De maître à disciple : Le rôle de la grâce
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De maître à disciple : Le rôle de la grâce
Bonjour,
Suite à quelques sujets et post autour de la relation de maitre à disciple et l'authenticité du maître,
je partage ce texte de Lilian Silbrun (Coll. Hermès, N°3 Le maître spirituel).
De maître à disciple : Le rôle de la Grâce
Par Lilian Silburn
"Le rapport de maître à disciple ne se comprend que dans la mesure où l’on garde présente à l’esprit la nature de ce rapport; Abhinavagupta distingue l’humanité en deux espèces : ceux qui sont « flairés » par la grâce et les autres. Le problèmes de maître et de disciple ne se posent que pour les premiers, et donc en fonction de la grâce : « Le Suprême Seigneur qui projette éternellement le monde dans son énergie, est grâce, il fait émaner et résorbe le monde, il est libre (Trikahridaya).
En effet, dans le système moniste, Shiva, par le jeu impétueux de sa liberté, voile d’abord sa propre essence en se dissimulant sous les formes toujours renouvelées de son énergie et, librement, devient un être limité et asservi; c’est encore lui qui, aussi librement, dispense sa grâce et se révèle en sa véritable essence. Que Shiva mystifie ou qu’il accorde sa grâce, sa nature foncière n’est que grâce. Il est donc le seul maître, véritable Conscience ou Je absolu. Sa Suprême énergie -la Grâce- veille perpétuellement dans tous les sujets conscients et constitue la relation réelle entre le maître et le disciple.
C’est une même conscience qui interroge en tant que disciple et qui répond en tant que maître : sous le premier aspect, conscience imparfaite sans clarté, pleine de doutes et d’incertitudes (vikalpa), sous le deuxième, intense et lucide, elle met fin à tous les doutes. Ainsi les apparences de maître et de disciple en des corps différents, parce qu’elles sont des constructions imaginaires, disparaissent lorsqu’une seule et même Connaissance Libératrice illumine l’un et l’autre.
Il n’importe guère que la lignée des maîtres s’étende à l’infini dans le temps, le guru est un; quand il libère son disciple, c’est lui-même qu’il libère.
Shiva, le premier des guru, revêt la forme de maîtres multiples : divinités, sages, sur-hommes et hommes; à chacun d’eux répond un disciple de la catégorie immédiatement inférieure : Shiva a pour disciple Sadâshiva, différenciation à peine esquissée de lui-même; à l’autre bout de l’échelle, maître et disciple sont des humains. Mais, partout et toujours, la relation suprême doit se retrouver à chaque niveau : si le guru est un homme, il faut le considérer comme Shiva et soi-même comme sadâshiva.
La Grâce apparait comme indispensable puisque c’est elle qui, imprégnant l’être humain, le rend apte à jouer son rôle de maître et détermine les différentes modalités de la transmission. Le terme « guru » qui signifie « lourd » s’emploie en raison de la grâce dont le poids entraine des modifications importantes et durables chez le disciple. Sans elle, pas de véritable guru. Si Shiva n’accorde pas sa grâce, déclare un Tantra, le guru en dépit de tous ses efforts ne peut instruire un disciple, et s’il le pouvait, celui-ci manquerait de vigilance et ne conserverait pas ce qu’il a reçu; le conserverait-il qu’il en perdrait le bénéfice en s’attachant à des jouissances passagères qui arrêteraient toute progression.
Shiva accorde ou refuse sa grâce sans se soucier des mérites ou des démérites des hommes ni de leur connaissance ou de leur ignorance. Si l’on objecte que certains s’efforcent de se purifier et de s’en montrer dignes, en fait, le désir de se purifier est déjà signe de grâce.
Bien que l’Essence soit une, on l’appelle grâce en tant que don gratuit, efficience, force vive qui ébranle le coeur, l’esprit et suscite des vibrations sonores, lumineuses et autres. On la désigne aussi du nom de pratibhâ, illumination spontanée. C’est là un terme essentiel pour le système Trika qui met l’accent sur le rayonnement de la grâce, éveil brusque de la puissance divine qui somnole dans le coeur humain. En réalité, tout être conscient est éternellement immergé dans cette énergie bénéfique, mais il la capte, l’utilisant à son profit; ainsi, il la sépare de sa source et la prive de son efficience; il la limite et l’individualise, l’orientant vers l’extérieur, l’assujettissant aux sentiments et aux désirs particuliers. L’énergie unique se disperse en énergies multiples, le corps cosmique en corps distincts, la vibration suprême (spanda) en mouvements limités, et la vie (prâna) en souffles vitaux. Alors l’énergie en soi, infinie et indifférenciée - Je Absolu- apparaît morcelée et dépendante.
Mais comme l’être humain ne se sépare pas réellement de sa propre essence faite de grâce, il peut reprendre conscience de soi et recouvrer sa liberté originelle : pour y parvenir, ses énergies dissociées vont converger vers leur centre, le Coeur. Le guru, nous le verrons, aura pour tâche de favoriser ce retour à la source en s’insinuant dans le corps du disciple par divers procédés : il unit ses souffles aux siens, pour réveiller les forces qui somnolent en lui et lui permettent de rejoindre le souffle indifférencié qui le réintègrera dans la vie totale; ou bien, il pénètre en son coeur pour y provoquer les vibrations du Coeur universel; ou encore mêlant conscience à conscience, il le rend apte à reconnaitre le Soi. Tels sont les trois aspects du retour à l’unité : insertion dans le souffle, éveil de la force vitale (kundalini) et illumination."
Suite à quelques sujets et post autour de la relation de maitre à disciple et l'authenticité du maître,
je partage ce texte de Lilian Silbrun (Coll. Hermès, N°3 Le maître spirituel).
De maître à disciple : Le rôle de la Grâce
Par Lilian Silburn
"Le rapport de maître à disciple ne se comprend que dans la mesure où l’on garde présente à l’esprit la nature de ce rapport; Abhinavagupta distingue l’humanité en deux espèces : ceux qui sont « flairés » par la grâce et les autres. Le problèmes de maître et de disciple ne se posent que pour les premiers, et donc en fonction de la grâce : « Le Suprême Seigneur qui projette éternellement le monde dans son énergie, est grâce, il fait émaner et résorbe le monde, il est libre (Trikahridaya).
En effet, dans le système moniste, Shiva, par le jeu impétueux de sa liberté, voile d’abord sa propre essence en se dissimulant sous les formes toujours renouvelées de son énergie et, librement, devient un être limité et asservi; c’est encore lui qui, aussi librement, dispense sa grâce et se révèle en sa véritable essence. Que Shiva mystifie ou qu’il accorde sa grâce, sa nature foncière n’est que grâce. Il est donc le seul maître, véritable Conscience ou Je absolu. Sa Suprême énergie -la Grâce- veille perpétuellement dans tous les sujets conscients et constitue la relation réelle entre le maître et le disciple.
C’est une même conscience qui interroge en tant que disciple et qui répond en tant que maître : sous le premier aspect, conscience imparfaite sans clarté, pleine de doutes et d’incertitudes (vikalpa), sous le deuxième, intense et lucide, elle met fin à tous les doutes. Ainsi les apparences de maître et de disciple en des corps différents, parce qu’elles sont des constructions imaginaires, disparaissent lorsqu’une seule et même Connaissance Libératrice illumine l’un et l’autre.
Il n’importe guère que la lignée des maîtres s’étende à l’infini dans le temps, le guru est un; quand il libère son disciple, c’est lui-même qu’il libère.
Shiva, le premier des guru, revêt la forme de maîtres multiples : divinités, sages, sur-hommes et hommes; à chacun d’eux répond un disciple de la catégorie immédiatement inférieure : Shiva a pour disciple Sadâshiva, différenciation à peine esquissée de lui-même; à l’autre bout de l’échelle, maître et disciple sont des humains. Mais, partout et toujours, la relation suprême doit se retrouver à chaque niveau : si le guru est un homme, il faut le considérer comme Shiva et soi-même comme sadâshiva.
La Grâce apparait comme indispensable puisque c’est elle qui, imprégnant l’être humain, le rend apte à jouer son rôle de maître et détermine les différentes modalités de la transmission. Le terme « guru » qui signifie « lourd » s’emploie en raison de la grâce dont le poids entraine des modifications importantes et durables chez le disciple. Sans elle, pas de véritable guru. Si Shiva n’accorde pas sa grâce, déclare un Tantra, le guru en dépit de tous ses efforts ne peut instruire un disciple, et s’il le pouvait, celui-ci manquerait de vigilance et ne conserverait pas ce qu’il a reçu; le conserverait-il qu’il en perdrait le bénéfice en s’attachant à des jouissances passagères qui arrêteraient toute progression.
Shiva accorde ou refuse sa grâce sans se soucier des mérites ou des démérites des hommes ni de leur connaissance ou de leur ignorance. Si l’on objecte que certains s’efforcent de se purifier et de s’en montrer dignes, en fait, le désir de se purifier est déjà signe de grâce.
Bien que l’Essence soit une, on l’appelle grâce en tant que don gratuit, efficience, force vive qui ébranle le coeur, l’esprit et suscite des vibrations sonores, lumineuses et autres. On la désigne aussi du nom de pratibhâ, illumination spontanée. C’est là un terme essentiel pour le système Trika qui met l’accent sur le rayonnement de la grâce, éveil brusque de la puissance divine qui somnole dans le coeur humain. En réalité, tout être conscient est éternellement immergé dans cette énergie bénéfique, mais il la capte, l’utilisant à son profit; ainsi, il la sépare de sa source et la prive de son efficience; il la limite et l’individualise, l’orientant vers l’extérieur, l’assujettissant aux sentiments et aux désirs particuliers. L’énergie unique se disperse en énergies multiples, le corps cosmique en corps distincts, la vibration suprême (spanda) en mouvements limités, et la vie (prâna) en souffles vitaux. Alors l’énergie en soi, infinie et indifférenciée - Je Absolu- apparaît morcelée et dépendante.
Mais comme l’être humain ne se sépare pas réellement de sa propre essence faite de grâce, il peut reprendre conscience de soi et recouvrer sa liberté originelle : pour y parvenir, ses énergies dissociées vont converger vers leur centre, le Coeur. Le guru, nous le verrons, aura pour tâche de favoriser ce retour à la source en s’insinuant dans le corps du disciple par divers procédés : il unit ses souffles aux siens, pour réveiller les forces qui somnolent en lui et lui permettent de rejoindre le souffle indifférencié qui le réintègrera dans la vie totale; ou bien, il pénètre en son coeur pour y provoquer les vibrations du Coeur universel; ou encore mêlant conscience à conscience, il le rend apte à reconnaitre le Soi. Tels sont les trois aspects du retour à l’unité : insertion dans le souffle, éveil de la force vitale (kundalini) et illumination."
Om Mâ Jay Jay Mâ
Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
Haaaaaa, la Grâce Infinie de Dieu...
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Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
- Denis
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Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
Merci Lisa, c'est un très beau texte !
Il n’importe guère que la lignée des maîtres s’étende à l’infini dans le temps, le guru est un; quand il libère son disciple, c’est lui-même qu’il libère. C'est très beau !
Magnifique le dessin, Merci Lorkan !
les trois être lumineux qui font de la musique à gauche sont fantastiques
Il n’importe guère que la lignée des maîtres s’étende à l’infini dans le temps, le guru est un; quand il libère son disciple, c’est lui-même qu’il libère. C'est très beau !
Sublimes explications, cela m'apporte une grande compréhension des échanges avec mon guru, merci !Mais comme l’être humain ne se sépare pas réellement de sa propre essence faite de grâce, il peut reprendre conscience de soi et recouvrer sa liberté originelle : pour y parvenir, ses énergies dissociées vont converger vers leur centre, le Coeur. Le guru, nous le verrons, aura pour tâche de favoriser ce retour à la source en s’insinuant dans le corps du disciple par divers procédés : il unit ses souffles aux siens, pour réveiller les forces qui somnolent en lui et lui permettent de rejoindre le souffle indifférencié qui le réintègrera dans la vie totale; ou bien, il pénètre en son coeur pour y provoquer les vibrations du Coeur universel; ou encore mêlant conscience à conscience, il le rend apte à reconnaitre le Soi. Tels sont les trois aspects du retour à l’unité : insertion dans le souffle, éveil de la force vitale (kundalini) et illumination."
Magnifique le dessin, Merci Lorkan !
les trois être lumineux qui font de la musique à gauche sont fantastiques
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
Cours de Yoga en live et étude de textes en live avec zoom
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Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
Oui, bien d'accord avec toi Denis, c'est pour cela que j'ai partagé.
Et j'ai noté le même paragraphe et notamment :
ou bien, il pénètre en son coeur pour y provoquer les vibrations du Coeur universel
L'ouverture du coeur est bien réelle.
Et à chaque fois que l'on fixe son attention, on sent le coeur se mettre à vibrer...
Comme une ouverture béante!
Merci Lorkan. Magnifique tableau. Tu connais l'auteur?
Et j'ai noté le même paragraphe et notamment :
ou bien, il pénètre en son coeur pour y provoquer les vibrations du Coeur universel
L'ouverture du coeur est bien réelle.
Et à chaque fois que l'on fixe son attention, on sent le coeur se mettre à vibrer...
Comme une ouverture béante!
Merci Lorkan. Magnifique tableau. Tu connais l'auteur?
Om Mâ Jay Jay Mâ
Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
La personne à la gauche du Guru ?
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- HamsaYogiFrance
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Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
ou respectivement prânapat, shaktipat et shivapat.Lisa83 a écrit : Tels sont les trois aspects du retour à l’unité : insertion dans le souffle, éveil de la force vitale (kundalini) et illumination."
Et merci Lorkan pour cette magnifique image. Je la mets dans mon escarcelle =)
Satgurunatha ki JAI !
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L'humanité, notre religion d'union.
Respirer, notre prière d'union.
Conscience, notre Dieu d'union.
- Yogiraj Siddhanath
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Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
Lorkan, tu sais si c'est Guru Nanak dans le tableau ?
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Re: De maître à disciple : Le rôle de la grâce
Qu'est-ce qui te fais penser qu'il s'agit de Guru Nanak ?
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