La quête de la vérité... ou du sens ?

[Psyphilo]

Ce sujet est proposé à la suite du topic concernant "La relation Enseignant-Enseigné".

Dans notre quête, il est probable que nous rencontrons des "enseignants", (même si ces derniers ne s'afflubent pas de ces qualificatifs). Il m'est apparu intéressant de définir ensemble ce que pouvaient être "La vérité", en regard "du sens".

A propos de la vérité :

Deux positions, l’une réaliste, l’autre idéaliste, s’opposent sur ce problème :
- d’un côté, la vérité se définit par l’adéquation de l’esprit à la chose, avec souvent l’entendement divin comme intermédiaire entre l’entendement humain et les choses mêmes ;
- de l’autre, la vérité se définit soit par l’accord des esprits, soit même par un caractère plus franchement intrinsèque, chaque vérité n’étant telle que par son rapport systématique à l’ensemble des vérités.

Nous pouvons aussi transformer un critère de la vérité en une définition, définir la vérité par le succès dans l’action qu’elle commande.

Une autre grave question est celle du rapport de la vérité aux autres valeurs : est-elle une simple valeur parmi les autres (éthiques, esthétiques, vitales, par exemple) ?
Et, alors, quelle est sa place dans la hiérarchie des valeurs ? Ou bien plane-t-elle au-dessus des valeurs, les dominant toutes par l’exigence que soient vrais les jugements que nous portons sur elles ?
La "vérité" ne devient-elle pas croyance d'un avis, d'une opinion ?

La "vérité" est-elle créatrice ? Autrement dit, a-t-elle un sens ?

Concernant le "Sens"

"Ce à quoi l'esprit peut et doit donner son assentiment, par suite d'un rapport de conformité avec l'objet de pensée, d'une cohérence interne avec la pensée; connaissance à laquelle on attribue une grande valeur"(...) - définitions du Petit Robert.
J'ai adopté "noumène", qui est l'objet de la raison, réalité intelligible; ou encore "chose en soi", mais sans pour autant le figer, car cela deviendrait ... une vérité.

Voilà pour les définitions proposées.

Pour reprendre notre discussion : que vient chercher "l'enseigné", auprès de l'enseignant (ou du Guru, même si cela en fera bondir quelques-uns) ?

Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture de "La vérité et l'évènement" - J. Krishnamurti - Ed du Rocher - ISBN 2268010341

[Andre]

Avant d’aborder la question « quête de vérité … ou sens », je voudrais simplement dire ce que j’ai cherché, trouvé, donné en rapport avec la pratique du yoga, sans m’enfermer dans cette alternative parce que ma première réaction à cette quête a été de me dire que ça ne me concernait pas vraiment. Puis je me suis dis que ça devait bien se poser dans mon enseignement, sous une forme ou sous une autre. J’ai fait de la recherche scientifique mon métier, c’est donc que la quête de la vérité est une de mes préoccupations essentielles.
Par rapport à mes propres enseignants, mes enseignants de yoga ? J’ai cherché auprès d’eux un savoir technique. J’ai cherché sens et vérité dans ma psychanalyse avant de me lancer dans la pratique du yoga. Ce qui m’a conduit à écrire mon livre et à l’intituler Le yoga au risque de la psychanalyse et de la science occidentale. Il y a le triptyque science, psychanalyse, yoga. J’ai éprouvé du plaisir à la pratique du yoga sous la direction de Roger Clerc, de la FNEY, je crois, l’auteur de Le yoga de l’énergie. Son enseignement et celui des enseignants regroupés autour de lui m’a tout de suite montré une continuité entre le yoga et la relaxation et la psychanalyse que je venais de pratiquer. Le yoga m’a permis d’approfondir la relaxation. C’est mon cheminement très personnel, pas celui de ces enseignants.
Je ne sais pas ce que les gens viennent chercher dans mon enseignement. J’essaye de leur donner un peu de bonheur, ce bonheur étant pour moi le sens de la vie, point de vue très hédoniste. J’essaye de leur faire éprouver le bonheur que j’éprouve moi-même à la pratique du yoga. Quand ils partent est-ce parce qu’ils ne sont plus d’accord avec moi ou parce qu’ils ont trouvé ce qu’ils cherchaient ? qu’ils n’ont plus besoin de moi ?
Il me semble que c’est la mot bonheur qui revient et qui est important dans ce récit. Et le bonheur est-ce une vérité ou un sens ? je ne me pose la question que parce que le dilemme est posé par Psyphilo. Le bonheur c’est plutôt un sens à ma vie, le sens de ma vie même si la recherche de la vérité est aussi très importante pour moi mais l’un n’est pas réductible à l’autre.