Aimer, c'est mourir...

[Aurore]

Aimer... c'est mourir. Que vous inspirent ces paroles ?

Je partage avec vous ce qu'elles murmurent au creux de mon âme :

La Vie, la Vie abondante, Celle qui déborde du coeur, sans raison, sans cause... est une mort à tout ce que nous croyons être mais que nous ne sommes pas.

Notre histoire personnelle, celle à laquelle nous croyons encore.. (parfois...ou plus du tout !) se construit dans le temps. Elle est l'oeuvre d'une pensée exilée de sa Source : le Silence.

Ce que nous sommes est intemporel, hors d'atteinte de la pensée qui invente le "moi-je".

Pouvons-nous voir que le demain de notre vie n'existe pas ?
Que notre vie ne nous appartient pas ?

Mourir de son vivant, c'est dépersonnaliser la Vie et la ramener à l'Inconnaissable, à l'Insaisissable, à l'Inconnu de moi-même où la Vie et moi ne faisons qu'Un.

Ne plus pouvoir se saisir, c'est ne plus vivre dans le temps, c'est mourir au passé, à ce que j'ai cru être pour ne plus créer de futur... C'est mourir à chaque instant, c'est m'inventer maintenant, m'inspirer maintenant et me laisser être la Vie, au-delà de "ma" vie et de "ma" mort...

[Denis]

Aimer c'est s'oublier soi même pour que la Conscience soit, c'est oublier notre petite histoire sans grand lendemain.
Aimer c'est ce laisser emporter par une spirale lumineuse à en perdre son identité pour se fondre dans l'insondable.
Aimer c'est Etre et Etre ne se conjugue pas avec Avoir et cet Etre na rien à voir avec l'être que nous sommes dans nos pensées, dans notre tentative désespérée et désespérante de nous identifier à notre corps. Aimer c'est tuer la forme humaine pour la dépasser et faire rejaillir notre véritable nature lumineuse, sereine et silencieuse.
Aimer c'est tenter d'arrêter, de suspendre, le souffle et sortir de la dualité par le cœur.

Aimer c'est savoir encore être subjuguer !

[Aurore]

On pourrait dire aussi qu'aimer, c'est se rappeler de Soi... c'est vivre dans l'Appel, dans le Rappel incessant de Soi..

Se rappeler de Soi, c'est laisser l'Amour prendre toute la place dans le corps, le coeur et le mental de ce monde.

Non pas tuer la forme humaine mais l'accomplir : qu'elle soit l'incarnation de l'Amour :
dans le corps comme véhicule charnel de l'Amour,
dans le coeur comme sanctuaire de célébration de l'Amour,
dans le mental comme canal par où passe la Parole de Vie, la Parole d'Amour...

Notre vraie Nature est Silence mais elle est aussi chant spontané, Verbe fait chair qui naît de l'Incréé silencieux.

La Vie, la Grande Vie ne nie pas l'Incarnation. Elle la transfigure dans un renouvellement constant du coeur, du corps et de l'esprit...

A la Joie de se laisser inspirer à plusieurs par le Silence, la patrie de notre âme...

[olivier2]

salut les amis
Moi c'est Olivier, je suis nouveau dans le forum
ces deux messages que je viens de lire me parlent tant,
l' humain, qui doucement se glisse hors de sa chere prison revé, pour rejoindre l'éternel.
Mais certain jours, je me sent desert, legerement abatu de sans cesse retomber dans cette identité illusoir.
L'emprise destructrisse qu'elle exercait sur moi il y a quelques années de cela me pese encore trop souvent.
En fait je sais que j'ai aujourd'hui besoin de voir de l'amour autour de moi, le vrai, celui qui ne se mesure pas, et bien trop souvent je me heurte aux armures opaques de chacun.
rassuré vous, je ne suis pas abatu, juste certain jours je voudrai pleurer des larmes d'amour et de peine dans les bras de quelqu'un qui me comprenne.
Je crois en cela

[Aurore]

Cher Olivier,

Ce quelqu'un... Il est si intime à toi-même... c'est toi-même, ô ami..
Ce quelqu'un, cet Etre insaisissable, immense, infini, libre à jamais du temps et du chagrin, c'est l'Amour de Toi-même, de ce que Tu es depuis toujours...
Je t'offre ce chant de J.Krishnamurti que j'aime beaucoup et qui m'a aidée dans les moments de solitude et de peine...
A la Joie de vivre dans, par et pour l'Amour... L'Amour, la substance même de notre Coeur... A +

De la plénitude de ton coeur, invite le chagrin,
tu en auras de la Joie en abondance...

Les torrents gonflent après de grandes pluies,
leur gravier se réjouit encore une fois au murmure des eaux qui courent.

Ainsi tes longues recherches sur les bords de la route
rempliront le vide qui crée la peur.
La peine déploiera pour toi la trame de la Vie;
la peine te donnera la force de la solitude;
la peine t'ouvrira les portes fermées du coeur.

Le cri de la douleur est la voix de l'accomplissement;
s'en réjouir est la plénitude de la Vie.