1) qu'est-ce qui décide ?
La notion de mana est bien expliquée ici :
Karika 27 :
Nos sens reçoivent des impressions vagues venant d’une source extérieure (objet, son...)
Le mental (mana) y ajoute les éléments complémentaires : nom, attributs, espèce, etc.. qui précisent ces impressions.
Manas (esprit) est indispensable tant pour la cognition que pour l’action
Samkalpa (‘imagination, décision, délibération,) est un don singulier de manas.
Si la délibération et la décision appartiennent à Mana comment comprendre que
Autrement dit, le résultat des sens mis en forme par Mana et rapporté à moi par l'égo-ahamkâra, est donné à buddhi, qui "réagit". Ici, on dirait que la décision appartient à Buddhi...Karika 24 :
"tous ces objets des sens “me” sont destinés; ceci “me” regarde [... ]" : Cette conscience égocentrique par son opération singulière n’est qu’ahamkâra sur lequel la buddhi réagit afin de déterminer ce qui doit être effectué par “Moi “.
2) Qu'est-ce qui discrimine ?
De même, mana précise les impressions des sens en leur donnant un nom, en identifiant des attributs, or il est écrit :
Ici, on dirait que c'est Buddhi qui identifie les objets des sens. Qu'entent-on par "certifier les réalités" ? Mana les idéntifie et Buddhi les "certifie". Je ne comprend pas très bien.Karika 23 :
Buddhi est la faculté qui certifie aussi bien les réalités empiriques -une cruche, une fleur, etc.. - que les réalités principielles (Purusa, Prakrti, Mahat. ..);
3) Buddhi, l'intelligence supérieure
Ce que j'ai compris, c'est que Buddhi est une intelligence supérieure qui permet de discriminer ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, de faire des syhthèses de haut niveau, ce qui rend au final l'éveil (même racine que buddha) possible :
Si Buddhi a des lacunes, elle ne peut discerner la réalité correctement ce qui conduit à des actions qui éloignent de l'éveil, d'où le manque de réussite. On obtient satisfaction dans le cas contraire, je crois comprendre.Karika 23 :
-vertu, sagesse, détachement, pouvoirs supranormaux sont les quatre attributs constituant son caractère sattvique (révélateur). Leurs contraires représentent le caractère tâmasique (obscur) de Buddhi.
Karika 26 :
La manifestation de Buddhi comprend: la connaissance erronée, les incapacités, les satisfactions et les réussites.
Karika 49 :
Les incapacités sont les infirmités des onze instruments (1) ainsi que les infirmités de Buddhi. Les dix sept sortes d’infirmité de Buddhi résultent de la satisfaction et du manque de réussite.
4) Buddhi indispensable à la perception ?
Autre point obscur, pour moi Purusha est ce qui, dans notre conscience, est l'observateur des phénomènes. Buddhi étant l'intelligence supérieure. Donc par exemple, si je regarde fixement une fleur sans réfléchir à la nature de ce que je suis en train de vivre, que je me contente de regarder, eh bien, purusha est bien directement lié aux résultats des sens (ou de mana, si on estime que l'image vue nécessite forcément une mise en forme par le mental). Buddhi est en quelques sorte court-circuitée non ?
Or il est écrit :
Ici, on dirait que Purusha ne peut pas connaître d'expérience sans Buddhi, à moins qu'il ne s'agisse que de la souffrance et du plaisir, c'est pour le moins confus....Karika 37 :
Puisque Buddhi réalise toutes les expériences de Purusa, c’est elle qui discerne la différence subtile entre Pradhâna (Prakrti) (1) et Purusa.
Car la buddhi, par sa proximité avec le purusha, tout en recevant l’ombre de ce dernier et s’identifiant avec sa forme, accomplit du purusha l’expérience de tous les objets; l'expérience consiste en l’appréhension de plaisirs et de souffrances, ce qui existe en buddhi, et celle ci est véritablement la forme du purusha et, par suite, cause au purusha des expériences. Et tout en étant la cause d’expériences la buddhi est en, même temps la cause de la libération puisque c’est elle qui cause la discrimination entre le purusha et la prakrti.
Voilà, si des âmes charitables pouvaient éclairer ma lanterne, merci.