Niyama

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Denis
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Niyama

Message par Denis » 26 juil. 2005, 18:12

Que connaissez vous sur NiYama ?
Qu'elle interprétation avez vous ?
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Message par Denis » 28 juil. 2005, 09:24

Voici la simple et humble traduction des Niyamas par Jean Papin.
Il. NIYAMA — LES DISCIPLINES

Egalement au nombre de cinq chez Patanjali, les Niyama s’appliquent plus spécialement à ceux qui orientent leur vie vers la recherche spirituelle. Ces disciplines contribuent à la conversion, au retournement de nos penchants naturels et engagent vers le détachement. Grâce à elles nous pouvons risquer une première tentative fructueuse pour faire sauter le verrou du Karman qui réduit le « vieil homme-» à l’état d’animal domestique (pashu).

1. Shauca, la purification extérieure et intérieure. La purification commence par le rejet du laisser-aller qui exige une propreté corporelle et vestimentaire scrupuleuse; elle se poursuit par le choix d’un lieu propice, aménagé pour y vivre et y méditer dans les meilleures conditions possibles (cf. Chap. XI attitude mentale et discipline de vie), et selon l’orientation favorable (au nord pour dormir, à l’est ou au nord pour pratiquer l’exercice). Le Hatha yoga insiste beaucoup sur la purification des voies naturelles et des organes et sur la nécessité d’éliminer les déchets et toxines qui s’accumulent dans le corps par les actes de purgation appelés Satkarman (cf. en complément du degré 3 âsana). Le régime alimentaire végétarien, la sélection et la préparation de la nourriture font partie de cet élément des Niyama.
La purification intérieure demande un travail constant de lutte contre les impuretés de l’esprit : colère, sensualité, agitation, envie etc. La satisfaction de soi ne résulte nullement de ces pratiques comme on pourrait l’imaginer. En réalité, « la purification provoque l’aversion de son propre corps et l’absence de contact avec autrui. On y gagne en outre la pureté lumineuse du mental (sattva) la concentration, la conquête des sens et la capacité de réaliser l’âme universelle (âtman) »(y.s.II.40-41).

2. Samtosa, la sérénité, le contentement. La sérénité est un état d’équanimité vis à vis des opposés. L’esprit n’a nul besoin d’être affecté par la joie ou la douleur, le succès ou l’échec, la sympathie ou l’hostilité. Aucune nécessité n’impose jamais de se laisser emporter par la passion, l’exaltation ou le désespoir. « La sérénité procure le bonheur parfait » (y.s.II.42).

3. Tapas, l’ascèse, l’austérité. Ainsi que nous l’avons remarqué au sujet des obstacles les avis concernant l’ascèse sont partagés. Il semble surtout important de préciser ce que l’on entend par austérités. S’il s’agit de mortifications abusives pouvant causer des troubles ou des lésions, il convient d’être très réservé sur ces méthodes parfois absolument contraires à l’esprit du yoga. L’excès de rigueur, autant que la mollesse est très contesté. Même Vyâsa (ad. y.s.II. 1) souligne que Tapas doit être pratiqué avec modération et sans nuire au calme du mental. Il ajoute que l’ascèse signifie avant tout tolérance envers les contraires et impassibilité.
Patanjali insiste cependant sur cet élément des Niyama qui peut devenir un yoga à lui seul : le Kriyâ yoga, voie de l’action sacrificielle et de la purification, réduisant les sources de souffrances.
Le travail sur soi constitue de toute façon un moyen indispensable de contrôle physique et psychique, extrêmement roboratif et capable de dévoiler des facultés inhabituelles et cachées (cf. Vyâsa ad. y.s.II.43).
« L’ascèse donne des pouvoirs spéciaux au corps et aux sens. Elle détruit l’impureté » (y.s.II.43).
Plus largement interprété, Tapas englobe souvent l’ensemble des quatre premiers degrés (yama, niyama, âsana et prânayâma).


4. Svâdhyâya, l’étude des Ecritures sacrées. Le terme Svâdhyâya signifie précisément étude des Veda et répétition des formules hermétiques (mantra) ainsi que de la syllabe OM. Cette discipline comporte aussi l’approfondissement de la métaphysique du Yoga Darhsana.
« L’étude des Ecritures et des formules sacrées nous permet le contact direct avec notre divinité tutélaire. » y.s.II.44.

5. Îshvara pranidhâna, l’abandon complet à Dieu sous l’aspect d’Îshvara, le Seigneur suprême et transcendant.
Il faut entendre par Pranidhâna, l’attention soutenue sur le principe divin qui a pour effet l’abolition de l’ego. On a vu que pour la grande majorité des yoga qui proposent la maîtrise des fonctions physiologiques et mentales, le rôle de Dieu était modeste, sinon même insignifiant (hatha, râja, laya jnâna yoga). Mais pour ceux qui suivent la voie de la dévotion et de l’amour —Bhakti yoga — cette règle devient la plus importante et souvent la seule nécessaire. Patanjali la mentionne plusieurs fois, soucieux de présenter toutes les orientations capables de mener à la réalisation ; les commentateurs tardifs, Vâcaspati Mishra et Vijfiâna Bhiksu lui réserveront une place de plus en plus prédominante pour répondre à la vogue des grands courants mystiques de leur époque.
« Si on s’abandonne complètement au Seigneur suprême, on parvient au Samâdhi » (y.s.II.45).
La Hatha yoga Pradîpikâ mentionne dix Niyama: « l’ascèse, la sérénité, la croyance en la suprême réalité et les Ecritures, le don, l’abandon à la divinité, l’étude des principes du yoga, la honte d’une conduite contraire à celle enseignée par les Shâstra, la compréhension juste, la répétition des Mantra et l’oblation sont appelés les dix Niyama» (1.16).
La Shândilya Up. remplace l’oblation (buta) par les voeux religieux (vratani).
Le Yoga n'ayant que pour but le fait de permettre à un individu d'atteindre l'éveil. Les Yamas (les réfrènements) vont permettre à l'individu de préserver ses énergies afin d'en disposer plus pour la tentative de l'éveil.
Les Niyamas donnent l'axe de la pratique et canalisent les possibilités humaines vers la tentative d'atteindre l'éveil.

De la même manière qu'un sportif de haut niveau vas d'abord se réfréner (pas trop manger, pas perdre ses énergies...) puis avoir des disciplines de vie, comme s'entraîner, apprendre le domaine technique de son sport...) tout cela dans un seul but, atteindre la médaille d'or.
Le Yogi, lui, (selon Patanjali) doit avoir des réfrènements pour garder ses énergies et avoir aussi des disciplines afin de créer une focalisation forte sur son ultime but : L'éveil.

De ce fait Yoga n'utilise que 2 axes d'évolution :
La Connaissance (par l'expérimentation ou l'inférence)
Le Pouvoir (que confèrent les énergies)

Bonne journée :D

Denis
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Re: Niyama

Message par Pascal1 » 22 déc. 2015, 11:30

Chap. 1— (4ème ligne) « ... et selon l’orientation favorable (au nord pour dormir, à l’est ou au nord pour pratiquer l’exercice) »
 'Au nord pour dormir', que faut-il comprendre exactement, serait-ce la tête ou les pieds qui font face au nord ?
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Re: Niyama

Message par Denis » 22 déc. 2015, 14:31

Je crois que tête au Nord pour dormir est très bon, on se retrouve dans le même champ magnétique que la terre
Sinon, on pratique vers la lumière, donc on "s'oriente" (le mot est amusant !) vers l'Est !
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Re: Niyama

Message par yogaensoi » 23 déc. 2015, 19:20

Je suis entrain de lire
Abhinavagupta "La liberté de la conscience"
Où je commence à saisir la différence entre le shivaïsme tantrique et le brahmanisme, pas simple.
La voie tantrique occulte ces deux premiers membres des yogas-sutras alors que le corps est essentiel pour la voie tantrique, je ne me l'explique pas?

Il me semble que les yamas et niyamas coulent de source, et seraient même inévitable lorsque l'on avance sur la voie du yoga.
Qu'en pensez-vous?
Om Namah Shivaya !
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Re: Niyama

Message par pashupati » 24 déc. 2015, 03:54

Namasté à tous

namasté yogaensoi ;)

citer : Il me semble que les yamas et niyamas coulent de source, et seraient même inévitable lorsque l'on avance sur la voie du yoga.
Qu'en pensez-vous?

oui ,tout à fait , tres tres important,surtout pour pratiquer le laya yoga ;)

car en tout premier lieu ,ça aide à etre honnete avec soi , se faire la paix ,tres important aussi , faut s accepter tel qu on est déjà ,puis essayer de s ameliorer ,faut pas

entrer dans le jeu de l ego ,qui dit ( on est bien tel qu on est ),non et non ,faut toujours apprendre , s'ameliorer ,polir son mental ,le rendre pur ,car vous avez besoin de lui

encore ;)

namasté
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Re: Niyama

Message par lorkan739 » 24 déc. 2015, 08:18

J'étais justement entrain de me poser la question. ;)
Je pense tout simplement que pour être capable de chercher la Conscience en tout il faut être au préalable passer par une certaine rigueur ascétique. Pour mieux en connaître les ressorts.
A mon avis c'est pour cette raison comme le dis Yogaensoi que le Shivaïsme tantrique n'en parle pas. Il se place d'emblée dans des notions de jeu, de feu intérieur, d'émerveillement...
Stephen a écrit :"Les notions d'amusement et de passion, de feu intérieur me paraissent absolument capitales.
Curé, plombier, député, esprit aigu, vivant, âme cartonneuse, esprit cultivé, homme en friche,
homme de rigueur, tricheur, tous dormants, tous évanouis au même degré,
tous persuadés de veiller et privés de conscience de la même façon exactement.
Car ce sommeil métaphysique est sans graduation, sans nuance, est un unique niveau
auquel on appartient tout à fait ou pas du tout.
Comment leur faire comprendre qu'ils dorment ?
Ils admettraient volontiers que le degré de conscience qu'ils ont d'eux mêmes n'est pas ultime,
que cette saisie de soi pourrait, quantitativement, être améliorée.
Comme on rendrait pus clair, plus intense un jour qui serait déjà levé. Mais comment leur faire croire.
Comment simplement leur faire poser l'hypothèse que précisément, ici, le jour n'est pas encore levé.
Que la question se pose réellement de savoir si la lueur qu'ils connaissent participe du fait diurne.
Comment leur faire savoir qu'en cette vigilance extrême qu'est la conscience de soi habituelle,
ils dorment !
Qu'en son essence le phénomène appelé état de veille, dort."
Don Juan : La Force du Silence de Castaneda a écrit :« Il m'affirma que durant nos vies actives, nous n'avons jamais l'occasion de dépasser le niveau de la simple préoccupation, parce que depuis des temps immémoriaux les affaires quotidiennes nous ont assoupis comme des berceuses. C'est seulement quand nos vies sont presque à leur terme que notre préoccupation héréditaire à propos du destin commence à prendre une tournure différente. Elle commence à nous faire traverser le brouillard des affaires quotidiennes. Malheureusement, cet éveil est toujours étroitement accompagné par la perte d'énergie due à l'âge, au moment où nous n'avons plus de force pour transformer notre préoccupation en une découverte pragmatique et positive. Alors tout ce qui reste est une angoisse amorphe, glaciale, un désir de quelque chose d'indescriptible, et une simple colère de ne l'avoir obtenu »
Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
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