelle. Parvenu en AU — pure énergie en acte il projette l’univers sous forme de visarga ou deux points A: à l’intérieur et à l’extérieur, clans la conscience de Bhairava. Les deux pôles égalisés de l’émission créatrice (visarga) forment l’harmonie (samata) du sujet et de l’objet aussi bien que l’égalisation des contractions et des épanouissements de l'énergie.
Kâma devient sensible lors du commerce des sexes et, chez le mystique, au moment de l’union de Siva et de son énergie, tandis que, prenant conscience de soi, il atteint la plénitude (pûrnatâ).
Par contre vi.sa se présente comme l’ambroisie (amrta), existence pure et lieu de repos où l’univers différencié s’évanouit, lieu auquel accède l’être fini qui s’affranchit de ses limites en pénétrant en sadâsiva’. Avec kâma, l’énergie était toute ramassée sur elle-même, mais avec vissa, les organes s’épanouissent et redeviennent actifs.
Rajanaka précise En substance, ces deux réalités amour et poison n’en font qu’une; leur union s’appelle pranana, le sixième souffle ‘qui anime et vivifie et remplit les cinq autres souffles ainsi que l’univers entier. Il équivaut donc à la vie cosmique, vie pacifiée et détachée des passions.
Pour en revenir à notre sloka, on comprend après ces quelques explications que les souffles inspirés et expirés (apâna et prâna) soient les seuls à se révéler aux ignorants unis dans l’acte d’amour. Par contre, ceux qui ont reconnu la Réalité de Siva, baignent dans la vie cosmique (pranana).
Mais par quelle concentration peut-on réaliser le premier ébranlement de la conscience, cette touche subtile d’une conscience en acte encore indifférenciée ? Les maîtres du Trika répondent qu’une méditation sur des formules sacrées n’est pas indispensable ; il suffit que l’homme uni à une femme fixe son attention sur le son SIT qu’elle émet automatiquement au moment où le couple éprouve plaisir (sukha) et "saisissement émerveillé" (camatkâra). Il n’importe guère que la femme soit belle ou qu’elle soit méprisable ; l’homme doit se recueillir sur le tout premier ébranlement de l’impression que l’une comme l’autre suscite en lui. On désigne par sâmya, égal, ce premier ébranlement de la conscience d’un yogin bien détaché et qui reste le même, sans être attiré par la belle femme ou repoussé par la laide. S’il s’absorbe à ce moment précis dans le plaisir ressenti et qu’il se concentre sur le son sit analogue à l’émission créatrice (visarga) et que Sa pensée perde sa tendance à la dualité, il s’introduira dans cet état de visarga (énergie à l’état pur) et soumettra l’univers à son pouvoir.
On peut maintenant dégager le sens profond de ce verset difficile. Si la pensée parvient à se dissoudre dans la béatitude de l’amour au point d’oublier le moi et ses préoccupations, elle se trouve isolée ‘ (kevala), c’est-à-dire qu’elle a coupé toute relation avec le double fonctionnement des souffles (prana et apâna), avec la contraction et l’épanouissement de la lovée, en un mot avec toute dualité le yogin ayant éliminé les deux pôles de la vie discursive, reste isolé dans la solitude de sa conscience. Il est alors rempli de l’énergie même du souffle (pranasakti), ou la Réalité sans tache (niranjana ou madhya), substance même du feu et du poison (agni et visa), lorsque ceux-ci s’élèvent au plan de la vie cosmique (pranana) infinie.
Telle est l’interprétation du Tantraloka : Qu’on fixe sa pensée paisiblement sur la substance même de feu et de viaa (c’est-à-dire sur l’état apaisé qu’on éprouve au début et à la fin de l’union sexuelle) ou sur siva et son énergie intimement unis, et l’on accédera au souffle cosmique (pranana) au-delà de l’inspiration et de l’expiration. Voici la véritable félicité de l’amour car, uni à siva, l’on jouit de béatitude omnipénétrante (visânanda), d’une béatitude d’ordre cosmique.

69 - La jouissance de la Réalité du brahman (qu’on éprouve) au moment où prend fin l’absorption dans l’énergie fortement agitée par l’union avec une parèdre (sakti), c’est elle (précisément) qu’on nomme jouissance intime.

Cette pratique qui se réclame de la voie de l’énergie fait partie des cinq moyens d’accès au Coeur mentionnés par Abhinavagupta. Elle met en jeu l’effervescence de l’énergie (saktiksobha) qui atteint son paroxysme dans l’acte d’amour.
Le yogin uni à la sakti — une femme initiée s’il s’agit d’un rite propre à la voie kula — jouit de volupté à la fin de l’union sexuelle et celle-ci fait vibrer l’énergie consciente ; elle l’éveille et provoque un saisissement émerveillé. Si le yogin s’absorbe profondément dans l’énergie effervescente jusqu’à s’identifier à elle, il s’abîmera dans l’énergie même de la félicité, énergie à l’état nu, la béatitude du Soi « celle qui vous appartient en propre (svakya). Dès qu’il s’y fixe, il perd le sentiment de la dualité homme-femme ; puis du plan intime de son bonheur, il passe au plan cosmique de la jouissance brahmique dans laquelle Siva et son énergie se trouvent indissolublement unis.
C’est ce que dit Abhinavagupta qui cite notre sloka à cette occasion au moment du spasme (kampakâla), on peut éprouver par soi-même ce plaisir issu du contact intérieur et constitué par l’excitation de toute l’efficience virile (virya) sur le point de jaillir lorsqu’on s’empare abruptement de la puissance surgissante de cette efficience (viryotsâhabalalabdhâvastambhasya) et qu’on s’identifie au canal du milieu, par-delà toute dualité... Cet état ne concerne pas seulement les corps créés mais, à la lumière de cette expérience, on comprendra qu’on puisse accéder au domaine immuable qui n’est autre que l’illustre conscience, liberté absolue....

70 - O Maîtresse des Dieux l’afflux de la félicité se produit même en l’absence d’une énergie (une femme), si l’on se remémore intensément la jouissance née de la femme grâce à des baisers, des caresses, des étreintes.

Il s’agit ici de la seconde manière de pénétrer dans le coeur, celle que Abhinavagupta désigne par l’expression kulavesa, absorption dans l’énergie sexuelle (kula) à l’aide de souvenirs sensuels évoqués avec intensité. Ainsi la seule image d’une personne absente peut exciter et accroître la puissance virile au point que, s’intériorisant, kula reprenne son aspect véritable d’énergie intime qui repose dans le coeur et que l’on reconnaît bientôt comme identique à Siva.
De même qu’à la strophe précédente, Abhinavagupta souligne à juste titre le rôle essentiel que jouent ici le conduit du milieu et son énergie (madhyasakti). C’est cette énergie que désigne, en dernière analyse, anandasamplava, l’afflux de félicité ressenti à l’intérieur de la voie médiane à l’issue de l’union sexuelle ou de sa remémoration, félicité qui servira d’intermédiaire entre le plaisir sensuel et la béatitude du brahman.
Ces deux dernières strophes relèvent de la voie de l’énergie.

71 - Ou encore à la vue d’un parent dont on a été longtemps (séparé), on accède à une félicité très grande. Ayant médité sur la félicité qui vient de surgir, on s’y absorbe, (puis) la pensée s’identifie à elle.

L’auteur enseigne ici à se concentrer sur la source jaillissante de la félicité, l'acte pur (spanda) appréhendé en son premier frémissement. Mais pour s’emparer de cette félicité dès qu’elle surgit, l’attention doit être particulièrement vibrante parce que le flot de la félicité passe avec une extrême rapidité. On ne peut donc s’en emparer si l’on n’a, au préalable, apaisé les fluctuations mentales.
Nous sommes dans la voie de l’énergie, la béatitude encore indivise menant à la conscience indifférenciée.
"Abhyâsa Vairâgyâbhyâm Tan-nirodhah"
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 11 janv. 2013, 19:17

Autre question qui risque de déranger, mais je ne suis plus à ce détail près !
Voilà : il n'est question que d'union hétéro-sexuelle ou la "tradition" va un peu plus loin que les conventions ou le souci d'éleveur - perpétuer l'espèce ?
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 11 janv. 2013, 19:39

Cendrinox a écrit :Autre question qui risque de déranger, mais je ne suis plus à ce détail près !
Voilà : il n'est question que d'union hétéro-sexuelle ou la "tradition" va un peu plus loin que les conventions ou le souci d'éleveur - perpétuer l'espèce ?
Je te trouve "méchante" envers toi-même, personne ici ne pense que tu déranges, tout au contraire ! :wink:
Je n'ai pas vu de texte qui parlent d'homosexualité, il est toujours question d'union de 2 opposés, Shiva et Shakti, mais on dit aussi que Shiva serait androgyne, personnellement là aussi je n'ai rien lu sur le sujet et je ne sais d'où sort cette idée d'androgynie, si ce n'est le fait que les Dieux doivent avoir leurs énergies bien équilibrées, pour autant le Shiva est un coquin, car il a plusieurs parèdres mais pas de "petit copain"...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 11 janv. 2013, 20:15

Denis a écrit :personne ici ne pense que tu déranges, tout au contraire !
Moué, je le crois aussi, à une "mouche du coche" près ... Remember Valmont dans "Les Liaisons Dangereuses". Il maltraite de façon odieuse la Présidente de Tourvel et tout ce qu'il trouve comme excuse à dire c'est "ce n'est pas ma faute".

Denis a écrit : Je n'ai pas vu de texte qui parlent d'homosexualité, il est toujours question d'union de 2 opposés, Shiva et Shakti, mais on dit aussi que Shiva serait androgyne, personnellement là aussi je n'ai rien lu sur le sujet et je ne sais d'où sort cette idée d'androgynie, si ce n'est le fait que les Dieux doivent avoir leurs énergies bien équilibrées, pour autant le Shiva est un coquin, car il a plusieurs parèdres mais pas de "petit copain"...
Ah. Tu vois, pour des choses aussi prétendument "libérées", je suis déçue.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par lorkan739 » 11 janv. 2013, 22:05

Elle est si belle que si elle est véritablement comprise elle met fin au Kali... :wink:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 12 janv. 2013, 00:19

Ah. Tu vois, pour des choses aussi prétendument "libérées", je suis déçue.
Il y a peut-être une différence fondamentale entre "liberté sexuelle" et "libération spirituelle", pour ce qui est du Shivaïsme on essaye d'unir les opposés et pas les mêmes cotés...

Oui, Muad, on trouve beaucoup de noms comme Gaurī, Annapurnā, Kumārī, Uma, Parvati, c'est d'ailleurs souvent Parvati qui est présent, mais bon ça fait beaucoup de femmes quand même...
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Cendrinox » 12 janv. 2013, 06:54

D'où mes doutes concernant la "tradition". Bref, je reviens encore à ce que je disais plus haut.
Hélas.
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par sami » 12 janv. 2013, 08:57

MuadDib a écrit :Et, au passage, dans quelque description des rites sexuels tantriques sur lesquels je suis tombé...
Est ce qu'au passage de tes expériences, tu ne t'es pas retrouvé initiateur en sombrant aux plaisirs et aux pouvoirs et tu t'es pris pour un maître tantrique ? C'est une question au passage, juste pour info :lol:
:wink:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 12 janv. 2013, 11:54

Cendrinox tiens j'ai trouvé ça :


HIHIHIHIHI
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 12 janv. 2013, 14:38

D'où mes doutes concernant la "tradition". Bref, je reviens encore à ce que je disais plus haut.
Hélas.
Quels sont tes doutes et sur quoi ?
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Alexandra » 12 janv. 2013, 14:47

hihihi elle doute parce que dans les textes ils se prennent pas le cul hihihihihi désolée je :jesors:
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par Denis » 12 janv. 2013, 15:59

Bon, ben Cendrinox a peté une durite...
Elle a effacé un grand nombre de ses posts en méprisant donc tous ceux et celles qui ont passé du temps à lui répondre.
J'ai dû supprimer pas mal de discussion qui devenaient de ce fait sans sens...
Je ne comprendrais jamais ce genre de comportement totalement réactif, qui fait qu'une personne qui passe du temps dans un lieu, est appréciée par beaucoup, claque la porte pour très certainement une chose pas du tout comprise par elle ou très mal interprété, au lieu de s'expliquer, chercher a comprendre ou de défendre un point de vue. :?
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Re: Approche sexuelle du tantrisme : Vijnana Bhairava Tantra

Message par sami » 12 janv. 2013, 16:30

Denis a écrit :Je ne comprendrais jamais ce genre de comportement totalement réactif
Ah ben je pensais justement que tu comprenais le quart de tour, c'est comme sur ta F1... vroooommmm :lol: et tout le reste est loin derrière soi et puis quand on s'arrête :roll:
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Re:

Message par guams » 29 déc. 2022, 12:17

Michel C a écrit :
22 juil. 2008, 21:08
Point de doute, nous tenons là le secret ultime : Ne plus inspirer ni expirer de manière ordinaire.

Je rappelle l'ordre des différents souffles du plus grossier au plus subtil, ansi que le travail correspondant sur chacun d'eux :

1- Le souffle pneumatique :

Il ne faut d'aucune manière négliger ce souffle, c'est le point de départ, le camp de base avant d'attaquer l'ascencion mytique du Mont Meru. Il est important de bien régler le souffle au niveau physique car cela induit une bonne santé. Il est le souffle pneumatique concerné par l'extérieur, les tendances animales et les contenus personnels. Il est la fonction qui fait entrer et sortir l'énergie, il faut donc qu'il n'y ait pas de blocage à ce niveau.

On mouche, on racle, on échauffe, on assouplit le diaphragme, on allonge les souffles, on sature d'énergie la narine gauche, puis la droite., on en vient à commander le souffle avec le ventre, avec la poitrine, avec les bras, avec les clavicules et tout le reste. Lorsque le souffle pneumatique ne rencontre plus d'obstacle et que l'énergie véhiculée par le prâna circule enfin correctement, l'on peut passer à l'étape suivante.

2- Le souffle subtil ou énergétique.

Ce souffle n'est plus concerné par les évènements extérieurs, au contraire le sujet se trouve alors en état de recul, c'est en fait un souffle très intériorisé qui utilise très peu d'air et reste à peine audible. Cette diminution très conséquente de la quantité d'air et la forme subtile que prend alors le souffle est l'aboutissement d'un travail de purification sur le corps, les pensées et l'énergie de l'individu. A ce moment là, le corps doit s'adapter à ces nouvelles conditions, il met alors en oeuvre des modes de fonctionnement différents. L'énergie mute et cela se traduit par la mise au ralenti des processus vitaux à savoir, coeur, poumons, pensées, émotions et bien sûr souffles.

Ce travail se traduit principalement par des rétentions prolongées, des rythmes respiratoires arithmétiques particuliers. La science du souffle est à ce niveau très reliée à la science du compte appelé Matra (racine sanskrite qui a donné notre mètre étalon). Le travail sur le souffle devient ainsi une science de la mesure. Mais surtout au manque d'air, l'énergie s'est réveillée, elle commence à changer son mode de fonctionnement pour compenser en quelque sorte la partie manquante. L'énergie reste une Mère pour le Yogi et la Mère aime ses enfants, elle encourage sur le chemin celles et ceux qui se rapprochent d'Elle.

A ce niveau, il faut brûler le Karma, laisser s'en aller les Vasana, (traces résiduelles des vies antérieures et à venir). Il faut surout bien repérer la mutation du fonctionnement de l'énergie de sorte que ce processus finisse par s’inscrire naturellement dans le corps. Enfin et surtout il ne faut pas s'égarer dans les méandres du coeur.

Beaucoup échouent et resteront à ce stade car leur coeur se durcit et certains noeuds, au lieu de se défaire doucement, deviennent au contraire aussi dur que de la pierre. (Avoir un coeur de pierre).



3- Le Non-Souffle ou la voie du héro

Ici il s'agit d'un souffle de survie, à la petite cuillère. Lorsque une oreille attentive s'approche il est impossible d'entendre le souffle. Le souffle devient réellement inaudible. Mais pourtant le souffle n'est pas encore arrêté. C'est simplement que l'énergie a pris le relais en activant le souffle du milieu. Le corps tremble et le yogi apprend qu'il lui faut trembler de tous ses membres pour éliminer les vestiges du Karman. Il s'attaque désormais à la racine du Karman. La pression augmente à tel point que le feu intérieur se ravive de manière spectaculaire. Le Yogi brûle toutes les croyances inutiles et encombrantes de sa maison. Une Heure de non souffle équivaut à ce stade à des années de pratiques. Le Yogi avance désormais plus vite sur le chemin du yoga, il franchit le voile de Mayà et passe de l'autre côté de la montagne. Il utilise le double sens de l'énergie pour transformer l'objectivité en subjectivité, l'ambiguité en ubiquité, la dualité en unité. Il inverse le sens de l’énergie (Apana <-> Uddana). Au loin dans la vallée il aperçoit le Jardin d'Eden. La pratique répétée du Non -Souffle s'accompagne d'une édification de sa pensée. Un nouveau point de vue stupéfiant sur lui-même et le monde se fait jour. Le yogi sait désormais que le monde est mû par la danse de Shiva. Il aperçoit à travers la porte des sens et connaît régulièrement l'extase divine.

Le yogi peut s'arrêter là, pour lui, les énergies liées au Karman se sont effondrées. Même si les tours de magie de la Mâya continuent de produit leurs effets, il n'en est plus dupe. Il sait se référer à sa nature divine. Il sait désormais reconnaître la Science Pure ou Véritable. Elle est l’œuvre de ce monde, le don au Noir, la moelle de toute conviction. Elle est mûe par la Shakti qui a tout pouvoir sur le cœur de Shiva.


4- L’extinction du Souffle ou Nirvana.

Nirvana signifie en réalité absence totale de souffle. La vibration précédente qui faisait trembler le Yogi se résorbe dans la vibration générique (Spanda). Le Yogi confie son souffle, ses pensées et son corps à Shiva. L’oscillation du souffle atteint son point mort, l’œil du cyclone, là où plus rien d’apparent ne bouge. Il est devenu Shiva Lui-même. A son égal, il gît désormais sous nos pieds et au dessus de nos têtes, dans un état extatique. Il connaît le secret du Tantra : La MORT du souffle est JOUISSANCE. Il rejoint l’état naturel de Shiva. (Shavasana), en l’état d’un cadavre exquis en perpétuelle extase. Sa nature faite pure conscience est désormais solidement enchassée tel un LIGAM dans sa YONI . Il est n’est que PRISE de Conscience de sa Nature Divine. Il est la totalité, le SEUL, l’unique, il est bien le souverain de ce monde. N’ayant aucun fait qui le limite, n’ayant aucune contrainte, il est désormais LIBRE. C’est bien à Lui qu’appartient en toute connaissance de ceindre sur sa tête la couronne de sa propre Souveraineté. (Sahasrara Chakra).

Les textes disent :

Au bout de 10 minutes on entre dans le retrait des sens (Pratyahara).
Au bout de 2 heures on entre dans la concentration (Dharana).
Au bout de 16 heures on entre dans la Méditation (Dhyana).
Au bout de 2 jours on entre dans la méditation profonde (Samadhi)
Au bout de 21 jours le yogi peut choisir de ne plus revenir dans le monde manifesté.
Bonjour,
Je sors ce message des meandres du forum car je souhaiterais connaitre des sources (livres ou sites..) de ce texte sur les souffles. Si quelqu'un parmi vous la connait, bien sur!
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Re: Re:

Message par Denis » 31 déc. 2022, 15:16

guams a écrit :
29 déc. 2022, 12:17
Michel C a écrit :
22 juil. 2008, 21:08
Point de doute, nous tenons là le secret ultime : Ne plus inspirer ni expirer de manière ordinaire.

Je rappelle l'ordre des différents souffles du plus grossier au plus subtil, ansi que le travail correspondant sur chacun d'eux :

1- Le souffle pneumatique :

2- Le souffle subtil ou énergétique.

3- Le Non-Souffle ou la voie du héro

4- L’extinction du Souffle ou Nirvana.

Les textes disent :
Au bout de 10 minutes on entre dans le retrait des sens (Pratyahara).
Au bout de 2 heures on entre dans la concentration (Dharana).
Au bout de 16 heures on entre dans la Méditation (Dhyana).
Au bout de 2 jours on entre dans la méditation profonde (Samadhi)
Au bout de 21 jours le yogi peut choisir de ne plus revenir dans le monde manifesté.
Bonjour,
Je sors ce message des meandres du forum car je souhaiterais connaitre des sources (livres ou sites..) de ce texte sur les souffles. Si quelqu'un parmi vous la connait, bien sur!
Il y a par exemple la Yogatattva Upanishad qui parle du non souffle :
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Beaucoup d'autres textes aussi :

J'avais un peu de temps et envie de chercher dans les Upanishad, voila ce que j'ai trouvé :
Taittiriya Upanishad
II-viii-5: Celui qui est ici, dans la personne humaine, et Celui qui est là-bas, dans le soleil, sont un. Quiconque connaît ceci et devient mort au monde d'ici-bas, atteint au Soi qui constitue sa nourriture, qui constitue son énergie vitale, ainsi que son mental, son intellect, sa félicité.
Oui, Celui qui est ici, dans la personne humaine, et Celui qui est là-bas, dans le soleil, sont un. Quiconque connaît ceci et devient mort au monde d'ici-bas, atteint au Soi qui est nourriture, atteint au Soi qui est énergie vitale, ainsi que mental, intellect, félicité.

Yoga-Chudamani Upanishad
28. Placée sous l'influence de prana et apana, l'âme individuelle s'élève puis redescend (1). De même, elle oscille entre les passages de la droite et de la gauche, mais ces mouvements passent inaperçus en raison de leur extrême rapidité.

1 L'énergie pranique est une vibration ultra-rapide et constante, comparable à l'électricité. C'est l'origine de la dualité fondamentale qu'expérimente le jiva, avec l'incessant mouvement ascendant et descendant de la respiration. Suivant apana, la conscience est tirée vers le bas, vers le muladhara, au plus matériel des niveaux de la manifestation, la Terre. Là elle conçoit des désirs, qui vont la faire interagir avec le monde extérieur. Suivant prana, la conscience est tirée vers le haut, vers le sahasrara, vers le plus subtil des niveaux, celui de la non-manifestation, l'Éther. Là elle fait l'expérience de sa nature supérieure. L'antagonisme inhérent à la conscience est susceptible d'être ramené à l'unité au moyen du travail sur le souffle, pour l'amener à la stase parfaite.
Quant aux passages de la droite et de la gauche, ce sont les sinuosités des nadis ida et pingala qui s'entrecroisent six fois, à la jonction des chakras principaux.
29. Comme le faucon, lié à une cordelette, prend son essor mais est rappelé vers le sol, l'âme individuelle, liée par les gunas (1), rebondit de haut en bas de la même façon.

30. Sous l'influence de prana et apana, l'âme de l'individu incarné (Jivatma) s'élève puis descend, car prana tire apana vers le haut et inversement, apana tire prana vers le bas.

31. Celui qui sait où sont situés ces deux mouvements, ascension puis descente, est un véritable connaisseur du yoga. C'est en faisant le son “ha” que le souffle est expulsé, et le son “sa” qu'il est inhalé.

32. Le souffle fait donc le son “ham-sa, ham-sa”; aussi l'âme individuelle répète-t-elle continuellement ce mantra (1), totalisant 21.600 mantras en un jour et une nuit.

33. Une égale quantité de mantras répétée sans interruption et volontairement par le jiva, c'est ce qu'on appelle l'Ajapa Gayatri (1). Elle assure sans nul doute leur libération aux yogis qui la pratiquent.

34. La seule détermination de le pratiquer débarrasse déjà de toutes les souillures karmiques, tant est puissante une telle science, tant est puissant un tel japa.

35. De science comparable à celle-ci, il n'en fut jamais par le passé, il n'en sera jamais dans l'avenir. Prenant naissance à partir de Kundalini Shakti, cette Gayatri est la base qui supporte le Prana.


40. Assieds-toi en posture du lotus (padmasana), croise tes jambes, mains fortement appuyées [aux genoux], presse ton menton fermement contre la poitrine (Jalandhara bandha) (1) et médite sur Cela, Tat (2). Encore et encore, inspire et expire à fond et fais d'apana (l'expiration) un souffle ascendant qui emplira la région du prana. Laisse-le ainsi, car l'homme acquiert un savoir infini à l'aide de Shakti.

41. La sueur produite par l'effort de cet exercice, tu dois la frotter sur ton corps*. Renonce aux mets piquants, acides et salés; nourris-toi d'un régime essentiellement lacté, en quantité modérée et raisonnable.


95. Assis dans la variante baddha* de la posture du lotus, le yogi doit inhaler par la narine gauche, retenir le souffle jusqu'à la limite, pour l'exhaler par la narine droite.**

96. Semblable à un océan de nectar, aussi blanc que le lait de la vache, est le disque lumineux de la Lune : méditer sur lui devient une joie après chaque cycle de prayanama [du chandra bheda].

97. Étincelant, brûlant avec ardeur dans un vif flamboiement, attisé par les rites, est le centre du Soleil : demeurant en méditation profonde sur le centre du cœur, le yogi connaît un grand bonheur après chaque cycle de prayanama [du chandra bheda].

98. Si le souffle est inhalé par la narine gauche avec régularité puis exhalé aussi régulièrement par l'autre narine, et [à l'inverse] inhalé par la narine droite puis retenu avant d'être exhalé par la narine gauche, le canal du Soleil à gauche et le canal de la Lune à droite purifient tous deux le réseau entier des nadis, et sont en l'espace de deux mois sous le contrôle du yogi qui pratique régulièrement cette méthode.

99. La pleine concentration sur le souffle active le feu* et le son intérieur (nada) devient audible. Une santé solide résulte de la purification des nadis.
* Ici on ne considère pas de rétention à vide du souffle, uniquement la rétention après l'inhalation. La pleine capacité est acquise en quelques mois, si ce n'est années. De l'unité de base 1:1:1, on arrive progressivement à 20:80:40. Noter également que le texte utilise dharana, concentration, pour exprimer cette maîtrise du pranayama. Le shloka suivant traite de khumbaka, la rétention.
Le feu est celui de Kundalini lorsqu'elle s'éveille et se faufile à travers la sushumna nadi. Quand elle atteint l'anahata chakra, les sons intérieurs (nada) se manifestent, variant selon le degré de l'éveil intérieur.

100. Tant que l'énergie vitale ascendante occupe le corps, l'énergie vitale descendante doit être empêchée; la quantité [de Prana] introduite dans le corps par une inspiration doit être conservée et mobilisée dans l'akasha du cœur (1) en allées et venues.

101. Inhalation, rétention et exhalation sont en soi le Pranava.* Le pranayama doit être pratiqué dans cet esprit durant douze cycles complets.**

102. Un nombre de douze cycles complets, commençant tour à tour par ida puis par pingala, débouche ces nadis de leurs concrétions d'impuretés. Le yogi ne doit jamais perdre de vue cette pratique.

103. L'inhalation doit durer douze unités, la rétention seize unités, et l'exhalation dix unités. C'est ainsi que se déroule le pranayama nommé Omkara.

104. Le niveau inférieur de cet exercice est compté avec douze unités [soit 12:16:10]; le niveau intermédiaire est compté au double, avec vingt-quatre unités [soit 24:32:20]; le niveau supérieur est compté au triple, avec trente-six unités [soit 36:48:30].

105. Le niveau inférieur s'accompagne de transpiration, l'intermédiaire de tremblements de tout le tronc, et c'est au niveau supérieur que la stabilité est atteinte. D'où la nécessité de pratiquer la maîtrise du souffle.

106. Assis en posture du lotus ou l'une de ses variantes, le yogi doit rendre hommage à son Maître spirituel (guru), qui est [le représentant de] Shiva, puis fixer son regard à la pointe de son nez; c'est dans un lieu isolé qu'il peut correctement pratiquer le pranayama.

107. Ferme bien les neuf portails (1), retiens ton souffle et concentre-toi fortement; saisis l'élément divin, Kundalini, au moment où le souffle vital descend (apana vayu) et tire le feu (samana vayu) vers la couronne de la tête : telle est la façon correcte de pratiquer le Shakti-chalini mudra (2). Absorbe-toi en méditation profonde sur le Soi à l'aide de cette méthode et stabilise la remontée [de l'énergie divine] dans la tête. Quand tu seras pleinement établi en cet état, tu ne vanteras plus la compagnie des êtres réalisés [car tu en seras devenu un, toi-même].

108. Ainsi pratiqué, le pranayama devient un feu qui consume les empreintes négatives qui alimentent [le karma]*, et il a toujours été considéré par les yogis comme un grand pont qui fait traverser l'océan du monde.

109. Les postures (asanas) mettent fin aux maladies, et la maîtrise du souffle (pranayama) détruit les empreintes négatives; quant aux impuretés du mental (1), le yogi les purifie au moyen du retrait des sens (pratahyara).

110. Par la concentration exclusive (dharana), l'activité mentale se stabilise. En absorption profonde (samadhi), la conscience développe un état surnaturel (1). Avec l'abandon de toute action [et de toute distinction entre] acte propice ou défavorable, la libération s'accomplit.


111. L'introversion des sens (pratyahara) est bien installée après douze cycles de pranayama, dit-on. Douze cycles en pratyahara sont propices au déploiement de la concentration exclusive (dharana).

112. Douze cycles en dharana suffisent, dit-on, aux adeptes du yoga pour entrer en contemplation (dhyana). Et douze cycles en dhyana les mènent à la méditation profonde (samadhi).

113. En samadhi, l'illumination suprême se déploie à l'infini et dans toutes les directions. Pour qui est témoin [de l'étape ultime] du samadhi (1), il ne reste plus ni karma, ni allées et venues [dans le samsara, la roue des renaissances].

114. Assieds-toi dans la posture sambhadva (1), tes deux talons pressant le bulbe medhra. Clos de tes doigts les portes des oreilles, des yeux et des narines. Aspire l'air par la bouche, maintiens-le au niveau de la poitrine, avec l'apana vayu [que tu auras fait remonter jusque là]. Puis fais remonter ton souffle jusqu'au crâne, et immobilise-le à cet endroit. C'est ainsi que le yogi obtient cet élément suprême [qu'est Kundalini shakti] et fait l'expérience d'Ishvara (2) dans cet état mental transcendant.

115. Quand le souffle [suprême, Maha Prana] s'est élevé jusqu'au ciel, des sonorités intérieures d'instruments de musique se font entendre, telle la cloche, etc. Alors le pouvoir du son (nada siddhi) se déploie dans sa perfection.

116. Si nous restons attelés au joug du pranayama, tous nos problèmes de santé sont résolus. Si au contraire, nous le négligeons, tout problème de santé ressurgit.

117. Les affections susceptibles d'empirer chez ceux qui ne pratiquent pas le pranayama sont : hoquets, bronchite, asthme, et celles localisées à la tête, notamment aux yeux et aux oreilles.

118. Le lion, l'éléphant et le tigre sont apprivoisés en douceur et progressivement : l'énergie pranique doit être maîtrisée de façon similaire, sinon elle serait préjudiciable au pratiquant.

119. Le souffle doit être d'abord exhalé avec lenteur et vigilance. Puis il doit être inhalé de même, et retenu de même. C'est ainsi que l'on parvient à la perfection.

120. Les yeux et autres portes sensorielles doivent être systématiquement empêchés de vagabonder de-ci de-là : c'est ce refrènement de leur investissement dans les objets perceptibles par les sens que l'on appelle retrait des sens, pratyahara.

121. Tout comme le soleil, parvenu au troisième quart du jour, commence à rétracter ses rayons, résorbant sa gloire, sa chaleur et sa lumière, ainsi l'adepte du yoga, établi en ce troisième membre du yoga* qu'est pratyahara, doit détruire les impuretés de son mental.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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