Question ouverte aux adeptes

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Psyphilo

Question ouverte aux adeptes

Message par Psyphilo » 08 juil. 2005, 18:27

Je souhaiterais obtenir l'avis des colistiers :

Question 1 :

Que venez-vous chercher en participant à un cours de Yoga collectif ?

Question 2 :

Pensez-vous que l'enseignant doive remette à ses élèves des fiches de séries de postures, ou tous documents en mesure de les aider dans leur progression ?
Psyphilo

Message par Psyphilo » 18 juil. 2005, 20:26

Dois-je en conclure que personne ne participe à un cours collectif ? :D
Yog

Message par Yog » 18 juil. 2005, 20:35

Euh si si, moi j'y participe ! :lol:
Question 1 :

Que venez-vous chercher en participant à un cours de Yoga collectif ?
Déjà je n'ai pas eu la possibilité de trouver autre chose qu'un cours collectif, donc ...
Je pense qu'un cours collectif permet d'engendrer une dynamique de groupe qui va être bénéfique pour tout le monde.
Question 2 :

Pensez-vous que l'enseignant doive remette à ses élèves des fiches de séries de postures, ou tous documents en mesure de les aider dans leur progression ?
Je pense qu'après le cours, il est intéressant pour l'élève d'avoir des documents à se référer. Ca permet d'avoir un support pour ce remémorer le cours. Mémoriser une posture se fait dans la répétition et une fois qu'on sort du cours et qu'on a pratiqué un certain nombre de postures, il est parfois difficile de se souvenir correctement. Donc à mon sens, il est utile d'avoir un support pour aider.
Dans mes cours de piano, je donne toujours à l'élève des directives écrites afin qu'il sache comment travailler chez lui. Si je ne faisais pas ça, je suis certain que la moitié de ce que l'élève a pu apprendre en cours sera perdu par manque de motivation de la mémoire. Après avec l'expérience et la pratique, l'élève a moins besoin de tout ça.

Voilà. :D
Psyphilo

Message par Psyphilo » 18 juil. 2005, 20:43

Déjà je n'ai pas eu la possibilité de trouver autre chose qu'un cours collectif, donc ...
Si tu en possèdes les moyens, les cours particuliers existent !
Je pense qu'un cours collectif permet d'engendrer une dynamique de groupe qui va être bénéfique pour tout le monde.


Une "dynamique de groupe" : pourrais-tu, STP, développer ?
Je pense qu'après le cours, il est intéressant pour l'élève d'avoir des documents à se référer. Ca permet d'avoir un support pour ce remémorer le cours. Mémoriser une posture se fait dans la répétition et une fois qu'on sort du cours et qu'on a pratiqué un certain nombre de postures, il est parfois difficile de se souvenir correctement. Donc à mon sens, il est utile d'avoir un support pour aider.
Et la prise de notes ?

Merci Yog :wink:
Yog

Message par Yog » 18 juil. 2005, 20:54

Si tu en possèdes les moyens, les cours particuliers existent !
Oui je sais, mais c'est aussi un problème de moyen justement. :D
Une "dynamique de groupe" : pourrais-tu, STP, développer ?
Hem hem, comment expliquer ? Ce que je veux dire, c'est que lorsqu'il y a dans le cours, un certain nombre de personnes qui essaient d'atteindre un état d'intériorité, il se dégage alors une énergie qui sera bénéfique pour tout le monde. C'est comme si tu veux du calme, le mieux est d'aller dans un lieu calme plutôt qu'un lieu agité. L'atmosphère a une influence sur ceux qui y sont. Le fait que chacun se concentre sur son corps, sur ses limites, amènent un état d'esprit qui va alors se propager entre les personnes. Généralement, c'est aussi le professeur qui insuffle l'esprit au cours et aux personnes. Pour peu qu'on soit sensible, on peut très bien ressentir tout ça.
Voilà, j'espère avoir répondu à ta question. :D
Et la prise de notes ?
Ben la prise de notes, ce n'était pas dans ta question à la base ! :lol: Tu parlais bien de l'enseignant, et non pas de ce que l'enseigné devrait faire. :wink: :lol:
Personnellement, j'ai bonne mémoire et comme les postures reviennent dans les cours, ça ne me pose pas trop de problèmes. De plus, étant donné que j'ai aussi un certain nombre de livres sur le sujet, j'arrive dans l'ensemble à m'en sortir dans ma pratique individuelle. Maintenant, je ne suis pas sûr que tous les élèves pratiquent régulièrement en-dehors des cours. Lorsque je discute avec les autres élèves, très peu pratiquent quotidiennement et s'ils arrivent à pratiquer une ou deux fois en dehors du cours, c'est déjà beaucoup. Mais bon, la vie est ainsi faite aussi de nos jours, des emplois du temps souvent surchargés. Surtout pour les femmes qui cumulent souvent vie professionnel, vie de mère, vie d'épouse et de maitresse de maison, donc ce n'est pas facile.
Je précise aussi que dans le cours collectif que je suis, il y a très peu d'hommes.
Merci Yog
Mais de rien. :wink:
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Denis
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Message par Denis » 18 juil. 2005, 21:44

Bonsoir,

Dans mes cours je ne donne pas de notes à la fin, ni n'entame une discussion sur ce qui c'est passé, à moins que quelqu'un ai quelque chose à dire, mais bien souvent le silence est trop présent pour que quiconque souhaite le casser.
Personnellement je ne vois pas comment je ferai, puisque je ne prépare jamais un cours avant.
Je crois que la pratique du Yoga est liée à l'instant. Quand j'entre dans ma salle, je n'ai aucune idée sur ce que je vais faire.
Puis l'instant dicte sa loi, et j'obéis !
Il est dit aussi que nous devons pratiquer avec un esprit neuf à chaque fois, comme si c'était la première fois. Donc la prise de note ne me semble pas une bonne chose, intellectualiser une séance de Yoga me semble la pire des choses. Oublier la séance afin de revenir neutre me semble la meilleure des attitudes.

Malgré ce que je viens d'écrire je donne des cours de perfectionnement du Yoga dans un cursus sur 3 ans. Mais cela entre dans une autre démarche :
1/ Ceux qui participent ont déjà quelques années de pratique et sont aguerris aux postures et aux techniques.
2/ La recherche est vraiment un point important pour eux, et ils sont prêts à s'investir, à prendre des risques...
3/ Ils cherchent un approfondissement par les textes et les techniques.

Je ne crois pas que ce soit les éléments que recherche un pratiquant à une séance hebdomadaire. Bien souvent ils viennent pour trouver du mieux être, ou du bien être et l'approche des techniques et des textes ne sont pas leurs préoccupations.

Entre l'approfondissement et les cours il reste les petits stages d'un Week End, où là l'aspect théorique est un peut aborder.

Denis
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Message par Psyphilo » 18 juil. 2005, 22:02

L'atmosphère a une influence sur ceux qui y sont. Le fait que chacun se concentre sur son corps, sur ses limites, amènent un état d'esprit qui va alors se propager entre les personnes. Généralement, c'est aussi le professeur qui insuffle l'esprit au cours et aux personnes.
Nous y sommes...

Il est probable que la "sensibilité" de chacun se développe et "se propage" entre les participants, grâce à "l'état d'esprit" insufflé par le professeur.

Tous les participants du cours sont donc "sur la même longueur d'onde". Une "harmonie" perceptible se dégage du groupe.

Superbe, tout ça ! Mais comment cela se fait-ce ?
Pourquoi :
- cette "harmonie" (ce sont mes mots, excuse-moi) se produit-elle en groupe, et
- cela n'encourage pas les adeptes à pratiquer seul ? :)

:idea: Si tu souhaites développer encore, peut-être avec d'autres, nous allons pouvoir alimenter le glossaire !

A propos des notes, je me suis permis de rajouter une question qui, il est vrai, n'était pas posée. Pour ma part, j'ai beaucoup enregistré et noté pendant les cours (je le fais encore aujourd'hui), car même si ma mémoire n'est pas infaillible, cela me permet de "revivre" intensément les mêmes émotions que lorsque j'étais en cours quelques heures ou jours plus tard. Très souvent, je "perçois" des messages que je n'avais alors pas entendu ou perçus sur le moment, dans l'instant.

Nous reviendrons sans doute sur ce sujet, lorsque nous aborderons le sujet de "la mémoire" des fascias (ou aponévroses) sollicités lors d'une ou des postures.
Yog

Message par Yog » 18 juil. 2005, 23:44

Bon je vois que la prise de note fait parler d'elle. Je vais donc donner mon avis sur ça.
Donc la prise de note ne me semble pas une bonne chose, intellectualiser une séance de Yoga me semble la pire des choses
Oui et non. Je m'explique. Certaines personnes n'arrivent pas vraiment à une attitude spontanée. Elles vont donc passer par une phase intellectuelle qui pourra leur permettre alors d'atteindre un état plus spontané. A force de réfléchir à une chose, on peut aussi la revivre en soi, et ceci permet alors de l'intégrer de façon profonde et d'ouvrir des choses en soi, qui permettront justement d'arriver à un esprit neuf. A mon avis, on ne peut pas demander à quelqu'un qui intellectualise de toute de suite laisser tomber son mode de fonctionnement pour passer à autre chose. Il me parait intéressant d'utiliser ce mode de fonctionnement pour l'éveiller à un autre mode.
J'ai passé des années à intellectualiser les choses, à réfléchir aux choses et ceci m'a permis avec le temps de comprendre les limites du mental et de m'ouvrir à un fonctionnement plus intuitif.
Oublier la séance afin de revenir neutre me semble la meilleure des attitudes.
On peut tout à fait ne pas oublier la séance et en tirer parti, mais revenir à la séance suivante en sachant qu'il ne faut pas tenter de reproduire ce qui a été fait à la précédente. Je dirais plutôt ne pas s'attacher la séance afin de ne pas entrer dans un processus imitatif.
Superbe, tout ça ! Mais comment cela se fait-ce ?
Pourquoi :
- cette "harmonie" (ce sont mes mots, excuse-moi) se produit-elle en groupe, et
- cela n'encourage pas les adeptes à pratiquer seul ?
Ne t'excuse pas pour le mot harmonie car c'est le mot qui convient. Alors pourquoi cette harmonie en groupe ? :D
Bonne question. On va entrer dans le domaine de l'intuitif là je crois. A mon sens, chaque personne, qu'elle le veuille ou non, dégage de "l'énergie", une atmosphère autour d'elle que les autres perçoivent consciemment ou pas. Lorsque dans un groupe, toutes les personnes centrent leur attention vers le même but, alors l'énergie de chaque personne entre en résonance avec les autres. Un contact immatériel se crée alors. On obtient une dynamique de groupe.
Ces échanges d'énergie se retrouvent souvent chez les auteurs qui parlent de communication et de relationnel. Je pense à Jacques Salomé entre autres, qui expose bien les relations "vampirisantes". Bref...

Donc, l'énergie créée par le groupe va motiver chaque personne et avoir une incidence sur la pratique collective. Il arrive aussi par moment que cette énergie circule mieux que d'autres moments, c'est dépendant de beaucoup de facteurs.

Alors pourquoi ce vécu collectif n'incite pas à la pratique individuelle ?

Tout simplement, parce que la personne, toute seule, n'arrive pas à retrouver cet effet de groupe et n'arrive pas à recréer cette énergie qu'elle a perçu pendant le cours collectif. Si la personne n'a pas conscience de ce phénomène, alors je pense que c'est encore plus un frein à la pratique individuelle. Enfin c'est mon avis. Il ne faut pas généraliser.
D'autres personnes sont par contre plus motivées parce qu'interpelées par le vécu collectif et vont essayer de retrouver les sensations qu'elles ont vécu, parfois avec succès.

Voilà mon avis de néophite.
A propos des notes, je me suis permis de rajouter une question qui, il est vrai, n'était pas posée. Pour ma part, j'ai beaucoup enregistré et noté pendant les cours (je le fais encore aujourd'hui), car même si ma mémoire n'est pas infaillible, cela me permet de "revivre" intensément les mêmes émotions que lorsque j'étais en cours quelques heures ou jours plus tard. Très souvent, je "perçois" des messages que je n'avais alors pas entendu ou perçus sur le moment, dans l'instant.
J'appelle ça l'intégration. Il arrive qu'on reçoive des informations, mais qu'elles ne sont pas forcément "acquises" sur le moment, et il suffit d'un déclic, de se remémorer, pour que la compréhension profonde se réalise. Il me semble que Krishnamurti parle de ça lorsqu'il évoque comprendre en profondeur et non pas uniquement en surface.

Comme dit, les chemins sont multiples, répondant à la sensibilité de chacun. :)
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Message par Denis » 18 juil. 2005, 23:59

La prise de note .... :D :D :D

cela me rappel les moqueries de Don Juan et Don Genaro sur le fait que Cassetoilesdoigts (lire Castaneda) prenait des notes.... LOL
Certaines personnes n'arrivent pas vraiment à une attitude spontanée. Elles vont donc passer par une phase intellectuelle qui pourra leur permettre alors d'atteindre un état plus spontané.
AIE .... :?

J'ai du mal à le croire. L'intellect coupe les cheveux en 4, classe dans des boites et surtout scelle les choses définitivement.
Pour en sortir il faut vraiment se faire mal ou se tapper dans les mains.

Maintenant il y a une façon de mentaliser les choses afin qu'elles montrent un chemin mais cela me semble une autre voie...
Par exemple, je n'ai jamais pris la posture sur la tête (Shirsasana) et je ne souhaite pas l'apprendre en m'exerçant. Rien de tout ce que je connais ne me servira, puisque je ne l'ai jamais fais. Livres, écris... ne me serviront à rien au moment où je tenterai la chose.

Alors je vais tenter de me VOIR, dans cette posture, me VOIR la prendre étape par étape. Ce qui est troublant c'est que je vais même ressentir les effets dans le corps comme si je la prenai.
Et tout en ne faisant pas la posture, ou dumoins tout en faisant comme si je ne faisais pas, je vais arriver à prendre la posture d'un coup sans jamais l'avoir essayé...
cela me semble du coté du Pouvoir sur soi, mais pas de l'intellect.

Denis
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Message par Yog » 19 juil. 2005, 00:11

Ce que tu décris Denis est ce que j'appelle de la visualisation et c'est en effet très utile. Mais c'est ta façon de fonctionner. Je pense que d'autres personnes vont utiliser d'autres moyens selon leur sensibilité afin de parvenir au bout du compte au même résultat. J'insiste bien, au même résultat.

Maintenant pour l'exemple de Sirshasana, je l'ai personnellement appris à partir d'un livre ( et d'une bonne porte aussi :lol: ). Si c'est vrai que le livre ne va pas me permettre de vivre la chose avant de la faire, ça peut permettre d'éviter certaines erreurs, de réfléchir à ce qu'il faut faire. Tout dépend aussi du rapport qu'on a avec son corps. Je crois que c'est le point important de la chose. Certaines personnes sont déjà bien dans leur corps et peuvent alors se projeter dans celui-ci, alors que d'autres doivent passer par la tête.
Le problème majeur, à mon avis, c'est quand on reste dans l'intellect, car ça coupe de nos sensations et de notre vécu.

Maintenant, je me dis que peut-être on ne parle pas de la même chose au sujet d'intellectualiser. Qu'entends-tu Denis par intellectualiser ? :?:
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Message par Denis » 19 juil. 2005, 00:33

Maintenant, je me dis que peut-être on ne parle pas de la même chose au sujet d'intellectualiser. Qu'entends-tu Denis par intellectualiser ?
Oui, je crois que la question est là.

Dans mon explication sur Sirsasana il y avait un point important.
C'est que je ne sais rien sur comment la faire car je ne l'ai jamais prise.
Donc le cerveau est perdu car il n'a pas de reperd.
Dans ce cas je suis dans l'alchimie, je ne connais pas les outils, les moyens, ni le résultat.
Chose complètement différente si par exemple j'ai pris la pince (Pascimotanasana) et qu'en sortant de la posture je me précipite sur un cahier pour écrire comment prendre la posture et ce que j'ai vécu, ou ce que la posture devrait permettre de faire vivre.
C'est là où l'intellect fige les choses !
C'est pour cela qu'oublier une séance est une chance.
C'est pour cela qu'il ne faut pas en parler ni même s'en parler.
Il y aura d'autres séances, et finalement retenir une posture n'est qu'une caricature du Yoga, il me semble que vivre en conscience et trouver son chemin pour retourner dans la conscience est bien plus intéressant.

De ce fait, il me semble, qu'il est préférable de plonger un pratiquant dans la conscience plutôt que de lui dire de faire 30mn de Yoga par jour.
Car une fois la conscience vécue, il pourra faire du Yoga à tout moment de sa vie et cela n'est pas bien difficile.
A l'inverse je connais des gens qui ont fais des postures pendant des années sans rencontrer Yoga, sans créer un lien avec eux.

Je préfère entendre un élève me dire que dans la journée il a des moments de paix et d'arrêts, et que quelque chose se déplace dans sa vie, plutôt qu'il y a 6 mois il a pris Pascimotanasana d'une manière extraordinaire et qu'il n'a jamais retrouvé cette perfection posturale.

Denis
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Message par Yog » 19 juil. 2005, 11:28

Je comprends mieux. Mais, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je suis d'accord que le fait d'intellectualiser peut figer les choses, mais du coup on reste alors en surface. Un livre fige, mais c'est au lecteur de faire en sorte de rendre ça vivant. Pour expliquer ceci, je vais prendre l'exemple qui m'est le plus familier, c'est-à-dire la pratique pianistique.
Le pianiste va être confronté à une partition. La partition est une image figée de la pensée du compositeur. Si le pianiste se contente de jouer uniquement les notes, juste lire le texte, alors il va produire une musique, certes, mais une musique vide de sens et d'âme. Par contre, le pianiste qui saura se laisser atteindre à travers la partition par la pensée du compositeur, va, à partir de quelque chose de figer, de mort, pouvoir rendre la musique vivante.
L'intellect va alors être un outil et non pas une finalité. Je crois bien que c'est là le problème. Si on considère le fait d'intellectualiser comme une fin en soi, alors ça fige les choses et fait perdre l'essence même des choses. Par contre si on utilise l'intellect comme un outil, en laissant une part à une autre forme de conscience, alors on peut à travers quelque chose de figer, atteindre quelque chose de vivant.

En spiritualité, on a tendance à s'attaquer très vigoureusement à la pensée, à l'intellect. Certains cherchent même à maitriser la pensée et à la faire taire. A mon avis, cette énergie utilisée pour faire taire artificiellement la pensée, serait plus appropriée dans la recherche de la Vie, du spontané. La meilleure façon pour renforcer le discours mental, c'est justement de vouloir le faire taire, car ça porte toute l'attention justement sur la pensée. Finalement on arrive à quelque chose de très paradoxal et en pleine dualité. Mais le taoisme arrive à bien exprimer une autre alternative par le non-agir, le wu-wei. Le bouddhisme, par sa voie du milieu ne vise d'ailleurs pas autre chose.
Mais bon, là du coup, on est plus dans le sujet du topic. :D
Psyphilo

Message par Psyphilo » 19 juil. 2005, 12:04

Yog,

Je dois dire que je suis tout à fait en "accord" (et c'est important pour un musicien !) avec l'approche comparative du "ressenti du musicien" avec la partition.

En écoutant et mieux, en l'interprétant (il y a un supplément d'âme), il est "dans" la musique, il la vit, son être entier est transcendé.

C'est ce que je comprends de ton écrit que je partage.

Cette même sensibilité se ressent de "l'intérieur", lorsque tout s'arrête et que plus rien n'existe, sinon que ce transfert "émotionnel".
Il n'y a là plus de place pour la pensée...
Yog

Message par Yog » 19 juil. 2005, 12:36

Oui Psyphilo, je pense que tu as bien compris ce que j'ai voulu dire. :D
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Message par Denis » 19 juil. 2005, 20:03

Yog a écrit :Le pianiste va être confronté à une partition. La partition est une image figée de la pensée du compositeur. Si le pianiste se contente de jouer uniquement les notes, juste lire le texte, alors il va produire une musique, certes, mais une musique vide de sens et d'âme. Par contre, le pianiste qui saura se laisser atteindre à travers la partition par la pensée du compositeur, va, à partir de quelque chose de figer, de mort, pouvoir rendre la musique vivante.
Bien d'accord avec toi et en cela il faut comprendre le Yoga.
Seulement la partition serait quoi pour le Yogi, voila la bonne question.
Pour moi la partition ne peut être écrite avant dans le Yoga, l'instant dicte sa partition et on se doit d'obéir à cet instant.
On peut aussi choisir des instants, minuit, levé du soleil, couche du soleil sont de merrveilleuses partitions. Surtout quand le vent vient rajouter son instrument dans la partition puis la pleine lune, la chute d'eau, les sangliers... Il faut alors composer avec tout cela afin d'utiliser les élements présents et les faire entrer en harmonie et communion avec toi.
Alors la merveille est là !

Yog a écrit :La meilleure façon pour renforcer le discours mental, c'est justement de vouloir le faire taire, car ça porte toute l'attention justement sur la pensée. Finalement on arrive à quelque chose de très paradoxal et en pleine dualité. Mais le taoisme arrive à bien exprimer une autre alternative par le non-agir, le wu-wei. Le bouddhisme, par sa voie du milieu ne vise d'ailleurs pas autre chose.
Oui Yog je suis d'accord avec toi, on ne fait pas le vide ou y arrive !
Il y a toute une partie développée (mais non écrite...) sur l'idée du "non faire" ou "de faire comme si on ne le faisait pas" dans la vision du tantrisme. Castaneda en parle souvent et c'est là que se trouve le lieu "sans pitié", sans pitié car tout y est possible...

Denis
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Message par Psyphilo » 25 juil. 2005, 20:12

Trés bien tout ca !

Pour en revenir à la question initiale, que vient chercher un adepte dans un cours ?

Un partage d'émotions, des recettes, un approfondissement des techniques, des méthodes, des rencontres, un mieux-être, de la doc, des titres d'ouvrages, etc ?

S'il vous plaît, évitons les lieux communs du style "un peu de tout ca" ! :D

De mon point de vue, cette discipline n'est pas comparable à un supermarché... (Oh, shocking !) :oops:
Yog

Message par Yog » 25 juil. 2005, 22:12

Pour en revenir à la question initiale, que vient chercher un adepte dans un cours ?
Qu'entends-tu précisemment par adepte ? Je pense que ça permettrait de bien répondre à ta question. :wink:
Psyphilo

Message par Psyphilo » 26 juil. 2005, 12:45

Adepte du Yoga : Etudiant (permanent) qui s'adonne à la pratique d'un ou de plusieurs types de Yoga. Il s'agit d'un "shisya" en sanskrit.
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