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sissi135
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Message par sissi135 » 15 déc. 2006, 09:53

toujour de la meme interview:

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces termes, « pratiquer pour apprendre », « pratiquer pour consolider et mûrir » ?

Là, vous pouvez transpirer. Vous pouvez utiliser les supports pour obtenir davantage de tractions, de poussées ou de rotations. Vous pouvez demander à quelqu'un de vous tirer, de vous pousser, de vous tourner, de vous étirer. C'est là un autre aspect. Quand vous faites cela, vous ne pratiquez pas, vous apprenez. La pratique doit donc se diviser en deux parties. L'une est réellement la pratique, où vous faites ce que vous avez appris et rien d'autre. Ainsi, vous développez la discrétion, le discernement, de sorte que vous pouvez vous arrêter n'importe où et maintenir cet état, le consolider. Le second aspect de la pratique est de faire plus pour essayer d'atteindre la hiérarchie suivante et vous qualifier en Trikonasana, Urdhva Dhanurasana ou Sirsasana? Ceci n'est pas pratiquer, c'est apprendre.

Et vous devriez aussi le faire par vous-même, vous n'avez pas besoin d'étudier tout le temps avec un professeur. Vous pouvez étudier sous la direction de votre propre soi. Vous connaissez les techniques de la posture et ce que vous pouvez faire de plus, tout cela vous le connaissez. Le degré de Janu Sirshasana, par exemple, vous savez que vous pouvez descendre jusqu'au tibia ; si vous êtes aujourd'hui au genou ou au milieu du tibia, vous pouvez aller plus loin parce que vous savez que votre dos est arrondi, qu'il n'est pas encore plat et droit, et donc vous savez que vous pouvez aller au-delà et y travailler.

La pratique a donc deux aspects : l'apprentissage et la consolidation et tous deux doivent être observés. Quand vous apprenez, vous transpirez. Quand vous apprenez, vous vous épuisez. C'est ce qu'on attend de vous, parce que c'est seulement ainsi que vous progresserez, mais si vous voulez constamment progresser, vous ne pouvez pas suivre une courbe ascendante. A cause de divers facteurs (le vieillissement etc.), à un moment donné, vous serez entrainé sur une piste descendante.

Si vous progressez, vous pouvez progresser quand vous avez vingt, trente, quarante ou cinquante ans? Mais je suis désolé de vous le dire qu'après cinquante ans, vous commencerez à partir sur une piste descendante. Si ce n'est pas à cinquante ans, à cinquante cinq, si ce n'est pas à soixante ans, à soixante cinq ans, si ce n'est pas à soixante-dix ans, à soixante-quinze ou quatre-vingt? A un moment ou à un autre, vous passerez sur une piste descendante. Même si vous travaillez dur, vous n'obtiendrez jamais un progrès irréversible.

Ainsi, vous cherchez à progresser et vous pensez que le graphique du progrès est ascendant. À nouveau, vous vous trompez. Il n'est pas nécessaire que le graphique du progrès soit toujours ascendant. Par exemple, entre vingt et trente ans, si l'angle du progrès est très aigu, alors vers trente ou quarante ans, cet angle deviendra moins aigu. Cela peut être encore un progrès. Vers cinquante ou soixante ans, si vous faites un plateau, c'est à nouveau un progrès. À soixante ou soixante-dix ans, si vous maintenez votre pratique au même niveau, c'est toujours un progrès. Et si vous le maintenez à quatre-vingt ans, c'est un progrès incroyable. Aussi, ne croyez pas que le progrès suive nécessairement un schéma ascendant.

Vous devez développer cette habitude de «maintenir» à chaque étape, sinon vous serez frustré. À chaque étape, vous devez le faire pour pouvoir assimiler. Si cela passe dans votre système, alors vos perceptions s'améliorent dans la posture. Parce que, tout le temps où vous êtes dans une progression ascendante, vous ne regardez pas autour de vous. Quand vous grimpez sur une colline, à un moment donné, vous vous arrêtez et vous regardez autour de vous, parce que lorsque vous grimpez, vous devez degarder en bas, vers vos pieds. Comprenez cet aspect du progrès : lorsque vous êtes effectivement en train de progresser, vous regardez vers le bas ; si vous voulez regarder autour de vous et faire un tour d'horizon, vous devez vous arrêter pour regarder le ciel. Vous ne pouvez pas grimper en regardant le ciel.

Ainsi, votre progrès n'est pas totalement un progrès si vous n'obtenez pas la circonspection. Quand vous faites, quand vous pratiquez ou quand vous apprenez, à chaque fois, vous devez faire une pause et rester sur un plateau. Vous apprendrez tant de choses en regardant autour de vous, vers le haut, sur les côtés, vers le bas. La plupart des étudiants de Yoga Iyengar, bien que très sincères, sont tout le temps dans une sorte de marche forcée ascendante. Ils ne regardent pas autour d'eux et c'est pourquoi ils passent à côté de leurs perceptions. Deuxièmement, aucune étape ne peut être assimilée sans l'aspect de consolidation. Par manque de ressource, l'intensité diminue un jour, pour diverses raisons (la maladie, la faiblesse, le vieillissement) et frustré, le pratiquant doit s'arrêter à ce stade.

Vous devriez comprendre que, même dans un statu quo, il y a un progrès. Si vous êtes capable de faire, à soixante-dix ans, ce que vous faisiez à quarante, c'est un grand progrès. Il est donc très important de consolider votre pratique, sinon vous n'aurez pas accès aux imbrications de la posture et donc vous ne pourrez pas apprendre. Puisque, tant que vous luttez, il ne peut se produire aucun processus de pensée. Vous ne pouvez pas penser, vous ne pouvez pas réfléchir ni atteindre un état réflexif. Et fondamentalement, vous n'assimilez pas la posture. Morceau après morceau, vous avalez, vous ingérez constamment des techniques. Vous voulez voir combien vous connaissez de points sur Trikonasana ; si vous en connaissez cent et que quelqu'un en connaît trois cents, vous vous dites je dois en avoir plus de trois cents. Vous voulez sans arrêt ingérer : «Combien est-ce que je peux avoir de techniques en Trikonasana ? Combien est-ce que je peux avoir de techniques en Tadasana ? Combien de techniques est-ce que je peux apprendre encore ?» C'est pourquoi, vous dites très souvent : «J'ai appris plusieurs points pendant le cours» ou votre enseignant dit «Je vais vous donner plusieurs points» ou vous dites «J'ai appris beaucoup de points». Tout ce que vous voulez c'est acquérir de plus en plus de points, ce qui revient à continuer d'ingérer. Où y a-t-il de la place et du temps pour digérer ? Chaque fois, à chaque stade, votre pratique devrait vous permettre de digérer. Et même davantage, j'ai dit quelquefois que vous devriez «ruminer». Pourquoi seulement digérer ? Parce que c'est tout ce que nous pouvons faire ; une fois que c'est digéré, nous ne faisons rien, nous ne pouvons rien faire. Mais les vaches, après avoir digéré, vont hiberner : elles régurgitent, remâchent, ruminent et avalent une nouvelle fois. Nous ne pouvons pas faire cela, mais nous devons apprendre à ruminer et pas seulement à digérer. Dans la pratique, veillez à intégrer également cette idée que vous devez digérer ce que vous avez appris, que vous ne pouvez pas constamment faire descendre des choses dans votre gorge. Vous ne pouvez pas avaler en permanence. Aussi, ne soyez pas fanatiques de techniques :«Combien de techniques supplémentaires puis-je acquérir ?» Mais à la place, dites :«Je vais assimiler ce qu'on m'a enseigné».
La femme fut créée d’une côte de l’homme, Pas de sa tête pour être au dessus de lui, Ni de ses pieds pour être piétinée, Mais d’une de ses côtes pour être son égale, Sous son bras pour être protégée Et près de son cœur pour être aimé.
rico
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Message par rico » 15 déc. 2006, 09:59

Pourquoi as tu choisi précisément ce passage? Que t'inspire t-il?
"Le yoga spirituel n'existe pas, le yoga c'est l'unité et on ne peut rien faire avec un corps faible."
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Message par sissi135 » 15 déc. 2006, 10:02

bonjour rico , il va dans le sens ou je me dis que tout ce qui s epasse entre moi et le yoga c'est au moment ou je pratique seule, pas lors de mes seances avec le prof , avec le prof" j'ingurgite", et seule c'est plus intime et plus rentable pour moi .
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Message par rico » 15 déc. 2006, 10:09

En pratiquant seul on développe l'illusion sur soi. En allant dans le cours, c'est comme un mirroir qui nous renvoie l'image réelle de nous même et non déformée par notre égo. Exemple : je pratique seul un jour et j'arrive à faire une posture à la perfection (du moins c'est ce que je crois). Mais voilà ti pas que le lendemain, en cours, le prof me fait faire cette même posutre sous un angle différent de celui de la veille, seul chez moi : résultat, bien loin de maitriser la posture je m'aperçois qu'en réalité je ne suis guère plus avancé qu'un débutant car je ne sais plus faire la posture! Aïe! mon égo a bobo!!!!
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Message par sissi135 » 15 déc. 2006, 10:13

c'est un peu cela pour la technique des posture je pensais au ressenti pendant la posture
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Yog

Message par Yog » 15 déc. 2006, 10:33

Je crois que ce que Sissi veut dire, c'est qu'en cours, on est plus focalisé sur l'apparence de la posture, les problèmes physiques, alors qu'en pratiquant seul, on peut se prendre le temps d'aller au fond des ressentis. Au début, j'étais assez frustré en cours de yoga, car je ne parvenais pas à entrer réellement en yoga. J'étais plus focalisé sur le physique et j'étais très coupé des ressentis intérieurs. (mais si par quelque part, un travail intérieur se faisait un peu malgré moi) Puis, à force de pratique, je parviens maintenant à avoir les mêmes ressentis en cours et seul. La conscience s'aiguisse et peu à peu, à force de pratique, on s'intériorise et on observe de mieux en mieux le travail interne.
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Message par sissi135 » 15 déc. 2006, 10:41

exactement yog c'est vraiment ce que je voulais expliquer, en cours j'ai toujour l'impression que le prof fait toutes ses remarques sur moi , j'ai pas le temps d'apprecier certains moments avec la posture , toute seule c'est vraiment different
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Yog

Message par Yog » 15 déc. 2006, 10:45

Personnellement, j'utilise les cours comme une source d'informations, d'indications, qui devront être pleinement expérimentées chez soi. Lorsque je suivais les cours collectifs, j'avoue que je restais un peu sur ma faim. Maintenant, je suis des cours privés où je suis seul avec mon prof (parce que je n'ai plus la possiblité d'aller en cours collectif et par choix) et ma petite fille de 6 mois qui fait la sieste dans le lit parapluie. :D (c'est d'ailleurs tout un déménagement, lorsque je vais chez mon prof) Je trouve le cours très enrichissant et personnalisé aussi en quelque sorte.
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