Rétention du souffle en haut ou en bas ?

A tout ceux qui sont investis dans une pratique depuis peu et qui souhaitent poser des questions ou témoigner de leurs débuts...

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Kalagh
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Rétention du souffle en haut ou en bas ?

Message par Kalagh » 23 juin 2014, 11:09

bonjour

Denis tu mentionnes dans un post sur un stage avec Jean Papin qu'il parle de la rétention a vide comme devant être effectuée "en haut", et la rétention à plein "en bas". Est-ce à dire que l'attention "à vide" se porte vers ajna et à plein vers muladhara ou swadisthana ? Spontanément j'ai tendance à porter l'attention là où monte le souffle et où je les ressens le plus à plein : la poitrine, donc vers le haut. Et donc inversement, au fond de l'expir en bas.

MErci de ton éclairage

Benjamin
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Denis
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Re: rétention en haut et en bas

Message par Denis » 23 juin 2014, 16:37

Bonjour Benjamin

Le vijnana Bhairava Tantra dit cela
22-24 - la déesse dit:
O Dieu des dieux Toi qui portes l’emblème du trident et as pour ornement la guirlande de crânes, (dis-moi) par quels moyens on peut apercevoir l’état qui a forme de plénitude propre àBhairava, qui échappe au temps et à l’espace et défie toute description. En quel sens dit-on que la suprême Déesse est l’ouverture qui lui (donne accès) ? Instruis-moi O Bhairava, afin que ma connaissance devienne parfaite.
Bhairava répond:
Il faut exercer une poussée ascensionnelle sur la suprême (Energie) formée de deux points (visarga, que sont) le souffle expiré, en haut, et le souffle inspiré, en bas. la situation de plénitude (provient) de ce qu’ils sont portés (ou maintenus) sur leur double lieu d’origine

Commentaire.
Tout comme le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, le souffle expiré (prâna) se lève dans le coeur et se couche dans le dvâdasânta extérieur, le souffle inspiré (apâna ou jîva) poursuit le cours inverse. Lorsqu’il s’agit du fonctionnement ordinaire du souffle, le dvâdasânta se situe extérieurement à douze largeurs de doigts au delà de l’extrémité du nez, point précis ou le souffle expiré disparaît. Mais chez le grand yogin, lors du fonctionnement de son énergie vitale que désigne le terme uccâra, surrection, le souffle au lieu de se frayer un chemin vers le dehors, emprunte la voie médiane (susumnâ) pour s’élever du coeur jusqu ‘au dvâdasânta intérieur lequel se confond à ce moment avec le bramarandhra situé au sommet du cerveau. L’énergie assume alors son aspect infiniment subtil de kundalini figurée ici par le visarga qui s’exprime en devanâgarî par deux points ( : ) et, phonétiquement, par une légère aspiration du souffle. Ce visarga ne se comprend bien que par rapport au bindu à l’origine il n’existe qu’un seul point, le bindu, qui symbolise l’unique. Siva; mais aucun mouvement ne pouvant se produire dans l’unité indivise, le bindu doit se scinder en deux pôles entre lesquels s’effectuera le mouvement spécfique propre au visarga.
Les courants vitaux centripètes et centrifuges (prâna et apâna) fonctionnent constamment et toujours de concert. Un sloka précise que sous forme de HA et de SA ils engendrent en fusionnant en un point (bindu M) la formule HAMSA, l’état du milieu ou vacuité dans laquelle s’unissent puis disparaissent les énergie inspirées et expirées.
Les souffles prennent naissance en deux points.’ le lotus du coeur et le dvâdasânta et c’est là qu’ils se reposent lorsque la respiration est suspendue. Maintenus dans leur espace respectif ils s’intériorisent (‘antharmukha,) et acquièrent une certaine plénitude. On nomme visrânti, repos du souffle, l’intervalle (madhya) durant lequel le souffle ni n ‘entre ni ne sort. Ainsi la plénitude à laquelle notre verset fait allusion est celle du visarga partout présent et toujours chargé d’énergie vitale accumulée du fait que chacun des points qui le constituent se trouve alternativement rempli d’énergie. Mais plus encore, elle est faite de la félicité qui accompagne le fonctionnement automatique et spontané des souffles introvertis et bien équilibrés en samâna.
Cette pratique peut appartenir à l’une ou à l’autre des trois voies selon l’interprétation du terme visarga ; si l’on identifie les deux pôles à la subjectivité (ahantô) et à l’objectivité (idant4), il s’agira de la voie de Siva. Ou ‘on en fasse les énergies de connaissance et d’activité, le yogin suivra la voie de l’énergie. Par contre, à qui s avance doucement sur la voie de l’individu, ces pôles ne représenteront que les souffles inspirés et expirés. Mais quelle que soit l’interprétation donnée, le yogin réside dans la plénitude indifférenciée, à la jonction de ces deux pôles, dans l’état nu de l’énergie, état plénier de Bhairava.
On doit travailler au début avec le vide en bas et le plein en haut pour fortifier le corps énergétique, le rendre plus vibrant et apprendre en premier la rétention à plein.
Puis la rétention à vide en inversant le chemin du souffle, donc vide en haut et plein en bas, mais cela demande une vraie préparation et cela va nous permettre de développer Kevala Kumbaka, la suspension du souffle.
Dieu nous donne ce dont il veut qu'on se serve, pour aller vers lui.
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