René Guénon - Vers la dissolution.

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Denis
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René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Denis » 29 juin 2016, 12:22

René Guénon est très précis dans sa vision des cycles de l'existence.
Si il s'exprime ici dans une vision large de l'humanité, cela peut aussi être vu à travers notre propre existence.
J'aime beaucoup ce qu'il dit, car cela revient à cette idée sublime du Tantrisme Shivaïte d’émission et résorption.
Un cycle devient "solide" donc stable puis il se déstabilise pour aller vers la dissolution. Il est alors possible de percevoir les énergies qui construisent, maintiennent et dissolvent le cycle.
A la fin de la dissolution, il ne doit rester plus rien de l'ancien cycle, nous dit René Guénon...
Comme notre monde n'est plus stable, nous sommes donc bien dans la phase qui va vers la dissolution pour qu'un nouveau cycle arrive.
J'aime bien son idée que de toute façon tout va vers la dissolution, donc plus rien de "positif" au sens constructif ne peu émerger de cette situation où nous sommes et que finalement les idées du passé si brillantes ne sont plus reconnues et se délites elles aussi vers la dissolution.
Est-ce à dire que quoi nous ferons, quoi que nous penserons nous laissera immanent à cet axe vers la dissolution ?
Oui, je le pense et nous le voyons de partout...
Mais aussi que toutes les nouvelles visions spirituelles actuelles (Yoga en tout genre, méditation à la mode, tantra, ...), toutes ces "techniques" coupées de la moindre réalité traditionnelle ne feront qu'exploser et se rependre dans une dissolution toujours plus grande...
C'est l'eau qui se vide dans un évier par un sublime tourbillon qui emporte tout, jusqu'à la dernière goutte...
Après avoir envisagé la fin même du cycle, il nous faut maintenant revenir en arrière, en quelque sorte, pour examiner plus complètement ce qui, dans les conditions de l’époque actuelle, peut contribuer effectivement à mener l’humanité et le monde vers cette fin ; et, à cet égard, nous devons distinguer deux tendances qui s’expriment par des termes en apparence antinomiques : d’une part, la tendance vers ce que nous avons appelé la « solidification » du monde, dont nous avons surtout parlé jusqu’ici, et, d’autre part, la tendance vers sa dissolution, dont il nous reste encore à préciser l’action, car il ne faut pas oublier que toute fin se présente forcément, en définitive, comme une dissolution du manifesté comme tel. On peut d’ailleurs remarquer que, dès maintenant, la seconde de ces deux tendances semble commencer à devenir prédominante ; en effet, tout d’abord, le matérialisme proprement dit, qui correspond évidemment à la « solidification » sous sa forme la plus grossière (on pourrait presque dire à la « pétrification », par analogie avec ce que le minéral représente sous ce rapport), a déjà perdu beaucoup de terrain, du moins dans le domaine des théories scientifiques et philosophiques, sinon encore dans celui de la mentalité commune ; et cela est tellement vrai que, comme nous l’avons indiqué plus haut, la notion même de la « matière », dans ces théories, a commencé à s’évanouir et à se dissoudre. D’autre part, et corrélativement à ce changement, l’illusion de sécurité qui régnait au temps où le matérialisme avait atteint son maximum d’influence, et qui alors était en quelque sorte inséparable de l’idée qu’on se faisait de la « vie ordinaire », s’est en grande partie dissipée du fait même des événements et de la vitesse croissante avec laquelle ils se déroulent, si bien qu’aujourd’hui l’impression dominante est, au contraire, celle d’une instabilité qui s’étend à tous les domaines ; et, comme la « solidité » implique nécessairement la stabilité, cela montre bien encore que le point de plus grande « solidité » effective, dans les possibilités de notre monde, a été non seulement atteint, mais déjà dépassé, et que, par conséquent, c’est proprement vers la dissolution que ce monde s’achemine désormais.

L’accélération même du temps, en s’exagérant sans cesse et en rendant les changements toujours plus rapides, semble aller d’elle-même vers cette dissolution, et, à cet égard, on ne peut pas dire que la direction générale des événements ait été modifiée, car le mouvement du cycle continue bien à suivre sa même marche descendante. D’ailleurs, les théories physiques auxquelles nous faisions allusion tout à l’heure, tout en changeant aussi de plus en plus rapidement comme tout le reste, ne font que prendre un caractère de plus en plus exclusivement quantitatif, allant jusqu’à revêtir entièrement l’apparence de théories purement mathématiques, ce qui d’ailleurs, comme nous l’avons déjà remarqué, les éloigne toujours davantage de la réalité sensible qu’elles prétendent expliquer, pour les entraîner dans un domaine qui ne peut se situer qu’au dessous de cette réalité, suivant ce que nous avons dit en parlant de la quantité pure. Le « solide », du reste, même à son maximum concevable de densité et d’impénétrabilité, ne correspond nullement à la quantité pure, et il a toujours au moins un minimum d’éléments qualitatifs ; il est d’ailleurs quelque chose de corporel par définition, et même, en un sens, ce qu’il y a de plus corporel ; or la « corporéité » implique que l’espace, si « comprimé » qu’il puisse être dans la condition du « solide », lui est cependant nécessairement inhérent, et l’espace, rappelons-le encore, ne saurait aucunement être assimilé à la quantité pure. Si même, en se plaçant momentanément au point de vue de la science moderne, on voulait, d’une part, réduire la « corporéité » à l’étendue comme le faisait Descartes, et, d’autre part, ne considérer l’espace lui-même que comme un simple mode de la quantité, il resterait encore ceci, qu’on serait toujours dans le domaine de la quantité continue ; si l’on passe à celui de la quantité discontinue, c’est-à-dire du nombre, qui seul peut être regardé comme représentant la quantité pure, il est évident que, en raison même de cette discontinuité, on n’a plus aucunement affaire au « solide » ni à quoi que ce soit de corporel.

Il y a donc, dans la réduction graduelle de toutes choses au quantitatif, un point à partir duquel cette réduction ne tend plus à la « solidification », et ce point est en somme celui où l’on en arrive à vouloir ramener la quantité continue elle-même à la quantité discontinue ; les corps ne peuvent plus alors subsister comme tels, et ils se résolvent en une sorte de poussière « atomique » sans consistance ; on pourrait donc, à cet égard, parler d’une véritable « pulvérisation » du monde, ce qui est évidemment une des formes possibles de la dissolution cyclique (1). Cependant, si cette dissolution peut être envisagée ainsi à un certain point de vue, elle apparaît aussi, à un autre point de vue, et suivant une expression que nous avons déjà employée précédemment, comme une « volatilisation » : la « pulvérisation », si complète qu’on la suppose, laisse toujours des « résidus », fussent-ils véritablement impalpables ; d’un autre côté, la fin du cycle, pour être pleinement effective, implique que tout ce qui est inclus dans ce cycle disparaît entièrement en tant que manifestation ; mais ces deux façons différentes de concevoir les choses représentent l’une et l’autre une certaine partie de la vérité. En effet, tandis que les résultats positifs de la manifestation cyclique sont « cristallisés » pour être ensuite « transmués » en germes des possibilités du cycle futur, ce qui constitue l’aboutissement de la « solidification » sous son aspect « bénéfique » (impliquant essentiellement la « sublimation » qui coïncide avec le « retournement » final), ce qui ne peut être utilisé ainsi, c’est-à-dire en somme tout ce qui ne constitue que des résultats négatifs de cette même manifestation, est « précipité » sous la forme d’un caput mortuum, au sens alchimique de ce terme, dans les « prolongements » les plus inférieurs de notre état d’existence, ou dans cette partie du domaine subtil qu’on peut véritablement qualifier d’« infra-corporelle » (2) ; mais, dans les deux cas, on est également passé dans des modalités extra-corporelles, supérieures pour l’un et inférieures pour l’autre, de sorte qu’on peut dire, en définitive, que la manifestation corporelle elle-même, en ce qui concerne le cycle dont il s’agit, s’est réellement évanouie ou « volatilisée » entièrement. On voit que, en tout cela et jusqu’au bout, il faut toujours considérer les deux termes qui correspondent à ce que l’hermétisme désigne respectivement comme « coagulation » et « solution », et cela des deux côtés à la fois : du côté « bénéfique », on a ainsi la « cristallisation » et la « sublimation » ; du côté « maléfique », on a la « précipitation » et le retour final à l’indistinction du « chaos » (3).

(1) « Solvet saeclum in favilla », dit textuellement la liturgie catholique, qui invoque à la fois, à ce propos, le témoignage de David et celui de la Sibylle, ce qui est d’ailleurs, au fond, une façon d’affirmer l’accord unanime des différentes traditions.

(2) C’est ce que la Kabbale hébraïque, ainsi que nous l’avons déjà dit, désigne comme le « monde des écorces » (ôlam qlippoth) ; c’est là que tombent les « anciens rois d’Edom », en tant qu’ils représentent les « résidus » inutilisables des Manvantaras écoulés.

(3) Il doit être clair que les deux côtés que nous appelons ici « bénéfique » et « maléfique » répondent exactement à ceux de la « droite » et de la « gauche » où sont rangés respectivement les « élus » et les « damnés » dans le « Jugement dernier », c’est-à-dire précisément, au fond, dans la « discrimination » finale des résultats de la manifestation cyclique.

Maintenant, nous devons nous poser cette question : pour arriver effectivement à la dissolution, suffit-il que le mouvement par lequel le « règne de la quantité » s’affirme et s’intensifie de plus en plus soit en quelque sorte laissé à lui-même et se poursuive purement et simplement jusqu’à son terme extrême ? La vérité est que cette possibilité, que nous avons d’ailleurs envisagée en partant de la considération des conceptions actuelles des physiciens et de la signification qu’elles comportent en quelque sorte inconsciemment (car il est évident que les « savants » modernes ne savent aucunement où ils vont), répond plutôt à une vue théorique des choses, vue « unilatérale » qui ne représente que d’une façon très partielle ce qui doit avoir lieu réellement ; en fait, pour délier les « nœuds » résultant de la « solidification » qui s’est poursuivie jusqu’ici (et nous employons intentionnellement ici ce mot de « nœuds », qui évoque les effets d’un certain genre de « coagulation », relevant surtout de l’ordre magique), il faut l’intervention, plus directement efficace à cet égard, de quelque chose qui n’appartient plus à ce domaine, somme toute fort restreint, auquel se réfère proprement le « règne de la quantité ». Il est facile de comprendre, par ce que nous avons déjà indiqué occasionnellement, qu’il s’agit là de l’action de certaines influences d’ordre subtil, action qui a d’ailleurs commencé depuis longtemps à s’exercer dans le monde moderne, quoique d’une façon assez peu apparente tout d’abord, et qui même a toujours coexisté avec le matérialisme depuis le moment même où celui-ci s’est constitué sous une forme nettement définie, ainsi que nous l’avons vu à propos du magnétisme et du spiritisme, en parlant des emprunts que ceux-ci ont faits à la « mythologie » scientifique de l’époque où ils ont pris naissance. Comme nous le disions aussi précédemment, s’il est vrai que l’emprise du matérialisme diminue, il ne convient pourtant guère de s’en féliciter, car, la « descente » cyclique n’étant pas encore achevée, les « fissures » auxquelles nous faisions alors allusion, et sur la nature desquelles nous allons avoir bientôt à revenir, ne peuvent se produire que par le bas ; autrement dit, ce qui « interfère » par là avec le monde sensible ne peut être rien d’autre que le « psychisme cosmique » inférieur, dans ce qu’il a de plus destructif et de plus « désagrégeant », et il est d’ailleurs évident qu’il n’y a que les influences de cette sorte qui soient vraiment aptes à agir en vue de la dissolution ; dès lors, il n’est pas difficile de se rendre compte que tout ce qui tend à favoriser et à étendre ces « interférences » ne correspond, consciemment ou inconsciemment, qu’à une nouvelle phase de la déviation dont le matérialisme représentait en réalité un stade moins « avancé », quelles que puissent être les apparences extérieures, qui sont souvent fort trompeuses.

Nous devons en effet remarquer à ce propos que des « traditionalistes » mal avisés (4) se réjouissent inconsidérément de voir la science moderne, dans ses différentes branches, sortir quelque peu des limites étroites où ses conceptions s’enfermaient jusqu’ici, et prendre une attitude moins grossièrement matérialiste que celle qu’elle avait au siècle dernier ; ils s’imaginent même volontiers que, d’une certaine façon, la science profane finira par rejoindre ainsi la science traditionnelle (qu’ils ne connaissent guère et dont ils se font une idée singulièrement inexacte, basée surtout sur certaines déformations et « contrefaçons » modernes), ce qui, pour des raisons de principe sur lesquelles nous avons souvent insisté, est chose tout à fait impossible. Ces mêmes « traditionalistes » se réjouissent aussi, et peut-être même encore davantage, de voir certaines manifestations d’influences subtiles se produire de plus en plus ouvertement, sans songer aucunement à se demander quelle peut bien être au juste la « qualité » de ces influences (et peut-être ne soupçonnent-ils même pas qu’une telle question ait lieu de se poser) ; et ils fondent de grands espoirs sur ce qu’on appelle aujourd’hui la « métapsychique » pour apporter un remède aux maux du monde moderne, qu’ils se plaisent généralement à imputer exclusivement au seul matérialisme, ce qui est encore une assez fâcheuse illusion. Ce dont ils ne s’aperçoivent pas (et en cela ils sont beaucoup plus affectés qu’ils ne le croient par l’esprit moderne, avec toutes les insuffisances qui lui sont inhérentes), c’est que, dans tout cela, il s’agit en réalité d’une nouvelle étape dans le développement, parfaitement logique, mais d’une logique vraiment « diabolique », du « plan » suivant lequel s’accomplit la déviation progressive du monde moderne ; le matérialisme, bien entendu, y a joué son rôle, et un rôle incontestablement fort important, mais maintenant la négation pure et simple qu’il représente est devenue insuffisante ; elle a servi efficacement à interdire à l’homme l’accès des possibilités d’ordre supérieur, mais elle ne saurait déchaîner les forces inférieures qui seules peuvent mener à son dernier point l’œuvre de désordre et de dissolution.

L’attitude matérialiste, par sa limitation même, ne présente encore qu’un danger également limité ; son « épaisseur », si l’on peut dire, met celui qui s’y tient à l’abri de toutes les influences subtiles sans distinction, et lui donne à cet égard une sorte d’immunité assez comparable à celle du mollusque qui demeure strictement enfermé dans sa coquille, immunité d’où provient, chez le matérialiste, cette impression de sécurité dont nous avons parlé ; mais, si l’on fait à cette coquille, qui représente ici l’ensemble des conceptions scientifiques conventionnellement admises et des habitudes mentales correspondantes, avec l’« endurcissement » qui en résulte quant à la constitution « psycho-physiologique » de l’individu (5), une ouverture par le bas, comme nous le disions tout à l’heure, les influences subtiles destructives y pénétreront aussitôt, et d’autant plus facilement que, par suite du travail négatif accompli dans la phase précédente, aucun élément d’ordre supérieur ne pourra intervenir pour s’opposer à leur action. On pourrait dire encore que la période du matérialisme ne constitue qu’une sorte de préparation surtout théorique, tandis que celle du psychisme inférieur comporte une « pseudo-réalisation », dirigée proprement au rebours d’une véritable réalisation spirituelle ; nous aurons encore, par la suite, à nous expliquer plus amplement sur ce dernier point. La dérisoire sécurité de la « vie ordinaire », qui était l’inséparable accompagnement du matérialisme, est dès maintenant fortement menacée, certes, et l’on verra sans doute de plus en plus clairement, et aussi de plus en plus généralement, qu’elle n’était qu’une illusion ; mais quel avantage réel y a-t-il à cela, si ce n’est que pour tomber aussitôt dans une autre illusion pire que celle-là et plus dangereuse à tous les points de vue, parce qu’elle comporte des conséquences beaucoup plus étendues et plus profondes, illusion qui est celle d’une « spiritualité à rebours » dont les divers mouvements « néo-spiritualistes » que notre époque a vus naître et se développer jusqu’ici, y compris même ceux qui présentent déjà le caractère le plus nettement « subversif », ne sont encore que de bien faibles et médiocres précurseurs ?

(4) Le mot « traditionalisme », en effet, désigne seulement une tendance qui peut être plus ou moins vague et souvent mal appliquée, parce qu’elle n’implique aucune connaissance effective des vérités traditionnelles ; nous reviendrons d’ailleurs plus loin sur ce sujet.

(5) Il est curieux de noter que le langage courant emploie volontiers l’expression de « matérialiste endurci », assurément sans se douter qu’elle n’est pas une simple image, mais qu’elle correspond à quelque chose de tout à fait réel.

[René Guénon, Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, Chapitre XXIV : Vers la dissolution].
http://esprit-universel.over-blog.com/r ... issolution
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Harmony » 29 juin 2016, 18:40

Donnes-tu dans le conspirationnisme spirituel?
Parce que là faut m'expliquer
des signes? Lesquels?
Sécurité? Laquelle?
Où sont les explications? Où sont les certitudes?
Ils sont où les lendemains qui chantent ou déchantent?
Faut décrire, là, parce que moi, je vois rien du tout!
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Denis
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Denis » 29 juin 2016, 19:42

Je trouve sa vision très précise comme je l'ai dit, il donne des exemples précis et ce qu'il dit se développe très bien...
Il parle de l'illusion de la sécurité apporté par le matérialisme il y a quelques temps, vers les années 50, 60 je pense...
Oui, c'était une illusion que certains croient encore, comme le fait d'avoir de l'argent et des biens qui seraient une sécurité. Certes cela apporte une stabilité, oui mais ne fait pas tout...
Pour les signes, je crois qu'il en parle très bien il parle de l'instabilité présente aujourd'hui :
"si bien qu’aujourd’hui l’impression dominante est, au contraire, celle d’une instabilité qui s’étend à tous les domaines ; et, comme la « solidité » implique nécessairement la stabilité, cela montre bien encore que le point de plus grande « solidité » effective, dans les possibilités de notre monde, a été non seulement atteint, mais déjà dépassé, et que, par conséquent, c’est proprement vers la dissolution que ce monde s’achemine désormais."
Je crois que les signes sont là !
Donnes-tu dans le conspirationnisme spirituel?
Le conspirationnisme spirituel, je ne vois pas où et je ne crois pas que René Guénon parle de ça ???
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par hridaya » 29 juin 2016, 19:55

Salut harmony,

Renée guenon nous explique juste que le matérialisme via l'apport de la science n'est pas progrès mais déclin, qu'importe qui sont ces porteurs de science reliés à la matière, qu'importe également vers ce quoi cela nous mène d'un point de vue concret. René Guenon prend de la hauteur, du recul, il nous met juste en lumière, que la compréhension des phénomènes par la science officiel qui sait tout et qui comprend tout et l'application de ces derniers, tous de plus en plus "solide", tous de plus en plus lourd, malgré leurs aspects de sécurités et de conforts immédiats, car cela nous est toujours "vendu" ainsi, ne fait parti en fait que d'un processus plus globale de dissolution qui commence par" durcir", rendre compact notre rapport avec le monde et le réel, que l'esprit se solidifie mais tel une spirale qui va vers le bas nous entraîne inexorablement vers la fin de ce cycle. Tout y participe, nos énergies personnelles et en cela il n'y a pas conspirations ou s'il y en a une, elle sort spontanément d 'un souffle spontanée de l'univers qui expire sa création, et que personne ici bas, ne peut contrarier, même ceux, les plus purs d'entre nous les plus beaux d'entre nous du point de vue de leurs vibrations, ne peuvent aller a l'encontre de ce ressacs qui vit spontanément "sa vie".
Nous tous ici sommes l'expression de ce déclin de cette force.
Aussi beau que nous soyons dans nos intention même le message spirituel est dégradé, est d'un certain point de vu tout est vains.
Nous ne gagnerons pas ce combat, car il n'y a pas de combat, il y a l'expression d'une formidable force de vie et de mort qui est en action aujourd'hui. Mais malgré ceci, est c'est cela qui est formidable, cette chute vers le bas, va produire la montée et la dissociation de l'esprit, de sa création, c'est pour cela également que l'accélération des processus ira aussi dans l'accélération des prises de conscience, le kali yuga, c'est bien de lui dont on parle, et réputé être beaucoup performant pour les prises de conscience de part sa rapidité.
Rappelons nous également que la création est un balancier, ou plus exactement une spirale qui s'inverse aux plus proche du kali yuga apparaît l'Age d'or, ou après avoir replié toute son énergie, l'énergie divine va se redéployer. :wink:
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par hridaya » 29 juin 2016, 20:12

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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Denis » 29 juin 2016, 20:15

Je ne crois pas qu'il parle de 'l'esprit' dans son idée de dissolution mais du cycle de l'humanité, de la manifestation du matérialisme, du confort mondain dans lequel nous sommes.
Ce n'est donc pas l'esprit qui va se dissoudre, mais bien cette humanité...
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par hridaya » 29 juin 2016, 20:32

Oui ,un cycle humain, fait de matière, de corps transportant, un esprit, des esprits qui sont conscients des mondes et du monde, qui voient et perçoivent.
mais comment cela va t-il se passer ? il faudra que cette matière lourde renaisse, il faudra que cela passe par l'hiver de la vie, de la manifestation, là ou les forces se rassemblent, puis soient fertilisées de nouveaux.
Est ce que l'esprit se sépare de la matière, à ce moment là, je ne sais pas.
Tout est un jeu d'apparence, de disparition d'une chose, d'apparition d'une autre ?
Tout est fantasmagorie, du point de vu de ce tout que l'on ne peut nommer, réel et irréel,
Il n'y a que l'illusion qui peut réfléchir sur l'illusion. Il ne se passe rien de ce point de vu là.

L'homme et toute forme de manifestations ne serait t-il pas la cristallisation et l'état durci, grossier de la pensée divine sortie de son imaginaire ????
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Harmony » 29 juin 2016, 23:16

Je ne suis pas totalement opposée à cette idée cependant je remarque qu'il n'y a pas beaucoup de faits dans cet extrait d'où ma suspicion.
Pour le reste la connaissance devient de plus en plus accessible. Si je me souviens des années jadis les conversations étaient pauvres, on parlait mariage, taille des enfants, voiture, toutes choses de la vie quotidienne. L'information était filtrée par la censure et la propagande. Du temps de ma grand-mère on parlait carrément de directeur de conscience autant dire que tout le monde n'était pas en droit de réfléchir. Aujourd'hui l'information et la culture circulent d'autant plus vite qu'il y a Internet.
D'où le lâcher-prise avec ce qui est purement matériel, il me semble.
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Denis » 29 juin 2016, 23:50

Est ce que l'esprit se sépare de la matière, à ce moment là, je ne sais pas.
Pour moi l'esprit est toujours séparé de la matière, il est transcendant, hors du temps et de l'espace. Il impose son regard et cela est le moteur pour que Parkrti bouge...
Aujourd'hui l'information et la culture circulent d'autant plus vite qu'il y a Internet.
D'où le lâcher-prise avec ce qui est purement matériel, il me semble.
L'information circule, mais elle est devenue très pauvre et très orientée vers le matériel.
Plus personne ne lit de textes traditionnels et tout le monde s'en tape. C'est à dire que la connaissance se perd totalement. Tout ce qui a été découvert par les sages de plus de 1000 ou 2000 ans se perd jour après jour et des "styles" de Yoga ou de philosophies ignorantes, complotistes, fanatiques surgissent jour après jour et comme dit René Guénon : "Ce n'est que le début...".
Un exemple, tout le monde recopie bêtement les bêtises des uns et des autres trouvées sur le web et on voit de superbes livres qui montrent le centre d'énergie Manipura rattaché au plexus solaire, mais aussi tous les centres avec des couleurs façon "arc en ciel", preuve que plus personne ne voit réellement les centres mais tout le monde en parle. De la même manière des milliers de livres parlent de Yoga mais tous s'arrêtent à la posture et quasiment plus aucun ne parle de pranayama ou plus, il existe même des écoles bien connues en France qui ne veulent même pas parler du 3ème livre de Patanjali...
Tout cela montre que l'humanité va vers la dissolution, les lieux saints sont devenus des musés ou les bados et autres touristes se baladent sans plus aucun respect pour rien en prenant des photos...
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Skippie » 30 juin 2016, 00:26

Ça fait 20 ans que je veux lire du Guénon, surtout après avoir lu quelques ouvrages de Julius Evola, l'un de ses admirateurs, mais que je craignais toujours que ce ne fut trop complexe pour moi. Là j'avoue ne pas avoir tout saisi à la première lecture mais le sens général, je l'ai capté.

Je me pose juste une qestion sur le passage affirmant que le retour à l'indifférencié serait négatif, pourquoi en serait-il ainsi ? Qu'est-ce qui serait négatif dans l'indifférencié, sachant que de toute manière il ne s'agirait en plus que d'un état impermanent, transitoire.


Mea Culpa, Guénon parle de l'indistinction et non de l'indifférenciation à ce que je viens de voir après relecture. Mais alors quelle est la différence entre indifférenciation et indistinction, s'il y en a une ?
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Harmony » 30 juin 2016, 05:56

Tu n'as pas eu la "chance" de naviguer dans toutes les eaux . Moi je garde quand même l'impression que le commun voire le très commun des mortels réfléchit plus maintenant qu'au siècle dernier ou à celui d'avant .
La lecture des textes fondateurs c'est quand même une activité qui a toujours été réservée qu'à certains. D'ailleurs les "moines" ou équivalent dans nombre de pays les gardaient jalousement sous clé.
Mais ceci dit comme je l'ai déjà dit je ne suis pas fondamentalement opposée à cette idée mais j'y émets ces réserves.
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par hridaya » 30 juin 2016, 08:34

denis@Est ce que l'esprit se sépare de la matière, à ce moment là, je ne sais pas.
Pour moi l'esprit est toujours séparé de la matière, il est transcendant, hors du temps et de l'espace. Il impose son regard et cela est le moteur pour que Parkrti bouge...
la vision tantrique,est plus complexe que ça, d’après ce que je crois avoir saisi,le samkhya classique a une visions de séparations,le point de vu du systeme tantrique est unifié.il dévoile une séparations illusoire.
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par philippe12 » 30 juin 2016, 14:33

Bonjour a toutes et a tous

@Denis
Guenon , oui , un remarquable precurseur qui a eu de grands maitres, mais Pierre l'avait un peu ...cassé et a l'epoque..j'etais dans ...le jugement :boxe: et pas relu depuis ....
je n'ai pas compris ton exemple
""C'est l'eau qui se vide dans un évier par un sublime tourbillon qui emporte tout, jusqu'à la dernière goutte..."

@Hridaya
oui le bindu ... simplement tout se concentre en un point avant le nouveau big bang ... dont nous entrevoyons encore les traces avec nos petits moyens de mesure


@harmony
remarquable, ta constance et ta curisoite sont remarquables ....
si tu as le temps voici les ecrits de guenon qui sont accessibles , interessants et.... disposnible sur le net,
celui dont est issu l'extrait de denis
http://ekladata.com/ZvjZowigoi2MzLb65eO ... -Temps.pdf
les 2 references
http://classiques.uqac.ca/classiques/gu ... ndoues.pdf
https://electrodes.files.wordpress.com/ ... guenon.pdf

Je te dédie ce superbe leve de soleil et ma pratique de ce jour , tu verra le yoga est un bel outil pour avancer sur le chemin


OM NAMAH SHIVAYA

C’est un plaisir de vous lire

Je vous souhaite
Une VIE remplie
D’AMOUR et
De LUMIERE

Namasté
"Abhyâsa Vairâgyâbhyâm Tan-nirodhah"
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Harmony
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Harmony » 30 juin 2016, 14:49

Merci Philippe, j'ai mis ça au chaud.
Sans fausses notes.
harmony414 @orange.fr
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Olivier
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Olivier » 06 juil. 2016, 14:23

Denis a écrit :L'information circule, mais elle est devenue très pauvre et très orientée vers le matériel.
Pas que quand même ! Regarde ce forum :wink:
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Denis
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Re: René Guénon - Vers la dissolution.

Message par Denis » 06 juil. 2016, 15:27

C'est l'eau qui se vide dans un évier par un sublime tourbillon qui emporte tout, jusqu'à la dernière goutte...
3 étapes...
la première les énergies créent un événement, l'eau coule et l'évier se rempli...

La deuxième, l'évier est plein et est stable...

La troisième l’instabilité apparaît et elle est irrémédiable, elle entraîne tout dans la dissolution, alors l'évier commence à se vider, le tourbillon se créé et il se vide jusqu'à la dernière goutte...
Pas que quand même ! Regarde ce forum :wink:
Mais comme il faut se battre pour essayer de tenir quelque chose...
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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