SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
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SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
M. Sohrab Sepehri*, artiste inégalé de l’Iran moderne. Peintre et poète à la fois, il est tout aussi imprégné de poésie dans sa peinture, qu’il est peintre dans ses élans poétiques. Son trait distinctif est un sens spécial de la nature, qui voit l’âme dans le dehors et le dehors dans l’âme et qui exprime l’un par l’autre les deux mondes ouverts devant lui. Là est la raison de cette écriture mystique, par laquelle M. Sepehri représente une idée sous l’image d’une libellule, d’un peuplier aux feuilles murmurantes, d’une allée boisée, etc., propre à la rendre plus sensible et plus frappante que si elle était présentée directement. En effet, la poésie de M. Sepehri n’est autre chose qu’un symbolisme, un allégorisme continuel, analogue au songe d’un enfant :
« “Où est la demeure de l’Ami ?”
C’est à l’aurore que retentit la voix du cavalier…
Montrant du doigt un peuplier blanc, [un passant répondit] :
“Pas loin de cet arbre se trouve une ruelle boisée
Plus verte que le songe de Dieu
Où l’amour est tout aussi bleu que
Le plumage de la sincérité.
Tu iras jusqu’au fond de cette allée…
Au pied de la fontaine d’où jaillissent les mythes de la terre…
Dans l’intimité ondulante de cet espace sacré
Tu entendras un certain bruissement :
Tu verras un enfant perché au-dessus d’un pin effilé,
Désireux de ravir la couvée du nid de la lumière
Et tu lui demanderas :
— Où est la demeure de l’Ami ?” »**
« “Où est la demeure de l’Ami ?”
C’est à l’aurore que retentit la voix du cavalier…
Montrant du doigt un peuplier blanc, [un passant répondit] :
“Pas loin de cet arbre se trouve une ruelle boisée
Plus verte que le songe de Dieu
Où l’amour est tout aussi bleu que
Le plumage de la sincérité.
Tu iras jusqu’au fond de cette allée…
Au pied de la fontaine d’où jaillissent les mythes de la terre…
Dans l’intimité ondulante de cet espace sacré
Tu entendras un certain bruissement :
Tu verras un enfant perché au-dessus d’un pin effilé,
Désireux de ravir la couvée du nid de la lumière
Et tu lui demanderas :
— Où est la demeure de l’Ami ?” »**
chevauche la monture du silence, afin de rejoindre le Guru Kabir
Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
« Je suis musulman
Ma Ka‘ba à moi est une rose rouge
Mon lieu de dévotion — une source pure
Ma pierre de prière — un éclat de lumière à mon front
Mon tapis de rituel — un jardin plein de fleurs
Mes ablutions — la coulée de lumière qui miroite à travers les fenêtres…
Je me mets à prier quand le vent appelle le fidèle,
Que sa voix se fait entendre à la cime du cyprès.
Je me mets à prier lorsque chaque herbe, telle un minaret, appelle à la prière,
Lorsque la vague qui s’élève me dit : “Lève-toi et prie” »*******.
Ma Ka‘ba à moi est une rose rouge
Mon lieu de dévotion — une source pure
Ma pierre de prière — un éclat de lumière à mon front
Mon tapis de rituel — un jardin plein de fleurs
Mes ablutions — la coulée de lumière qui miroite à travers les fenêtres…
Je me mets à prier quand le vent appelle le fidèle,
Que sa voix se fait entendre à la cime du cyprès.
Je me mets à prier lorsque chaque herbe, telle un minaret, appelle à la prière,
Lorsque la vague qui s’élève me dit : “Lève-toi et prie” »*******.
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Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
De belles paroles que l'on aimeraient entendre plus souvent de la part de celles et ceux qui se revendiquent d'appartenir à l'islam !!Je suis musulman
Ma Ka‘ba à moi est une rose rouge
Mon lieu de dévotion — une source pure
Ma pierre de prière — un éclat de lumière à mon front
Mon tapis de rituel — un jardin plein de fleurs
Mes ablutions — la coulée de lumière qui miroite à travers les fenêtres…
Afin de guider l'âme, hors de cette prison, vers l'Unique...
Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
oui effectivement Lorkan .
Bien versé dans le bouddhisme, le mysticisme et les traditions occidentales, il mêle les concepts occidentaux aux concepts orientaux, Pour lui, de nouvelles formes étaient de nouveaux moyens d’exprimer ses pensées et ses sentiments.il parle d'universalité du discours religieux et spirituel, en tout cas dans sa finalité, ceci expliquant cela.
Bien versé dans le bouddhisme, le mysticisme et les traditions occidentales, il mêle les concepts occidentaux aux concepts orientaux, Pour lui, de nouvelles formes étaient de nouveaux moyens d’exprimer ses pensées et ses sentiments.il parle d'universalité du discours religieux et spirituel, en tout cas dans sa finalité, ceci expliquant cela.
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Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
J’aime les pierres. Il me semble que l’on peut tendre, à l’abri de la pierre, une embuscade à l’éternité. [Je me sens] uni aux peupliers. Le corps des peupliers s’accorde bien avec les courbes et les pentes des collines… L’oiseau peint doit pouvoir s’envoler hors du temps. La fleur peinte aussi doit pousser dans l’éternité » SOHRAB SEPEHRI.
chevauche la monture du silence, afin de rejoindre le Guru Kabir
Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
Merci Hridaya pour cette découverte de Sohrab Sepehri.
J'ai lu tout le poème Les pas de l'eau dont tu as partagé un extrait. On peut le lire là: http://www.sohrabsepehri.com/poems.asp? ... &poemid=99
En voici la fin:
Ιl ne nous appartient pas de percer le mystère de la rose.
Nous ne pouvons à la rigueur
Que nous baigner dans la magie de la fleur.
Dresser notre tente par-delà le savoir.
Ou tremper notre main dans le sortilège d'une feuille.
Et nous mettre ensuite à la table du banquet.
Et à l'aube, quand se lève le soleil, renaître à nouveau,
Donnant libre cours à nos exaltations.
Arrosons de fraîcheur la perception de l'espace,
De la couleur, de son et des fenêtres.
Et laissons filtrer le ciel entre les deux syllabes de l'Être.
Vidons et remplissons nos poumons du souffle de l'éternité.
Allégeons le dos frêle des hirondelles du fardeau du savoir.
Enlevons leur nom aux nuages,
Aux platanes, aux moustiques, à l'été.
Et empruntant les traces humides de la pluie,
Gravissons les hauteurs de l'amour.
Et ouvrons la porte à l'homme, à la lumière, à la plante, à l'insecte.
Et peut-être devons-nous poursuivre
L'appel de la Vérité
Entre l'immémoriale vision du lotus
Et l'actualité de notre siècle.
J'ai lu tout le poème Les pas de l'eau dont tu as partagé un extrait. On peut le lire là: http://www.sohrabsepehri.com/poems.asp? ... &poemid=99
En voici la fin:
Ιl ne nous appartient pas de percer le mystère de la rose.
Nous ne pouvons à la rigueur
Que nous baigner dans la magie de la fleur.
Dresser notre tente par-delà le savoir.
Ou tremper notre main dans le sortilège d'une feuille.
Et nous mettre ensuite à la table du banquet.
Et à l'aube, quand se lève le soleil, renaître à nouveau,
Donnant libre cours à nos exaltations.
Arrosons de fraîcheur la perception de l'espace,
De la couleur, de son et des fenêtres.
Et laissons filtrer le ciel entre les deux syllabes de l'Être.
Vidons et remplissons nos poumons du souffle de l'éternité.
Allégeons le dos frêle des hirondelles du fardeau du savoir.
Enlevons leur nom aux nuages,
Aux platanes, aux moustiques, à l'été.
Et empruntant les traces humides de la pluie,
Gravissons les hauteurs de l'amour.
Et ouvrons la porte à l'homme, à la lumière, à la plante, à l'insecte.
Et peut-être devons-nous poursuivre
L'appel de la Vérité
Entre l'immémoriale vision du lotus
Et l'actualité de notre siècle.
Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
Bonjour Amandine, merci d'avoir mis la suite
je trouve qu'il ressort de sa poésie une ambiance ,un souffle qui me fait penser a certaine partie de texte védique ,le rappel a la nature, une légèreté similaire.et par certain coté il me fait penser a ramprasad
je trouve qu'il ressort de sa poésie une ambiance ,un souffle qui me fait penser a certaine partie de texte védique ,le rappel a la nature, une légèreté similaire.et par certain coté il me fait penser a ramprasad
chevauche la monture du silence, afin de rejoindre le Guru Kabir
Re: SOHRAB SEPEHRI poéte et peintre iranien
Bonjour,
Je suis tombée ce matin sur ce poème de Remprasad Sen, cette invocation très belle de Sakti:
« Kulakundalini, ô Brahmamayi, Tu demeures en moi,
Dans le Mûlâdhâra, dans le lotus aux mille pétales
Et dans la Cité de Cintâmani,
Tu demeures en moi, ô Târâ, ma Mère
De part et d’autres de la Sarasvati
Miroitent la Gangâ et la Yamuna
A droite Siva, à gauche Sakti
Bénis soient ceux qui méditent sur Celle
Qui a pris la forme d’un serpent rouge
Lové autour de Svayambhu
Dans le Mûlâdhâra, dans le Svâdhisthâna,
Dans le Manipûra, centre du nombril,
Dans l’Anâhata et dans le Visuddha,
Tu as, en vérité, ô Mère,
La forme des lettres: va, sa, ba, la, da, pha, ka, tha
Et des seize voyelles du centre de la gorge.
Entre les sourcils, où résident les lettres ha et ksa,
A retenti l’ordre du Guru:
« Médite au-dedans de ton corps!
Contemple sur les lotus la hiérarchie des dieux:
Brahmâ, Visnu, Rudra, Isa, Sadâsiva et Sambhu,
Et le cortège des six Sakti
Conduit par Dâkini.
Contemple leurs montures:
L’éléphant, le makara, le bélier, l’antilope noire,
Et le bel éléphant blanc! »
Pour qui sait retenir son souffle,
La connaissance se révèle
Dans un bourdonnement d’abeille enivrée.
Terre, eau, feu, air, se résorbent aussitôt
Au son des mantra Yam, Ram, Lam, Vam, Om,
Et par la grâce de ton regard, ô Mère,
Tout est recrée;
Des flots de nectar coulent de tes pieds!
Tu est le Nâda, tu es le Bindu,
Tu es la Lune, réceptacle de nectar.
Qui pourrait diviser l’Ame Unique?
Pourquoi s’affliger de la diversité des cultes?
Mahâkâli tient Kâla sous ses pieds!
Plus de sommeil pour l’Eveillé!
Car tu transformes, ô Mère, ta créature en Siva,
et la Libération se met à son service
Telle une fille dévouée.
S’il se tourne à nouveau vers le monde,
Les objets des sens n’ont plus d’attrait pour lui.
Perce le centre de ma gorge, ô Mère,
Mets fin aux maux de ton bhakta,
Et sous la forme d’un cygne
Unis-toi au Cygne des cygnes!
Lotus aux milles pétales au-dessus de la tête,
C’est là qu’habite le Seigneur.
Aux paroles de Prasâd
Le yogin se sent porté
Sur un océan de Joie. »
(Râmprasâd Sen (1718-1775)
(poète bengali, traduction Michèle Lupsa)
Tu as ce livre "Les chants à Kâlî de Râmprasâd" traduction de Michèle Lupsa, Hridaya?
Merci d'avoir parlé de Ramprasad Sen, en tous cas.
Je suis tombée ce matin sur ce poème de Remprasad Sen, cette invocation très belle de Sakti:
« Kulakundalini, ô Brahmamayi, Tu demeures en moi,
Dans le Mûlâdhâra, dans le lotus aux mille pétales
Et dans la Cité de Cintâmani,
Tu demeures en moi, ô Târâ, ma Mère
De part et d’autres de la Sarasvati
Miroitent la Gangâ et la Yamuna
A droite Siva, à gauche Sakti
Bénis soient ceux qui méditent sur Celle
Qui a pris la forme d’un serpent rouge
Lové autour de Svayambhu
Dans le Mûlâdhâra, dans le Svâdhisthâna,
Dans le Manipûra, centre du nombril,
Dans l’Anâhata et dans le Visuddha,
Tu as, en vérité, ô Mère,
La forme des lettres: va, sa, ba, la, da, pha, ka, tha
Et des seize voyelles du centre de la gorge.
Entre les sourcils, où résident les lettres ha et ksa,
A retenti l’ordre du Guru:
« Médite au-dedans de ton corps!
Contemple sur les lotus la hiérarchie des dieux:
Brahmâ, Visnu, Rudra, Isa, Sadâsiva et Sambhu,
Et le cortège des six Sakti
Conduit par Dâkini.
Contemple leurs montures:
L’éléphant, le makara, le bélier, l’antilope noire,
Et le bel éléphant blanc! »
Pour qui sait retenir son souffle,
La connaissance se révèle
Dans un bourdonnement d’abeille enivrée.
Terre, eau, feu, air, se résorbent aussitôt
Au son des mantra Yam, Ram, Lam, Vam, Om,
Et par la grâce de ton regard, ô Mère,
Tout est recrée;
Des flots de nectar coulent de tes pieds!
Tu est le Nâda, tu es le Bindu,
Tu es la Lune, réceptacle de nectar.
Qui pourrait diviser l’Ame Unique?
Pourquoi s’affliger de la diversité des cultes?
Mahâkâli tient Kâla sous ses pieds!
Plus de sommeil pour l’Eveillé!
Car tu transformes, ô Mère, ta créature en Siva,
et la Libération se met à son service
Telle une fille dévouée.
S’il se tourne à nouveau vers le monde,
Les objets des sens n’ont plus d’attrait pour lui.
Perce le centre de ma gorge, ô Mère,
Mets fin aux maux de ton bhakta,
Et sous la forme d’un cygne
Unis-toi au Cygne des cygnes!
Lotus aux milles pétales au-dessus de la tête,
C’est là qu’habite le Seigneur.
Aux paroles de Prasâd
Le yogin se sent porté
Sur un océan de Joie. »
(Râmprasâd Sen (1718-1775)
(poète bengali, traduction Michèle Lupsa)
Tu as ce livre "Les chants à Kâlî de Râmprasâd" traduction de Michèle Lupsa, Hridaya?
Merci d'avoir parlé de Ramprasad Sen, en tous cas.