L'être humain « bubérien » est par essence homo dialogus, et ne peut s'accomplir sans communier avec l'humanité, la création et le Créateur. Il est aussi homo religiosus, car l'amour de l'humanité conduit à l'amour de Dieu et réciproquement. Il est donc impensable de parler aux hommes sans parler à Dieu, et réciproquement. La divine Présence participe donc à toute rencontre authentique entre les êtres humains et habite ceux qui instaurent le véritable dialogue.
Le dialogue repose sur la réciprocité et la responsabilité, laquelle existe uniquement là où il y a réponse réelle à la voix humaine. Dialoguer avec l'autre, c'est affronter sa réalité et l'assumer dans la vie vécue. Le dialogue avec Dieu n'est pas différent : Sa « parole » est une présence réelle, à laquelle il faut répondre. (...)
Dans son ouvrage le plus célèbre, Je et Tu (1923), Martin Buber souligne l'attitude duelle à l'égard du monde : la relation Je-Tu et la relation Je-cela.
Ni le Je ni le Tu ne vivent séparément, ils n'existent que dans le contexte Je-Tu, qui précède la sphère du Je et la sphère du Tu.
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La relation Je-Tu n'est absolue qu'à l'égard de Dieu — le Tu éternel —
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L'être humain ne peut être transfiguré et accéder à la vie authentique que s'il entre dans la relation Je-Tu, confirmant ainsi « l'altérité de l'autre », ce qui suppose un engagement total
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Pour Buber, une personne ne peut vivre au sens plein du terme que dans la sphère interhumaine : « Sur la crête étroite où le Je et le Tu se rencontrent, dans la zone intermédiaire », laquelle est une réalité existentielle — un événement ontique qui se produit réellement entre deux êtres humains.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Buber