Le piège de l'absence et l'egoïsme spirituel

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kinaram

Le piège de l'absence et l'egoïsme spirituel

Message par kinaram » 21 juin 2011, 15:49

Depuis toujours, j’utilise l’énergie du cosmos, qui conduit tout ce je vois à disparaître, et tout ce que je ne vois pas à apparaître, pour maintenir l’illusion que je suis une entité propre, séparée de la totalité. Une grande fascination du sujet (invisible) pour l’objet (visible) s’exerce au point où le sujet s’identifie complètement à l’objet. Ce qui apparaît est capté par l’entité pour créer de l’identité. Le sentiment qui maintient cette entité, attachée à tout ce qu’elle pense être, est la peur de ne rien être.

Maintenant que je vois que je ne suis pas ce que je vois, et que je suis ce que je ne vois pas, je dirige l’énergie dans un tout autre but. Je me sers de tout ce qui disparaît pour maintenir ce qui n’est pas, et qui maintenant, me définis paradoxalement en tant qu’être. Ainsi, j’identifie ce que je ne vois pas à ce que je suis en tant que moi. Je fais de mon entité propre, une absence d’entité. Le sentiment qui maintient cette entité, maintenant absence d’entité, est la peur d’être quelque chose.

Si je comprends ce que je ne vois pas comme étant un vide, et que je définis ce vide comme l’essence de moi-même, j’identifie également ce vide à moi-même, par habitude d’être quelque chose, fusse-t-il absence de quelque chose.

Le « moi » est alors devenu une super-entité inattaquable : le vide. Nous pensions avoir achevé la quête de ce que nous sommes en buttant sur notre absence. Nous nous servons en réalité de l’absence comme d’un dernier refuge pour faire barrière à la réalité.

Si l’on conçoit le vide comme existant, c’est-à-dire si on le ramène à ce que l’on connaît, à ce qui existe, alors on est tenté de s’identifier positivement à lui. En le matérialisant de la sorte, on bloque le processus dynamique de la vie et on s’enferme dans un cage encore plus résistante que celle faîte par nos propres projections.

Le processus d‘investigation, tant qu’il ne s’articule pas sur cette double négation (à savoir que le vide n’existe pas), conduit à une puissance d’abstraction telle, qu’il menace à un moment la simple vérité de ce que nous sommes sur terre : des êtres humains doté de sensorialité, d’émotions, de désir, et de capacités mentales. Il menace également la relation. A qui pourrais-je parler, si je ne suis que l’inconnaissabilité de ma non-existence objective et toute puissante, si ce n’est qu’à des projections de moi-même, qui donc, n’existent pas ?

En fait, nous sommes tentés de nous arrêter en chemin, en raison de l’incroyable pouvoir de cette station intérieure qui consiste en l’expérience de l’absence et du détachement. Plutôt que de pousser l’investigation jusqu’à faire voler en éclat cette toute puissance illusoire de l’absence, nous essayons de nous y installer et commençons peu à peu à refouler la réalité objective, à la trouver indigne de l’absolue quiétude que nous pensons avoir trouvé de l’autre coté du miroir. C’est une manière de bâtir un ego spirituel ultra puissant, et très difficile à déboulonner par la suite.

Le piège de s’identifier à l’absence réside dans le fait de croire que toute chose m’appartient, parce que je suis bel et bien absence de quelque chose, et donc l’aboutissement logique de l’éclatement de tout ce qui est en ce qui n’est pas. C’est une manière de se positionner au centre de l’univers, en refoulant chaque chose qui pourrait contredire cette toute-puissance de l’absence.

Or, une intuition saine consiste à percevoir à ce niveau la proposition inverse, et la vivre non pas comme une logique de l’esprit, mais comme un élan de l’âme : j’appartiens à toute chose.

Dans le premier cas, je ramène tout à moi, je fais taire le monde, j’annule tout élan d’exister, je prends.

Dans le second, je m’offre, je reconnais ce que je suis, j’accompagne le mouvement de la vie, qui est une sublime extériorisation de la conscience, je donne.

La conscience n’a plus besoin de la béquille de l’absence pour être délocalisée, elle l’est par un élan d’amour vers la totalité. Et l’absence apparaît alors sous un autre jour, elle n’est plus un moi sublimé, mais une présence cachée à laquelle j’appartiens.
Kriss
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Re: Le piège de l'absence et l'egoïsme spirituel

Message par Kriss » 11 sept. 2011, 02:31

Bonjour

Absence signifie t-il avant tout le vide. le vide a l'intérieur de chacun mais dont la plupart ne seront jamais mis face a face. Et peut etre vaut il mieux, car il faut etre préparé a l'expérience.

L'absence, le vide ne renvoie t-il pas a la prise de conscience de l'illusion: l'illusion des choses crées et des non-crées.

Il peut permettre a ne nous voir que comme le grain de sable qui est nécessaire avec les autres a former la place, mais qui en soit, n'a aucune importance, quoi qu'il fasse, quoi qu'il décide.

Mais l'envie est tellement forte de combler le Vide, les absences.

KRISS
Jugulé
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Re: Le piège de l'absence et l'egoïsme spirituel

Message par Jugulé » 11 sept. 2011, 09:02

kinaram a écrit :Le piège de s’identifier à l’absence réside dans le fait de croire que toute chose m’appartient, parce que je suis bel et bien absence de quelque chose, et donc l’aboutissement logique de l’éclatement de tout ce qui est en ce qui n’est pas. C’est une manière de se positionner au centre de l’univers, en refoulant chaque chose qui pourrait contredire cette toute-puissance de l’absence.

Or, une intuition saine consiste à percevoir à ce niveau la proposition inverse, et la vivre non pas comme une logique de l’esprit, mais comme un élan de l’âme : j’appartiens à toute chose.

Dans le premier cas, je ramène tout à moi, je fais taire le monde, j’annule tout élan d’exister, je prends.

Dans le second, je m’offre, je reconnais ce que je suis, j’accompagne le mouvement de la vie, qui est une sublime extériorisation de la conscience, je donne.

La conscience n’a plus besoin de la béquille de l’absence pour être délocalisée, elle l’est par un élan d’amour vers la totalité. Et l’absence apparaît alors sous un autre jour, elle n’est plus un moi sublimé, mais une présence cachée à laquelle j’appartiens.
Bonjour, tu emploies quel moyen pour connaître la vérité?
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Odile
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Re: Le piège de l'absence et l'egoïsme spirituel

Message par Odile » 11 sept. 2011, 09:11

Jugulé ! ravie de te voir parmi nous ! :D
Ce n'est pas en regardant la lumière qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité...
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philippe12
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Re: Le piège de l'absence et l'egoïsme spirituel

Message par philippe12 » 11 sept. 2011, 10:01

bonjour a toutes et a tous


merci Kinaram pour ce beau post
quelle belle demarche que la tienne :coeur:

Seul le vide existe... il se mesure ... :roll:
l'absence est une illusion ..combien de fois n'avez vous pas ete seul au milieu d'une foule :boxe:
la mort est une illusion .. c'est un epiphenomene necessaire à la continuité de la Vie qui existe meme sur les cométes :mrgreen:


Aujourd hui jour de repos mensuel :mrgreen:

merci a Kriss pour m'avoir donné le sujet de reflexin : qu est ce que la BIENVEILLANCE

comme souvent les idées ne s'usent que si on s'en sert mal, :boxe:
ma devise de travail est respect et bienveillance..

Alors j'oppose la Bienveillance et l'egoisme spirituel
j'aime bien cette definition
ahimsâ: la non-violence. Ce mot signifie aussi la bienveillance que l'on montre vis-à-vis des êtres, des choses et de soi-même. :allah: voir DIEU en chaque etre :allah:

mon prof m' a donné cette definition :boxe:
Si tu rencontres le Bouddha, donne-lui vingt coups de bâton.


Merci a olivierF pour celleci
http://www.pratique-du-yoga.com/forum/v ... f=4&t=1792

Amour et lumiere

c'est un plaisir de vous lire
Namaste

:love2:
"Abhyâsa Vairâgyâbhyâm Tan-nirodhah"
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