Le hatha yoga

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djamine
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Le hatha yoga

Message par djamine » 03 déc. 2007, 19:09

La violence parfois est utile. Le hatha-yoga est une forme de violence. Mais elle n’a qu’un but, c’est apprendre, car essentiellement la violence est un manque de maturité. Tous les réfrènements dont nous avons parlé, les cinq yamas, sont une forme de violence (refoulement), et pourtant paradoxe, le premier de ces réfrènements est la non-violence. Elle fait partie d’un processus intelligent pour atteindre finalement ce but où il n’existe plus aucune violence car tout nécessairement se réalise dans la paix, une paix profonde et indicible qu’on appelle libération.

Je pratique le hatha-yoga depuis trois ans et demi (seulement) et il m'est arrivé de ressentir cette violence comme si on forcait les choses. Je comprend mieux aujourd'hui l'intérêt de cette violence qui visiblement repousse les forces d'obstruction dans leur plus lointain retranchement et ça elles n'apprécient guère... :roll:
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Message par Pyro » 03 déc. 2007, 20:15

djamine a écrit :La violence parfois est utile. Le hatha-yoga est une forme de violence. Mais elle n’a qu’un but, c’est apprendre, car essentiellement la violence est un manque de maturité. Tous les réfrènements dont nous avons parlé, les cinq yamas, sont une forme de violence (refoulement), et pourtant paradoxe, le premier de ces réfrènements est la non-violence. Elle fait partie d’un processus intelligent pour atteindre finalement ce but où il n’existe plus aucune violence car tout nécessairement se réalise dans la paix, une paix profonde et indicible qu’on appelle libération.
Il ne doit y avoir aucun refoulement à s'établir dans la non-violence ou alors il n'y a pas vraiment de non-violence...

Cela donne des névrones, mais pas la paix. Donc mieux vaux ne pas "forcer" ces états, et les laisser s'installer eux-même au fur et à mesure de la transformation intérieure qui a lieu avec les pratiques.
S'installer dans un Bramacharya (continence sexuelle) forcé conduit probablement plus vite au psychanalyste qu'au divin...

Quant au "processus intelligent", je pense que le mot n'est pas approprié, le processus doit concerner le coeur, pas l'intellect...
Donc mieux vaux une non-violence qui s'installera d'elle-même avec l'ouverture du coeur qu'une non-violence forcée qui fera que les pulsions violentes seront refoulées et donc conservées sous une forme masquée...

Le hatha yoga doit mettre à jours également ses énergies de la violence ... les purifier, ou oui les utiliser, mais pas les repousser.

Voila mon avis...
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Message par djamine » 03 déc. 2007, 20:52

Pyro a dit:
Donc mieux vaux ne pas "forcer" ces états
Je suis bien d'accord et c'est ce que je ressentais dans ma pratique du Hatha-yoga, mais je parlais de forcer non pas dans une posture (ce qui m'arrivait quand même au début )mais dans la sadhana en général. Voila le hatha-yoga est le yoga de l'effort dit-on, c'est vrai et je crois que le travail passe par l'effort. On peut pas avoir une pratique mesquine dit Iyengar, il est vrai que l'on nous pousse à nous dépasser (dans une certaine mesure) et je crois maintenant que cela est bon. Alors oui il n'y a pas de refoulements mais on fait quand même des effort pour se maintenir en place. Les yoga-sutras disent
I.13 La pratique est l'effort continu pour arrêter ces fluctuations.
et poursuivent plus loin par
I.14 Une pratique longue, ininterrompue et vigilante est la base solide permettant de contrôler les fluctuations.
Alors place à l'effort tout en gardant à l'esprit qu'on est là pour se faire du bien car les yoga-sutras parlent également du détachement...
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Denis
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Message par Denis » 03 déc. 2007, 21:49

On trouve dans beaucoup d'oeuvres une traduction de Hatha Yoga comme étant la voie de l'effort violent.
Je suis bien d'accord avec toi sur cette idée.
Elle doit se comprendre dans l'idée de se faire violence...
Car s'assoir sur un tapis et tenter d'y pratiquer 1 heure ou 2 reste un acte qui nous demande de nous faire violence, sinon on reste coucher dans son lit...

Pour les Yamas et Niyamas on peut voir aussi cette idée de se faire violence car maitriser la bête qui est en nous n'est pas de tout repos, elle cherche toujours à faire ce qu'elle faire et pas forcément, d'une manière naturelle, aller vers la lumière...
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Message par rico » 04 déc. 2007, 13:05

Entièrement d'accord avec cette idée de violence de la pratique. J'ai envie de dire ceci : "tant de dureté pour au final récolter tant de douceur".
"Le yoga spirituel n'existe pas, le yoga c'est l'unité et on ne peut rien faire avec un corps faible."
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Message par Justin » 13 déc. 2007, 13:20

loin de moi l'idée de jouer au linguiste-savant, mais qu'entends-tu rico par dureté ? Dureté n'est pas égal à effort violent !
Selon moi, l'effort violent se distingue de la dureté par le fait que la conscience (essentielle dans le yoga) ne se dissocie pas du premier. Qu'en penses-tu ?
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Message par al » 13 déc. 2007, 22:16

Bonsoir à tous

Je voudrais rebondir sur cette discussion en vous posant la question :
« Notre pratique est-elle forcée ou libre ? Est-elle rigide ou souple ? »

En effet, quelle que soit la discipline, elle demande un gros investissement personnel en temps et motivation, tant nous sommes conscient du travail a réaliser.

Personnellement, en dehors du travail collectif, je travaille seul tous les jours, en ayant établi un programme sur la semaine. Je m’accorde le dimanche comme jour de repos (il faut bien décompresser de temps en temps :wink: ). Ceci depuis……Ben ça fait un bail.

Pour ne pas que cela tombe dans le dilettantisme, si pour une raison quelconque, je ne peux pas pratiquer, le lendemain je rattrape les exercices non fait, plus ceux du jour.

Mais certaines fois, la motivation est absente et je dois lutter contre ce que je considère de la paresse, je dois me « forcer ».

Ainsi faisant, j’ai quand même l’impression de me « rigidifier », alors que je recherche la disponibilité dans le « non faire », la « non préméditation ». En ayant même tendance à culpabiliser si je me relâche.

Comment concilier le travail, que rien ne peut remplacer, avec l’état de vacuité recherché.
Idéalement, il ne faudrait travailler que quand l’envie est présente, mais le mental étant ce qu’il est, on risque de glisser progressivement dans une indolence qui ne portera guère à la progression. Et même vers un décrochage, vers un bof….à quoi bon tout cela…Vanité des vanités, comme dit l’Ecclésiaste.

Alors de deux choses l’une ; soit on se force, avec comme corollaire la rigidité, soit on se libère en risquant la compromission.

Pour prendre une image, c’est comme si sur une moto (clin d’oeil à Denis :wink: ) je suis trop crispé, je risque de me planter et si je suis trop relax, trop confiant, ben… je risque aussi la gamelle.

Bon, si pour la moto, on y arrive avec le temps ; juste assez décontracté, mais toujours vigilant. Un peu comme la saisie du Katana ; le tenir comme on tiendrait un oiseau, trop serré, on l’étouffe, pas assez, il s’envole. Pour le travail de l’adepte, ce n’est pas si simple, si tant est que ce soit simple.

Avez-vous résolu cette contradiction, et si oui…comment ?

A vous lire

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Message par Denis » 13 déc. 2007, 22:22

J'ai bien aimé le clin d'œil :D
En fait moi j'ai une petite solution, petite car ce que tu décris est bien une grande réalité, malheureusement...
En fait, je pratique par période, c'est à dire que pendant 3 mois je pratique et pendant 3 mois non...
Généralement c'est au printemps et en automne que je pratique, à cela il faut voir que ces périodes sont fortes en énergies, car elles bougent...
Sinon je garde une pratique par les cours que je donne, sauf en juillet et août et les sorties nocturnes que je fais très régulièrement...
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Message par Cinderie » 14 déc. 2007, 15:58

pyro a écrit :Il ne doit y avoir aucun refoulement à s'établir dans la non-violence ou alors il n'y a pas vraiment de non-violence...
ce que tu dis Pyro est assez teinté de freudisme comme si Freud ne pouvait être contredit,le refoulement crée la névrose voire aucun labo n'a pu prouver cela et d'ailleurs la France est l'un des derniers pays à croire aux théories truquées de Freud.

Non je pense plutôt qu'à force de maîtrise on éclaircit les pulsions les plus sombres auxquelles nous sommes confrontées.
Combattre jusqu'au bout nos côtés sombres il n'y a pas de limite à la réussite.

La réussite passerait plutôt pour moi par une écoute de soi pour justement entendre ce qui n'est pas si "refoulé" que ça.

Replaçons le mot refoulé dans son contexte la psychanalyse a été inventée en 1893... La vie n'est plus la même ,la communication non plus . Il y a moins de non dit .
al a écrit :Avez-vous résolu cette contradiction, et si oui…comment ?
Ecoute...Ecouter son corps,écouter tous les éléments contradictoires ne pas chercher à se masquer quelque chose et agir ainsi pour le mieux.
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