shana a écrit :toujours, je reviens aux textes.... j'en ai toujours sous la main, près de mon lit, près de mon bureau, dans mon sac...
et comme je l'avais écrit ailleurs, plus je lis, mieux je pratique, plus je pratique, mieux je comprends ce que je lis!
Oui je suis bien d’accord avec ça, je ne dis pas que les textes sont à jeter, je ne veux rabaisser ni les textes, ni les personnes qui y sont attachés mais quand même, c’est s’enfermer dans une forme de pratique et une forme d’attachement qui nous empêchent d’entrevoir autre chose que ce que l’on vit... on pratique en ignorance, avec ignorance, on lit certes mais on est ignorant et quand on comprend quelque chose, on le comprend avec sa limite du à un attachement de cette compréhension, enveloppé de cette lumière ignorante qui ignore d’où elle vient, c’est pour cela qu’elle ne dure pas... on a encore bien le coeur et l’esprit sombre et obscurcit, surtout endurcit.
Là, maintenant, (comme je connaissais une Vénérable qui bien autrefois, m’a raconté qu’elle avait quitté sa vie, sa famille pour se consacrer à Bouddha) - arrêtons tout en faisant de même, où irions-nous avec nos textes, nos papier de bois, notre savoir, notre pauvre expérience mystique, avec notre pauvre pratique, on ne ferait pas long feu, ce même feu de tout bois que j’entend depuis que je suis ici !!!
C’est que la réalité est ici, pas dans un monde qui n’est malheureusement pour nous qu’imagination dans notre esprit, on lit mais surtout on pense ce qu’on lit, on croit ce qu’on lit mais rien en nous ne rend hommage à la Vie comme un Maître le ferait que dans un seul de ses regards, un regard d’une autre dimension - un texte est la concrétisation, l’achèvement de la présence, la présence de l’Esprit sur terre par un Maître - il achève le "travail" de condensation par des écrits, pour que Sa présence reste gravé à jamais - même si on trouve une aide à travers eux, cela ne veut pas dire que cela remplace la Lumière, la Conscience, la Vie, la Nature, les êtres qui nous entourent, ceux qui étaient là et tout autour des écrits.
Quand je dis qu’un texte n’exprime que 2% de l’Enseignement, c’est parce qu’il est pris dans notre propre système temporel - l’Enseignement du Maître qui est un Texte vivant est dans un système intemporel - C'est dans cet intemporel que l'on obtient des réponses à nos interrogations inconscientes - ces réponses subtiles qui nous permettent d'harmoniser notre attitude, notre pratique, notre soi-disant compréhension avec celle du Vide - harmoniser une pratique ne veut pas dire en changer, juste sans détacher et si elle ne permet pas de s'en détacher, c'est qu'il faut la changer, l'améliorer, la rendre subtile par d'autres subtilité et tout seul, c'est subtilement difficile
C’est pour cela que l’on écoute, on ne parle pas car la Conscience présente de cet Être veille à rendre conscient et on ne peut pas agir comme à notre habitude, tout est mis au grand jour, c’est très désagréable de se faire piquer constamment et qu’à la fois, notre seul arme est l’attention et la vigilance. Tout ce que l’on croyait en soi nos amis, par la Conscience présente, on se rend compte que ce sont nos pires ennemis, nos pires obstacles serait plus juste - face à notre réalité, on est pressé de finir d’être compressé comme un citron et pourtant c’est impossible de continuer sous l’empressement et c’est ce jus, notre jus qui va désaltéré notre souffrance, pas quelque chose d’extérieur à soi.
Mais bon, tout ça, c'est ce que j'imagine
La fatigue, seul, en méditation est notre pire ennemi mais près d’un Maître, c’est ce qui est génial, c’est qu’elle devient ni un ami, ni un ennemi mais un atout majeur - on ne peut pas faire autrement, on ne peut pas s’échapper sous sa couette, il y a la Conscience que témoigne le Maître qui est présente, même en étant éloigné, Il veille - cette fatigue est perçue différemment, elle nous nourrit, elle est absorbée, on sort de ce que l’on appelle effort et on trouve une nouvelle naissance en soi - le Maître sait quand il faut s’arrêter pour ne pas se surcharger de pratique/théorie.
Nous, tous seul, on croit savoir que c’est en étant plongé dans les textes et la pratique que l’on est de vrais chercheurs, on croit que c’est dans des endroits particuliers que l’on va se transcender alors qu’il n’y a que de l’adrénaline, on ne fait que suffoquer dans notre propre intoxication.
La dévotion, ce n'est pas être dévoué à sa pratique et continuer à enseigner - l'Esprit est présent dans l'activité même du Vide.
Denis a écrit :...je dirais même plus que jamais personne n'aurait pu me transmettre...
Oui Denis, mais tu parles bien des «profs» que tu prenais pour des enseignants, que tu as rencontré dans ton chemin, ce même chemin qu’ils t’ont aidé à trouver et tu as eu la niak, la force d’aller plus loin, bien plus loin qu’ils ne sont allés (je ne les connais pas), qu’ils n’auraient pu te transmettre, c’est évident - ce n’est pas pour cela qu’il faut s’arrêter sur nos expériences, tu le sais bien !