La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

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Mika
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La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

Message par Mika » 10 août 2012, 15:17

Comme première contribution, je donne ici un texte que j'ai publié il y a quelque temps et par épisode dans mon blog XXXX

Bine entendu, vous pouvez y trouver bien d'autres textes ! :P


La Voie du Plaisir – pour une spiritualité hédoniste


L’objectif de cette série d’articles est d’offrir la possibilité, pour les croyants de culture occidentale et chrétienne, d’utiliser le corps et le plaisir physique pour entrer en communion avec le divin.

Est-il possible d’envisager une spiritualité qui cesse d’opposer la chair à l’esprit ?
D’où vient cette tendance à l’opposition ? Prière contre sexualité ? Esprit contre corps ? Surnaturel contre naturel ?
Est-il possible de s’épanouir spirituellement à la fois par l’âme et par le corps ?
Pouvons-nous offrir un orgasme comme action de grâce ?

Le monothéisme catholique, grâce à sa richesse, a développé au fil du temps des dévotions, des spiritualités particulières correspondant à des tempéraments, des façons différentes de vivre sa foi ; il suffit de comparer les spiritualités franciscaines et dominicaines, par exemple, pour s’en rendre compte.

Cette tendance à la diversité a amené certains théologiens à comparer le catholicisme à un polythéisme masqué. Les raisons principales sont :

• La Trinité.
• Le culte marial (ou l’exacte importance de la sainte Vierge).
• Le culte des saints.

A ces questions bien légitimes, les pères de l’Eglise et commentateurs catholiques se sont appliqués d’apporter des définitions et des distinctions claires ; notamment :

• La définition : Dieu est absolument Un en trois Personnes.
• La distinction entre l’adoration exclusivement réservée à Dieu et la vénération due à la Vierge Marie et aux saints.

En outre, le maintien de l’unité spirituelle au sein de l’église catholique est facilité par sa structure pyramidale, monarchique et très hiérarchisée ; église enseignante (les évêques) et église enseignée (les fidèles) étant soumises à l’autorité du souverain pontife : le Pape.

Le magistère de l’Eglise est donc là pour maintenir l’unité de l’enseignement, dont l’orthodoxie est scellée par le dogme. Si le protestantisme et l’islam n’ont pu se permettre de développer une telle variété et une telle richesse spirituelle, il n’est pas interdit de penser que la raison peut se trouver dans leur absence de clergé structuré et d’autorité – dans le cas de l’islam, absence de clergé tout court.

Ainsi, le catholicisme a pu laisser la dévotion mariale prendre de plus en plus d’importance au fil des siècles, répondant au besoin des fidèle de prier une figure féminine (certainement la nostalgie des grandes déesses-mères) tout en maintenant cette spiritualité dans son giron en faisant habilement évoluer le dogme, attribuant à la sainte Vierge de plus en plus d’importance sans pour autant la laisser menacer le culte à la divinité patriarcale (et devant, en outre, affronter les controverses provoquées par la conception d’un Dieu à la fois unique et trine, puis par le phénomène du l’incarnation du Verbe divin en Jésus-Christ « vrai Dieu et vrai homme »).
Cependant, le problème du mal, représenté par Satan, a été bien plus mal négocié…

En effet, à cause de la conception dualiste des chose, majoritaire en Occident, l’Eglise n’a pu éviter que le mal devienne un « dieu » en soi, opposé au Dieu du bien, pour de nombreuses sectes de spiritualité manichéenne, des cathares au bogomiles ; il s’en suivit des luttes parfois sanglantes pour rectifier le tir…
Cette erreur naît de la louable intention d’ôter tout mal de Dieu afin d’en faire un parfait « Dieu d’amour » ; on trouve encore de nos jours de très nombreux chrétiens pour qui Dieu n’a absolument rien à voir avec l’existence du mal dans le monde, celui étant réservé exclusivement à Satan, qui devient du même coup le « Père du mal ».

Mais on est obligé de constater que les difficultés soulevées par cette position théologiques sont nombreuses ; car si le mal s’est créé sans la volonté de Dieu, par le seul pouvoir de Satan, il faut nécessaire conclure :

• Que Dieu n’est pas tout-puissant, puisqu’il ne serait pas l’auteur de tout ce qui existe en ce monde.
• Que Satan possède un pouvoir créateur, en tant que père du mal, pouvoir sur lequel Dieu n’aurait aucun contrôle. Satan possèderait ainsi une prérogative divine, le pouvoir de créer, ce qui ferait de lui un Dieu à part entière – le dieu du mal.

A cela, les théologiens répondent par deux solides arguments :

• Dieu est bel et bien tout-puissant, parce que le mal n’existerait pas sans sa volonté. Simplement, il ne le commet pas directement, il le permet, en laissant à Satan la possibilité de le commettre. En d’autres termes, Dieu est indirectement responsable du mal dont Satan est directement responsable, en lui accordant la possibilité d’exister. Permission qu’il pourrait lui ôter à tout instant. Le mal existe ainsi complètement en-dehors de Dieu, tout en restant sous son absolu contrôle. L’exemple biblique le plus représentatif de cette doctrine est le récit où c’est Dieu lui-même qui attire l’attention de Satan sur Job.
• Le mal n’est qu’un négatif. Il n’existe que par défaut, en ce qu’il n’est que l’absence de bien. Il ne fait donc pas partie de la création et n’existe pas en soi, car seul le bien émane de Dieu. Le mal ne vient à exister que lorsque les hommes n’accomplissent pas la volonté de Dieu. Le mal est comparé à une ombre qui n’existe que grâce au rapport entre un objet et la lumière. D’où la comparaison : un mal ou une erreur n’existe que par rapport au bien ou à la vérité dont il est la négation. Satan n’a donc rien créé du tout, il se contente d’agir à l’endroit et au moment où Dieu le lui permet.

Ces deux développements sont très justes et permettent d’affiner les choses :

• Satan existe et tout le mal est commis par lui seul.
• Pour autant, aucun mal ne se pourrait commettre, et Satan lui-même ne saurait exister sans permission divine.

Ainsi :

• Dieu n’est tout-puissant que si le mal reste sous son contrôle.
• Dieu n’est parfaitement bon que si le mal lui demeure malgré tout extérieur.

Mais s’il n’est pas de mal possible sans existence du bien, la réciproque est parfaitement vraie : le bien a besoin de la « possibilité du mal » pour pouvoir exister et – surtout – le bien a besoin de n’être pas le seul choix afin de pouvoir être choisi et exercé par l’être humain avec quelque mérite, et ainsi justifier les notions très importantes de salut de l’âme, de paradis et d’enfer, de péché, de rédemption, de grâce, de pénitence et de mortification.

Satan a donc une importance primordiale, car c’est littéralement grâce à lui que Dieu peut avoir une telle emprise sur ses fidèles. Et pour le clergé, cela revient à pratiquer un exercice théologique particulièrement périlleux : donner à Satan énormément d’importance tout en le maintenant en respect… Il ne faudrait pas le rendre trop séduisant non plus ! Il est donc présenté comme « éternellement gagnant contre nous et éternellement perdant contre Dieu. » Ergo : nous ne pouvons triompher du mal qu’avec l’aide de Dieu.

Tout cela, d’une logique implacable, ne souffrirait aucune discussion si, en pratique, la nature humaine ne rendait les choses un peu plus difficiles…

Pour la théologie chrétienne, de type dualiste, Satan est le mal pur, désigné comme le menteur, l’Adversaire absolu de tout ce qui existe et particulièrement de la créature humaine dont il souhaite ardemment, non seulement la perte de l’âme, mais aussi la destruction du corps.
Or, cette même théologie se fait l’héritière directe du manichéisme, qu’elle a certes combattu, mais que le dualisme lui renvoie toujours comme faisant partie d’elle-même, en affirmant que la perte de l’âme et la destruction du corps sont le fruit des plaisirs sensuels, lesquels se retrouvent donc sous le patronage direct de Satan, prince et principe du mal.
Du coup, le manichéisme apparaît comme une simple exagération de la théologie chrétienne orthodoxe ; une hérésie, bien entendu, mais qui souligne le fait que la spiritualité chrétienne n’est rien d’autre qu’une tentative de « manichéisme équilibré ».
En effet, ce par quoi le christianisme maintient l’équilibre est la pierre angulaire de sa théologie : l’Incarnation du Verbe divin en Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme.
Grâce à l’Incarnation, à Dieu fait chair (et Verbum caro factum est…), le corps humain se trouve heureusement glorifié ; il devient vraiment le « Temple du Saint-Esprit » et plus belle création de Dieu.
Mais c’est là aussi que le plus dangereux déséquilibre du christianisme apparaît ! Car, pour que le corps humain soit maintenu en l’état de dignité, il doit rester en état de grâce, jamais souillé par les brûlures de la chair et du plaisir en général.
Ainsi, le corps est si précieux qu’il doit en quelque sorte être protégé contre lui-même, contre ses propres appétits qui menacent de le jeter dans les bras de Satan.
Pour faire passer cette pilule pour le moins amère, le péché originel a été appelé à la rescousse, nous décrivant, dans le jardin d’Eden, Adam et Eve exerçant un parfait contrôle sur leur corps (entendez par là : ne connaissant pas les tourments des pulsions sexuelles), lequel contrôle était dû à la grâce de Dieu (l’état de grâce) et fut perdu, comme de bien entendu, à cause de Satan et de nos premiers parents qui l’ont écouté.
Et la boucle est bouclée, toujours selon la même logique : certes notre corps est soumis à des appétits qu’il faut bien appeler naturels (puisqu’ils existent), mais c’est par notre faute que nous en avons perdu le contrôle. D’où culpabilité fortement conseillée – pour ne pas dire obligatoire – par rapport à tout ce qui concerne le plaisir.
Ainsi, logiquement, le plaisir de la chair est tout à fait exclu de la spiritualité chrétienne orthodoxe comme possible voie de salut – ou simplement comme moyen de se rapprocher de Dieu. Seules l’ascèse, la mortification et l’humiliation de la chair sont des voies acceptables.
Cependant, deux difficultés surviennent :

• L’homme n’est pas un pur esprit.
• Si Jésus n’a jamais fait jouir son corps, c’est tout simplement que, étant dans le même temps vraie seconde Personne de la Trinité et participant de l’éternelle félicité divine, il se trouvait tout le temps dans un état de bonheur et d’extase incomparable, dont la jouissance spirituelle et physique que nous connaissons trop rarement et pour un bref instant seulement nous offre un bien pâle reflet.
Jésus ne s’est nullement contenu parce que le plaisir est mauvais en soi.

La honte du plaisir et le plaisir de la honte semblent donc la seule réponse du christianisme à toutes les questions des fidèles concernant le plaisir des sens.
Par conséquent, il faut malheureusement conclure qu’une voie spirituelle qui proposerait le plaisir comme possible moyen de salut serait assimilée à du satanisme, pas moins.
Dans cette funeste perspective, l’individu se placerait sous le contrôle de l’ange de la destruction qui, libérant totalement les passions de l’emprise de la raison, condamnerait le corps à se jeter dans la quête effrénée de sensations toujours plus fortes au moyen du sexe, de l’alcool ou de la drogue, jusqu’à se détruire totalement.
Pour cette éthique de la culpabilité, un plaisir donné ou reçu avec amour n’est pas forcément bon en soi – le plaisir doit être maintenu et bridé, car il illusoire et orgueilleux de prétendre le maîtriser. En effet, le plaisir étant placé sous l’égide se Satan, nous sommes forcément perdants de nous mesurer à lui. Afin de nous aider dans cette redoutable tâche, il convient donc de nous en remettre à Dieu, c’est-à-dire au clergé qui, seul, est capable de nous dire si un plaisir est licite ou non. Et pour l’Eglise, le plaisir en tant que plaisir ne suffit pas en soi à constituer une action de grâce agréable à Dieu. Il faut que le plaisir soit « ordonné » à une « loi naturelle », dont l’Eglise a rédigé le mode d’emploi en vertu de son statut auto attribué de « détentrice unique du dépôt de la foi et de la parole divine ».
Pour autant, personne ne conteste la pertinence de relier le plaisir au bien et au bonheur, selon la logique suivante :

• Pour qu’un plaisir soit légitime, il faut qu’il soit un bien, donc source de bonheur pour qui s’y adonne.

Et comment être sûr que le bonheur procuré par le plaisir au moment où il est éprouvé n’est pas une fausse route, une illusion ? En gardant à l’esprit qu’un moment de bonheur, reçu ou donné, est un moment qu’on ne regrette jamais.
Pour prendre un exemple très clair, deux personnes de même sexe qui échangent le plaisir d’être ensemble peuvent être amenées, par la joie qui en résulte, à en rendre grâce à Dieu ; seulement, l’Eglise condamne le plaisir sexuel, lorsqu’il est échangé entre personnes de même sexe, ou non mariées, et j’en oublie…
C’est ainsi : pour le christianisme, le plaisir qui échappe à sa législation emprunte de manichéisme est toujours mauvais en soi.
Le christianisme se présentant comme incomplet, il est donc légitime que les fidèles aillent chercher dans une autre tradition des réponse que l’Eglise s’est rendue incapable de leur donner, en persistant à garder dans son corpus doctrinal, en dépit du bon sens, un fond de manichéisme dont elle devrait pourtant évaluer la nuisance pour l’avoir combattue : diviser l’être humain contre lui-même, à cause d’un dualisme qui oppose le corps à l’esprit, niant à la chair la possibilité d’élever l’âme vers Dieu.
A la chair est dévolu le mauvais rôle de tenir l’âme prisonnière ici-bas, au mieux, sinon de la tirer vers le bas, en enfer, à force de plaisirs.
Sans pour autant rejeter en bloc le christianisme, il semble légitime de vouloir briser ce cercle vicieux en demandant à la théologie non dualiste des réponses… mais vers quelle tradition se tourner ?

Explication de la sainte Messe, par Dom Gaspar Lefebvre, O.S.B. Ed. Apostolat Liturgique – Abbaye de St. André, 1929 :

« Lorsque le prêtre se lave les mains à l’Offertoire, on recueille l’eau qui a servi à cet usage dans un petit plateau et après on la verse dans un lieu convenable et décent, appelé piscine. (…) Plus tard, on employa aussi du vin pour cette seconde ablution. Comme on le faisait pour purifier le calice, et que le prêtre buvait le vin de la première ablution, il but aussi le vin et l’eau de la seconde. Les doigts du prêtre avaient touché l’hostie consacrée, le calice était imprégné du saint sang, c’était plus digne de boire ces liquides. »

Comprendre le Tantrisme, par André Padoux. Ed. Albin Michel, 2010 :

« Les sécrétions (…) produites ou éjaculées forment le yonitattva, l’essence sublime (uttamatattva), qui doit être offerte en oblation à la déesse, car c’est celle-ci qui est adorée par ce rite. Ce produit doit être également consommé par l’adepte qui en retirera force et perfection. »

Avant de commenter plus avant cet intéressant parallèle entre deux traditions complémentaires, nous devons dissiper un possible malentendu : l’hindouisme, dans le cadre de cet article, ne nous servira qu’à apporter une force nouvelle à une source qui se tarit, à apporter des solutions à un système théologique incapable de les envisager. Pour être très clair, notre objectif n’est nullement de faire passer les gens du christianisme à l’hindouisme. Il s’agit « seulement » d’enrichir la spiritualité des fidèle en leur proposant un moyen de la rendre plus complète – et par là plus épanouie, puisqu’il s’agit de la possibilité de la réconcilier avec toute la création. Il s’agit de pouvoir développer une foi qui embrasse tout ce qui existe, qui aime véritablement la création et ne se propose pas d’opérer un « tri » aussi téméraire qu’arbitraire dans ce que Dieu nous offre.
Si, de leur propre chef, certains veulent se convertir à un semblant d’hindouisme, comme cela semble être la mode en ce moment, libre à eux… Qu’ils sachent simplement deux choses :

• Il est pratiquement impossible à un occidental, imprégné de culture chrétienne, de devenir hindouiste orthodoxe. A plus forte raison en restant chez lui. Il s’agit d’un système religieux à ce point dépendant de la culture et de la langue ancestrale de ses fidèles qu’il faudrait alors tout abandonner et partir pour ces contrées.
• L’expression « hindouiste orthodoxe » n’a elle-même pas beaucoup de sens concernant ce système théologique. Du moins, s’il existe une compréhension hindouiste du terme « orthodoxe », elle est à coup sûr fort différente du nôtre.

En ce qui nous concerne, nous allons demander à l’hindouisme – plus exactement à une certaine tradition hindouiste – de se constituer en apport, afin de pouvoir mettre en pratique, en l’incluant à notre vie spirituelle, les principes suivants :

• Tout système philosophique ou religieux qui tend à opposer le corps à l’esprit, c’est-à-dire à diviser l’être humain contre lui-même, doit être débarrassé de cette erreur.
• Il faut renoncer à être autre chose que soi-même (principe du renoncement positif).

Car il nous semble que les premiers épisodes de cette série d’articles ont objectivement démontré que le christianisme est incapable de surmonter d’importantes contradictions internes, qui présente le risque important d’amener ses fidèles à rejeter la chair – c’est-à-dire la moitié d’eux-mêmes ; la moitié de ce qui fonde leur qualité, et leur dignité d’êtres humains.
Il nous fallait poser ce constat, nous pouvons, à présent, aller plus avant…

Nous savons à présent que nous devons vivre pleinement, justifier nos actes et faire le bien autour de nous par le corps et par l’âme, en réconciliant nos tendances naturelles : prier comme on fait l’amour et faire l’amour comme on prie.
Le principal enseignement des deux textes que nous avons donnés au début de l’article précédent est qu’un rituel religieux célébré avec amour et un acte d’amour donné avec ferveur amènent à la même conclusion : tout ce qui a servi à glorifier Dieu (directement par la prière ou indirectement par la jouissance de sa plus belle création) est si précieux, si sacré que tout mérite d’être consommé.
L’orgasme, faire jouir l’autre, cet être aimé, pour faire plaisir à Dieu, est une divine fulgurance, une extase qui nous unit brièvement à Dieu et nous permet d’entrevoir le paradis perdu.
L’orgasme est appelé « petite mort », parce que c’est un moment où l’on se quitte, où l’on est sensation pure. La jouissance du corps exalte l’esprit, l’exhausse et l’élève – la chair se consume dans son plaisir et du même coup n’existe plus. Arrivé à ce point de non retour, le corps s’oublie et nous jette dans les bras de Dieu : le bref instant de l’orgasme nous permet d’effleurer les lèvres de Dieu.
Si Dieu est amour, si l’amour est sa loi et aimer le plus sûr et meilleur moyen de se sauver, alors faire l’amour est une prière. Nous sommes corps et esprit, alors nous pouvons prier par le corps et l’esprit. Embrasser, caresser, faire jouir jusqu’à l’extase divine nos semblables, créatures de Dieu que nous devons aimer comme nous-mêmes, c’est offrir au divin la plus belle des actions de grâce.

Mika.
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Re: La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

Message par trananda » 10 août 2012, 19:01

oui ça s'apelle vivre je crois^^
Le vent soufle, la neige tombe. Je suis en vie.
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Re: La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

Message par Denis » 10 août 2012, 21:35

Qu'elle entrée en matière !!!

Je vois dans le christianisme des dogmes apportés par l’église qui a modifié le message du Chrits pour rendre un peuple ignare et le mettre sous le joug pour mieux le tondre et je vois dans ton idée du tantrisme ce que les occidentaux, frustrés de 2000 de privation, croient comprendre mais tombe de ce fait dans la même ignorance de ce qu’est la vision indienne…
Et tristement je relève ces dogmes de partout dans ton texte, même dans la vision de l'homme et du masacre politique des cathares qui étaient, eux, bien plus lumineux que l'église si étroite d'esprit...

Alors pendant 2000 ans ont allé tout droit en enfer à jouir avec notre sexe et mais maintenant on va tout au paradis… :? :marteau:
Qu’elle belle dualité si amusante…

Que le fait de faire l’amour soit une belle chose, c’est évident, mais si tu prends le temps lire des textes sur le tantrisme tu verras que les rares pratiquants qui se servaient de ça étaient préparés et entrés dans une démarche vraiment précise.
Et de la même manière que tu penses qu’un occidental ne pourrait pas devenir un hindouiste orthodoxe je pense que 100% des gens qui voient dans le sexe une possibilité de trouver là une voie vers l’éveil, sous le prétexte du tantrisme, se perdent dans des méandres de la sensualité où l’illusion est elle la grande gagnante de ces luxures débridées à la mode d'aujourdhui, qu'on retrouvent sur le net d'une manière omniprésente…
Je crois vraiment qu’une certaine sagesse doit s’imposer pour que l’esprit pur qui est en tout homme (contrairement à ce que pense l’église) puisse retrouver sa vraie place.
Le Christ a apporté un message simple, celui du cœur et il propose de découvrir le cœur en nous et la méprise date depuis le début quand il dit « Je suis le père » ce « Je », c’est toi ou moi dans ce que nous avons de plus profond car tout simplement Dieu est omniprésent et sans second, ce qui veut dire qu’a part lui il n’existe rien d’autre !

Sur ton entrée…
Je ne pense pas qu’un copié collé de ton blog soit une bonne idée comme entrée en matière, je n’aime pas ce genre de démarche qui tend à rejeter tout ce qui s’est dit sur le forum depuis des années, Mika, sache qu’on n’attend pas le Messie sur notre forum et que si un jour un vrai messie devait passer par là, il est fort à parier qu’il ne nous jetterai pas un texte aussi long d’entrée, mais arriverait avec beaucoup de subtilité…
Denis
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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Re: La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

Message par trananda » 10 août 2012, 21:59

Si Seulement il existait, si seulement ceux qui furent pouvait être à nouveau, si seulement tout pouvait devenir aussi limpide qu'un ruisseau de montagne...
Mais peut être cette espérance n'est qu’une fuite rassurante face à la nécessite de l'effort à faire pour acquérir le" Graal" et face a l'incertitude d'y arriver.
Le vent soufle, la neige tombe. Je suis en vie.
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Re: La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

Message par sami » 11 août 2012, 15:22

Mika a écrit :A cela, les théologiens répondent par deux solides arguments :
• Dieu est bel et bien tout-puissant, parce que le mal n’existerait pas sans sa volonté. Simplement, il ne le commet pas directement, il le permet, en laissant à Satan la possibilité de le commettre. En d’autres termes, Dieu est indirectement responsable du mal dont Satan est directement responsable, en lui accordant la possibilité d’exister. Permission qu’il pourrait lui ôter à tout instant. Le mal existe ainsi complètement en-dehors de Dieu, tout en restant sous son absolu contrôle. L’exemple biblique le plus représentatif de cette doctrine est le récit où c’est Dieu lui-même qui attire l’attention de Satan sur Job.
Comment est-ce possible de définir Dieu comme un être responsable, n'est-Il pas au-delà de tout argument, réflexion, justification. Je ne trouve pas qu'Il lui accorde quoi que ce soit, le mal comme le bien sont dans la création et Dieu a crée un reflet de Sa perfection, Il ne peut dans ces cas là, rien ajouter, rien enlever, sinon, on ne parle pas de Dieu, mais juste d'une simplette analyse qui apporterai un Dieu qui a perdu le contrôle !!!
Mika a écrit : • Le mal n’est qu’un négatif. Il n’existe que par défaut, en ce qu’il n’est que l’absence de bien. Il ne fait donc pas partie de la création et n’existe pas en soi, car seul le bien émane de Dieu. Le mal ne vient à exister que lorsque les hommes n’accomplissent pas la volonté de Dieu. Le mal est comparé à une ombre qui n’existe que grâce au rapport entre un objet et la lumière. D’où la comparaison : un mal ou une erreur n’existe que par rapport au bien ou à la vérité dont il est la négation. Satan n’a donc rien créé du tout, il se contente d’agir à l’endroit et au moment où Dieu le lui permet.
Si le mal ne fait pas partie de la création, qu'est ce qu'il fait là ?
Seul le bien émane de Dieu :marteau: et ce que tu appelles "mal", il émane d'où ?
...Pénètre ton ombre par la méditation et on en reparlera..., quoi que, tu ne verrais que l'oeuvre de satan, lui qui a pu pénétrer dans le Paradis pure - comment un être aussi ignoble et malfaisant a t-il pu pénétrer dans cette Terre des Vivants, comment a t-il pu obtenir l'autorisation, un espion de l'intérieur :D
Mika a écrit :Ces deux développements sont très justes et permettent d’affiner les choses :

• Satan existe et tout le mal est commis par lui seul.
• Pour autant, aucun mal ne se pourrait commettre, et Satan lui-même ne saurait exister sans permission divine.

Ainsi :

• Dieu n’est tout-puissant que si le mal reste sous son contrôle.
• Dieu n’est parfaitement bon que si le mal lui demeure malgré tout extérieur.
Des développements justes :roll: Non, je ne peux vraiment pas me fier à ce genres d'arguments sans raisonnement véritablement profond, désolé.
:wink:
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Re: La Voie du Plaisir - Pour une spiritualité hédoniste.

Message par Mika » 12 août 2012, 14:50

Mon Dieu, tout cela est très intéressant !
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